ANNÉE 1983, DAVID, DERRICK ET DUSTIN, PASSIONNÉS PAR LA SCIENCE-FICTION ET LA POP CULTURE, DÉCIDENT D'ENVOYER UN MESSAGE DANS L'ESPACE GRÂCE À UN ORDINATEUR SOPHISTIQUÉ DEPUIS LEUR PETIT GARAGE À COSMOPOLIS, DANS LE CONNECTICUT. PUIS C'EST PARTI EN COUILLE.PLUS DE TRENTE ANS APRÈS, GRÂCE AUX EXPLOITS INFORMATIQUES DES "3D" (POUR "THREE DICKS"), LES ALIENS FOULENT ENFIN LE SOL TERRESTRE ! MAIS À QUEL PRIX ? C'ÉTAIT À L'ÉPOQUE UNE SIMPLE PASSION. NI FEMME, NI EMPLOI, DAVID, DERRICK ET DUSTIN ONT PASSÉ LE PLUS CLAIR DE LEUR TEMPS (ET LEUR VIE) À ÉTUDIER L'ESPACE ET LA POSSIBILITÉ DE LA VIE AILLEURS QUE SUR NOTRE BELLE PLANÈTE. SANS DIPLÔMES OU CERTIFICATS, ILS SE CONTENTENT DE CONCEVOIR DES ORDINATEURS ET AUTRES SOFTWARES CHEZ EUX DANS LE SEUL INTÉRÊT D'ENVOYER UN MESSAGE AU-DELÀ DE LA SURFACE TERRESTRE. ILS L'ONT APPELÉ CODE COSMO EN HOMMAGE À LEUR VILLE CHÉRIE (C'EST FAUX, ILS N'ONT JUSTE AUCUNE IMAGINATION), COSMOPOLIS.
EN COURS D'AFFICHAGE (WADE ET LE CODE SE BATTENT)

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rédemption - partie 2 (harry)

*
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Gabriel Ardan
Crédits : 18
Gabriel Ardan

Sam 8 Sep - 1:23


REDEMPTION


musique - Manger. Gabriel roule des yeux. Bien évidemment. Irrécupérable, se dit-il. Sans plus attendre, ils retrouvent la chaleur du salon et Harry ne se fait pas prier pour se jeter sur le canapé, comme déjà accoutumé à la pièce qu'il a pourtant découvert seulement quelques semaines auparavant.

Il contourne le comptoir et la seconde suivante, le jeune garçon lui tend un verre presque plein à rebord. Il soupire ; il a plutôt intérêt à lui faire la morale sur sa consommation d'alcool trop importante un de ces quatre. Mais ce soir, tant pis. Puisque c'est un toast en leur honneur - sans tracas. Il amène la liqueur à ses lèvres et aime prétexter que ses pommettes virent au rose par la boisson plutôt que par les mots sous-entendus de son invité. Ce dernier lui fait part de son amour pour le piano. Plein de surprise, comme toujours. Je suis autant mauvais en cuisine qu'en musique, alors non. Gabriel hausse les épaules. Tu peux tapoter sur la table en attendant. Il ricane bien qu'une part en lui aurait aimé profiter d'un nouvel instant. Il y a des pianos dans les gares maintenant, tu n'auras qu'à me montrer là-bas.

Sans plus attendre, Blue abandonne son verre pour se tourner vers son frigo. À la vue des escargots préparés sous un film plastique, il rit dans sa barbe. Une idée lui traverse l'esprit et il ne perd pas de temps pour la mettre en place. À l'abri de l'attention de Harry, il glisse les mets dans le four pour les réchauffer. Pendant ce temps, il s'attarde à cuisiner (essayer serait le mot le plus juste) une ratatouille. La découpe de chaque légume prend décidément plus de temps que prévu - autant faire la conversation.

Tu sais, il grimace, ce foutu couteau n'est pas du tout aiguisé, je comprends ce que tu traverses, en partie. Frustré, il le lance dans l'évier pour en attraper un autre et reprend son art culinaire maladroit. Je suis orphelin aussi, depuis mes dix ans. Son ton respire la simplicité - comme si ce fait était parfaitement anodin. Je n'ai jamais connu mon père. Ma mère a été tué. Mon beau-père aussi. Par qui, je l'ignore. Peut-être moi, mais je ne me souviens de rien. Pour le mieux, osait-il espérer. J'ai enchaîné les tuteurs jusqu'à mes dix-huit ans et je suis venu à Cosmopolis parce que c'était le rêve américain de l'époque. Les aliens, les héros, ça évoquait tout ce qu'on pouvait voir dans les films et les comics. C'était attrayant. Son sourire s'étire. Cette période avait quelque chose de magique, mine de rien. J'ai aussitôt été guidé jusqu'au MIB et je ne l'ai jamais quitté. Mais j'étais rebelle, aussi. Plus que toi. Je n'ai jamais juré fidélité à mon supérieur. Il est parti à la retraite dès que je suis passé agent et je n'ai jamais pu m'excuser. Il rit. Honnêtement, je ne sais pas s'il serait fier de ce que j'ai fait de son enseignement.

Tout en rondelles et morceaux. Et maintenant ? Non sans gêne, il jette un coup d'oeil à la recette sur son téléphone. Ne rigole pas. Souffle-t-il puisqu'il peut déjà sentir les moqueries dans le regard de Harry.

Il s'apprête à faire tout revenir pendant cinq minutes, en profitant pour allumer la chaîne hi-fi à côté. Le tout commence à mijoter. Plus que quarantaine minutes à patienter.
Gabriel se retourne, boit une gorgée de son vin avant de dire : Ferme les yeux.

Il ouvre le four et en sort le plat d'escargots. Il en extirpe un de sa coquille à l'aide d'un petit pic et revient vers son invité, plaquant une paume contre ses paupières pour éviter les tricheries.

Ouvre la bouche. Gabriel murmure avant de lui enfiler la nourriture dans le bec. Non sans rictus, il le défait de son emprise. Typiquement français : les escargots.


featuring harry
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STAGIAIRE
Harry Marlow
Crédits : 62
Harry Marlow

Sam 8 Sep - 2:29



music

Pas de chance, il n’a pas de piano ! Cela t’apprendra à te hâter avant de réfléchir… Tout de même, c’est dommage, t’es trop fier de ton morceau - tu le connais par coeur. Tapoter sur une table ou jouer dans une gare, cela n’a pas le même charme.

Tu réfléchiras à une solution - plus tard, là, tu savoures ton vin, la musique et les frasques culinaires de Gabriel.

Si tu n’étais pas aussi attentif à ses paroles, tu te laisserais volontiers aller à de la moquerie pure et simple. Pourquoi ? Premièrement, il coupe les légumes avec une incroyable maladresse, deuxièmement, il enchaîne les allers et retours visuels sur son téléphone, troisièmement, il est gêné et ça, c’est trop beau à voir.

Son aura d’homme parfait et imperturbable est largement remise en question. Tu ris.

Cette soirée promet d’être riche. Non seulement tu viens d’apprendre qu’il est orphelin, comme toi, qu’il a été un petit con, comme toi, qu'il a connu les années 80 et donc les pantalons pattes d'éléphant mais aussi qu’il est peut-être l’assassin de sa mère. Fait qu’il t’annonce avec un naturel et une simplicité déconcertants. Un instant, tu en restes sans voix.

Cela explique l’absence de cadres et portraits de famille sur les murs… C’est triste. Heureusement, il n’a pas toujours été seul. Cette pensée te réconforte un tantinet - elle te ramène également à ton envie de voir une photo d’elle. Nancy.

Pas tout de suite Harry, chaque chose en son temps !

Ce temps-ci, tu l'honores en dévorant son bleu et en t'impatientant de la surprise qu'il te prépare...

La texture de ce qu’il vient de te mettre en bouche est bizarre. On dirait un peu du caoutchouc, mais ce n’est pas mauvais. C’est même très bon - petit goût fumé et aromates frais. Une viande intéressante. Une réussite ! Une découverte ! Un succès ! Un escargot !

……….. Un escargot ? « QUOI ? » Tu manques de t’étrangler, imaginant non plus le morceaux rare d’un boeuf de race supérieure élevé au champagne et au foie-gras mais le mollusque baveux et rampant. « Traître ! » D’une traite tu engloutis ton verre de vin, dans une tentative désespérée de laver ta gorge.

C’est idiot, tu l’as apprécié, ce mollusque baveux et rampant, avant d’apprendre son identité. Mettons cela sur le compte de ta stupidité.

« Je me contenterais de la ratatouille… » Une cigarette se coince à tes lèvres et tu t’assieds sur le plan de travail, dégageant avec soin la planche à découper et la bouteille de vin. « Elle ressemblait à quoi ta maman ? Elle était comment ? Tu crois qu’elle m’aurait approuvé ? » Dernière question que tu égayes d’un espiègle et large sourire.

« Je n’ai jamais connu la mienne. Tout ce que j’ai d’elle, c’est ma petite croix. Monsieur Marlow m’avait toujours affirmé que j’étais né sous X. Puis, avant qu’il ne meurt, il m’a écrit une lettre m’informant que mes parents étaient décédés et que c’est la police qui m’a trouvé, pleurant dans mon berceau. J’avais six mois. Un crime passionnel, m’a t-il dit. Ils se seraient entretués. J’aurais aimé visiter leurs tombes mais, je n’ai jamais trouvé d’adresse. Monsieur Marlow a emporté leur identité dans l'au-delà. »

Revenir sur ton passé te fait étonnement de bien - cela fait des années que tu n’as pas parlé de ces mystérieux évènements. Ni à ton psychiatre, ni à ta conseillère sociale. Ils ne pourraient pas te comprendre, pas même avec toute la bonne volonté du monde.

Gabriel, lui, le peut.

« Personne ne m’a jamais réclamé, c’est comme ça que j’ai finis à l’orphelinat. » Tu remplis pour la seconde fois ton verre et le brandis en l’air à la santé de ces années solitaires. « C’est bizarre, parfois… J’ai l’impression qu’elle me rend visite, ma maman, quand je rêve ou quand mon esprit vagabonde. »

Vous êtes similaires, et plus tu t'en aperçois, plus la félicitée t'emporte. Un enfant à qui on conte une aventure épique ne pourrait avoir meilleure expression que celle qui t'habille les traits.

La cocotte où mijotent les légumes remue comme un diable - tu l’extirpes in extremis du feu, juste à temps avant qu’elle ne déborde. Acte héroïque, oui, tout à fait - si on omet la gaucherie avec laquelle tu te débarrasses de la malheureuse sur un rebord de table, renversant la moitié de son contenu sur le sol et… Sur les cuisses d’Ardan.

Du jus de légumes brûlant.
Chapeau bas Harry, tu te surpasses !

« PARDON, PARDON, PARDON ! JE SUIS TROP DÉSOLÉ ! »






*
AGENT
Gabriel Ardan
Crédits : 18
Gabriel Ardan

Sam 8 Sep - 14:32


REDEMPTION


musique - Malgré leur différence d'âge, le monde ne change pas. Cruel, menteur et usurpateur. Gabriel comprend un peu mieux l'attachement à ce bijou, lui qui pensait à l'époque qu'il ne s'agissait là que des vestiges de la secte de Cordell - auquel cas il se serait fait une joie de s'en débarrasser un jour où l'autre.
Mais alors qu'il s'apprête à ouvrir le bec, dans un élan philosophique, ses jambes le brûlent. Ardan recule d'un bond, comme un chat effrayé avant de pester entre ses dents. Pas le temps pour le savon, il presse le pas jusqu'à l'étage, dans sa salle de bain, pour se débarrasser de son vêtement. Sa peau est rougie par l'attaque et il en lâche un râle rauque. Bon sang... Il en profite pour jeter sa chemise dans un bac - elle est encore tâchée de sang - et part à la recherche d'un jean et d'un t-shirt bleu. Enfiler le jean en question devient une tâche ardue puisque chaque friction rappelle la brûlure. Merde.

Tant pis, tant pis. Il soupire et n'enfile que son haut, passant un coup d'eau froide sur ses jambes. T'as l'air fin, comme ça, Gabriel. Adresse-t-il à son reflet.

Il tente encore une fois de mettre son pantalon, mais rien n'y fait. Plutôt pudique, ce n'est pas dans ses habitudes de se trimbaler dans une telle tenue, même chez lui. Mais il ne peut pas non plus faire fi de son invité alors, après mille et un questionnements, il redescend jusqu'à la cuisine. Bravo Harry, regarde ce travail. Il pointe ses cuisses, dans un rictus exaspéré.

Gabriel reprend alors la cuisine, car à défaut de ne pas être un chef, il est adroit. Ce que je voulais dire, avant que tu ne me fasses fondre les jambes, il mange un escargot au passage, accompagné d'une gorgée de vin, une mère ne quitte jamais vraiment son enfant. C'est cliché de dire ce genre de chose, mais je pense qu'elle veille simplement sur toi. Il s'attaque à la préparation du riz. Le tout, c'est d'y croire. De son côté, cette sensation s'est évaporée. A-t-elle déjà été là, au juste ? Il en doute. Ma mère était rousse. Toujours mal coiffée. Elle avait les cheveux trop frisés, elle s'en plaignait tous les matins au réveil. Ce souvenir lui arrache un ricanement. Il la revoit, la tête dans son bol de café en râlant, sa chevelure était un véritable désastre. Je crois que c'était une bonne mère. Il fronce les sourcils, c'est difficile de se rappeler d'une histoire vieille de plus de trente ans. Mais elle avait peur de tout. Elle voulait se protéger elle, et quand j'ai commencé à tuer des animaux elle me donnait quelques francs pour ne jamais en parler autour de moi, ni à mon beau père, ni à mes amis. C'était notre secret. Parallèlement, elle n'a jamais cherché à régler ce souci. On récolte ce que l'on sème, j'imagine.

Le riz prêt, il commence à dresser les assiettes minutieusement pour donner un aspect plus alléchant au plat. Sur une note plus... joyeuse, si je puis dire, il jette un oeil en sa direction en faisant glisser l'assiette prête jusqu'à Harry. Helen, Jude... Je sais que tu es un adolescent, mais je ne suis pas sûr de tout suivre.


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STAGIAIRE
Harry Marlow
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Harry Marlow

Sam 8 Sep - 16:07



music

Il redescend et tu t’étonnes de le voir arriver seulement vêtu d’un pull… Ces jambes, ainsi mises à nu, témoignent de ta frasque. Chacune d’elle est enjolivée d’une large tâche rouge vive, mettant en contraste la pâleur les entourant. Tu grimaces, terriblement gêné. « Je suis vraiment désolé… »

Pas le moins du monde incommodé, Ardan poursuit ses tâches de chef cuisiner. Cela te permet de déculpabiliser et de te détendre à nouveau. L’oeil curieux, tu l’observes préparer le riz tout en l’écoutant narrer le portrait de sa mère. Une rousse aux cheveux frisés. Tu souris.

C’est assez facile de te la représenter - longiligne, la folie douce aux traits et les gestes vifs. « Cela explique les quelques poils de carotte de ta barbe ! » Évidement, à cette remarque, tu glousses. S’il devenait entièrement roux, mon Dieu, ce serait tordant !

Il n’empêche que ce qu’il te dit te rassure, et c’est agréable.

Imaginer ta mère présente, là, quelque part, à veiller sur toi, à t’accompagner dans les moments difficiles… Cela t’offre une sensation de bonheur unique ! Si seulement tu pouvais la figurer - ce n’est jamais qu’une aura lumineuse, qu’une voix… Est-elle rousse, comme la maman d’Ardan ? Brune ? Blonde ? Est-elle petite, grande, maigre ou dodue ? A t-elle les iris vertes, comme les tiennes ?

Un jour Harry, un jour tu le sauras.

« Si ça se trouve, tu n’as jamais tué d’animaux. Si ça se trouve, tout ça, c’est dans ta tête. C’est le moyen que tu aurais trouvé pour te punir, parce que tu pensais être son meurtrier. Il faut une raison à un crime… Quand il n’y en a pas, et quand on a un coeur comme le tiens, alors on se punit. » Tu dis, très simplement.

Cette réflexion, si elle lui apparaît absurde ou immature, qu’importe - tu aimes à penser qu’elle est vraie. Certes, tu l’as vu en action, féroce et monstrueux - mais toute sa tendresse, toute sa chaleur et toute cette dévotion qu’il abandonne à ton bon plaisir…

Est-ce réellement plausible que Gabriel Ardan soit un tueur en série psychopathe ?

Harry, ne tergiverse pas de la sorte. Cela n’amène à rien de rationnel.

Tandis qu’il dresse la table, tu te sers un autre verre. Première bouteille de vidée ! Il vous en faut une autre. À quelle fin un repas sans vin ? Ayant en mémoire chaque pièce de la maison, cela ne t’est pas difficile de localiser celle où il range les caisses de bordeaux et de bourgognes…

Une nouvelle fois, tu trinques avant de t’installer à table. De là, c’est tout à loisir que tu le contemples disposer les derniers accessoires nécessaires à votre repas. C’est plus fort que toi, ton regard s’attarde sur ses jambes et…sur ses fesses.

Tu rougis, imperceptiblement, songeant une fraction de seconde à ce qui se cache sous le reste des vêtements. « Jude et Lenny… » Tu murmures, totalement déconnecté, avant de te ressaisir dans un soubresaut d’embarras. Faites qu’il n’ait pas remarqué !

« Oh et bien… Jude cela ne donne et ne donnera rien. » Tu soupires. Ce n’est pas un drame mais, cela te peine. Comme toute personne ayant vécu une amourette à sens unique… Elle continuera encore un peu à te charmer et, avec le temps, le charme disparaîtra.

« Lenny… Mh… Nous avons été frères et soeurs. J’ai vécu dans sa famille pendant un an à peu près. Elle est amoureuse de moi depuis. C’est une hystérique, mais elle est gentille dans le fond. Je la connais bien, c’est facile d’être avec elle du coup. De temps en temps, on baise. Quand je me sens trop seul et qu’elle se sent trop triste. »

Tu piques une première bouchée, savoureuse - ce plat est une réussite. « Et toi… Personne ne partage ta couche ? Comment tu fais quand tu as envie ? J’ai du mal à t’imaginer compenser en regardant du porno… Le porno c’est trop vulgaire, tu es plus raffiné. » Tu ris, moqueur.

Puis, désireux de poursuivre ton élancée clownesque, tu cales l’un de tes pieds entre ses cuisses, à plat sur le bois de sa chaise. Tu peux sentir la tiédeur du tissu contre ta peau, arrachant à ton dos de subtiles frissons. « Si tu le souhaites, je peux t’aider. » Un soupçon de déjà-vu de ton premier jour dans son office - à la différence que tu es bien plus à l’aise à jouer, puisque, bien entendu, ce n’est qu’un jeu…

« En tous cas, félicitations. C’est très bon. » Le timbre de ta voix n’est peut-être plus taquin mais ce n’est pas pourtant que ton pied a bougé. Et il ne bougera pas, que tu en aies conscience ou non. « Tu accepterais de me montrer une photo de Nancy ? »

Tu auras au moins tenu une heure avant de craquer, c’est déjà ça…






*
AGENT
Gabriel Ardan
Crédits : 18
Gabriel Ardan

Sam 8 Sep - 16:40


REDEMPTION


musique - La théorie de Harry lui arrache un sourire moqueur. N'aurait-il jamais tué ? Cela serait une fable pour expliquer des pulsions qu'il ne contrôle pas ? Gabriel glousse et finit par dire : Non, ne t'en fais pas, tout ceci est bien réel. Il n'est pas certain de vouloir lui raconter ce qu'il a fait au petit chien qui traînait autour de leur maison lorsqu'il fut lassé d'arracher les ailes aux papillons et les pattes aux scarabées.
Il prend place à table, regardant avec dépit sa ratatouille. Elle est vraiment peu agréable à regarder - comme une grosse bouillasse et un peu de riz. Il soupire. Si seulement il ne se tuait pas au travail, il prendrait du temps pour peaufiner sa cuisine.

Pendant ce temps, l'adolescent lui fait part de ses histoires d'amour. De sexe, plutôt. Ardan n'apprécie guère ce genre de relation mais il les lui pardonne, c'est un adolescent et il est particulier, pour sûr. De toute manière, qui est-il pour prétendre lui faire la morale ? Au moins, il est plus apte à comprendre le comportement de la journaliste un peu plus tôt, avide de lui, de son corps et de ses attentions.

Gabriel vide son verre, jusqu'au moment où il sent quelque chose se tramer sous la table. Il manque de s'étouffer et de cracher l'entièreté de sa gorgée dans son verre. Stop. Qu'il lui dit en lui prenant la cheville pour reposer son pied par terre, l'esprit en feu. Je suis resté avec Nancy pendant une dizaine d'années donc je n'ai pas trop eu à m'en soucier. Une dizaine années, à partager le même lit. Ça semble si idyllique, ainsi. Depuis le divorce je n'ai pas trop le temps d'y penser de toute façon. Parfois, il m'arrive de rencontrer des femmes, souvent à des soirées mondaines. Mais je ne cherche jamais à les amener dans mes draps. Je respecte les femmes énormément. Je suis sage. Il sourit.

Et non, je n'ai pas de photo de Nancy. À quoi bon les conserver ? Soit dit en passant, elle m'a appelé tout à l'heure pour m'annoncer qu'elle avait retrouvé un amant et partait avec lui pour l'Islande. La fourchette dans le riz, il ne veut même plus manger. Je suppose que je vais devoir faire un tri dans ses affaires et m'en débarrasser.

Un instant de battement et son sourire s'effondre pour de sombres pensées. Gabriel secoue la tête, revient à lui.

Arrête ce petit jeu avec moi Harry. Je ne suis pas insensible. Finit-il par dire. Il se lève, contourne la table puis la chaise pour finir dans son dos. Doucement, il s'abaisse au-dessus de son épaule et sa main glisse contre sa hanche pour mourir sur sa cuisse. Compris ? Et il tire de sa poche le paquet de cigarette, abandonner un bref baiser contre sa tempe, non sans un rictus fier. Il s'éloigne, part fumer un peu plus loin, adossé contre le mur le plus proche. Et tu me feras le plaisir d'arrêter de boire pour ce soir, c'est bien assez.


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STAGIAIRE
Harry Marlow
Crédits : 62
Harry Marlow

Sam 8 Sep - 23:06



music

Tu te figes, laissant ta fourchette lentement retomber sur la faillence de ton assiette. Ce n’est pas tant le vol de ton paquet de cigarette, mais le toucher inattendu de sa main et le baiser papillon déposé subtilement sur tes tempes qui t’empêchent de bouger.

Il s’en va victorieux s’adosser contre un des murs de la cuisine, et toi, c’est à peine si tu avales ta bouchée. Il va finir par te battre à ton propre jeu, ce qui n’est pas pour te déplaire. L’adversité ne fait jamais de mal… Aussi, tu ne t’arrêteras pas.

Disons que, pour l’heure, tu vas te calmer. Ce serait un brin trop cruel, sachant l’effet que tu lui fais, de continuer à l’embêter avec tes sous-entendus vulgaires et tes touchers particuliers... Le simple fait d’en avoir conscience, de cet effet que tu lui fais, t’afflige d’un sentiment de je-ne-sais quoi bizarre.

C’est la première fois, non ? Que quelqu’un te désire sans te soumette à sa volonté ? Cordell n’avait qu’à claquer des doigts, ou de la ceinture - et tu t’offrais. Ta conseillère n’avait qu’à te menacer d’expulsion, et tu réalisais ses fantasmes. Lenny n’est pas une exception - comme les autres, elle sait quelles ficelles tirer pour t’avoir dans son lit.

Ardan, lui, se contente de votre proximité.

Il te révèle son absence de vie charnelle, le départ de Nancy avec un autre, te sermonnes avec réel intérêt sur ta consommation d’alcool et te gratifies même d’une absence de colère. Impossible que cet homme soit également l’homme qui brise des phalanges et des âmes dans la moiteur sinistre d’une cave. Tu as de plus en plus de mal à accepter cette réalité.

Est-ce naïf de persister à le juger plus sain qu’il ne l’est ?

Puis, une soudaine et curieuse envie de lui faire plaisir te prend... Ainsi germe une idée folle au noir de tes méninges. « Je vais aux toilettes, excuse-moi cinq minutes. » Sa patience et sa gentillesse méritent un peu de ta considération. N’est-ce pas ? Après tout, tu es l’objet de ses tourments actuels.

il ne claque pas des doigts, il ne te menace pas, il ne tire aucune ficelle - tu décides, tu agis.

Plutôt que de prendre la direction de la salle de bain, tu montes à l’étage. Le plus silencieusement possible, tu fouilles dans la penderie de sa chambre. Il te semblait avoir vu des vêtements de femme la dernière fois et, effectivement, tu as vu juste. Ce sont les affaires laissées pour compte de Nancy.

Certaines sont dans des cartons, d’autres éparses dans divers sachets et d’autre encore sont sur cintre. Ton choix se porte sur une longue robe de mousseline verte, au dos nu et aux manches courtes. Elle est aussi douce que belle.

Quelle idée folle Harry, quelle idée folle...

Prenant soin de ne pas faire de plis ni d’accros, tu l’enfiles, avant de rouler en boule ton costume d’agent et de t’en débarrasser sur le lit. Face au miroir, tu souris, surpris d’apprécier ton reflet aux atouts féminins. Il manque cependant quelque chose…

Ce sera non pas une mais deux petites choses que tu déniches au fond d’une boîte en plastique. Du rouge à lèvres et des bas en dentelle. Vermeille et crémeux pour l’un, dans l’emballage pour les autres… Deux petites choses neuves et intactes.

C’est à cet instant que tu remarques qu’aucun parfum ne se dégage de la robe, ni même des autres habits. À croire qu’il a tout lavé ? Ou qu’ils n’ont jamais été portés. Mystère, mystère... Tout chez Ardan n’est que mystère.

Une dernière œillade sur ta silhouette et tu t’éclipses. C’est parfait. Tu es parfait. Ou parfaite ?

A l’égal d’une petite souris, tu regagnes le salon, prenant les précautions nécessaires pour ne pas être repéré. Au devant du meuble où sont rangés les vinyles, tu trouves celui tant espéré. Tu l’avais repéré, c’est celui-là même qui t’as inspiré ton morceau de piano.

music

La musique s’éveille et tu te dévoiles, magistral et souriant - empruntant les gestes délicats de la gente féminine. « Mon chéri, auriez-vous l’obligeance de m’accorder cette danse ? » C’est fou ce que tu aimerais rire, rire de cette peut-être bêtise, de ce peut-être succès…

Non, tu te contiens, allant jusqu’à encercler son cou de tes bras, la tête inclinée légèrement sur la gauche. « Vous dites nous respecter, nous les femmes, aussi j’espère que ce sera le cas mon ami. Soyez sage et je vous donnerais peut-être mon numéro de téléphone. Quoique… »

Il s’échappe malgré toi, ton rire d’oiseau. « Je suis déjà tout à vous. »






*
AGENT
Gabriel Ardan
Crédits : 18
Gabriel Ardan

Sam 8 Sep - 23:53


REDEMPTION


musique - Gabriel reste estomaqué, un sourire jusqu'aux oreilles, nerveux comme jamais. Où... Où tu as trouvé ça ? Demande-t-il en essayant de ne pas rire. Harry s'approche en balançant ses hanches de droite à gauche avant de mourir à son cou dans des soupirs féminins et soutenus. Le tableau doit être ridicule, l'un travesti, l'autre en sous-vêtements - il n'aurait jamais osé proposer une danse dans une tenue pareille et c'est peut-être la principale raison pour laquelle il sent le feu monter à ses pommettes. Je suis déjà tout à vous.

C'est bien la première fois qu'il ne voit pas cette robe sous un oeil triste entre le regret et la mélancolie  - et désormais, cette image ne la quittera plus jamais. De la même manière que cette musique de Piaf qui n'avait de cesse de le hanter sans qu'il ne puisse l'expliquer...

Non, non, vous ne m'appartenez pas. Il relève son menton, dans un semblant de fierté tandis qu'il s'autorise à entourer sa taille de ses bras pour le - la ? - rapprocher un peu plus bras. Je vous préfère libre. Et ainsi, j'aurais une raison de toujours vous convoiter.

En essayant de taire leur cruel manque de crédibilité, il entame quelques pas sur place, ce genre de slow que les adolescents peinent à faire pendant leur bal de promo, à leur première danse. Mais je dois être honnête avec vous. Dit-il à mi-voix. J'ai, malheureusement, bien plus qu'une convoitise... Ses doigts coulent jusqu'à ses hanches. J'ai une passion. Le dos de sa cavalière finit par heurter un mur, tout doucement, après seulement quelques pas. Une passion pour la personne derrière ces lèvres rouges.

Sa paume embrasse sa mâchoire et son pouce essuie sa lippe, ses yeux les dévorant seulement. Son visage se penche sur le côté et s'approche langoureusement, son nez effleure son comparse et tandis qu'il entrouvre les lèvres, il souffle contre sa bouche : Tu as perdu.

Et là, c'est l'heure des chatouilles. Ses doigts pianotent contre ses hanches, sa taille, sous ses aisselles et Marlow se tord de rire sous cette attaque malhonnête. Mais il ne lui laisse pas une seconde de répit, même lorsqu'il glisse au sol, allongé contre le parquet pour mieux se rouler et espérer un instant de répit.
Ça n'arrivera pas !


featuring harry
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STAGIAIRE
Harry Marlow
Crédits : 62
Harry Marlow

Dim 9 Sep - 1:05



music

Oh non, c’est mauvais, tu perds tes moyens, tu le sais - tu le sens aux papillons s’agitant dans ton ventre. Avoir à portée de bouche la sienne, à portée de souffle le sien et ses yeux, ô ses beaux yeux bleus à l’orée de ton abandon.

C’est ce que tu t’apprêtais à faire, te coupant de raison et de conscience : t’abandonner à lui. Or, par un acte miraculeux, mais non moins sournois, il t’en empêche. Comment ? En usant de l’arme fatale, les chatouilles… Tu t’écroules de rire, pleurant et gesticulant, gesticulant et pleurant.

Il n’y a pas pire sensible aux chatouilles que toi sur Terre… T’as des airs de personnage de cartoon à force de te tordre dans tous les sens.

S’ajoute à ce cocktail explosif la désagréable impression qu’un crochet invisible s’échine à arracher tes poumons hors de ta poitrine ! Respirer est un supplice et pourtant, tu n’es qu’hilarité. Quel traître ! « Vous allez me le payer, vieil homme ! » - articules-tu avec difficulté avant de parvenir à trouver une échappatoire.

Tu rampes vers le canapé, mais avec la robe, c’est peu pratique - tu manques de te manger le plancher à chaque pas. Abrité derrière le dossier de cuir, tu réfléchis à un plan de contre-attaque avant de le voir s’offrir à toi sous la forme de coussins.

À peine te redresses-tu que tu lui en envoies un en pleine figure. « Soumettez-vous à mon commandement ou c’est la guerre ! Sachez que si vous perdez, vous devrez manger mes bas ! » Superbe menace dont tu n’attends aucune réponse - c’est bien plus drôle de la mettre immédiatement à exécution.

Si tu devais citer un bon côté au fait d’avoir connu quantité de gosses, de foyers, de familles : passer maître dans l’art des batailles d’oreillers. Armé de ton sourire le plus édenté, tu bondis hors de ta cachette et le roues de coups - ta frénésie est telle que des plumes volent comme autant de confettis !

Heureusement, Seigneur, heureusement que ces coussins sont mous et souples… Imaginez un peu s’ils avaient été durs, comme ceux qui décorent les divans d’un autre siècle ou ceux qui servent à couper les courants d’air sous les portes ? Bref.

Par on ne sait quelles cabrioles rocambolesques, tu réussis à le coincer contre un meuble. Recroquevillé sous ton ombre, telle un doux petit lapin sous les serres d’un terrible faucon - oui, tu as l’imagination fertile - sa fin est proche. Le coup de grâce tombe, aplatissant son nez et ses machoires contre le duvet molletonné.

Rayonnant et triomphal, tu profites un léger instant de ta victoire. Là, droit et tonique, pareil à une statue de dieu grecque. Or, bon joueur que tu es, tu daignes t’abaisser à son niveau et t’adosses contre l’une de ses épaules. Quel fair-play, Harry, c’est beau.

« Tu vas manger mes bas, et je vais bien me marrer en te regardant faire. » En attendant, il faudrait peut-être que tu retrouves un rythme cardiaque normal. Toute cette agitation t’as mis le feu aux joues et la tignasse en bataille !

« Gabriel, je sais que c’est totalement hors sujet mais… » L’épuisement gagne, tu t’effondres sur ses cuisses. Lovée dans le creux tiède qu’elles forment, ta tête souhaiterait ne jamais plus avoir à bouger. Cependant l’heure n’est pas aux délassements

« Qu’est-ce que tu ressens, lorsque tu tues quelqu’un ? » Effectivement, c’est totalement hors sujet mais impossible pour toi d’éviter plus longtemps le sujet - ta curiosité t’en filerait des migraines au quel cas. « Pourquoi le fais-tu ? C’est… Une pulsion ? »

L’idée même d’ôter la vie à qui ou quoique ce soit t’est totalement inconcevable - pourtant, à de rares occasions, tu souhaites le contraire. C’est bien pour cela que tu t’effraies et qu’il te faut comprendre tes origines…

« Tu te souviens du premier humain que tu as tué ? » Un enfant n’aurait pas mine plus singulière et interrogée. « Pourquoi je n’ai pas peur de toi ? » Ne pourrait-il pas te tuer, un jour ? Non, il ne le pourrait pas. C’est impensable.

Il ne me ferait jamais de mal, jamais volontairement… À cette pensée, tes doigts s’élèvent à la rencontre de mèches de ses cheveux, autour desquelles ils s’entortillent. L'Univers ne pourrait t'offrir plus charmant cocon que celui formé par son parfum, sa chaleur et la tranquilité de son pouls.






*
AGENT
Gabriel Ardan
Crédits : 18
Gabriel Ardan

Dim 9 Sep - 1:58


REDEMPTION


musique - Il en a le souffle coupé - il préfère capitulé, là, coincé contre son meuble qui deviendra le lieu de sa fin. Le coup fatale lui arrache un rire et sa tête tombe lourdement, mimant sa propre mort. Au même instant, c'est Harry qui vient se nicher contre ses cuisses pour l'abattre avec de nouvelles questions, sur une note bien moins enfantine. Gabriel pince ses lèvres et très vite, la lueur de ses yeux se meurt.

Je ressens un besoin, presque primaire. Son crâne retombe contre le meuble, le regard rivé sur le mur en face. Son sourire s'apaise, et l'ambiance de la maison se refroidit. Parler de ce qu'il ressent, il ne l'a jamais vraiment fait - qui comprendrait ? Pas même lui ne le peut, après tout. Pendant, de la frustration. Parce que je ne sais pas pourquoi j'en ai besoin. Sa langue humidifie ses lèvres. Après, je me sens soulagé. J'imagine que la sensation de prendre le rôle de Dieu est gratifiante, c'est une véritable drogue. Sa main se perd contre le poitrail de l'adolescent, effleurant ses clavicules du bout des doigts, distrait. Si je n'ai pas tué ma mère d'une manière ou d'une autre étant enfant, alors mon premier homme était à mes dix-huit ans. Je l'avais rencontré au cinéma, en 1994. On était assis côte à côte. Pulp Fiction, il me semble. Et il n'arrêtait pas de gigoter, de se tourner dans tous les sens, de taper dans les sièges et de manger bruyamment. Il rit. Je n'avais aucun contrôle : l'entendre et le voir me tapait sur les nerfs. À la sortie, je l'ai suivi et j'ai fini par le tuer en le frappant à mort contre une poubelle. Sa mâchoire s'est disloquée, il me semble. J'ai voulu voler son argent pour m'acheter des cigarettes après, mais je n'ai trouvé dans son porte feuille que deux dollars et le numéro d'une fille de joie. J'ai fui, et je n'ai ressenti aucun remords. Soupire. Encore aujourd'hui, je n'en ai pas. Je suis juste surpris de ne jamais été avoir incriminé, c'était une vraie boucherie, une pulsion, je n'avais rien calculé. Je ne savais pas le faire à l'époque. La colère avait juste pris le dessus. J'ai fini par la dompter, en partie.

Gabriel reporte son attention sur le jeune homme, un sourire moqueur renaissant. Crains-moi si tu manges comme une vache au cinéma. Son rictus se transforme en rire morbide, avant qu'il ne finisse par reprendre son sérieux - étrangement doux. Tu n'as pas peur de moi parce que tu me connais, au-delà de tout cela.

Il commence à bouger ses jambes, l'invitant à se redresser par la même occasion, constatant davantage les dégâts du bouillon encore marqués. Désolé, je n'ai jamais été véritablement fair-play avec toi... Puis il souffle : Tu es spécial, Harry. C'est tout ce que tu as besoin de savoir.

Non sans hésitation, il part goûter au rouge de ses lèvres. Sa main se loge contre sa nuque tandis qu'il savoure ce geste qu'il n'a jamais osé faire, faute à sa morale, faute à ses craintes. De la danse de leur langue à leur souffle, cela n'a rien d'une faim enivrante - c'est comme un premier baiser, tant attendu.


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STAGIAIRE
Harry Marlow
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Harry Marlow

Dim 9 Sep - 3:23



music

C’est tellement doux, tellement bon, d’accueillir son baiser. Tu aurais dû être surpris de ce geste, mais non, tu en es étrangement satisfait. Il te faisait tant envie, tu l’avais tant attendu, tant espéré. C’est un peu difficile à comprendre, difficile à te l’expliquer - quelle alchimie se dégage de vous.

Si doux et bon soit-il, ce baiser éveille en toi de nouveaux désirs, les premiers de ce genre. Doucement tu te redresses, et plutôt que de vous libérer et de te lever, tu t’assieds sur ses cuisses, cadenassant son dos de tes jambes et son cou de tes bras.

La mousseline de ta robe repliée vers ton bassin, dévoile un érotique et curieux spectacle. Tes jambes adolescentes aux bas de dentelles - voilà qui te donne les airs d’une fille de joie. C’est un tantinet gênant mais…

Ce n’est pas cela qui t’empêche de poursuivre plus passionnément encore la danse endiablée se défilant derrière vos lèvres.

Ton souffle peine à trouver de l’oxygène, de même que ta raison peine à trouver son calme. Seconde après seconde, ton désir s’enhardit. Habillé de soupires, indolent gourmand - tes doigts glissent jusqu’à son bas ventre et s’y ancrent. « Gabriel. »

Tu t’écartes légèrement, le regard brumeux. « Arrête-moi, ou je le regretterais demain. » Et il y’a une telle sincérité dans tes propos et une telle douleur, qu’à eux seuls ils achèvent le feu grondant sous tes chairs. « Je suis désolé. » Lève-toi Harry, allez, lève-toi bon sang ! « Je me pose juste trop de questions. »

Questions qui ont le don de te pourrir les plus beaux moments de ta vie. À croire que tu es masochiste. « Je ne sais pas si je ressens ce que tu ressens à mon égard. » Pour la délicatesse, c’est raté. « Je… Je suppose que oui ? Je n’en suis pas certain, je… J’ai envie de toi. »

Déclaration qui t’amène à reconsidérer sa bouche - vile tentatrice. Or, c’est la vulgarité et le cru de ta confession à suivre qui remportent cette autre partie. « Seulement, je ne veux pas qu’on baise. Je n’ai jamais fait que ça, baiser, être baisé. Toute ma vie, tout le temps. Tu dis que je suis spécial, mais tu l’es pour moi aussi. De cela j’en suis sûr… »

Finalement, tu cèdes à ce méli-mélo emmêlé de réflexions et d’angoisse, et te dégage de sa chaleur. Genoux repliés, tête contre le mur, tu fixes le plafond. Ce que tu peux te sentir bête…

« Je ne veux pas que cela soit comme avec les autres. Je veux que tu sois heureux et que tu prennes du plaisir, et je sais que tu ne peux pas l’être et que tu ne peux pas en prendre si moi-même je ne peux pas l’être et ne peux pas en prendre. »

Cela devient compliqué là, Harry…

« Et puis, je ne suis pas une femme… Je sais, c’est idiot mais, tu serais peut-être déçu ? Peut-être même que tu ressens de l’attirance pour moi parce que je suis du même sexe, que c’est tabou et que cela invite donc à être hors normes ? Comme le meurtre ? Peut-être que je suis une obsession excitante à l’égale du meurtre ? Ce qui veut dire que je ne suis qu'une obsession excitante passagère, qui vient par phase ? »

Là, tu pars très loin, très, très, très loin Harry…

« Il y’a quelques heures encore, j’embrassais Lenny ! Et je te parlais même de Jude ! Cela n’est pas respectueux vis à vis de toi… Comment pourrais-tu être rassuré et ne pas craindre que je sois trop paumé, ou trop perturbé ? Car il faut bien que tu sois rassuré sur mes sentiments vis à vis de toi, non ? Si j’en ai ? Car c’est ce qu’il faut, au final, des sentiments, pour que nous puissions faire ce que le désir nous pousse à faire mais de manière irréfléchie… »

À présent, nous t’avons tous perdu, Harry…

« C’est ce que nous allions faire, si je ne m’étais pas arrêté… À moins que tu nous aies arrêté, dans l’optique où tu aurais compris que je ne puisse pas prendre du plaisir et être heureux car je me pose trop de questions au lieu de simplement te dire que j’ai peur, que tout ceci est nouveau pour moi et que je t’aime. »

Ah.

Enfin.

Il était temps.

Tu tiques. Le gorge serrée, les mains moites et le teint blême. Toutes ces semaines qu’il t’aura fallu pour réaliser que tu éprouves le sentiment le plus merveilleux et connu de tous les sentiments ; toutes ces semaines qu’il t’aura fallu pour le formuler à voix haute, sous la diction de trois pauvres petits mots.

Pour sûr, Harry, t’es lent.






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AGENT
Gabriel Ardan
Crédits : 18
Gabriel Ardan

Dim 9 Sep - 4:05


REDEMPTION


musique - Gabriel l'écoute, religieusement. Le coeur encore bondissant, les mains encore moites, le visage encore brûlant, mais il écoute, sans ciller. Sans bouger, si ce n'est ses doigts qui viennent effleurer son bras pour le rassurer. De quoi, il n'est pas sûr de le comprendre. Mais il se doit de le faire, par principe, par logique, par envie.

Harry liste tous les tabous de leur relation, de leur genre et de leur sexualité passée, de leurs aventures et de leurs échecs, de Helen, de Jude. Il entend alors les paroles d'une âme tiraillée, d'un adolescent encore à la recherche de sa propre vérité.
Je t'aime et il jure avoir senti son palpitant louper un battement.

Tu n'es pas une obsession excitante, encore moins passagère. Il hausse les épaules. Auquel cas j'aurais craqué dès notre première rencontre. Tu l'as bien compris, je cède facilement à mes pulsions. Il pivote face à lui, pianotant sur ses genoux à portée de main. Mais les pulsions n'ont rien à voir avec tout ça. Avec toi. Ses doigts escaladent ses épaules pour s'appuyer contre son crâne et l'appuyer contre son épaule, dans une étreinte qui se veut rassurante. Je n'attends pas de toi que tu sois le meilleur sous les draps, ni que tu t'offres à moi dès maintenant. Je n'attends pas non plus des explications, des raisons pour ne pas le faire.

Il embrasse le dessus de sa tête, respire son parfum.

Ce n'est pas pour ça que tu es spécial pour moi.

Blue finit par enrouler son bras autour de ses épaules avant d'ajouter : L'amour n'a pas de sexe, ni d'explication, ni de raison. C'est vrai, il y a aussi ces filles, c'est vrai, ça m'a touché personnellement, mais puis-je vraiment t'en vouloir ? Il fait mine de réfléchir. Je ne pense pas. Tu n'es pas à moi. Tu ne le seras jamais. Je ne veux pas que tu le sois. Tu n'es plus une chose qu'on s'approprie. Car une chose a une fonction, bien précise. Toujours. Gabriel reprend quelques centimètres de distance pour mieux fixer son visage. J'ai juste besoin de toi. Avec tes blagues salaces et tes gestes déplacés, avec ton insolence et ton humour, avec ta sensibilité et tes angoisses, avec ta haine et tes dérives.

Puis, dans un instant de flottement, d'absence, léger comme un nuage... Je t'aime. Un sourire, nerveux. C'est tout.


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STAGIAIRE
Harry Marlow
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Harry Marlow

Dim 9 Sep - 14:17



music

Le plus dur aura été de ne pas pleurer pour ne pas rajouter plus de niaiserie à la scène, mais surtout à ton visage d’enfant illuminé. Oui, oui, illuminé. On eut dit que tu venais d’apprendre l’existence concrète et réelle du Père Noël…

Non pas d’ailleurs que cela te déplairait de voir Gabriel habillé en Père Noël mais gardons cela pour plus tard.

À chaque fois que tu as été en proie à des angoisses terribles, à chaque fois que tu t’es fourré dans un noeud de vipères et d’emmerdes, à chaque fois que dérives sur un océan de questions sans logique, à chaque fois : il est là. Il l’est encore, à cet instant très précis, et plus qu’il ne l’aura jamais été.

Ses paroles, le timbre feutré de sa voix, sa nervosité palpable mais néanmoins contrôlée, sa confession… Que pourrais-tu ajouter à cela ? Que pourrais-tu dire ? Tu risquerais de gâcher ce moment - avec tes blagues salaces et ton humour insolent.

« Nous avons l’air fin… Du coup… Je dois te considérer comme mon petit-ami ? » Je disais - avec tes bagues salaces, ton humour insolent…

La gêne l’emporte, en dépit de ton rire à mi-voix.

Tu niches ta tête à l’orée de son cou, où le parfum de sa nuque et la tiédeur de sa peau forment le plus doux des refuges. Il y’a quelque chose d’étonnement paisible à se savoir aimer et à aimer en retour - en dépit du chemin peu conventionnel que cet amour emprunte.

Si on t’avait dit, il y a quelques mois encore, que tu tomberais éperdument amoureux d’un homme au double de ton âge, qui plus est d’un tueur au passif barbare… Une seconde fois, tu ris. C’est tellement improbable, tellement fou, tellement irréel.

« Je peux dormir avec toi dans le lit cette nuit ? » - tu murmures, taquin, avant de te dégager pour enfin te mettre debout. Ta dégaine relève du burlesque - tignasse en pagaille et parsemée de duvet d'oie, robe mal ajustée, lèvres au rouge étiré à l’extrême.

Un personnage de théâtre, atypique et fantastique.

Si tu te voyais, tu crèverais et de honte et d’hilarité.

Ne sachant gérer outre-mesure la situation, car plus tu restes planté à le regarder, plus tu expérimentes l’affamé désir de le dévorer - tu t’empresses de recouvrir un semblant de normalité. Certes, au vu de ton allure, ce n’est pas gagné.

Il y a des plumes un peu partout sur le sol, des coussins éventrés et la table encombrée de vaisselle - vous n’aviez pas terminé votre repas, c’est vrai. Vous ne le terminerez pas. En revanche… « J’ai envie de sucré. » Ainsi, te voilà repartis en quête d’un dessert.

On ne peux pas te changer Harry, tu es irrécupérable…

Non sans oublier de débarrasser les assiettes et les plats, tu t’installes - un verre de lait et un yaourt en prime. Cette scène-ci, dénuée de niaiserie, ok, n’en est pas pour autant banale. Après le vin et la ratatouille, la guerre de chatouilles et de coussins, les déclarations intenses et passionnées… Un yaourt et du lait.

Vraiment Harry, qu’est-ce qu’on va faire de toi ?

Satisfait de cette note onctueuse et vanillée de fin de soirée, c’est beaucoup plus détendu et facétieux que tu rejoins les côtés de ton hôte. Tes mains s’en vont conquérir le creux de son dos et tu déposes, chaste, un baiser sur sa bouche.

À ce soupire qui se meurt contre tes cils, tu chuchotes… « Tu veux bien m’aider à enlever tout ça ? Je n’ai pas envie de me doucher, j’aimerais que tu le fasses pour moi. » Harry ou l’art et la manière de passer de chaste à foncièrement lubrique et aguicheur.






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Gabriel Ardan
Crédits : 18
Gabriel Ardan

Dim 9 Sep - 14:56


REDEMPTION


musique - Petit ami, petit ami... Gabriel ne sait pas trop - a-t-il encore vraiment l'âge d'utiliser ce genre de terme ? En réponse à ce dilemme, il n'en fait que hocher la tête avant de le suivre jusqu'à la cuisine. Oui, oui. Lui dit-il concernant le fait de partager le même lit - une chose qu'il n'a pas fait depuis de nombreux mois maintenant, si ce n'est pour les quelques rencontres imprévisibles, au détour d'un verre et d'une danse, avec des femmes dont il ne se souviendra que de la douceur de leur peau. Ce n'est pas véritablement un désir qui germe dans son estomac mais des doutes, des angoisses : en est-il vraiment capable ? Car malgré tous ses beaux discours, Ardan n'a aucune expérience avec les hommes, hormis la violence et le meurtre.

Il laisse à Harry le temps de déguster une touche sucrée après toutes ces émotions, prenant le temps de nettoyer les quelques plumes qui ont volé ci et là ainsi que les miettes du repas - hors de question d'aller se coucher avant ça, il est bien trop maniaque et cela va le hanter toute la nuit s'il ne le fait pas.

Cependant, prit de court, il se stoppe, laisse de côté sa lubie au profit d'un baiser volatile et des sous-entendus habituels de l'adolescent.
Dans un souffle, il ricane, incapable de ne pas céder tandis qu'au premier jour, il le dissuadait de recommencer par tous les moyens. Gabriel l'invite à monter à l'étage jusqu'à la chambre. À l'extérieur, la nuit est déjà tombée. Connaissant les craintes de son invité, il prend le temps d'allumer la lampe de chevet avant de reposer l'entièreté de son attention sur lui.

Le dévorant du regard, Gabriel pose sa main sur sa taille pour en défaire la fermeture et, du bout de ses doigts, fait couler les manches le long de ses bras, dévoilant centimètres par centimètres ses épaules nues, son poitrail, ses jambes. Le tissu tombe à ses chevilles et il s'autorise à le détailler de près. Assis-toi. Il l'ordonne presque, le faisant basculer contre le matelas pour mieux pouvoir s'accroupir et retirer ses bas. Ses gestes sont lents, calculés, pas vraiment pour instaurer une ambiance langoureuse mais par peur. La peur de jouer à son jeu un peu trop, la peur d'aller trop loin, la peur de brusquer.

Il part le surplomber de son ombre après s'être débarrassé de son propre t-shirt, ses mains appuyées de chaque côté contre le lit. Sur son chemin, il croise alors ses cicatrices, celles qu'il aurait aimé oublié. Ses lèvres épousent leurs reliefs et d'un sourire, il souffle : Allez, c'est bien suffisant pour cette fois. Il fuit, purement et simplement. Ils se hissent au niveau des oreillers, couvés par les draps blancs et, très vite orphelin de son contact, Gabriel rue ses bras autour de lui pour lover son visage dans le creux de son cou.

Au bureau, commence-t-il sur une note bien moins plaisante, nous allons avoir besoin de faire attention à nos gestes. Une honte ? Non, certainement pas. Une crainte, en revanche, oui. Celle des regards curieux et des messes basses, lui qui n'a eu de cesse de se battre pour instaurer un climat de dangerosité et de respect partout où il se pavanait. Que lui dirait-il, lorsque l'on se rendra compte que son amour des femmes s'est muté en amour pour les adolescents ?

Tu veux essayer de dormir sans la lumière, cette fois-ci ?


featuring harry
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STAGIAIRE
Harry Marlow
Crédits : 62
Harry Marlow

Dim 9 Sep - 15:50



music

Ce doit être le moment le plus érotique que tu aies vécu jusqu’à présent. Le contempler te retirer tes vêtements de femme, puis, lentement et précautionneusement, tes bas de dentelle - c’est presque trop intense pour que ta poitrine ne se brise sous le marteau de ton pouls.

À regret tu le laisses se débarrasser de votre proximité pour mieux s’engouffrer sous les draps. Ce que tu finis par faire également, gourmand de cajoleries. Un instant tu hésites à te laisser aller, un instant tu doutes que cela soit judicieux.

Ce sont ses bras qui résolvent l’idiotie de ce questionnement et tu les remercies d’un soupire d’aise. « Je tâcherais de ne pas t’embrasser devant tes supérieurs, ni de me coller à toi au cours d’un interrogatoire, ni de glisser mes mains dans ton pantalon en pleine réunion, ni de me dévêtir entièrement dans ton bureau. »

Trop fier de tes fausses menaces aux graveleux sous-entendus, tu ris - c’est que, tout ce que tu as pu mentionné, tu l’imagines à présent. C’est drôle ! Si cela reste dans ton imagination, évidemment. Ce serait bien trop douloureux d’avoir à affronter les conséquences de votre relation aux yeux du monde.

Rien ne te ferait plus mal que de renoncer à Gabriel, sous prétexte de convenance, de moeurs et de commérages.

D’ailleurs, que vous réserve l’avenir ? Vous avez tellement de soucis à régler, des soucis personnels et des soucis vous concernant tous les deux… Et si Cordell décidait de prendre sa revanche cette semaine ? Et si la police apprenait pour le petit passe-temps de Gabriel ? Et si tu perdais le contrôle de tes actes ?

Harry… Cesse.

C’est incroyable, tu ne peux pas t’empêcher d’angoisser quant aux pires possibilités que peut vous réserver demain. Il est vrai qu’à chaque fois que tu pensais toucher au bonheur, le destin te ramenait brutalement et tristement au fond du gouffre.

Ce qui compte, c’est là, tout de suite, vous deux dans ce lit. Ainsi, tu emmêles tes jambes aux siennes, tes doigts dans les mèches de cheveux de sa nuque et tu enfouis ton nez contre sa gorge. Aussi aimanté à lui qu’une abeille l’est au miel, tu refuses de lui laisser un centimètre d’espace vital de plus.

« Je veux bien essayer de dormir sans lumière… » Et c’est parce que ton esprit est trop occupé à savourer la texture de sa peau et la chaleur de son corps qu’il ne réagit pas plus que de raison. Toi qui, il y a quelques heures plus tôt, crevais d’envie de savoir ce qui se cachait sous ses vêtements, te voilà servies.

Exception faite de ses fesses et de son entre-jambe dont tu n’as que le toucher et - oh non Harry, ne t’avance pas plus loin dans ce genre de réflexion, ou tes hormones juvéniles draineront ton sang à un endroit précis, ce qui serait hautement embarrassant.

Trop tard.
Tu ricanes intérieurement, maudissant ton âge et la fertilité de tes fantasmes.

Or, si ton âge est coupable, il est aussi héroïque. Qui peut mieux passer rapidement d’un état émotionnel à un autre qu’un adolescent ? Quelques inspirations longues et profondes de son parfum, la victoire de cette fatigue d’avoir autant sollicité ton cerveau, et te voilà noyé dans les brumes.

Une minute plus tard, et tu t'endors profondément, un sourire aux lèvres.






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