Les routes s’éloignent du tumulte de la ville, s’étirent comme des ruisseaux sinueux; De veines qui s’étendent en capillaires fin, loin de ce coeur sonore qui palpite de bruit
et de grandes étendues de bétons
aux ferrailles nitescentes sous les rayons du soleil, comme des bijoux fiers et laids.
D’un coup d’oeil dans le rétroviseur il voit les immeubles rétrécir à chaque secondes que la voiture avance;
Environ une vingtaine de mètres par secondes, une allure optimale et sécurisé.
Ils arriveront dans environs 15 minutes.
Vision ô execrable de SES tours impertinentes qui se dressent toujours plus petites à l’horizon, comme sapée de leur superber
comment choyant du haut de leur orgueil.
Le vrombissement laconique du moteur et le murmure redondant des graviers contre les roues se mêlent aux voix sur les siège arrières, émerveillées par le balais régulier des arbres défilants aux fenêtres. Toujours plus grands et plus verts obombrant de caresses leur véhicule de ferraille.
Il ne connait pas grand chose de l’extérieur de sa cité de métal et de bruit, la nature, concept organique, semblait un idéal bien trop grand pour lui qui n’avait jamais évolué autre part qu’avec le béton sous ses pieds,
Et encore plus d’acier dans sa tête.
Le parking est presque vide à leur arrivée, seulement deux voitures de promeneurs oisif
comme eux surement.
Les graviers crissent puis se taisent quand meurt le bruit du moteur, il coupe le contact.
Clac
clac
Sans attendre les portes se ferment et claquent d’impatience quand elles sortent du véhicule.
Lui reste un instant assis sans un mot
Les mains toujours sur le volant.
« Nubes ! Nubes, tu connais le nom de tous les arbres ? Il y en a beaucoup ! » Dans l’habitacle les voix lui parviennent étouffée et lointaines
Il n’est pas certain de toute cette entreprise (‘voyons Irvin ce n’est qu’une balade en foret’), trop de potentialités à prendre en compte et de facteur qu’il ne comprend pas, autant de variables inconnues que d’arbres différents.
il essaie de peser les pours et les contres
anticiper les éventualités
Il se demande un instant ce qu’il fait là.
Il y a quelque chose de risible pour lui à se retrouver entouré d’autant de nature, lui qui n’a pas une once de vie dans son corps.
Ses yeux se fixent devant lui, brouillant les camaïeux de verts et de marrons offert par les arbres qui s’étendent presque sans fin.
Soudain c’est une vague brune et vivante d’odeur et de bruit et de vie qui le submerge.
Il ne remarque pas ses doigts qui commencent à craquer contre le volant
Ni le ventilateur dans sa poitrine qui s’emballe
_Checking_
_Warning_Cooling : central processing units
_Warning_Cooling : Data Flow Management System
_Searching_
_Input_EMOTION.EXE
_analysing_
Define_ affres ? agitation ? alarme ? angoisse ? appréhension ? Anxiété ? crainte ? désarroi ? effroi ? frayeur ? incertitude ? inquiétude ? peur ? préoccupation ? souci?
Un coup contre la vitre lui fait relever la tête, d’un geste mécanique il desserre lentement ses doigts du volant malmené.
Compose toi Irvin, un peu de courage. Tu ne vas pas planter pour quelques arbre n’est-ce pas ?Il sort de la voiture, claque la porte à son tour
retrouve donc un peu de contenanceIl remet son t-shirt dans son pantalon
pousse ses lunettes contre son front (ici il n’a pas forcement besoin de prétendre)
L’air ici doit avoir un gout différent, plus tiède et clair qu’en ville.
Tu ne peux même pas le sentir sur ton visageIl sent pourtant la main qui se glisse dans la sienne et le tire en avant
« Allez ! Viens ! »Il se laisse faire, comme il le fait toujours malgré ses grands airs.
Et la scène devant lui à quelque chose d’étrangement domestique.
Ann-Liz lui à deja lâché la main pour s’accrocher aux barrières un peu plus loin, c’est une enfant habituellement calme et réservée, mais la vue gigantesque de toute cette foret à découvrir l’emplie de cette joie profonde et sans pareille que semblent avoir les enfants.
Il se rapproche de Nubes, un sourire sur le visage.
Il sait maitriser les sourires comme personne, il les connait par coeur, connait chaque micro-mouvement de muscle qui forment savamment ces arc de cercles perlés de rose et de blanc émail.
Et peut être que cette facade saurait cacher son malaise.
Il tapote distraitement l’épaule de Nubes
« Si on ne part pas maintenant je crois qu’elle va courir dans la forêt tête baissée. » avant de s’avancer de quelque pas pour rejoindre sa fille, s’arrêtant aussitôt devant les divers chemins qui s’en vont sillonnant entre les branches sombres. Bien sûr il ne sait absolument pas de quel côté aller.
« J’imagine que c’est toi qui connait le mieux cet endroit, alors je t’en pries. »Bien sûr que toi, petit robot aux tours de ferrailles, tu te perdrais dans cette foret.