ANNÉE 1983, DAVID, DERRICK ET DUSTIN, PASSIONNÉS PAR LA SCIENCE-FICTION ET LA POP CULTURE, DÉCIDENT D'ENVOYER UN MESSAGE DANS L'ESPACE GRÂCE À UN ORDINATEUR SOPHISTIQUÉ DEPUIS LEUR PETIT GARAGE À COSMOPOLIS, DANS LE CONNECTICUT. PUIS C'EST PARTI EN COUILLE.PLUS DE TRENTE ANS APRÈS, GRÂCE AUX EXPLOITS INFORMATIQUES DES "3D" (POUR "THREE DICKS"), LES ALIENS FOULENT ENFIN LE SOL TERRESTRE ! MAIS À QUEL PRIX ? C'ÉTAIT À L'ÉPOQUE UNE SIMPLE PASSION. NI FEMME, NI EMPLOI, DAVID, DERRICK ET DUSTIN ONT PASSÉ LE PLUS CLAIR DE LEUR TEMPS (ET LEUR VIE) À ÉTUDIER L'ESPACE ET LA POSSIBILITÉ DE LA VIE AILLEURS QUE SUR NOTRE BELLE PLANÈTE. SANS DIPLÔMES OU CERTIFICATS, ILS SE CONTENTENT DE CONCEVOIR DES ORDINATEURS ET AUTRES SOFTWARES CHEZ EUX DANS LE SEUL INTÉRÊT D'ENVOYER UN MESSAGE AU-DELÀ DE LA SURFACE TERRESTRE. ILS L'ONT APPELÉ CODE COSMO EN HOMMAGE À LEUR VILLE CHÉRIE (C'EST FAUX, ILS N'ONT JUSTE AUCUNE IMAGINATION), COSMOPOLIS.
Si Jamie avait une vraie passion dans la vie, c’était le cheerleading. Il avait découvert ça au lycée, quand il avait fait un pari avec des potes et c’était retrouvé enrôlé dans l’équipe malgré lui parce qu’il avait de bonnes aptitudes. Ça lui avait plu. Et puis aussi il se retrouvait dans un espace privilégié avec toutes les plus belles filles du lycée, c’était très agréable.
C’était devenu plus compliqué quand il avait vu la tenue qu’il devait porter pour leurs prestations officielles.
Non. Nope. Nada. Pas moyen qu’il porte cette horreur. L’uniforme masculin de cheerleading était vraiment repoussant. Du coup il avait tenu un scandale prônant des propos féministes pour qu’il n’y ait pas de différence d’uniforme entre les filles et les garçons. Tout ça pour se retrouver en jupette et mini-haut. Il se trouvait hyper sexy dans cette tenue.
Bien sur il n’était pas le seul.
Depuis pour chacun de ses matchs il se retrouvait en tenue de pompom-girl, très heureux comme ça. Et puis la petite perruque qui allait bien avec parce ? Autant le faire à fond. Il ne mettait pas toujours la perruque qui n’était pas facile à garder en place et en état. Mais il était vraiment très mignon avec. Et il adorait draguer les garçons dans cette tenue pour que finalement ils se rendent compte qu’ils n’étaient pas du tout en train de draguer une fille mais bel et bien Jamie.
C’était donc le cas aussi aujourd’hui, après le match contre la ville voisine.
Le match venait de se terminer, 3-0 pour l’équipe universitaire de Cosmopolis ; tout le monde criait, chantait, vivait sa meilleure vie. L’euphorie était générale.
Jamie trainait avec sa bande de copine, à se demander s’il fallait qu’elles fassent une soirée pyjama entre elles – sans mec à part Jamie baby- et souvent Jamie se demandait à quel moment il était devenu leur pote gay, mais il s’en fichait un peu parce qu’il était quand même un peu le pote gay même si des fois il voulait coucher avec elle, et puis en vrai c’était l’éclate de faire partit de ce monde de filles à se plaindre ensemble des garçons et découvrir les secrets de l’univers.
Absorbés dans leur discutions, ils remarquèrent à peine les groupe de garçon qui s’étaient approchés d’eux. Mais une fois à leurs côté les garçons n’eurent aucun souci à se mettre bruyamment en avant. En un clin d’œil ils étaient sur elles. Même Jamie avait les mains d’un d’eux sur les hanches. Il se permit même une remarque déplacée sur son manque évident de poitrine. Il lui aurait bien montré comme il était parfaitement pourvu autre-part.
Mais il ne devait pas faire d’esclandres. Alors il dégagea juste la main du gars -presque pas violemment. Le mec s’énerve. Il en profite pour faire une démonstration de ses capacités d’alien. Il manquait plus que ça… Ses potes s’excitent. Des aliens eux aussi. Bientôt les footballers que Jamie et ses amies ont soutenus cette nuit se ramènent eux aussi. Et en quelques instants, tout le monde tape sur tout le monde.
Bring it onComment sortir de l'enfer, quand tu deviens ton propre démon ?
« Merde ! »
Tu l'as perdu. Comment as-tu pu le perdre ?
« Putain ! » Il n'est plus là. Où est-il allé ? Tu cours, cours dans Dortamm District. Cours dans toutes ces putains de rues qui se ressemblent. T'as perdu ta cible. Où il est allé ce con ? Où est-ce qu'il a pu aller ? Putain putain putain. Un alien dangereux comme celui-là, que tu laisses filer en plein milieu d'un quartier tranquille. Habité. Tu passes une main nerveuse dans tes cheveux, pendant que tu dévales les marches d'un escalier. Tu cours, tu sens la brise dans ton visage, mais ça ne refroidit pas ta peau brûlante de rage. « Reviens ici Charlie ! Putain ! J'vais t'buter ! » Charlie, alien Krärn à l'allure d'un ado pré-pubère stupide. Il s'est enfuit pendant que tu te battais avec un poisson alien monstrueux. Ouai, le bouffe des restau chinois, c'est pas top. T'es plein d'eau de mer, mélangée à de la bave d'un truc équailleux immonde, et en plus tu te retrouves à courser un ado dans les rues d'un endroit que tu ne connais absolument pas. Et tu sais pas du tout par où il est parti. « J'vais lui éclater la tronche à celui-là. » Tu cours, cours encore. Tu revois les mêmes décors. Les mêmes gens. Les mêmes sons et odeurs. Sauf un. Un son, qui t'intrigue. Tu t'arrêtes, en sueur, essoufflé, tends l'oreille.
Tu entends une sirène. Proche.
Alors tu pivotes, sautes un mur. Tu cours dans la bonne direction, attrapes ton flingue, cours encore. Tu esquives tout, cours à parfois passer dans les maisons des gens, marmonnant un "pardon" énervé. Suivant le son, tu te précipites dans un complexe sportif, tu n'y étais pas encore allé. Demandant rapidement ce qu'il se passe, tu sautes une barrière tel un ninja et atterrit au milieu d'une bagarre d'adolescents boutonneux. « Putain c'est quoi ça encore ? Où est Charlie ? » Tu ne vois rien d'autres qu'une marée de pom-pom girl qui se battent avec un groupe de garçons un peu trop hargneux. Tu soupires, reprends ton souffle. Putain, c'était que ça. Pourquoi t'as pensé un instant que Charlie se trouverait là ? Pourquoi une sirène ? Putain. C'est juste une bagarre de jeunes, depuis quand tu déclenches l'apocalypse pour eux ? Ca ne te concerne pas. Tu t'apprêtes à tourner les talons. Sauf que. Sauf que tu vois Charlie dans le tas. Max la menace est là. Tu le vois s'agiter, donner des coups, suivre le mouvement. Alors un rictus vient s'imprimer sur ta face haletante et moqueuse. Il se fond dans le tas, éclipsant son ignoble tas de graisse dans la marée boutonneuse. Tu armes ton USP Match, vises. Appuies sur la détente. Touche le tas de graisse ciblé, qui s'écroule dans un gargouillis ignoble. Quel art. Quelle précision. Fier de toi, arrogant, tu viens d'approcher de lui, et t'accroupis. « Finis de jouer, tu viens de gagner un allez simple pour le M.I.B. » Tu ricanes, lui jettes un coup d'oeil mauvais, et attrape ton téléphone en pianotant sur les touches tactiles. « Besoin de récupération au complexe sportif de Dortamm, j'ai un Krärn endormi à foutre avec les autres. » Tu raccroches, et décides de t'en aller, avant de repérer un visage qui te semble connu parmi les cheerleaders. Est-ce que tu avais bien vu ? Tu t'approches, en haussant les sourcils et rangeant ton USP. Oui, tu connais ce visage angélique. Cette peau pâle et ce sourire provocant. « Soit t'es sa jumelle maléfique, soit t'es Jamie travesti en pom-pom girl. Et dans tous les cas, c'est ridiculement glauque. »
Tu as beau le regarder sous les coutures, tu es presque sûr que c'est lui. Il y a tout, et surtout, ce visage bien sexy que tu connais. Que tu as vu mille fois au M.I.B. Qui est toujours là, à traîner dans les pattes de Marylin. M.I.B qui débarque quelques minutes plus tard, venant récupérer ledit Charlie dans un fourgon blindé. Tu fais signe à Jamie la pom-pom girl de venir vers toi, lui tend des lunettes noires, et enfiles les tiennes. Tu sors ton neuralyseur, et captes dans un premier temps l'attention du groupe de garçons. « Par ici Messieurs ! » Flash. « Bien. Vous êtes une belle bande de cons qui osent porter la main sur des filles, et si j'étais pas en service, je vous latterais la gueule jusqu'à ce qu'on vous reconnaisse plus. Mais comme je suis en service, donc je peux juste vous donnez le conseil de dégager fissa, si vous voulez pas perdre ce que vous sert de testicules. » Puis tu te tournes vers les demoiselles à l'air un peu bêbêtes. Même procédé. Même flash jouissif. « Quant à vous, sachez qu'il y a moins de danger à jouer aux échecs. Ou a l'escrime. Allez entretenir la pauvre matière grise qu'il vous reste au lieu de secouer vos culs. Et la prochaine fois, lattez leur les couilles nom de dieu. » Tu soupires. Regardes le groupe s'éloigner d'un pas mécanique. Tu adores flasher les gens. Tu aimais foutre la merde. Les deux allaient bien ensemble.
Mais tu te tournes vers Jamie, récupères les lunettes sur son nez, et croises les bras. « Bon, explique-moi ce que tu fous en pompom girl à jupette, à défoncer ces gars boutonneux dans un gymnase de lycéens ? »
Vu le début de cette journée, le reste promettait d'être intéressant.
Mer 5 Sep - 2:16
