ANNÉE 1983, DAVID, DERRICK ET DUSTIN, PASSIONNÉS PAR LA SCIENCE-FICTION ET LA POP CULTURE, DÉCIDENT D'ENVOYER UN MESSAGE DANS L'ESPACE GRÂCE À UN ORDINATEUR SOPHISTIQUÉ DEPUIS LEUR PETIT GARAGE À COSMOPOLIS, DANS LE CONNECTICUT. PUIS C'EST PARTI EN COUILLE.PLUS DE TRENTE ANS APRÈS, GRÂCE AUX EXPLOITS INFORMATIQUES DES "3D" (POUR "THREE DICKS"), LES ALIENS FOULENT ENFIN LE SOL TERRESTRE ! MAIS À QUEL PRIX ? C'ÉTAIT À L'ÉPOQUE UNE SIMPLE PASSION. NI FEMME, NI EMPLOI, DAVID, DERRICK ET DUSTIN ONT PASSÉ LE PLUS CLAIR DE LEUR TEMPS (ET LEUR VIE) À ÉTUDIER L'ESPACE ET LA POSSIBILITÉ DE LA VIE AILLEURS QUE SUR NOTRE BELLE PLANÈTE. SANS DIPLÔMES OU CERTIFICATS, ILS SE CONTENTENT DE CONCEVOIR DES ORDINATEURS ET AUTRES SOFTWARES CHEZ EUX DANS LE SEUL INTÉRÊT D'ENVOYER UN MESSAGE AU-DELÀ DE LA SURFACE TERRESTRE. ILS L'ONT APPELÉ CODE COSMO EN HOMMAGE À LEUR VILLE CHÉRIE (C'EST FAUX, ILS N'ONT JUSTE AUCUNE IMAGINATION), COSMOPOLIS.
EN COURS D'AFFICHAGE (WADE ET LE CODE SE BATTENT)

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enveloppe tes problèmes en rêves (marilyn)

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Gabriel Ardan
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Gabriel Ardan

Mer 29 Aoû - 23:45


OH LE BLACK JACK ET LA ROULETTE ET LE POKER UNE FORTUNE GAGNEE ET PERDUE SUR TOUTES LES MISES TOUT CE DONT TU AS BESOIN EST UN COEUR ROBUSTE ET DES NERFS D'ACIER

musique - Sous la pluie et son manteau de nuit, Cosmopolis ressemble à Paris.
De lointains souvenirs effleurent la mémoire de Gabriel - ces longues balades le long du Champ de Mars, longeant l'avenue Charles Floquet pour rejoindre les quais de Seine. Dans cet arrière goût de jeunesse, il siffle quelques airs datant d'autrefois. Mais à l'inverse de ces beaux jours, il n'erre pas sans but dans le coeur de la métropole.

Dans l'ombre de son parapluie, à l'abri de l'eau et des lumières clinquantes des néons aux alentours, Ardan attend avec impatience sa cavalière, partenaire en crime, collègue et étrange Marilyn. Sa tenue ne fait preuve d'aucune extravagance, étrangement similaire à sa tenue de travail -  comme une peau dont on ne peut s'en défaire, quand bien même elle finit tâcher par le sang. Mais ce soir, pas du sang. Un peu d'ivresse, un peu de jeu, un peu de hasard en agréable compagnie.
Il avait invité l'inspectrice au détour d'un café, par hasard, quelques jours plus tôt - il en connaissait déjà la réponse.

Lorsque la silhouette de Richardson se dessine au loin, Gabriel étire un sourire. Bonsoir. Dit-il, dans la plus grande des sobriétés. Il lui propose son bras. Allons-y, je vous prie.

Sans attendre davantage, les portes du casino s'ouvrent et face à eux se présente un monde d'or, de rouge et de noir. Le son des pièces et des cartes qui s'échangent. L'odeur d'un parfum féminin et du champagne. Ci et là, des rires étouffées derrière des mains parfaitement manucurées, quelques mots glissés aux oreilles et des regards à la fois si tourmentés et si folâtres.
La pluie n'est plus qu'un vieux souvenir, à son tour.
Comme le sang qui a coulé
Comme les os qui se sont brisés.
Comme les hurlements qui on rythmé les nuits d'antan.

Serait-ce déplacé de dire que vous brillez d'autant plus en ces lieux qu'à nos bureaux ? Il rit, doucement, mais n'est pas idiot pour deux sous ; il a bien conscience des vices de l'inspectrice. Les mensonges n'ont plus leur place. Quelle ironie, dans un casino. Il repose sa main contre la sienne, agrippée à son bras, et lui lance un regard complice. Je vous laisse choisir le premier jeu. Puis, ajoute : Les femmes d'abord, après tout.

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Jeu 30 Aoû - 16:27

enveloppe tes
problèmes en rêves

ft. gabriel

Elle ne savait pas lui dire non.
Elle ne savait pas lui dire non comme elle ne savait pas être à la hauteur et cette robe qu’elle portait, noire, de couturier, ne lui allait que lorsqu’elle se pendait à son bras - que lorsqu’elle marchait dans ses pas.

Ce soir elle n’avait pas l’intention de briller plus fort que lui, Love ; parce que c’était son plus grand jeu que de l’observer se déplacer parmi les autres, leur dérober l’homme avant même qu’il n’ait pu le rencontrer. Elle se parait de ses attentions comme seuls joyaux, s’affolait qu’elles puissent s’égarer, car pour un soir il n’était qu’à elle, et elle n’était que l’objet de sa richesse, en même temps que l’alliée de sa perte. Elle ne comprenait pas ce qui pouvait encore le pousser à l’accompagner sur les chemins de son addiction lorsqu’il connaissait le plaisir qu’elle avait à se pencher tout près de lui pour le pousser au vice. Aucun des murmures qu’elle lui glissait dans l’oreille n’était jamais modeste, jamais raisonnable quand le jeu, soudain, la rendait vulnérable.

Vulnérable et épanouie.
Epanouie et carnassière.
Pourvu qu’il en appelle au hasard, elle lui offrait ses sourires les plus rares, ceux qui dévoilaient ses canines, dilataient ses pupilles. Ceux qui l’avaient vu cent fois gagner, et cent fois mourir.

Mais le jeu n’avait pas commencé encore, et il en manquait l’un des acteurs. Elle fit un signe de main à l’un des garçons, leva un doigt. Un million. Il hocha la tête.

- Parce qu’il vous arrive d’être déplacé ? sourit-elle, bien consciente qu’elle était la plus vulgaire des deux, pour avoir tout désappris des manières le jour où elle avait quitté son père. Leurs regards se croisèrent, et ses yeux s’éclaircirent d’une joie subite. Vous ne devriez pas me laisser le choix de quoique ce soit lorsque vous m’emmenez dans ce genre d’endroits.

Mais puisqu’il fallait choisir, elle allait choisir. Pas le jeu, parce que ça aurait été trop simple ; mais l’adversaire. Elle était ici comme chez elle, comme entourée d’invités ; elle les connaissait tous, ou presque, parce qu’elle n’avait jamais coupé ses liens avec la haute-bourgeoisie, parce qu’elle avait continué à les appeler ses amis. Leur anniversaire, leur traiteur préféré ou leurs habitudes de jeu : c’étaient des informations qu’elle ne vendait peut-être pas, mais non des informations qu’elle n’utilisait pas.

Elle prit le temps d’apprécier les visages de la salle puis, d’un bref geste, désigna la table de baccara.

- J’y ai des connaissances. Elles vont vous plaire, improvisa-t-elle.

Le garçon était revenu avec les jetons qu’elle lui avait demandés. Elle les récupéra et le remercia d’un fin sourire, elle prit le temps de le faire rougir. Une fois qu’il fût parti, elle attrapa doucement la main de Gabriel et la porta à ses lèvres, ce qui était chez elle un signe d’adoration ; riva ses yeux dans les siens.

- L’homme assis le plus à droite déteste perdre, et il est vraisemblablement accompagné de sa dernière amante, murmura-t-elle contre sa peau. En combien de temps penses-tu pouvoir le rendre fou ?

Puis elle redressa légèrement le menton, eut une moue espiègle.

- Amicalement, bien sûr. Il ne faudrait pas que ça te rappelle le travail.

Et c’était le tutoiement qui avait trahi son désir, ou peut-être juste avant, le fait qu’elle avait eu besoin de le toucher pour le lui dire.
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Gabriel Ardan
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Gabriel Ardan

Jeu 30 Aoû - 22:51


OH LE BLACK JACK ET LA ROULETTE ET LE POKER UNE FORTUNE GAGNEE ET PERDUE SUR TOUTES LES MISES TOUT CE DONT TU AS BESOIN EST UN COEUR ROBUSTE ET DES NERFS D'ACIER

musique - Un million.

Gabriel ne peut s'empêcher d'en rire nerveusement - Marilyn et sa richesse auront toujours le don de l'étonner. Mais par souci de politesse, il fait le choix de se taire et d'accepter sans ménagement. Revoir Richardson, c'est la redécouvrir sous de nouvelles coutures. Des détails, il y en a des milliers - et l'on en demande, encore, encore.

Derrière ces cils, il la regarde amener sa propre main contre ses lèvres rougies. Ses doigts bouffis par la violence se détendent par la force des choses, effleurant les pommettes saillantes de la jeune femme tandis qu'elle lui soupire des inspirations vicieuses et pourtant gondolantes.

Sans prendre en compte le tutoiement - le travail est, ce soir, un maigre souvenir - il lui répond :

Ce n'est pas en combien de temps qui est le plus important, un nouveau sourire ride son visage, c'est jusqu'où peut aller sa folie ? Ses lèvres délivrent ses dents et d'un oeil espiègle, il glisse ses doigts entre ceux de sa cavalière pour l'accompagner aux côtés de ce drôle de bonhomme.

Au niveau de ce dernier, Gabriel le salue d'un regard poli. Mais très vite, sa langue de serpent ne peut s'empêcher de se délier. Bonsoir. Monsieur. Et... Oh, madame. Auriez-vous changé votre couleur de cheveux à tout hasard ? Il prend un air faussement interrogatif. Non, non, pas du tout. Dit-elle, dans un ricanement névrosé. Navré, j'ai dû vous confondre avec la jeune femme de l'autre soir. Elle tourne son intérêt vers son amant, ses cheveux blonds virevoltent et elle l'accuse d'un regard assassin. L'homme, à ses côtés, préfère dévisager avec outrance Ardan et Richardson. Mais au moment où il ose ouvrir le bec, le croupier arrive et salue les joueurs solennellement.

L'agent lui lance un regard à mi chemin entre la taquinerie et le dédain avant de reporter son attention sur l'inspectrice. Aurais-je touché une corde sensible dans mon mensonge ? Lâche-t-il dans un rire complice, à mi-voix, contre son oreille.

Les paris sont lancés et ce serait mentir de dire que Gabriel n'était pas impatient. Il en tapote le pied contre la moquette et lance une première mise au centre, volontairement. Une mise qui part très vite en poussière sous les rires moqueurs de son adversaire. Ce n'est pas un problème, Gabriel lui sourit en retour. Alors il continue sur cette lancée d'échec avec de petites mises. L'autre rit, toujours plus grassement à l'instar du nombre de jeton qu'il lance sans regret sur le plateau.

Foncièrement amusé, Gabriel finit par déposer un demi million sur la main de la banque. Un dernier coup de ruse qui n'a de cesse de rendre hilare l'homme à leur droite, qui, forcément, dans toute sa fierté, dépose une mise tout aussi importante sur la main du joueur.

Et c'est un beau neuf qui trône en l'honneur des deux agents. Très bonne soirée à vous. Monsieur. Madame. Il boue de rage, mais Ardan ne lui laisse pas le temps de prononcer ne serait-ce qu'un mot tandis que sa compagne, estomaquée, n'hésite pas à lui glisser quelques menaces vicieuses.

Toute l'attention de Blue redescend sur Marilyn. Vous n'imaginez pas comment il m'est difficile de m'arrêter là. Il hausse les épaules. Mais cette soirée est la nôtre, alors je n'en ferai pas autant qu'au travail. Sarcastique, il termine : vous risqueriez de ne plus me voir de la même manière, ce qui serait fort dommage.

Dans l'attente de la prochaine victime de leurs vices, ils prennent place à l'une des nombreuses tables face au comptoir luxueux de bois massif. Des coupes de champagne arrivent aussitôt et Gabriel a bien conscience que d'avoir Mademoiselle Richardson sous son bras ne pouvait faire qu'un tel effet. Ou alors en ai-je déjà trop fait à votre goût ?

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Ven 31 Aoû - 11:50

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problèmes en rêves

ft. gabriel

Et comment penses-tu que je te vois, Ardan ? Sinon autrement que comme l’homme que tu es, celui qui l’a apprivoisée. Elle n’avait pas de question sur ce dont il était capable, ou sur ce qu’il avait déjà accompli ; ses doutes étaient sur ses désirs - immédiats, passés ou futurs. Elle aurait voulu en embrasser la quintessence, pour la lui offrir ou pour l’en priver ; s’approprier son plaisir, le faire esclave d’un geste, le couronner d’un mot.
Mon roi ou peut-être mon pion ou peut-être mon fou.
Trop fait ? Et de quoi devrais-je avoir peur, Gabriel ? De perdre ? Et perdre quoi, Gabriel ? Un million, peut-être deux, trois ? Et alors ? L’argent n’est pas fait pour être possédé, il est fait pour tourner. Et je le fais danser comme la plus belle des putains. Le champagne glissait contre les parois de la coupe alors qu’elle l’agitait d’une main, ayant abandonné l’autre plus tôt sur l’épaule de son collègue. L’argent ça te tue, Ardan. Ça te tue ou ça te rend riche, et c’est pire.

Elle s’était glissée dans son dos, mais elle se coula bientôt sur ses genoux.
A mon tour de jouer, dit-elle seulement.
L’éclat d’un bijou avait attiré son oeil - attisé sa soif. La femme, blonde, du même âge que Richardson, vint roucoulante la saluer. Elle jeta au couple un regard étranger, mais que Marilyn savait curieux.
Ça faisait longtemps, Mari ! Cinq, six ans ? Tu as tellement changé ! Regarde-toi, tu es resplendissante ! Et qui est cet homme avec toi ? Tu t’es remariée ? Tu avais l’habitude de les choisir plus jeunes.
Richardson eut un sourire heureux. Annabelle ne changeait pas, et sa jalousie non plus ; et maintenant qu’elle l’avait vue avec Gabriel, elle se persuaderait qu’elle le voulait, parce qu’elle l’avait voulu. C’était une habitude qui remontait du temps où elles étaient toutes deux enfants et qu’elles se livraient une féroce compétition sur les podiums à strass des concours de mini-miss. Une vieille habitude, donc, et on savait que c’était les plus tenaces.
Tu joues, Annabelle ? demanda-t-elle.
Un homme intervint, glissa un bras autour de la taille de sa rivale.
Nous ne sommes pas venus pour ça.
Il la dévisagea avec une pointe de colère - méfiant, à raison.
Oh, Chris, ne fais pas cette tête. Juste un peu, ça ne peut pas faire de mal. Ça fait si longtemps qu’on ne s’est pas vus.
Marilyn l’encouragea.
C’est vrai, Chris. Vous venez si peu ici, et je n’ai plus le temps de vous visiter. Si l’on ne profite pas de ce genre de coïncidences, quand veux-tu que l’on discute ?
Sur ces mots, l’affaire était close. Le couple s’installa à la table de baccara, et Marilyn jeta à Gabriel un regard victorieux.

De là les choses s’enchaînèrent. Les mises de Richardson alternaient entre prudence et désinvolture, comme si elle attendait quelque chose. Comme si elle s’en foutait, que le hasard seul savait la déjouer. Elle manipulait l’argent avec la grâce de ceux qui le dédaignent, presque paresse ; le rappel de sa classe, ou de vingt-neuf ans d’ivresse. Le sourire ne la quittait pas.
Bientôt cependant arriva le moment voulu.
Elle était ruinée ou presque. Il ne lui restait plus que 50,000$ de jetons et elle savait qu’Annabelle ne jouerait plus pour cette somme.
Que veux-tu faire maintenant ? demanda la blonde, qui savourait le moment.
Richardson ouvrit les bras d’un air dramatique, fut sûre de s’appuyer négligemment sur Gabriel.
Si je ne peux pas payer avec du liquide, je trouverais bien autre chose pour m’acquitter. Aurais-je quelque chose qui pourrait t’intéresser ?
C’est là que le jeu se tordit, que la grimace prit vie. Doucement, comme le mal qui a pris son temps, elle susurra :
Le cavalier ?
Annabelle jeta un regard rapide à Gabriel, et si le sourire n’avait pas quitté ses lèvres, il atteignit enfin ses yeux, l’ambre sombre de ses iris.  L’homme eut un grognement sourd, rappelé par le souvenir d’une précédente rencontre.
Marilyn, la mit-il en garde, mais elle ne l’écoutait déjà plus. Elle s’était tournée toute entière vers sa plus ancienne rivale, avide et frémissante - le souffle coupé par le silence de son hésitation. Il s’éternisa ; une seconde à peine, une seconde de trop, juste assez pour que Richardson fronce un sourcil déçu et soudain la blonde se redressa, comme piquée. Elle détestait cette expression sur son visage, Richardson le savait. C’est pour ça qu’elle ne pouvait pas refuser.
Le cavalier, répéta la femme.
L’homme geignit, vaincu ; se tourna vers Gabriel à la recherche, elle le supposait, d’un soutien, ce qui l’agaça violemment. Avant qu’il ne put ouvrir la bouche pour faire entendre sa plainte, elle se pencha vers son compagnon et, rencontrant son regard, eut malgré elle comme un ordre.
Tu pioches, siffla-t-elle. Puis elle se reprit, renversa les épaules en arrière : C’est ton destin, après tout. Elle eut l’air de réfléchir un instant. La confidence qui suivit fut abrupte. Ça va aller, ajouta-t-elle. Ma couleur porte-bonheur aujourd’hui est le noir, et je ne porte que ça.

Et c’était une assurance vaine, mais c’était la seule promesse qu’elle avait à lui offrir. Elle venait de le parier sur un caprice, et c’était à peine si elle distinguait la couleur de son vice ; si ses gestes n’affichaient ne serait-ce qu’une esquisse de remords, ou la trace d’une question. Le jeu, bien souvent, la rendait cruelle à l’égard des objets de sa tendresse car pour un frisson d’angoisse, un instant de doute, elle était capable de mettre aux enchères même ses loyautés les plus sincères. Elle n’aurait cependant pas supporté de le perdre, et c’était le paradoxe qu’elle embrassait, celui qui doucement dans la folie l’aliénait.
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Gabriel Ardan

Sam 1 Sep - 0:08


OH LE BLACK JACK ET LA ROULETTE ET LE POKER UNE FORTUNE GAGNEE ET PERDUE SUR TOUTES LES MISES TOUT CE DONT TU AS BESOIN EST UN COEUR ROBUSTE ET DES NERFS D'ACIER

musique - Gabriel ne cille même pas - il n'irait pas jusqu'à penser qu'il est habitué aux déboires de l'inspectrice mais il avait bien eu le temps d'étudier le personnage avant de lui proposer de telles soirées. Il devient alors presque aussi précieux qu'un demi millions de dollar aux yeux de ces dames qui s'enchantent déjà de ce pari machiavélique. L'homme lui lance un regard de détresse, auquel il ne répond que par haussement d'épaule. Il ne refusera pas les avances d'une jolie femme, c'est un fait - alors s'il doit être vendu par hasard sur cette table de baccara, ainsi soit-il.

Vos désirs sont des ordres. Qu'il ose presque dire dans un soupir.

Sans tergiverser davantage, il s'exécute. Ladite Annabelle cligne à peine des yeux, sont attention rivée sur les cartes. Pendant ce temps, son cavalier sue à grosse goutte. Marilyn, elle, derrière son sérieux, ne parvient pas à cacher son excitation. Une lueur qui brille par-dessus les autres.

Alors, avant même que le verdict ne tombe, il lui glisse quelques mots :

Que ferez-vous, si vous n'êtes pas aussi chanceuse que vous le prétendez ?

Gabriel creuse en elle pour déterrer ses démons, sa véritable colère, sa véritable hargne. Il veut les délivrer de leurs chaînes. Faire gronder leur rage au fin fond de son estomac.

Une chose qu'elle ignore encore, c'est qu'elle venait de perdre ce pari immature. Ardan n'en est pas surpris - du moins, il préfère demeurer stoïque - de quoi agacer l'inspectrice, pour sûr. Dans tous les cas, il ne dira non à aucune bonne compagnie, qu'il s'agisse de Richardson ou d'une inconnue, cela lui importe peu.

Car moi, je n'ai pas grand chose à perdre ce soir.

Il conclut d'un sourire presque moqueur.

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Sam 1 Sep - 11:49

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Que ferez-vous, si vous n'êtes pas aussi chanceuse que vous le prétendez ?
Elle s’esclaffa.
Je parierais plus.
Et dans ses yeux ne brillait plus que l’éclat pourpre de sa catharsis, la plainte douce de désirs broyés, étouffés en velléités. Ses gestes étaient urgents, car sa vie l’était ; ses mots étaient déments, parce qu’elle ne faisait que les répéter. Elle avait tout entendu ailleurs, Love : elle avait tout appris de la bouche de son père.

Elle avait trop chaud dans cette robe.

Trop chaud, et Gabriel parla encore, mais elle oublia de l’écouter parce que soudain les apparences lui pesaient.

L’instant d’après, elle retournait les cartes et elle perdait. L’instant d’après cependant, le jeu ne s’était pas achevé. Annabelle partit d’un éclat de rire hystérique, et Marilyn eut comme un soupir ; un souffle vraiment, fiévreux, malade.
Et maintenant quoi, Richardson ? se moqua la blonde dans son euphorie.
Mais l’on ne secouait pas le nid de guêpes quand il était sur le point d’éclore.
Et maintenant quoi, Annabelle ? répéta-t-elle, et elle fit cliqueter les jetons, elle battit des paupières. Ma condition n’a pas changé : je n’ai plus de liquidités, alors je suis prête à tout parier. Aurais-je quelque chose qui pourrait t’intéresser ?
Mais si le discours n’avait pas changé, la voix s’était fait plus grave, le ton plus incisif ; l’ombre dans son regard s’était agrandie d’un enfer moins volubile. La position dans laquelle elle avait abandonné son corps à la défaite était si précise qu’elle en effraya l’homme. Il se tourna vers sa compagne qui se laissait tenter par le mirage d’un anéantissement total.
Je n’aime pas ta robe, dit-elle simplement.
Richardson plissa les yeux dans un sourire qui découvrit ses canines.
Oh, fit-elle. Et moi, tu m’aimes ?
Et pour une seconde, la femme se troubla ; une seconde à peine, une seconde de trop. L’homme la tira soudain violemment par le bras.
Ça suffit, tonna-t-il. On rentre à la maison.
Sur ces mots, il commença à l’entraîner dans son sillage, oppressé par sa proximité avec l’héritière. Décontenancée, Annabelle eût comme un cri.
Et mon prix ? se plaignit-elle, ce sur quoi elle fut accueillie froidement par son partenaire. Elle le garde, déclara-t-il. Elle garde tout.
« Tout. »
Richardson considéra un instant ce choix de mots. Un court, très court instant, car elle fut subitement frappée par une colère intense, une rage incommensurable. Elle avait été dérobée, estimait-elle, volée ; c’était son jeu, son adversaire, et un crime que de l’en priver. Un crime qu’elle ne savait pas pardonner et son visage se tordit, son corps se raidit. Elle serra les poings à s’en fendre la lèvre, pinça les lèvres à s’en fendre le cœur. C’était une image étrange que celle d’un chaos qui se contenait poliment dans une robe Chanel, d’une furie qui osait à peine froisser l’air. C’était la sienne, et au bout de quelques minutes, la honte lui vint de ne pas être capable de s’offrir une soirée sans larme.

Elle s’appuya déçue au rebord de la table de baccara, se réfugia au creux de ses bras. Un long moment elle ne dit rien, comme en deuil. Puis sa voix résonna de nouveau, désolée.
Je m’excuse. Elle s’était affaiblie, parlait avec la timidité de l’enfant. Je ne suis pas une bonne amie, Gabriel. Je ne sais pas comment faire. Pour aimer, ou même pour vivre, car on ne lui avait jamais offert que l’apparence. L’apparence de l’amour et la politesse, comme seuls armes et seuls cris.
Elle hésita.
Tu m'en veux ?
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Gabriel Ardan
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Gabriel Ardan

Dim 2 Sep - 0:19


OH LE BLACK JACK ET LA ROULETTE ET LE POKER UNE FORTUNE GAGNEE ET PERDUE SUR TOUTES LES MISES TOUT CE DONT TU AS BESOIN EST UN COEUR ROBUSTE ET DES NERFS D'ACIER

musique - Annabelle et son conjoint finissent alors par disparaître dans la foule sous quelques notes de jazz.
Gabriel les regarde, indifférent comme à son habitude, mais feigne les sentiments lorsqu'il repart à la rencontre des yeux de Marilyn. Elle s'excuse, comme une enfant que l'on aurait grondé. Une comparaison qui lui arrache un sourire.

Délicatement, ses paumes viennent caresser ses épaules, puis ses doigts glisser ses mèches derrière son oreille, dévoilant son visage si beau et pourtant désolant par ce regard qui ne lui sied guère. Pourquoi vous en voudrais-je ? Il hausse les épaules. C'est vrai ça ; pourquoi ?

Je ne vous demande pas comme amie, Marilyn. Ni comme une collègue, ni comme une femme, ni comme un quelconque personnage de cette mascarade. Dans un nouveau jeu d'un tout autre genre mais loin d'être dénué de tout danger, Ardan s'aventure, ses lippes viennent chercher son front pour y déposer un baiser interdit.

Je vous veux juste vous, vous-même.

Gabriel laisse volontairement place à l'ambiguïté. Il commence à faire chaud ici, dit-il dans le but d'esquiver une quelconque réponse de sa part, allons faire un tour.

De la même manière, sa main coule dans son dos et y exerce une maigre pression pour la faire avancer jusqu'à la sortie - ils reviendront sans doute plus tard. Mais il sent bien que Marilyn, malgré tous ses grands airs, a bien besoin de souffler dans un lieu dénué d'or et de rouge.

Le froid de la nuit les mord tout à coup. La pluie n'a guère cessé et il invite sa cavalière sous son parapluie, déposant au même moment sa veste sur ses épaules à nue. Autour d'eux, Cosmopolis ne s'endort toujours pas. Elle brille, de rose et de bleu, escortée par le son houleux du peuple, des sirènes et des écrans publicitaires.

Un mélange de culpabilité et de frustration flotte dans l'air - comme si le temps en était encore au jeu et à l'euphorie. L'agent Blue pousse alors un peu plus loin, toujours à tâtons : À quoi pensez-vous ? Une pause. À cette privation soudaine ? Son regard se perd sur les néons, plus loin. À l'échec ? Il y aurait de quoi. Ou une toute autre chose plus intime, dans l'instant même ? Ses lèvres s'étirent. Vous ne parlez pas beaucoup. Mais vos yeux en disent toujours long. Peut-être suis-je le seul à le voir. Il se plante face à elle. Libérez-vous. Ose-t-il ordonner.

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Dim 2 Sep - 21:43

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ft. gabriel

Lorsqu'il approcha les lèvres de son front, elle eut comme un mouvement de recul retenu, un frisson d'angoisse ; un éclat peureux que seule l'adoration inconditionnelle qu'elle lui portait rassura. Le traumatisme serpentait toujours sous sa peau, mais il était encore plus prégnant sous les lumières tamisées d'une salle de réception, parce que c'était parmi ces teintes rouges et or qu'il était né et qu'il avait grandi, dans ces ambiances luxueuses qu'il avait fleuri. Son chrysanthème, sublime, noué à ses chevilles, fleurissant à ses seins. Enroulé de haut en bas comme un lierre possessif, pour que personne ne la touche, pour l'en préserver à jamais. Du crime, le sien : celui du père, celui qui - par le sang - il lui a transmis. La luxure ne faisait pas partie de ses vices mais c'était son tombeau, l'entrée par laquelle elle tomberait en enfer, elle en était persuadée - c'était le péché que Dieu ne lui pardonnerait jamais.

Il l'emmena dehors, et elle se laissa porter, comme épuisée. Vidée, tout à coup, par la colère puis par la honte puis par le réconfort. Quand ils eurent passés la porte, elle tendit des mains avides vers la nuit, glissa ses doigts à travers la pluie. Elle y trouva, une courte seconde, un silence d'une paix infinie. Puis le ronflement insistant de Cosmopolis revint la frapper, la coucher presque, et elle rangea prestement ses mains, elle essuya le bout de ses doigts sur ses lèvres. Les gouttes d'eau y restèrent suspendues, entre ciel et terre, dérobées à leur destin.

Ici bas, pensa-t-elle, la pluie n'avait pas la même odeur. Plus métallique, plus tangible. Quand elle l'attrapait du haut de la tour de son père, elle sentait le vent, la tempête. Elle s'échappait plus vite, elle volait plus loin. Elle se demandait souvent si cette époque reviendrait. Des fois, elle l'espérait. Des fois, elle le craignait.

Ce soir elle comprenait qu'aucune des deux options ne la sauverait.

Et lui non plus, se dit-elle, en observant Gabriel qui venait de s'interposer entre elle et le souvenir. Lui non plus, sans doute. Peut-être parce qu'on devait parfois se sauver tout seul. Peut-être parce qu'on ne devait pas toujours se sauver de tout.

Ses yeux rencontrèrent les siens, et elle eut comme un moment de flottement mais lorsqu'elle parla, sa voix était posée.
Si vous deviez réserver un lieu à vos escapades sexuelles, Gabriel, comment l'appeleriez-vous ? Le vouvoiement reprenait sa place, parce qu'elle ne pouvait pas en parler familièrement, parce qu'elle avait besoin pour se confier de cette distance. Mon père l'appelait le boudoir, mais je me suis toujours demandé : n'est-ce pas trop facile ? N'avait-il pas d'autres idées ? J'aurais voulu déguiser le mien, le dérober aux yeux des autres. Le boudoir, tout le monde s'y attend. Elle fit une longue pause, durant laquelle son regard s'absenta. J'y ai réfléchi longtemps, des années. Je pense que le kaléidoscope m'irait le mieux. Pour l'étymologie du mot, la poésie peut-être. Après tout les hommes, entre mes mains, ne seraient être autre chose qu'une belle image à regarder.
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Gabriel Ardan

Mer 5 Sep - 20:35


OH LE BLACK JACK ET LA ROULETTE ET LE POKER UNE FORTUNE GAGNEE ET PERDUE SUR TOUTES LES MISES TOUT CE DONT TU AS BESOIN EST UN COEUR ROBUSTE ET DES NERFS D'ACIER

musique - Le kaléidoscope.
Cette image lui plait - lui parle, même. Quand bien même il ne peut se permettre de tels débordement avec autant de travail (et pour cela on le dit vieux jeu, ce qui est sans doute vrai, finalement), Gabriel a su jouir de la vie sous toutes ses formes et les dires de Marilyn lui font étrangement écho.

Intéressant, lui dit-il en hochant la tête, mais prenez garde, à force de regarder à l'intérieur de ce kaléidoscope, vous risqueriez d'en oublier la réalité - de perdre vos moyens, vos sens. Il se penche un peu plus vers elle pour lui confier un secret : et personne ne veut ça pour vous.

Un sourire dessiné sur le coin de ses lèvres et il entreprend un nouveau chemin au coeur de la jungle urbaine. Le son de leurs souliers foulant les flaques d'eau étouffé par les bruits de la ville, des vendeurs à la sauvette et de la pluie battante. Malgré lui, Ardan a toujours aimé ces ambiances nocturnes, quand bien même il peut être attaché au raffinement et aux antiquités.

À son tour, il réfléchit à la question. Un labyrinthe. Finit-il par annoncer. Il y est facile de s'y perdre et tout le monde le sait. Mais la curiosité amène à bien des choses - merveilleuses ou désastreuses. Il rit. Je ne suis pas certain que cela gratifie mes compétences mais c'est bien tout ce qui me vient à l'esprit. En tout cas, vous avez une belle imagination. Lucide. Réelle. Je vous admire.

Les compliments de Gabriel ont pour habitude de demeurer muets, même auprès des femmes dont il vante sa galanterie, se contentant des regards et des attentions à leur égard. Néanmoins, parfois, la sincérité dépassent ses habitudes et il n'y a rien de mieux pour remettre un esprit ébranlé sur le droit chemin.

Êtes-vous prête à reprendre le jeu ou préférez-vous continuer la ballade ?

featuring marilyn
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