ANNÉE 1983, DAVID, DERRICK ET DUSTIN, PASSIONNÉS PAR LA SCIENCE-FICTION ET LA POP CULTURE, DÉCIDENT D'ENVOYER UN MESSAGE DANS L'ESPACE GRÂCE À UN ORDINATEUR SOPHISTIQUÉ DEPUIS LEUR PETIT GARAGE À COSMOPOLIS, DANS LE CONNECTICUT. PUIS C'EST PARTI EN COUILLE.PLUS DE TRENTE ANS APRÈS, GRÂCE AUX EXPLOITS INFORMATIQUES DES "3D" (POUR "THREE DICKS"), LES ALIENS FOULENT ENFIN LE SOL TERRESTRE ! MAIS À QUEL PRIX ? C'ÉTAIT À L'ÉPOQUE UNE SIMPLE PASSION. NI FEMME, NI EMPLOI, DAVID, DERRICK ET DUSTIN ONT PASSÉ LE PLUS CLAIR DE LEUR TEMPS (ET LEUR VIE) À ÉTUDIER L'ESPACE ET LA POSSIBILITÉ DE LA VIE AILLEURS QUE SUR NOTRE BELLE PLANÈTE. SANS DIPLÔMES OU CERTIFICATS, ILS SE CONTENTENT DE CONCEVOIR DES ORDINATEURS ET AUTRES SOFTWARES CHEZ EUX DANS LE SEUL INTÉRÊT D'ENVOYER UN MESSAGE AU-DELÀ DE LA SURFACE TERRESTRE. ILS L'ONT APPELÉ CODE COSMO EN HOMMAGE À LEUR VILLE CHÉRIE (C'EST FAUX, ILS N'ONT JUSTE AUCUNE IMAGINATION), COSMOPOLIS.
EN COURS D'AFFICHAGE (WADE ET LE CODE SE BATTENT)

Les visiter en attendant : CLICK !
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one last dance + REINER

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Barn E. Mortimer
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Barn E. Mortimer

Ven 24 Aoû - 18:20
one last dance
Pendouille entre le vide, depuis la platitude morbide et nauséabonde de blanc d’une atmosphère morne : une nature morte.
C’est vrai qu’elle est jolie, cette petite. Sublime, même.
La pureté de son teint est une caresse pour la rétine, un souffle revigorant pour l’esprit.
Jamais je n’aurais pensé qu’on pouvait être si agréable à regarder au tartare de la souffrance. Ses gémissements muets et silencieux sont des supplices qui rappellent à chaque instants le manque de confiance et l’incompétence d’un homme qui ne se sait plus humain que produit à part. Un type dont les battements de cils reposent mécaniquement sur le balancement de la veine en plastique qui alimente cette immaculée aux cheveux pêchus, et le sang depuis les lignées vertes qui percent sa peau de craie.
Bon Dieu si tu m’entends.
Jésus. S’il y en a pour ceux de mon espèce.
Tout deux, dites-moi si je rêve…
Mes mains sont plus rouges que jamais.


IL Y A 6 JOURS, 42 HEURES ET 19 SECONDES…


Maxine avait la manie de tenir en pilote son odorat. Ses joues touffues et baveuses remontaient sur un gros museau mouillé, émoustillé d’une balade nuptiale. Nous avions gambadé toute la journée et quand la lune fit ses premiers pas sur la piste de danse, nous étions encore en train de nous déhancher. La sonorité s’était néanmoins apaisée et dans la globalité de la soirée des échos sombres accompagnés de décibels lugubres venaient de traîner les pattes de ma bien-aimée amie canidé entre les étalages de métaux et de briques du District 12.

Mon bouc n’y avait laissé chuter ses poils sur de tels sols depuis… Nubes.
Inconsciemment, je devinais avec une candeur bafouée où nous nous propagions. Au fond de moi, peut-être désirais-je revoir ce mutisme de Lyme et l’éloquence d’une pacifiste. Ça d’un côté, et d’un autre, les pensées de Marilyn s’étaient accroupies près de mes préoccupations. Les enquêtes qui se succédaient et l’effervescence de l’Agence, la tangente diabolique que prenait soudain ma vie puis, le rythme accéléré de Maxine.
Elle bombarde dans les rues sans que je la retienne.
Je ne veux pas brider les vivants.
La fumée de mon cigare cubain se disperse dans tout le quartier, si bien qu’elle en dessine ses nuages et ses contours. On parle de Lucifer en voyant mon ombre qui s’agite à l’affolement de Maxine.

Fifille, que t’arrive-t-il ?...
Elle grogne.
Maxine ne grogne que d’aventures.
Mes poumons se serrent, je sais que cet animal ressent mieux le monde qu’un homme, qu’un alien, qu’un insecte.

À l’aide…

IL Y A 6 JOURS, 38 HEURES ET 52 SECONDES


La vitre vole en éclats, une poussière de verre se dissémine sur un carrelage vomit de blanc.
Partout.
Du blanc ici, du blanc là. Du blanc sur sa peau charcutée. Du blanc sur ses lèvres. Du blanc dans ses yeux.
Et dans mon cœur, du noir.
L’hôpital tremble en entier, et les urgences tombent du ciel comme les déchus.
Moi, m’écroule sur Terre entre les humains, et Iblis est fier.

UN BRANCARD, VITE, UNE BLESSÉE MORTELLE !!
Les roues fusent en criant jusqu’au bloc opératoire. J’étale son corps inerte entre des draps plus chauds que la froideur du crime dont elle est victime. Mes globes roulent, ma tempe frappe. Un mélange de rage et de chagrin.
Reste avec moi petite ! Reste avec moi !
L’infirmière m’assène de questions auxquelles je réponds avec automatisme.
Une coupure nette à l’épaule mais la paroi des os est endommagée, par des dents sans doute ! Recousue sur place avec un fil sale, la plaie peut s’infectée !! Elle est traumatisée, aucun signe de chocs crâniens, sa pression artérielle en chute libre elle a perdu connaissance il y a 10 minutes !
Les portes battantes claquent et une main se pose sur mon abdomen. Une petite main.
Merci pour vos précisions Monsieur, on s’occupe du reste !
Quoi ? Non !! Je dois venir !
Monsieur cela ne dépend pas de vous, vous avez fait tout ce qu’il fallait, votre massage cardiaque va nous aider à la réanimer une fois qu’elle sera passée entre les mains de nos chirurgiens !
Mes affaires s’étalent, mon porte-monnaie tombe, mes pièces aussi, mon cigare fraîchement gardé. Je fouille, je fouille. Je n’en ai jamais besoin et je ne m’en vante pas mais à ce moment précis, pour elle, pour son bien, je veux le crier sur tous les toits ; je suis un agent fédéral.
Mon insigne du M.I.B éclaircit le visage de mon interlocutrice.
Et maintenant ?!
…Très bien, mais le chien reste dehors.


IL Y A 5 JOURS, 24 HEURES ET 07 SECONDES


Mes doigts s’entremêlent en cordage d’acier. Ils se serrent. J’ai l’impression que ma main de pierre risque de me briser mes autres phalanges. Ce serait un prix net à payer pour mon inutilité.
Je sais qui a fait ça.
Je l’ai su quand j’ai vu son épaule déchiquetée, maladroitement remise en place.
Je revois la scène dans ma tête, cette bestiole à la gueule putride qui s’allonge sur le vierge corps d’une innocente.
Mes canines grincent, se brisent presque. Maxine depuis l’extérieur ressent ma peine, elle pleure à ma place.
J’observe mes paumes écarlates, on y voit même pas le sang de cette jeune fille les tâcher, il est invisible.
Le coupable, j’ai toutes les vilénies du monde qui me chantent des idylles. Ce que je pourrai lui faire, si je l’attrape…
Et pour la toute première fois de ma vie ; j’ai envie de tuer.
De sentir une vie s’éteindre par essentielle satisfaction de débarrasser le monde d’un exécrable scélérat.
Tout ça parce-que j’ai été nul.

Elle est sauvée, elle ira bien.
Espérons que ceci est la vérité, Doc.
Mais elle…
Quoi ?
Elle sera marquée à vie.


AUJOURD’HUI


Les allers retours rythmées provoquent une friction dense entre les pans des costards.
La surveillance est optimale, la sécurité aussi. L’équipe déployée à l’extérieur, tandis que je veille à la protection de cette civile, est plus compétente que les G.I. ou l’élite de la C.I.A.
De nombreux noirs murmures sifflent dans mon crâne. Son assaillant à l’heure qu’il est, frissonne de plaisir.
Monstre. Psychopathe.
La désolation sur mon visage se lit plus distinctement qu’un néon dans les ténèbres.
Le petit matin se lève et Reiner – de son nom, d’après nos recherches – respire encore. Respire toujours.
De l’air qu’elle n’a pas choisit d’inhaler, fournie par un masque et une bonbonne tranquillisante pour faire tomber sa fièvre maîtresse de ses cauchemars et de son coma.
Elle s’accroche comme une luciole qui ne bat plus des ailes qu’il ne le faut.
Je balaye une centième fois de plus la pièce du regard. Inchangée. En 2 semaines de stationnement ici, elle semble pourtant se resserrer, comme les griffes de son agresseur sur le parfum de Reiner.
Comme les bras du sommeil autour de mon cou…   
*
Reiner
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Reiner

Lun 27 Aoû - 1:11

One last dance

Une petite luciole dépourvue d'une aile
tente de voler dans la nuit étoilée

Deux semaines qui parurent être une douce nuit de sommeil. Il fait chaud. Cela est ta première pensée ainsi que ton premier ressenti. Un réveil dans une chaleur qui t’a tant manqué dans tes derniers souvenirs. Le changement entre un drap de pluie qui couvre ta chair endommagée à un drap chaud qui te couvre tel un cocon est confortable. Un sentiment de réconfort enlace ton être. Tu bats des cils à plusieurs reprises; tu tentes de chasser la lumière qui agresse tes rétines après un long repos.

Tu ne te souviens pas d’avoir marché jusqu’à l’hôpital, tu ne te souviens plus de grand-chose après les maux. Cette chambre plus lumineuses que les murs de la ruelle où tu as été agressée, tu ne te sens pas en danger. Ton regard se balade sur les quatre coins de la pièce. Tu ne peux pas l’ignorer. Un Alien est dans ta pièce et il n’a pas l’air d’un simple médecin.

À l’aide.
Tu t’en souviens de ces mots, mais les images ne suivent pas.
Pourtant, cet homme doit être celui qui t’a permise de rester .

Tu n’oses pas bouger, tu as peur de ressentir une nouvelle douleur embraser ton corps qui a déjà trop enduré. Les questions fusent sans que tu puisses y mettre une réponse. Comment vas-tu ? Tu ne sens rien. Comment va ton corps ? Tu ne vois rien. Ta tête posée sur l’oreiller, tu te contentes de fixer celui qui a été ton héros. Deux semaines ou une nuit. Combien de fois est-il venu à ton chevet ? Il ne doit pas être là pour vérifier que tu ailles bien. Lui aussi souhaite des réponses à ses questions.

The Kid.
Tu ne l’oublies pas. Tu ne pourras pas oublier ce pseudonyme. Monstre répugnant errant probablement les rues à la recherche de nouvelle proie. Comment est-ce possible de fuir avec des méthodes aussi sauvages ? Dans une ruelle. À la vue de quiconque passerait par-là. Est-il toujours aussi insouciant de ses gestes ? Y penser te relance une vive douleur à l’épaule. Ta main se pose sur celle-ci en une fraction de seconde. Tu grimaces encore de la dernière soirée.

Comment expliquer le fait que ton épaule a été dévorée par ton idiotie ? Une marque qui te laisse un goût amer en bouche. Tu n’es qu’une idiote, tu ne réfléchis pas avant tes actes. Le monde extérieur est terrifiant. Ce quartier l’est encore plus. Une scène de film, une scène de livre de crimes. Tu as pensé à ces histoires-là sans penser qu’elles peuvent être aussi réelles que tu ne l’es. Une histoire possède une âme et tu dois raconter la tienne à cet homme rouge se tenant dans ta chambre d'hôpital.

Tu as honte d’être là.
Presque honte d’être encore en vie après tout ça.
Expliquer ton absence, expliquer ton histoire n’est pas simple.
Pourtant, grâce à toi, il pourra aller là où il mérite.

On t’enlève ton aide respiratoire comme un signe. Tu peux prendre la parole, entends-tu dans le coin de ta tête. Tu peux tout lui dire et être libérée d’un poids. Cependant, cet homme n’a-t-il pas trop d’histoires à supporter sur ses pauvres épaules ? Il est là pour toi mais tu hésites. Couverte de honte, couverte de souille. Ta gorge se bloque lorsque tu entames un mot. Parle. Tu le peux, alors vas-y.

Libère-toi, petite luciole.
Tu ouvres la bouche pour simplement bégayer. Honte. Tu ne peux rien dire. Pourquoi ? Tu as peur que The Kid le sache. Tu as peur d’avoir mal. La mort surplombe ton âme et ne te laisse pas en paix. Tu te forces, tu te bats contre ton propre être pour délivrer un simple bonjour. Tu en verses une larme. Puis deux.

The Kid a fait ça.

L’étincelle qui éclaire tes yeux s’est éteinte en prononçant ce nom. Tu as le regard vide, tu observes l’inconnu avec l’âme criant à l’aide.
@feat Barny Ce n'est vraiment rien comparé à ton niveau d'écriture, mais j'ai fait de mon mieux pour que ce soit agréable à l’œil. J'espère que tu as apprécié mon post, des bisous Barny!
Awful
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Barn E. Mortimer
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Barn E. Mortimer

Mer 29 Aoû - 19:58
one last dance
Oh, mon enfant, ce que j’aurai adoré barbouiller les bruits d’inepties de ce globe au transparent.
Dans la nature, ils s’agiraient d’invisibles défauts. De choses qu’on ignore malgré soi, auquel on peut faire abstraction sans se sentir coupable ; sans un effort du cœur. Puis le soir, hébergé chez nos êtres aimés, nous soufflerions d’un bien-être qui ne dépend pas de nous mais de notre sécurité.

Je sais, petite.
Que tes intestins se nouent comme des lacets et que ton foi brûle sur les parois de ton ventre. L’attitude livide qui prend possession de toi n’est là que pour me le rappeler. L’églantine chair de tes mèches, se décolorant de peine et de maladie douloureuse aussi, contribue à mes soucis.
Plus jamais, fille, tu ne pourras rêver paisiblement comme tous les hommes.

Mes paupières papillonnent en chatouillant le tableau du réveil de la belle. La peinture se meut engouffrée entre les draps frissonnants : bientôt le buste droit de Joconde, redressée sur son lit usité, sa voix tremble et est tirée aux méandres de la détresse.

The […] a fait ça.

Je sais, petite.
Pardonne ma faiblesse, je ne veux pas entendre ce nom. Je suis coupable de cette situation après tout, mes compétences limitées, mes pensées confuses, toutes ces excuses et celles que j’étale sont motifs de ta situation.
J’émerge en trombe, et m'épuise dans ses yeux d’enfant victime. Cette goule l’a dépossédée de son innocence en hachant sa peau. Je le vois.
Pour éviter que mes oreilles saignent à ses prochaines annonces, je monte sur mes deux jambes et frappe maladroitement le plafond du sommet de mon crâne : j’oublie de quoi je suis fait, de ma couleur, de mon ombre.
Et en espérant qu’elle parvienne à embrasser l’humain en moi, je plie ma veste sur un accoudoir de chaise, lui adresse un mince sourire et pique une tête en dehors de la chambre, après avoir clos les stores.
Un verre d’eau, s’il vous plaît.
Elle a ouvert les yeux ? Reprend un collègue qui montait la garde là, en faisant signe à un autre de ramener ledit verre.
Elle est faible, elle risque de se rendormir…

La commande m’est glissée entre les doigts. Sur le point de fermer, la pointe des santiags du collègue se cale dans la porte.

Un inspecteur passe dans 20 minutes à propos de cette affaire.
Je clos la porte. Mon dos frissonne. Asphyxié par mon gilet en soie tombant sur une chemise serrée, je penche le verre auprès de Reiner, me râcle la gorge plusieurs fois. Si mon œsophage s’écroule, je ne serai pas surpris.
Sans savoir par où débuter, je me rassieds, timide.

Bon retour parmi nous, jeune fille… J’hésite avant de reprendre. Le docteur a dit que vous seriez très fatiguée, alors, ménagez-vous.
Dans la poche de mon pantalon, je tapote mes informations. Notes, photos de scène de crime… Pas ce qu’une victime souhaite voir à son réveil d’une absence.
J’avance jusqu’à son lit et soulève la plaquette relatant ses antécédents.
Votre état s’est maintenu pendant plus d'une semaine… Vous avez été très courageuse. Puisque vous êtes plutôt frêle, vous avez perdu beaucoup de sang et votre… je serre les dents. Votre épaule… Grâce aux connaissances biologiques des médecins, un spray de reconstitution des tissus musculaires a été appliqué après la chirurgie.
Mais elle demeurera lacérée.
Les Harkness, ont été prévenus de la situation, Reiner. Je dégaine une fois de plus mon insigne. J’ai conscience de la position dans laquelle vous vous trouvez, mais j’ai besoin que les informations les plus exhaustives soient transmises au M.I.B… Pour votre bien.

Je me cale contre un mur, les bras croisés. C’est à peine si j’ose heurter son regard. Mais l’heure tourne, et les animaux sauvages tels que celui qui a affublé Reiner d’un poids si énorme sont dans la nature, libres comme l’air. La fille, elle, est cloisonnée ici.   
*
Reiner
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Reiner

Jeu 30 Aoû - 19:20

One last dance

Une petite luciole dépourvue d'une aile
tente de voler dans la nuit étoilée

Bon retour. En est-ce vraiment un ? Deux mots qui se veulent rassurants… Alors, pourquoi ils te font tant mal au cœur ? Tu es partie plus d’une semaine. Loin de ta famille. Ils s’inquiètent pour toi, pour ta santé depuis plusieurs jours mais encore une fois… Tu ne fais rien. Tu n’as pas bougé, tu n’as pas fait le moindre geste pour rassurer quiconque. Cela semble faux. C’est irréel. Cette situation t’angoisse, te prend aux tripes. Tu ne sais pas comment réagir mis à part pleurer toutes les larmes de ton corps. Tu ne comprends pas pourquoi tant de malheur se passe autour de toi. Pourquoi dit-il que ça fait deux semaines que tu étais partie ? Tu n’as dormi qu’une nuit. Juste le temps de fermer les yeux sur l’horreur que peur subir ce Monde. Fermer les yeux. Tu le faisais bien avant que ça arrive… Pourquoi la réalité vient-elle te frapper en plein cœur après tant d’années ?

Tu ne te contentes que de lui montrer un sourire qu’il sait pertinemment faux. Un sourire forcé pour le rassurer de ta situation. Oui, ton corps va bien. Mais est-ce le cas de ton moral ? Absolument pas. Il le sait, il ne s’attend pas à te voir sourire de joie. Une pointe de rires durant ton séjour dans cet endroit aussi glacial ne serait qu’être dans le déni de la situation. La douceur de tes traits s’est perdue. Une douceur qui te manque à présent. Comment vas-tu te trouver ? Comment les autres vont-ils voir autre chose que ton statut d’idiote ?

T’es faible.
Tu l’as toujours été.
Pourquoi cela changerait maintenant ?
Pourquoi es-tu si fatiguée alors que tu as dormi tant de temps ?
T’es dans le déni.
Ferme les yeux sur les horreurs de ce Monde.

Il dit que tu es courageuse, des beaux mots… Mais si tu n’étais pas aussi inconsciente… Rien de tout cela ne serait arrivé. Alors l’es-tu vraiment ? La fatalité de ta propre réponse te laisse en larmes. Non. Tu n’es pas courageuse. Et non, tu ne le seras pas demain non plus. Si tu tiens à la vie, c’est juste pour qu’on ne te voit pas comme Reiner l’idiote jusqu’à la fin. Comme celle qui est partie seule dans un endroit isolé. Celle qui s’est mise dans la gueule du loup. Celle qui n’en a pas parlé aux autres avant de faire son enquête seule. Celle qui est partie avec un grand sourire aux lèvres. T’es aussi écœurante et ignorante que quiconque sur cette planète. Une honte pour ta race ; une honte pour tes races. Alors oui, tu tiens à la vie… Uniquement pour que tu changes ton image. Pour qu’on ne pense pas "celle qui s’est mis dans le coma toute seule". Puisque tu n’en veux pas, ni toi… Ni les autres.

Lorsque la force reprend peu à peu ton corps, que la flamme qui carbure celui-ci s’allume de nouveau. Tu le ressens rapidement. Ton envie d’en savoir plus sur ta situation, sur ton épaule ainsi que ton dos. Tu diriges délicatement ta main sur ton épaule. Le regard fuyant celle-ci pour ne pas te rendre compte d’une réalité qui peut te détruire en l’espace d’une seconde. L’état de ta bêtise, quelle honte serait-ce de constater visuellement les dégâts. Ta respiration se bloque lorsque tes doigts frôlent ton épaule. Le touché est le même. Alors pourquoi tu continues de pleurer ? Pourquoi tu n’as toujours pas envie de constater que tout va bien pour ton corps ? Montre une once de joie d’être partiellement intacte. Non. Tu ne peux pas. Tu n’arrives qu’à sangloter. Pourquoi je n’ai pas l’impression d’être moi-même ? Ce corps… Ce n’est pas le mien. Je déteste cette sensation. J’ai l’impression qu’il est trop lourd pour moi. Que mon cœur est une pierre si lourde… Tu bafouilles. Pourquoi je suis là ?

Il n’attend probablement pas de toi que tu décrives les sensations ressenties après avoir subi ça. Tout ce qu’il veut savoir, ce sont les détails de l’agresseur. Cette nuit-là… Que s’est-il réellement passé ? Te souviens-tu de quelque chose ? Lorsque tu y repenses, ton cœur se serre. Une pierre lourde qui fait tomber ton moral avec elle. Plus douloureux que l’événement en lui-même, les souvenirs qui vont te rester jusqu’à la fin. Une plaie ouverte qui ne se referme pas.

Je ne peux pas…
Tu dois le faire, pourtant. Force-toi. Pour les autres si ce n’est pour toi.
Pourquoi restes-tu là… À chercher de l’aide du regard. L’aide est en face de toi.
Alors… Aide-le à comprendre pourquoi tu étais là-bas.

Plus tu tentes de reprendre ton souffle… Plus la panique grimpe en toi. Tu peux te revoir… Là-bas. Le sol dormant sous la pluie. Le Monde faisait de même. Tout le monde dormait. Sauf toi. Cette nuit-là, tu t’es décidé toute seule de rendre justice. Ton âme a hurlé sans qu’on ne l’entende réellement. Des gémissements, des pleurs… Le Monde est habitué à ce genre de choses, alors pourquoi s’inquiéter d’une fille en détresse ? Ah… Que tu détestes cette situation de honte qui t’enlace comme un manteau. Tu hurlais mais personne ne pouvait entendre tes maux. Muette par la crainte de mourir. Aveugle par les larmes coulant sur le béton.

Hey… Vous savez quoi ? Je ne peux pas rester allongée comme ça… C’est trop angoissant. Tu cherches des excuses pour t’éloigner de tes souvenirs. Parce qu’ils te font mal, parce qu’ils sont terrifiants. Pourtant, tu as envie de t’ouvrir face à cet homme qui n’attend que ça. Des réponses. Tu as envie de voir croupir cet homme en prison… Parle. Parle. Parle. Ce mot a beau résonner dans ta tête, rien n’y fait. Le moindre détail dont tu te souviens à propos de cette nuit… Sont très courts. Revivre ces scènes est trop difficile à supporter. Tu n’y arrives simplement pas.

Parle. Parce que c'est la seule fois que tu peux parler.
Parle. Parce qu’il sera uniquement là pour toi qu’une fois.
Parle. Parce que tu veux voir cet Erog loin de ce Monde.

Tu toussotes. T’essaies de réfléchir au mieux quant à la scène où tu as pu le voir. Lui. Et son masque. The Kid… Il porte un masque. Oui. Un masque qui ne couvre qu’une partie de son visage. La partie haute… Il doit laisser celle du bas à l’air libre pour… manger… Ses victimes. Euh… Son masque ressemble à celui d’une poupée. Ou celui d’un clown. Non.. Non. Réfléchis. Prends ton temps. Tu n’entends que des grésillements. Tu te concentres sur l’image que tu as en tête. Sombre et froide. Il a un masque… De crâne. C’est ça. C’est un crâne… Puis il porte une capuche par-dessus cela mais… Zut. Je n’arrive pas à réfléchir. Il portait un sweat ? On ne pouvait pas voir sa peau, ce soir-là. Il était couvert de la tête aux pieds… C’est tout.

Ta mémoire se fracasse contre un mur. C’est tout ? Vraiment ? Malheureusement, oui. C’est tout ce dont tu te souviens quant à son physique. Rien de plus. Le trou noir. Pour ce monstre à l’aura sombre ; pour ce loup dévorant tant d’agneaux. C’est tout.

Tu t’en veux. Énormément. Tu ne dois pas aider davantage cet agent du M.I.B qui a attendu patiemment pour des réponses qu’il possède probablement déjà. Tu es désolée pour lui. Désolée pour son temps. Pour son aide. Je suis navrée… Merci… Pour tout à l’heure. Et… Oui. C’est ça.

Tu baisses la tête, n’osant pas confronter son regard plus longtemps. Tes mains ne font que trembler face à tes souvenirs… Tu voiles ton regard de celles-ci pour cacher tes larmes. Tu frissonnes avant de continuer. Mhm… Je n’osais pas le regarder… J’avais peur. Si peur… Puis. Lorsque je ferme les yeux plus de deux secondes, je peux le ressentir ici. Il est là, lui et la froideur de son être. Cette sensation… Elle m’a percutée lorsque je l’ai vu… J’ai vraiment l’impression qu’il est à côté de moi quand je vous parle. Je ne pouvais pas parler… là-bas. Il me menaçait de mort si j’osais prendre la parole… Ou si je criais. Il continuait de me faire du mal. Encore et encore. Physiquement ou moralement. Tu peux ressentir une violente peine dans ton corps. Ton épaule est prise de douleur également. Il m’a forcé… Tu bégaies. Tu te retiens d’éclater en sanglots de nouveau. …À le regarder déguster mon épaule… Comme si c’était un mets…

Ta peau devient aussi blanche que neige lorsque tu y repenses. Tu laisses un silence régné dans la chambre d’hôpital. Tu as peur que ce monstre t’observe. Qu’il vous observe tous les deux. Depuis un toit ou derrière une porte. Il s’y attend. Que tu parles à un agent. Il le sait, tu es ici. Tu peux presque l’imaginer dans un coin de la pièce. Il est là, il lance un sourire face aux informations que tu délivres. Il s’enivre de plaisir au malheur que tu racontes. Son rire résonne encore dans ta tête. Tu as mal. Tes doigts se dirigent au-dessus de ton crâne. Tu gémis légèrement, tu te renfermes sur toi-même.

Dites-moi…
Est-ce réellement un bon retour ?
Pour moi… Tout ceci n’est qu’une simple nuit.
Je ne veux pas voir le mal. Je ne veux pas voir tout ça.
Pourquoi je peux ressentir plusieurs émotions ?
Qu’est-ce qu’il m’arrive ?

Dites-moi…
Pourquoi j’ai mal ? Pourquoi je suis en colère ?
Pourquoi je suis si triste et tant fatiguée de vivre ?
Être ici est la continuité de mon cauchemar.
J’ai le cœur anéanti par les maux.
J’ai l’impression de suffoquer sous les émotions.
J’ai l’impression de me noyer.
Je vous en supplie… Dites-moi pourquoi.
Aidez-moi.


Pourquoi ce Monde est-il ainsi ? Pourquoi tu dois vivre dans cette époque ? Pourquoi les êtres vivants ne se soutiennent-ils pas entre-eux ? Pourquoi dévorer quelqu’un ? L’excuse d’être un Erog n’est pas suffisante. Il doit y avoir des substitues… Non ? Dire que cela est de la survie ; savoir que toute sa race fait cela… C’est immonde. Pourquoi tu n’arrives pas à pardonner cet acte si c’est simplement un acte de survie ? Parce que ça ne doit pas l’être. En y pensant, tu peux ressentir une émotion qui t’était étrangère. De la haine. Envers celui qui t’a fait cela, envers celui qui a construit tant de mensonges pour te dévorer l’épaule et te laisser sans défense.

Tu te noies sous tes pensées ; sous l’incompréhension de celles-ci et de tes émotions. Sortir la tête de l’eau pour réfléchir convenablement à tout ce qu’il se passe autour de toi semble être une idée si lointaine. Délivrer plus d’informations ; aider cet agent au mieux… Pourquoi tu ne peux pas le faire sans pleurer ? Tu nages dans un océan de peine, tu es perdue.

Je suis fatiguée… Et j’ai peur que... Que tu t’éteignes de nouveau. L’obscurité et le froid sont deux choses devenues trop effrayantes pour toi. Tu ne peux penser à te reposer ne serait-ce qu’une minute. … J’ai peur que… Si je ferme les yeux… Ce soit la dernière fois que je vois le soleil se coucher. De sentir sa chaleur partir au loin pour laisser place à une nouvelle nuit glaciale… Et que cette nuit continue à jamais. Non. Je suis déjà dans le noir complet… J’ai peur de me retrouver seule.
@feat Barny Pour la description de Jamie, je me suis inspirée de ce qu'il a posté sur le topic de l'horloge parlante: ICI.
Awful
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Barn E. Mortimer
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Barn E. Mortimer

Dim 2 Sep - 18:32
one last dance
Je suis fatiguée… Et j’ai peur que... J’ai peur que… Si je ferme les yeux… Ce soit la dernière fois que je vois le soleil se coucher.

Sans désemparer, son courant vermine coule ne trouvant aucun arrêt, n’est-ce pas ? Si sa voix ne te fait pas plus de misère, petite, alors son parfum. Les contours orduriers de son être, la démarche cynique de son crime enfin d’autres méfaits que son existence…
Mes traits sont lourds. Ils creusent un parterre carrelé reflétant une vilenie vergogneuse. Pourtant dans la calamité de ma personne, j’entends mes veines gonflées. Qui est-il ? Quel est cet ennemi ? The Kid.
L’enfant.
N’importe lequel d’entre nous.
Il joue comme un chérubin sur un terrain démesuré. Son profil s’accompagne de péchés triviaux. Rien ne tarde dans le parc de l’enquête ; son profil est cristallin – un type volage et lubrique qui chute au sillage de quisquis bras et s’enquit de mets innocents.
Je grogne. Si je ne le tue pas aujourd’hui, je le tue demain.
Une pensée pour ma mère peine à alléger ma douleur ; ce n’est pas ce que tu es. Connais-tu l’histoire la vraie ? Non. Alors une balle qui lui déchire le crâne pour l’empêcher de tordre plus de vies, qu’est-ce que ça fait ?

La scène me hante sans y avoir été présent, avec acharnement. La voix cette nuit-là de Reiner me cogne à la mâchoire.
À l’aide…
À l’aide…
À l’aide…


Où étais-tu quand on avait besoin de toi, Barneuy ? Agent Mortimer, qu’est-ce que vous foutez ? Protéger et servir, ce ne sont que des mots pour vous ?... Non !! Je suis un bon agent… Je… Mais Reiner me persuade du reste. Anesthésier sa peine est dorénavant impossible. Cette épaule n’est plus sienne, au même titre que la peur qui froisse sa chimère de vie.

Aidez-moi.

Gamine… Tu… je…
Mes bras se tassent sur mon torse. Je pourrais me pendre avec ma cravate. Une fois de plus, la pièce rétrécit. Bientôt, parmi cette tranquillité morbide qui accompagne la défaite d’une guerre, où l’on récolte ses morts et on se débarrasse de la boue sur nos bottes, je n’entends plus que les gouttes de perfusion qui chatouillent l’eau.
Ploc.
Tu l’as abandonné.
Ploc.
Regarde là. Elle est déjà morte.
Ploc.
Il a encore gagné.
Ploc.

L’irrémédiable se produit.
Ploc.
Il ne s’agit pas d’une énième égoutture médicinale, mais bien d’une larme. Elle perle sur mes pommettes enflées et s’écroule sur le cuir de mes chaussures. Balayée aussi vite que le vent, je rince ma palabre de mon énorme main de pierre. Ce cadeau de Dieu qui détruit la roche et soulève le métal n’est pas assez dur pour protéger une vie.
Je tourne les talons pour quitter l'endroit. J’ai l’impression de la laisser dans le cycle de sa torpeur.
Ne m’en voulez pas, Reiner.

Une fois hors de la chambre d’hôpital, de nouveaux lieux prennent vie. Une pagaille sidérale couvre le bruit de la machine à café et l’odeur de nourriture lyophilisée remplace le goût des graines moulues. J’ai l’impression d’avaler des lames de rasoirs.
Mon attention se perd sur mes collègues, d’irrévérencieux piquets.

Alors ?
…Rien. Je ne suis pas plus efficace que ça. Elle est trop perturbée pour nous donner ne serait-ce qu’un détail le plus crucial. Toutefois, il s’agit bien de The Kid.
C’est tout ? Tu es sûr qu’elle ne le couvre pas ? Après tout…
Après tout quoi ?! C’est une enfant ! Je m’étonne. L’hôpital se pétrifie. Ma voix sépare les murs et fait hausser les épaules. Cet homme immense à la peau brûlée de rouge, il gueule comme un animal. Désolé je… L’inspecteur, il arrive bientôt ?
…Une dizaine de minutes. Contrairement à toi, lui, ne prendra pas de pincettes…

Je me réfugie dans la chambre de Reiner. L’endroit le plus vrai de ma vie à cet instant. Celui qui bouffe un fossé de terreur.
Cosmopolis est un Enfer.
Et en me retournant vers l’adolescente, mes mots se mâchent. Je sais pertinemment qu’elle ne m’apprendra rien. Rien du tout. Rien. C’est ce que je continue de répéter quand mes résultats sont infructueux.
Elles aussi, ses yeux baignent dans les pleurs. Je m’immisce à son chevet en tapinois. Ma main la plus humaine se pose sur son épaule. Celle lacérée, puis remise en place. Enfin, elle caresse le haut de sa tête. J’ai l’impression de m’exprimer avec mes larmes.

Nous ferons le nécessaire pour qu’une chose similaire ne se produise… plus jamais. Les rats tels quels seront exterminés et vous… vous… vous… ébahissement. Du rose de ses cheveux geint un crin noir. Il est rêche et huileux, se cache derrière l’oreille de Reiner… Ma main passe sur la nuque de cette enfant dénaturée, et tire ce cheveu sombre. Il ne s’arrache pas de la tête de Reiner, il se détache. Mes yeux brillent.

The Kid. Un de ses cheveux. Il est minuscule. Un poil sur un tapis touffu, entre quelques aiguilles et des microbes, du chaos désespérant voici un indice. Une partie de cette bête ; une trace de son passage, son ADN.
Je décapsule une fiole et y plonge la mèche. Une baraka.

La porte tremble, on y toque. Mon comparse, il me demande en empressant la pointe de ses jointures. Je laisse mon nez traverser le cadre du bois.

Qu’est-ce qu’il se passe ?
L’inspecteur, il me fait transmettre un message, pour toi… Tu es désavoué. Il cherche ses mots. L’enquête sur The Kid ne t’appartient plus… Lorsqu’il arrivera, on te demandera de rejoindre le Centre.

Mon estomac se rigidifie. Je chuchote niaisement.
Quoi ? Mais… Mes grandes pupilles dorées fusillent ses yeux. Toi. Tu l’as appelé, hein ? Pour lui dire que je n’avais rien trouvé de concluant.
Écoute Barneuy, je…
Je le stoppe d’un mouvement de main.
Non. C’est bon. Tu fais ton boulot… Laisse moi encore quelques minutes avec elle, ensuite, je m’en irais.

La porte se tire dramatiquement, se scelle comme un pont levis que l’on remonte – assurant l’intangibilité provisoire. Et discrètement, je tourne la serrure dans cette dernière. En m’adressant à Reiner, je plonge la main dans la poche de mon manteau allongé sur la chaise.

Excusez mon manque de tact, mademoiselle. J’ai conscience que tout ceci est rude mais, j’aurai besoin de précisions plus avantageuses. De grosses lunettes noires sont tirées de mon vêtement, et je les glisse sinistrement sur mon nez. N’importe quoi. Le ton de sa voix, son gabarit, sa taille, quel âge il avoisine… Après tout, vous êtes la seule à l’avoir vu d’aussi près et à en être ressortie… Vivante.

Du moins, ce qu’il en reste.
Ce choix de mot m’écorche la langue. Je fais face à Reiner, à la misère et la poisse qui la pourchassent comme un orageux nuage, soudain, je rêve d’un éventail apte à emporter toutes les tempêtes.       
*
Reiner
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Reiner

Jeu 6 Sep - 0:49

One last dance

Une petite luciole dépourvue d'une aile
tente de voler dans la nuit étoilée

Je m'en veux.
D’en demander autant à cet agent dont tu ne connais même pas le nom. De te livrer autant alors que vous ne vous êtes même pas présenté correctement. Combien de fois a-t-il entendu des pleurs suite à un incident ? Combien de fois s’est-il senti rongé par les mots des victimes ? Comment peut-il vivre avec cela correctement ? Ne pas craquer. Contrairement à toi. Tant de maux sur ton pauvre corps et ton esprit… Pourtant, cela n’est rien comparé à la peine qu’il a dû encaisser à cause de son travail. Tant de personnes qu’il a dû rassurer, tant d’histoires qu’il a dû endurer. Tes pleurs ne sont rien ; tes émotions ne font pas l’enquête. Tu l’empêches de travailler.

Un silence règne dans la chambre. Tu fermes les yeux. Il ne te faut pas plus que deux minutes pour te remémorer de nouveau ces scènes. Ton cauchemar.

Il est là.
Il se tient face à toi, une nouvelle fois. Un sourire qu’on peut confondre à la gueule d’un loup. Des babines pleines de sang. Couverte du mal; couverte de peine. Il se nourrit de la peur d’autrui et de la tienne. Tu n’étais pas assez peureuse. Un agneau qui était différent des autres. Une proie qu’il savait idiote.

Il est là.
Il se tient debout face à toi. Il rigole à tes mots et à tes gestes. Il est immunisé à la douleur des autres. Monstre. Grand Monstre. C’est ce qu’il te faut savoir. Sa silhouette n’a rien d’un loup. Seule sa gueule l’est.

Il est là.
Sous la forme d’un adolescent. Il est jeune, il est grand. Il pratique cette routine depuis dix-huit années. Pour sa race, ce n’est qu’un bébé. Un adulte qui se prend pour un adolescent. C’est pour ça qu’il rit. Parce qu’il a lui-même peur de vieillir. Ses rires sont douloureux parce qu’il doit souffrir également. Ça résonne. Encore et encore.

Il est là.
Son visage se déforme et s’effondre sur le sol. Accompagnant une marre de sang sous tes pieds. Le Monde dort sans connaître ses actes, sans même connaître ce qu’il est réellement.

Il sera là.
Dans tes pensées comme dans tes cauchemars. Dans le coin de ton œil lorsque tu sortiras de chez toi. Quand tu ouvriras la porte, il se trouvera derrière elle. Il a dit qu’il reviendra alors c’est qu’il le fera.

Comment tu as pu manquer un détail aussi flagrant ? C’est consternant. La peur de confronter un monstre peut-elle vraiment faire oublier une silhouette aussi facilement ? Sa façon d’agir, sa façon de parler, ses gestes…  Il tente de reproduire les actes d’un adolescent. On le confond avec l’un d’entre eux. Silence. Il est plus grand que moi. Il doit faire 1m70 voire un peu plus. Je ne me souviens plus de sa voix… Je me souviens uniquement que… Ça n’avait rien de doux. Sa voix n’est pas chaleureuse… Pourtant, elle n’était pas si froide que ça. C’est confus… Désolée… C’est… Je crois que… C’est tout ce dont je me souviens… Pardon.

Tu es la seule survivante de ses mains. Pense-t-il également que tu n’es qu’une idiote ? Est-ce pour cela que ses rires résonnent autant ? Parce qu’il savait qu’en étant morte, tu donnerais plus d’informations qu’en étant vivante. C’est ça. Il veut t’écraser moralement après la souffrance physique. Il veut que tu vives dans la peur. Pourquoi tant de haine ? Veut-il que tu ressentes ce qu’il doit vivre ? Le cauchemar. Son cauchemar. Pourquoi faire cela ? Pourquoi te faire cela ?

T’es dans une bulle. Tu tentes de sortir, tu ne veux pas te noyer. Cette fenêtre de la liberté ne s’ouvre plus. Tu restes en face en attendant qu’elle explose, mais cela n’arrivera pas. Vivre à ta façon est quelque chose qui n’appartient qu’au passé. Tu auras beau avancer ; chaque pas que tu feras te transformera en une fleur fanée. Ce n’est pas ce que tu souhaites. Tu ne peux pas vivre en ayant cette image en tête. Ce mal de crâne est infernal. Tes pensées le sont encore plus. Comment le Monde va-t-il te voir ? Comment te voit-il ?

Tes yeux rougis par les pleurs se tournent vers cet agent qui se tient à tes côtés.
Ses lunettes sombres te pince légèrement le cœur. Tu le sais, il va s’en aller.
Il va t’abandonner. Tu vas être seule, de nouveau.

… Avant de partir, dites-moi… Comment me voyez-vous ?
Comme une victime. Comme une personne déjà morte.
Comme celle qui a été trop idiote pour qu’on ne pose un regard de tendresse sur ton corps détruit.
Tu ne veux pas être là. Tu ne veux pas continuer en tant qu’idiote.

Pourtant, tu n’en es qu’une.
Parce que tu n’as pas eu conscience des malheurs qu’endure ce Monde depuis le début.
Parce que tu as ignoré les maux qui ne se soignent pas réellement.
Parce que tu as été dans cet endroit par ta propre volonté.
Parce que t’es encore là.

Est-ce que je vais rester comme ça toute ma vie ? Je vais pleurer le restant de mes jours ? Comment ça s’arrête ce genre de choses ? Je vais encore me retrouver seule lorsque vous partirez… Je ne veux pas que ce soit le cas. Tu ne veux pas être seule. C’est terrifiant. Tu en trembles. Tu n’as pas envie de voir quelqu’un d’autre, tu n’as pas envie de le voir partir alors qu’il a été aussi patient avec toi. Tu n’es qu’une enfant.

Je vous en supplie.
Ne me laissez pas seule.
Je ne veux plus que ça recommence.
Je ne veux plus rester ici.
Je ne veux plus pleurer.
Je ne veux plus souffrir.
Si vous partez… Emmenez-moi avec vous.
Car… Le Monde extérieur est effrayant.
@feat Barny Je suis carrément triste que ce soit mon dernier post avec toi, nooo ! Je pleure un lac de larmes !
Awful
*
AGENT
Barn E. Mortimer
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Barn E. Mortimer

Jeu 6 Sep - 22:58
one last dance


Si le goudron de mes gros verres n’avait pas obstrué ma vue avec autant d’abnégation, que la saturation des blessures de ce petit être n’avait pas chutée, que les nuances contrastées de cette journée ne venaient tout juste pas de se ternir, alors un nouveau bain salé se serait empressé de noyer mes yeux dans un énième tourment sentimentale. Il fallait, une nouvelle fois, que je trahisse mes convictions.
Combien de fois allions-nous jouer à ce jeu ?
Je te le demande, à toi qui, dans l’omniscience quantique de l’Univers, jugea bon de parsemer mon dos aliéné de dilemmes plus qu’humains.

À cet instant précis, j’aurai souhaité le No Man’s Land à cette vision suffocante. J’aurai chéri chaque balles qui auraient transpercé ma peau comme le salut d’une douleur qui n’impacte que moi. Pas le reste du monde. Pas Reiner.
Désolé Reiner, j’ai échoué.
De cette péripétie, ne subsiste qu’infâmes souvenirs qui, entre mes paumes, peuvent ne pas perdurer. Et en saisissant la anse de chrome qui danse dans l’arrière de ma poche, j’hume la trouille spectrale de cette enfant.  

Je ne veux plus pleurer.
Je ne veux plus souffrir.
Si vous partez… Emmenez-moi avec vous.
Car… Le Monde extérieur est effrayant.


Un fil de sanglot glisse entre mes lèvres.
Oh, mon enfant, si tu savais. Le Monde extérieur n’est pas effrayant, il est horrible. Pour tous.
Mais, dans un temps ou un autre, à la chaleur d’un jour plus ensoleillé, tout ira mieux pour toi. Pour ton âme authentique, ta tendresse, ta candeur et la suite de ta vie. Tout se déroulera dans la joie et dans la bonne humeur. De mon côté, je garderai ce fardeau pour moi. Tu ne dois pas savoir. Tu ne dois plus ressentir quoique ce soit qui te rapproche de cette cage au monstre. Tu n’es pas prête à souffrir du courroux de Dieu.
Je le sais.

Comment je te vois ?
Tu risques de tout oublier.
Tout va s’effacer, est-ce nécessaire, Barneuy ?
Pour elle, non. Pour moi…
Oui.

Dans la plus noire des nuits, ce qui resplendit le plus c’est le slow des lucioles, Reiner… Vous en faites partie.

Tout ce qu’il y a de plus précieux à l’identification de The Kid grâce à cette enfant est réuni. Sa taille dérisoire, le timbre futile de sa voix enfin la tenue nigaude dont il se pare. Jusqu’ici, j’étais trop lent pour marcher sur tes traces, fou. Tu deviens une cible primordiale du M.I.B et nous emportons dans cette défaite ton ADN.
À Reiner, dorénavant : Tout ce qui risque de suivre immortalisera sans doute tes jours. Et quand tu riras, quelque part, j’aurai une chaleureuse pensée pour ta peine, celle consumée dans un moment exiguë. Après tout, ce soir-là, tu n’avais rien demandé. Pourquoi continuer de vivre avec ?
Devrais-je l’entreprendre plus tard, cette manœuvre ? Quand l’enquête sera bouclée… Et que la désolation couvrant tes plaies s’épaissit ? Pourquoi penser aussi follement, attendre et ne pas soulager immédiatement les peines d’une petite créature. Je sais tout ce qu’il y a à savoir. Te faire endurer plus de remontrances n’est pas humain.
Qu’est-ce qui est humain aujourd'hui ?

Je tire enfin l’objet, cette tige grisée comme un miroir et ajuste à sa base la roulotte de fréquence. Minutieusement réglée, sept jours de sa vie s’enivreront dans les nuages et les rayons bêta projetés à ses yeux suffiront à souffler de la brume à ses pensées. Vous oublierez tout. Tout sera remplacé par autre chose, quelque chose de meilleur.
Elle me regarde faire, méthodique, tandis que la porte frappe. Je suis court dans le délai.

L’inspecteur est là… toc toc… La poignet s’ébranle, verrouillée. Le collègue se précipite à la fenêtre, tente de voir entre les stores. Il remarque sans doute le flash et gorge d’étonnement. SALE FOU !! BARNEUY ARRÊTE ! ON A PAS ENCORE TOUT TIRER D’ELLE !!

La porte encaisse charges après charges. Elle est aussi solide que moi. Ne délaissant pas l’attention de Reiner, je la presse à enfoncer ses yeux sur mes grosses lunettes noires. Je suis centré face à elle. Tout ce qu’elle voit, c’est ce type coincé dans un costard dont tout ce qui est de rouge dépasse inlassablement. Il érige un rictus stupide sur son visage et brandit une paille en acier qui scan son visage.

Vous ne ressentirez rien. À vrai dire, vous ne ressentirez plus jamais une telle souffrance… J’ai été heureux de vous rencontrer, Reiner.
La pièce s’embaume d’un flash blanc. La dense lumière de ce faisceau en diamant gravite entre elle et moi et s’échappe de la fenêtre. J’entends mes collègues s’agiter à l’extérieur et prête attention aux pupilles de Reiner qui papillonnent.
Amnésie. Ce qui nous fait oublier ce que l’on ressent du physique au mental. Reiner est redevenue l’innocence qu’elle était avant de croiser la gueule cannibale de The Kid. Reiner est redevenue Reiner.
Je saute à sa gorge de paroles rassurantes, pour l’empêcher de paniquer. Mes lunettes quittent mon nez et j’affiche mon air le plus faussement rassuré.

Quelle aubaine que vous vous soyez réveillée, mademoiselle ! Je lui tends une grosse main. Je me présente, je suis l’agent Mortimer, mais vous pouvez m’appeler Barneuy. Elle risque de me dévisager comme le système entier le fait, aussi je rétorque : Oui, ne faites pas attention à la couleur de ma peau haha, je tiens celle-ci de ma mère. Vous devez avoir faim ? Une infirmière passera d’ici quelques minutes. Ne vous inquiétez pas pour votre état de santé, cet accident de voiture ne vous a pas grandement amoché ! Votre épaule a subit un énorme choc mais les chirurgiens ont fourni un travail digne de ce nom pour vous réparer… Je marque une pause, avant de reprendre. Vous devez sûrement connaître l’institut fédérale et gouvernementale du M.I.B ? Nous étions à la poursuite d’un alien fuyard en voiture quand vous vous êtes retrouvée dans la tumulte de cet incident, à un feu rouge… Le suspect a été appréhendé et vous avez été conduite aussitôt à l’hôpital. Votre famille a été avertie et est venue vous rendre visite il y a deux jours de cela, lors de votre coma. De grandes dents blanches sur un visage de tulipe palot, je suis ce dentiste qui sourit aux gamins comme pour leur dire « ça y est, c’est fini. »
La porte tremble et je m’y affaire en enroulant mon manteau autour de mon bras. En consultant ma montre, un signe de tête amical se dirige vers Reiner.

Dehors, ce sont mes collègues impatients de me retrouver, haha ! Pour le reste, l’hôpital prendra toutes les mesures afin de vous remettre sur pied. Le M.I.B était soucieux de votre cas, ce qui explique sa présence ici. Ne soyez pas effrayée si vous les voyez quadriller le secteur… Je déverrouille la porte et tourne la poignet. Sur ce, ça a été un plaisir, rétablissez-vous correctement !

J'expire, dos au mur, fais abstraction de la milice sous ma barbichette qui se meut de remontrances acides et d’insultes. J’ai conscience que ce que j’ai fait est grave… Mais cette petite, elle pourra de nouveau sourire.

Vous vous exposez à un grave danger, Mortimer.
L’inspecteur.
Je trifouille mon veston pour y tirer, dans sa fiole, le cheveu de The Kid. Je glisse cette dernière entre les mains de mon supérieur.
1 mètre 70, svelte, il aime s’exprimer à la manière d’un majeur. C’est un alien âgé dans un corps de jeune homme, d’après le profil il doit être plutôt fêtard, on devrait boucler les quartiers animés. Et, ce mode opératoire est bien celui d’un Erog. Mais cette enquête n’est plus mienne alors, à vous de jouer.

Il se tait. Ils se taisent tous. Je le vois au fond d’eux, l’idée de la gâchette pressée les démangent.
Finirais-je comme Eagle ?
Et la victime ? Reprend-il innocemment.
… Elle… Sans sa survie, nous n’aurions pas la moitié de ces informations. J’ai préféré, pour faciliter son suivi psychologique, effacer sa mémoire. Elle croit à un accident de voiture avec un fuyard que nous filions. S’il-vous-plaît, maintenez cet ordre…
Plus que la rancœur, l’envie de se défaire d’un maillon faible émotif. D’abandonner l’humanité une minute de plus… Solennellement, il fait :
Partez, Mortimer.

Et je suis sur mes pas.
Je tourne le dos à ce que les méphistophéliques empiristes appellent une erreur.
À ce que les soit disant hommes disent de la compassion une faute.
Puis, en repensant à Reiner et à la carte tamponnée de mon numéro laissée sur ses draps, je souris, soulagé.        
*
Reiner
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Reiner

Sam 22 Sep - 1:32

One last dance

Une petite luciole dépourvue d'une aile
tente de voler dans la nuit étoilée

Tes premières pensées ne vont que pour cet unique souvenir blanc et pur comme de la neige. Un flash blanc qui engloutit ta vision ainsi que ta mémoire. Tu frottes tes yeux brûlés par cette beauté à plusieurs reprises. Tu peux confirmer une chose sans même avoir pris le temps d’ouvrir les yeux… Tu n’es pas dans ta maison. Une chaleur manque à ce lieu ; un réconfort que tu retrouves uniquement entre les quatre murs de ta chambre.

Tes yeux s’ouvrent lentement une nouvelle fois. Tu scrutes le moindre détail de cette chambre d’hôpital avant que tes yeux tombent dans ceux de la personne qui se tient à tes côtés. Tu comprends que tu ne t’es pas réveillée ici par hasard. Tu as beau réfléchir à ce qu’il s’est passé la dernière fois que tu étais éveillée, tu ne te souviens de rien. Tout est sombre, tout s’est volatilisé. Es-tu dans ces lieux pour cette histoire d’amnésie ? Certainement. Néanmoins, cette amnésie n’est sûrement pas arrivée en un clignement de yeux. Quelque chose est arrivé… Mais quoi ? Un accident dans ta propre maison est-il possible ? Tu poses ta main contre ta poitrine. Ton cœur se serre d’inquiétude. Si un malheur a vraiment eu lieu au cœur de ta maison, cela veut éventuellement dire que le reste de ta famille se trouve dans cet hôpital à tes côtés…

Ton cœur s’emballe brusquement ; ta respiration suit ainsi le mouvement. Tu frôles la crise d’angoisse lorsqu’il entame enfin la conversation. Soudainement, tout va mieux. Rarement cette occasion s’est offerte à toi ; une voix aussi reposante adoucit tes maux. Ce filtre gris qui couvrait précédemment tes yeux se tâche de couleurs. Cet acouphène qui te protégeait du danger tel une barrière se délie et tu ouvres ton âme à cette personne. Une pensée aussi forte que tu ne peux que transmettre par une poignée de mains.

Barneuy.
Ce nom te semble étrange, mais pas autant que la carrure de ton interlocuteur. Tes expressions faciales doivent montrer cette étonnement lorsqu’il continue la conversation sur sa couleur de peau assez originale. C’est un métisse également. Cela suffit pour te sentir plus en confiance. Tu l’écoutes attentivement s'exprimer sur ta situation ainsi que la raison de ta venue dans un endroit aussi morbide. Un accident de voiture. Tu n’étais donc pas chez toi. Cela devrait te brusquer, mais tu te sens légèrement rassurée. Tu ne sors que rarement avec ta famille, cela veut dire qu'ils vont bien. Tout le monde va bien. Enfin… Tu vas aller mieux, n’est-ce pas ?

À son sourire, tu ne peux que montrer le tien sûrement par simple réflexe. Un échange qui te marque particulièrement. Ce fût court, mais c’est comme si tu lui avais déjà parlé auparavant. Tu l’as sûrement déjà vu à l’extérieur. Le monde est si petit, après tout. Tu aimerais lui parler en échange de tous ses mots, seulement… Tu n’y arrives pas. Tu t’es contentée de te le regarder avec des yeux globuleux jusqu’à qu’il disparaisse de ton champ de vision. Tu serres la carte qu’il t’a laissée dans le creux de ta main. Le silence. Outch. Une première douleur dans le cœur.

***

Ce soir, tu assistes à ton premier festival. Tu as l’honneur d’être accompagnée d’une nuit qui se montre scintillante à souhait. Les étoiles ont vraiment un don pour égailler celle-ci. Un duo magistrale que tu envies depuis ton premier souvenir dans ce Monde. Plus joli encore, ce festival célèbre une pluie d’étoiles filantes. Les lumières de la ville empêchant une vue optimale sur les étoiles ; ce spectacle à la joie d’être admiré de plusieurs personnes depuis la forêt Serissa.

Un événement rare que tu ne peux manquer. Après tout, ta propre mère te disait que tu étais l’une d’entre elles. Un petit bout d’étoile qui est tombé sur cette planète pour illuminer la vie d’autrui. Cela te réchauffe le cœur de penser que tu as fait partie de ses belles danseuses qui traversent le ciel avec tant d’élégance. Peut-être qu’à l’issue de ce spectacle, une autre personne fera son apparition pour la même mission qui t’anime.

Les yeux levés vers le ciel ; le Monde peut finalement admirer le commencement du ballet. Une foule de personnes expriment une seule chose : la joie de pouvoir être spectateurs d’un tel cadre. Parmi ce brouhaha, tu peux distinguer une phrase qui ressort comme un écho dans ton être. Reste avec moi petite, dit cette voix qui ne t’est pas inconnue. Tes yeux dévient du ciel pour se concentrer dans la foule. Il est là. Il se tient au loin. Il semble te parler, mais tu n’arrives plus à entendre ses dires. Tu bouscules le monde pour le rejoindre… En vain. Seul le bruit d’un fleuve résonne à présent. Outch. Une seconde douleur dans le cœur.

***

Tic-tac. L’heure passe sans que tu ne t’en rendes compte. Tu es en retard. Tu t’empresses d’enfiler les premiers vêtements qui te passent sous la main avant de pousser la porte. Le paysage te coupe le souffle. Un déluge de neige à frapper la ville et tu n’as même pas remarqué un tel détail. Le vent est frais ; tu ne peux définitivement pas rester dans cette robe d’été. Tu remontes dans ta chambre en prenant ton temps, cette fois-ci. De toute façon… Tu peux toujours dire que la météo n’est pas propice au déplacement et quinze minutes de retard n’ont jamais tué personne.

Ainsi, tu entames tes premiers pas à l’extérieur après ta sortie de l’hôpital. Une sensation de joie intense enivre ton corps lorsque tu poses le pied hors de ta propriété. Libre... Enfin presque. Tes gestes ne sont pas fluides. Tu t’étonnes à être drôlement lente. Tu as l’impression de mettre cinq minutes à faire un pas. Si bien que la nuit est déjà là lorsque tu passes la première ruelle après ta maison.

Plus étrange encore, l'arrière cette première ruelle se trouve être le sommet d’une montagne. La ville peut-elle autant changer en quelques saisons ? Qu’importe, tu peux à présent admirer la beauté des flocons. La lune, quant à elle, se reflète parfaitement sur le chemin enneigé. Tu t’amuses avec la neige comme une enfant, un immense sourire se dessine sur ton visage. Reste avec moi petite, entends-tu de nouveau. Tu lèves la tête de la neige qui s’accumule sur tes pieds. Encore lui. Il marche vers toi cette fois-ci. Tu t’avances vers lui mais cela semble prendre des heures de l’atteindre. Tu tentes de courir dans la neige, mais cela te fait tomber dedans. Lorsque tu te relèves… Il a disparu. Outch. Troisième douleur dans le cœur.

***

Tu cours. Depuis plusieurs heures. Tu ne fais que ça. Tu ne peux pas t’arrêter. Tu as un objectif et il se présente sous tes yeux sans que tu ne puisses l’approcher. Cet homme qui t’appelle depuis des jours. Tu dois savoir pourquoi part-il lorsque tu arrives enfin auprès de lui. C'est contradictoire de demander ta présence pour finalement s'envoler dans les airs. Sans réponse, cela ne fait que t’angoisser… Alors tu cours.

Tes pas chassent l’autre à une vitesse dont tu ne te croyais même pas capable de franchir. Tu hurles tes tripes pour qu’il t’entende mais il ne dit plus rien, aujourd'hui. Pourquoi il ne se laisse pas illuminer par ton âme d’étoile ? Pourquoi t’ignore-t-il sans arrêt ? Tu n’as pas de réponse à tes questions et cela t’agace. Tu tends le bras comme si tu peux l’attraper d’aussi loin. Cette course dure depuis des heures, alors pourquoi restes-tu sur place ? Avec de la persévérance, tu peux l’atteindre, t’en es certaine. Cette fois-ci, il ne partira pas. Outch. Qu’est-ce que c’est que ça ? Il disparaît de nouveau de ton champ de vision. NON ! Quatrième douleur dans le cœur.

***

Ce matin encore, tu te réveilles avec des larmes sur les joues. Pourquoi tu n’arrives pas à lui adresser un mot ? Pour ton bien, il le faut. Tu dois l’atteindre une manière ou d’une autre. Si ce n’est pas une rencontre physique, alors tu optes enfin pour un appel téléphonique. Sa carte est posée sur ta table de chevet depuis ton retour. Tu la regardes sans arrêt lorsque tu te trouves dans ta chambre avec une seule envie : Remercier la personne ayant son nom sur celle-ci. Tu saisis ton téléphone afin de composer son numéro.

Une chansonnette résonne dans la pièce. Une première fois… Puis une seconde fois avant… Le silence. Outch… Le coup fatal transperce ton cœur.
@feat Barny bisous barny, t'es le meilleur !
Awful
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