ANNÉE 1983, DAVID, DERRICK ET DUSTIN, PASSIONNÉS PAR LA SCIENCE-FICTION ET LA POP CULTURE, DÉCIDENT D'ENVOYER UN MESSAGE DANS L'ESPACE GRÂCE À UN ORDINATEUR SOPHISTIQUÉ DEPUIS LEUR PETIT GARAGE À COSMOPOLIS, DANS LE CONNECTICUT. PUIS C'EST PARTI EN COUILLE.PLUS DE TRENTE ANS APRÈS, GRÂCE AUX EXPLOITS INFORMATIQUES DES "3D" (POUR "THREE DICKS"), LES ALIENS FOULENT ENFIN LE SOL TERRESTRE ! MAIS À QUEL PRIX ? C'ÉTAIT À L'ÉPOQUE UNE SIMPLE PASSION. NI FEMME, NI EMPLOI, DAVID, DERRICK ET DUSTIN ONT PASSÉ LE PLUS CLAIR DE LEUR TEMPS (ET LEUR VIE) À ÉTUDIER L'ESPACE ET LA POSSIBILITÉ DE LA VIE AILLEURS QUE SUR NOTRE BELLE PLANÈTE. SANS DIPLÔMES OU CERTIFICATS, ILS SE CONTENTENT DE CONCEVOIR DES ORDINATEURS ET AUTRES SOFTWARES CHEZ EUX DANS LE SEUL INTÉRÊT D'ENVOYER UN MESSAGE AU-DELÀ DE LA SURFACE TERRESTRE. ILS L'ONT APPELÉ CODE COSMO EN HOMMAGE À LEUR VILLE CHÉRIE (C'EST FAUX, ILS N'ONT JUSTE AUCUNE IMAGINATION), COSMOPOLIS.
EN COURS D'AFFICHAGE (WADE ET LE CODE SE BATTENT)

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➤ Si ce n'était que myosotis aux couleurs de jasmin – ft. Nubes ♥

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Iphigénie
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Iphigénie

Sam 25 Aoû - 15:48
Si ce n'était que myosotis aux couleurs de jasmin
[...] Et leur espoir grandit avec une soif de vivre ➤➤ [Musique]
Iphy
Nubes
➤➤ 826
Il est quelque chose d’étrange que le plissement de la nature à des heures où l’humanité ne se réveille pas encore (à peine ouvre-t-elle ses paupières tremblantes mais il n’est alors nul iris qui ne se pare des couleurs de la rosée) ;
Que le craquement de la terre encore fraîche sous ses pieds, argile souple foulée par des sandales si vives et si légères qu’elles se refusent à laisser leur empreinte ;
Que les bruissements de soie fraîche comme ces rubans de soleil qui viennent souligner le ciel de jolis nuages naissants dans l’orangé de l’aube.

Autour de ses pas, c’est un parfum de cendres et de souvenirs mouillés qu’elle soulève doucement, dans le hâve laissé par les dernières nuées de la nuit. Elle est mal éveillée, Iphigénie, vient sans un mot compléter le tableau de cette nature qui salue le soleil ; avance de petits pas prudents, élancés de la cheville jusqu’à la pointe des pieds, pour ne pas troubler le bruissement des chênes. Seule sa robe de mousseline, éclat lavande dans une nuée de verts plus pâles, distingue encore la jeune fille de Sérissa. Elle s’était vêtue de hâles solaires, de petits souffles timides ; elle avait noué ses cheveux sur l’arrière de sa nuque, pour que ses blondes ne gênent pas le mouvement léger de ses hanches.

Elle se ploie, la jeune enfant, s’affaisse au rythme tranquille des feuilles qui cinglent sa carne délicate ; parfois ses mains s’attardent sur les rosiers sauvages et ses lèvres sèches pianotent des mots d’ailleurs, mais jamais elle ne s’égare à les déranger ; simplement se contente-t-elle de passer, spectatrice d’une forêt où elle n’a pas sa place et ne prétend pas en avoir une, si ce n’est que d’être apocryphe d’un glas que l’humanité avait oublié depuis longtemps ;

Ainsi, elle n’avait pas accroché l’appareil à son cou, ce matin, souhaitant sans doute ne rien immortaliser mais juste marcher. Peut-être parce qu’il est de si jolis songes qu’Iphigénie ne se prétendrait pas à les capturer ; elle préfère rester pantoise, les bras ballants – un peu le long du corps, comme si les déplacer troublerait la félicité de la scène ;

Parce que dans cette forêt, à chaque fois, elle se libère.
De nouvelles couleurs sur ses joues, écœurantes de légèreté, comme si elle avait trempé ses lèvres dans le creux de la mer. Ses ailes dépliées à moitié dont elle se faisait le glas en ville, la jeune femme ose enfin soulever ses plumes, peut-être parce que le couvert de la forêt l’assure qu’elle ne se brûlera pas (il est si facile d’être Icare après tout quand on ne voit pas le soleil) ;  
Ses iris s’ouvrent lentement, découvrent un sourire ; les myosotis roulent sur sa peau comme un cancrelat de pierres précieuses dont elle gardera le secret.

Alors elle marche, Iphigénie, profite sans aucun autre but que de flâner, se perd à l’heure où les miséreux s’effondrent dans les draps aux parfums de l’être aimé ; parfois appuie-t-elle ses paumes sur les ronces et fougères alors qu’elle dévale tranquillement un sentier qu’elle avait déjà arpenté vingt, cent fois. Elle serait probablement une ballerine ou une danseuse étoile si ses pieds de lyme maladroite ne se prenaient pas si aisément aux racines ; tout juste ose-t-elle se rattraper aux branches, comme si elle craignait que ses mains ne perturbent l’impérieux entrelac végétal. La jeune fille chantonne néanmoins, ses lèvres troublant la tranquillité de Sérissa par une douce mélodie dont elle ne saurait pas dire le nom. Peut-être une berceuse chantée par sa mère avant qu’elle ne les abandonne.

Après quelques minutes, puis bientôt une heure,
Ses pas l’amènent loin, jusqu’à ce rocher qu’elle connaît si bien.

Lentement ses mains se tordent, ses lèvres dessinent un sourire enchanteur alors qu’elle s’immobilise à l’orée d’une minuscule clairière. Devant elle, une pierre, sur laquelle Iphigénie s’était assise tant et tant de fois que son corps semblait s’être taillé à la forme de la roche, précieuse émeraude coulée dans l’amertume cendrée jusqu’à en polir les facettes ; une pierre où elle avait l’habitude de retrouver l’une de ses plus chères amies – osera-t-elle dire mère un jour ? –, l’une des rares aliens lyme qu’elle connaisse.

Un nouveau sourire fend ses lèvres. Avec lenteur, l’oiselle s’approche puis ses genoux la hissent jusqu’au sommet de la pierre, où elle s’étire lentement, laissant ses bras comme ses lèvres embrasser un éclat de soleil échappé entre les branches des hautes fougères. Enfin elle replace ses muscles un à un, le long de son corps, paupières soigneusement closes pour embrasser le calme et la félicité de l’instant.

Elle profite du silence, Iphigénie. De cette végétation dense et dansante troublée ni par les cris des enfants, ni par les doléances des adultes. Délicatement, et sans rouvrir les yeux, la jeune femme redresse ses pieds sur la pierre, puis elle bascule la tête en arrière alors que le nom se dessine sur sa carne blanche.
Nubes.

Verra-t-elle aujourd’hui son éternelle amie ?
Ceux qui n'ont inventé ni la poudre ni la boussole ceux qui n'ont jamais su dompter la vapeur ni l'électricité ceux qui n'ont exploré ni les mers ni le ciel mais ceux sans qui la terre ne serait pas la terre [...] Ⓒ Alcyon
*
Nubes
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Nubes

Sam 25 Aoû - 18:54
GIVE PEACE A CHANCE
IPHIGÉNIE x NUBES



La brise Sinople qui souffle tendrement entre les arbres courbés et busqués de la forêt de Serissa décortique le nom de Nubes de plus en plus fréquemment ces derniers temps. C'est au cœur de ce bois qu'elle demeurait il y a près d'un demi siècle, Cosmopolis n'était pas encore le berceau des races extra-terrestres, et les humains ne soulevaient pas l’intérêt de Nubes comme il le font aujourd'hui.

Le parfum de l'Amyris et la robustesse des troncs remplis du breuil composaient son seul salut. Une fascination particulière qui vaut au moins l'espèce humaine si ce n'est plus. Et si l'Homme était finalement parvenue à déchirer l'âme de Nubes en morceaux, cet havre de paix qui semblait éternel n'allait probablement jamais cessé de caresser le cœur palpitant de l'auto proclamée femme-enfant du bout des doigts.

Encore une fois l'appel de la sérénité absolue avait déraciné Nubes de son douzième district et de tout le chahut qu'il abritait. Les feuilles chartreuses de la nature promettaient de camoufler des secrets ravissants. Si bien que chaque visite par delà les mêmes sillons, les mêmes enjambées, les mêmes détours, les mêmes petits passages dans les failles, ne semblaient jamais guider ceux qui s'y aventuraient au même lieux. La pinière se voyait alors affublée d'un petit rire taquin. Cette masse grouillante de voix fumées et de prasin avait volée les sentiments de celle qui venait de par delà les cieux.  

Cette fois encore les boutons et jeunes pousses qui pointaient le centre du taillis fredonnaient des comptines exaltantes, pratiquement grondés par les vieilles souches endormies. La forêt s'éveillait sous les traits d'une immense famille que l'étrangère prenait toujours plaisir à visiter.
Un foyer végétal qui pouvait mordre ses souvenirs. Mais non. Son foyer à elle ne voulait pas se laisser dessiner.
Bienheureusement la mélancolie étant une sensation encore trop complexe à saisir pour elle,
elle préservait ce sourire amusé que lui procurait la fraîcheur magistrale des plantes.

Les arbres si hauts qu'ils forment un toit percé de petit rayons de lumières au dessus du sol. La rosée si fraîche qu'elle ruisselle encore sur les pétales à peine teintés des bourgeons.
« Les pierres d'ici doivent être remplies de souvenirs ancestraux... » pensait-elle tandis qu'elle glissait sa gorge en arrière pour respirer l'air si clair qui brouillait dans toute la forêt.
« Le rocher qui domine la forêt, je suis sûre qu'il concentre une énergie spectaculaire. » poursuivi-t-elle intérieurement, tandis que ses jambes fines, comme pour illustrer ses propos, la guidait vers la fameuse roche.  

La silhouette élancée et lumineuse qui flamboyait parmi les feuilles éclairés se laissait lire facilement.
Iphigénie. Sa présence n'avait pas surprit Nubes pour un sou, mais avait embrasé son humanité sensible. Elle n'avait pas plus attendu pour enjamber durement la petite butte comme un enfant à la poursuite d'un trésor innocent.
Un rictus espiègle ne voulait pas quitter ses lèvres humides, et ses vêtements fluides saluaient l'adolescente en remuant au vent. Leurs vert émeraude voulait se confondre avec les feuilles presque translucides des plus vieux arbres.

Les mains baignées dans cette satanée couleur capucine, elle entoura chaleureusement les côtes d’Iphigénie. Ses yeux se plissaient de bonheur à la simple vue de cette créature qui ne signifiait rien de plus que la perfection à son égard.
Son esprit criait tendresse alors qu'elle commençait déjà a questionner l'enfant:

« Tu es bien matinale dis-moi, l'appel de la nature a fini par te débusquer. Ou bien cherches-tu quelque chose? »
 
   

©️ ASHLING DE LIBRE GRAPH'


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Iphigénie
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Iphigénie

Dim 26 Aoû - 1:41
Si ce n'était que myosotis aux couleurs de jasmin
[...] Et leur espoir grandit avec une soif de vivre ➤➤ [Musique]
Iphy
Nubes
➤➤ 1037
Il est sept heures
C’est une heure bien étrange pour les vivants, elle se situe à la jonction entre les songes et la réalité, entre le jugement et la perception ; elle s’affiche en lettres bien-pensantes sur les chiffres de la montre à son poignet jusqu’à transpercer ses paupières en grands traits d’aube et Iphigénie se dit,
Oui, elle se le dit, que ce n’est certainement pas une heure pour chercher les étoiles, puisqu’elles viennent tout juste de s’éteindre.

Pourtant la voici là, doucereuse enfant toute de blanc vêtue, à écorcher ses doigts sur l’amiante pour espérer embrasser la sève de ce monde qui l’entoure. Jamais l’oiselle n’avait été orgueilleuse, et pourtant elle avait incliné sa nuque vers le ciel comme pour en contester la grandeur ; il y avait là un spectacle étrange que ce petit bout de chose humaine qui s’essayait à comprendre l’ordre des choses, l’architecture subtile des rosaires et des minéraux entremêlés sous ses doigts. Elle savait que la forêt était un corps – Nubes le lui avait dit, plusieurs fois – mais jamais elle n’avait trouvé ni ses veines, ni ses articulations. Tout du moins Iphigénie se contentait-elle de ressentir, d’essayer (un peu en vain) d’exploiter les capacités de son sang de Lyme, sans qu’elle ne parvienne à comprendre son héritage extra-terrestre – puisque sa mère avait décampé avant même qu’elle ne sache qu’elle n’était pas parfaitement humaine.

On la dira porcelaine, épouse du tout.
Le concept était étrange d’épouser une immensité, mais s’il suffisait d’une robe blanche et de quelques fleurs Iphigénie aurait été prête à s’en vêtir, pourvu qu’elle comprenne un peu mieux le monde qui l’entourait ;
Et cette infinité dans laquelle elle s’érodait lentement sans jamais s’éveiller.
— Ou tout du moins le chemin était-il si long qu’elle ne percevait plus la pente à gravir, et seulement les amarantes sur ses poignets.

Dansante agonie que ces nœuds d’énergie qui se meuvent sous ses pieds, la jeune fille ne ressent rien que la manifestation subtile de son pouvoir ; ni le cœur vivant de la forêt, ni les exhalations minérales de la roche ne se glissent jusqu’à sa tête dorée. Après quelques minutes, l’insolente enfant – car il fallait bien être prétentieuse, pour se prétendre à comprendre une immensité – s’était redressée, paupières closes mais paumes ouvertes, recroquevillant ses ongles sur la pierre. Ses jambes se meuvent (chorégraphie d’air) alors qu’elle s’étire lentement et s’applique à quitter ce corps qui est sien.

Autour d’elle, n’y a rien.
Que de la pierre, roche brute et opaque découpée au couteau dans un écosystème qui, malgré ses efforts, lui échappera encore pour un temps.
Le glissement du vent, léger comme un parfum,
Le feulement des oiseaux, étonnant de candeur,
Le chapelet lunaire sur son visage.

Alors la jeune fille écoute, et à tâtons, elle dessine
Sa fragile chance vers le soleil.

Sans doute plusieurs heures auraient-elles pu s’écouler avant que la jeune femme ne consente à abandonner un exercice si fastidieux, mais un bruissement vient troubler sa concentration au bout de quelques minutes seulement. L’infime tremblement de vêtements en lins froissés par le vent. Quelqu'un. C’est alors avec lenteur que les paupières d’Iphigénie se rouvrent, timidement comme pour ne pas capturer l’aube qui s’échappe, puis découvrent face à elle une silhouette bien familière ; un sourire vient orner ses lèvres d’épouse blanches alors que l’oiselle lève une main vers son amie pour l’inviter à la rejoindre.

Nubes. Elle est venue.

Les deux femmes se saluent, en silence parce que leur amitié ne s’était jamais abreuvée du langage ; leurs corps eux-mêmes se heurtent avec légèreté, si délicats que même le plissement des vêtements peine à troubler l’étrange quiétude de la scène. La douce mère étend ses mains jusqu’à son dos et l’oiselle vient en réponse effleurer la chevelure moirée, dans un murmure aussi léger que le chant d’un myosotis. Elle ne ressent pas le besoin de prononcer le moindre mot, Iphigénie, ou de troubler leurs retrouvailles tranquilles avec un « bonjour » qui n’aurait de sens que dans le monde des hommes. Ici, elles sont chez elles. Ailleurs. Dansantes émeraudes que ces iris qui effleurent avec une tendresse enfantine le visage de celle qu’elle avait d’abord considérée comme son amie, puis comme une grande sœur, voire une mère de substitution ;
La lyme qu’elle n’avait pas connue, un petit bout de famille qu’elle n’avait jamais eu.

Au bout de quelque secondes, ce sera finalement Nubes qui brisera leur silence, d’un ton joyeux qui ne souffrait de nulle surprise ni de nul empressement :

— Tu es bien matinale dis-moi, l'appel de la nature a finis par te débusquer. Ou bien cherches-tu quelque chose ?

Un léger sourire éclot sur ses lèvres avant que la jeune femme ne s’étire une nouvelle fois ; elle glisse ses doigts entre ceux de son ainée pour l’inviter à s’assoir à ses côtés.

— Oh, je cherchais juste un peu de calme avant de commencer la journée. C’est paisible, ici.
(Elle ne s’explique pas davantage, mais sa voix se teinte d’un parfum cendré.) Tu sais que j’aime cet endroit.

Ses cuisses se déplient avec délicatesse alors que l’enfant ramène ses jambes contre sa poitrine, mains ballerines et nuque légèrement inclinée vers l’avant, laissant à nouveau le silence fleurir en maître entre leurs deux présences. Jamais Iphigénie n’avait mis les mots sur les sentiments qu’elle ressent à l’égard de Nubes, et jamais n’en avait-elle réellement éprouvé le besoin. L’oiselle attendait simplement chacune de leurs rencontres avec une nécessité pressante, un besoin insatiable et pur dont la valse rappelait les mouvements d’une ballerine qui se serait échappée de sa propre boite à musique ; une ballerine aux cheveux d’ange et à la voix marquée par un gospel shaekspearien.

Ainsi après quelques secondes la jeune fille ajoute-t-elle, de son habituelle voix songeuse :

— Je me demandais si tu viendrais. C’est puissant ici, particulièrement ce matin, tu dois encore le sentir plus que moi.

Puisque la moitié du sang qui coule dans mes veines est humain, se murmure Iphigénie en regardant sa paume.

Épouse du tout mais fille du néant, elle laisse doucement sa tête tomber sur l’épaule de Nubes, ses doigts toujours entrelacés comme ceux d’une mère et de son enfant.
A p a i s é e.

Ceux qui n'ont inventé ni la poudre ni la boussole ceux qui n'ont jamais su dompter la vapeur ni l'électricité ceux qui n'ont exploré ni les mers ni le ciel mais ceux sans qui la terre ne serait pas la terre [...] Ⓒ Alcyon
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Nubes
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Nubes

Sam 1 Sep - 16:33
GIVE PEACE A CHANCE
IPHIGÉNIE x NUBES



Le sang particulièrement chamarré qui coulait dans les veines des deux êtres composait sans aucuns doutes la clef de cette réunion au cœur de la nature. On dit que nos origines finissent toujours par nous rattraper, et cette attache végétale voguait au grès des familles Lymes depuis la naissance même de la race.
La couleur des pinières de Gelroos s'étaient éteintes dans l'esprit de Nubes depuis bien longtemps, mais je crois pouvoir dire sans me tromper qu'elle devait s'extasier avec la même rigueur qu'aujourd'hui devant chaque pousses et brins.

La voix juvénile et légère de sa bonne amie semble s’imprégner des mélodies ancestrales de cette planète dont il ne reste plus aucuns souvenirs. Sans doutes était-ce aussi pour cela que Nubes voulait la chérir comme la dernière des ressources.
Sa peau ferme et rosée criait le nom de l'Homme même si ses yeux clamaient l'inverse en reflétant le ciel fumé d'un autre monde. L'enfant de deux univers. Iphigénie.

— Je me demandais si tu viendrais. C’est puissant ici, particulièrement ce matin, tu dois encore le sentir plus que moi.

Le visage stoïque de Nubes tentait avec difficulté d'arborer des airs d’excitation mais le flottement nébuleux qui accompagnait son corps ne voulait décidément pas quitter ses grands yeux flous.
Sa voix enthousiaste se chargeait donc de diffuser le peu d'émotion vive qu'elle était capable de partager avec autrui pour le moment. Après tout il n'y avait que cette Terre et cette enfant qui parvenaient à lui soutirer de telles émotions.

  « C'est puissant comme tu dis, surtout là où nous nous trouvons, le minéral est tellement présent sur cette planète... Commença-t-elle en posant sa main sur la chevelure de sable de la jeune fille.  

 ... et le minéral a pour vertu de capter et de renfermer les énergies, comme une éponge qui absorbe l'humidité en quelques sorte. Cette pierre là est tellement ancienne qu'elle a due assimilé tout les souvenirs de cette forêt. tout son passé. »     

Elle illustrait vaguement ses propos en bougeant sa main droite, sans doute inspirée par ce que la nature voulait bien lui montrer.

« La pierre ne parle pas mais elle transmet son énergie malgré elle, je suis sûre que tu y es particulièrement sensible. Après tout, ton joli métissage fait de toi un être tout à fait réceptif.
L'homme est une créature d'émotions après tout.»     
 

Les feuilles flottantes et les branches courbées donnaient l'impression d'écouter la conversation en fouinant.
Et l'admiration brûlante qui consumait le cœur de l'extra-terrestre à ce moment là finissait de faire plier sa bouche. Sûrement une des nombreuses voix qui résonnait dans sa tête la suppliait de profiter de ce moment idyllique.
Noyée dans la nature au nœud des bras de cette petite créature qui n'était que le fruit émouvant de ses rêves.

 

   

©️ ASHLING DE LIBRE GRAPH'


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Iphigénie
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Iphigénie

Sam 20 Oct - 0:29
Si ce n'était que myosotis aux couleurs de jasmin
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Nubes
➤➤ 976

On eut un instant cru que la douce enfant avait trouvé l’abnégation

Elle n’était pas pêcheuse mais il n’y avait jamais eu sans conteste aucun être plus prompt à se repentir que les étoiles qui brillent bien assez pour elles-mêmes et bien trop peu pour les autres ; elle s’était parée de blanc pour que sa silhouette se distingue un peu plus des épais feuillis et des arbres aux odeurs cannelles et en cela même Iphigénie marquait son humilité, puisque pas une seule fois elle ne s’était prétendue égale à la nature,

Et pourtant il y avait quelque chose de solaire en elle,
La lueur d’une nébuleuse éteinte dans un monde où les sentiments n’étaient plus que danse.

La jeune fille s’était lovée contre Nubes, chaque muscle de son corps se détendait ou se crispait pour la maintenir dans un équilibre précaire ; ses respirations crevaient lentement sa poitrine, et l’on eut dit que c’était là une fleur souterraine qui s’égarait à éclore. L’espoir tordait ses lèvres et comme si le mouvement lui était douloureux l’oiselle avait figé son souffle ; petite chose humaine qui abritait dans sa peau des éclats de verre, des myosotis soufflés par la fatalité mais pourtant vaillants d’un combat de toute une vie,

Elle l’aimait.
Puissamment, avec toute la sincérité de son cœur qui ne voulait pas grandir.
Elle l’aimait comme une amie, une alliée, une sœur, une compagne… une mère. Elle l’aimait.
Et sans doute était-ce pour cela qu’elle l’autorisait à lui conter ces mondes qui l’effrayaient et la fascinaient tant tout à la fois.

— C'est puissant comme tu dis, surtout là où nous nous trouvons, le minéral est tellement présent sur cette planète... et le minéral a pour vertu de capter et de renfermer les énergies, comme une éponge qui absorbe l'humidité en quelques sorte. Cette pierre-là est tellement ancienne qu'elle a dû assimiler tous les souvenirs de cette forêt. Tout son passé.  

Sa tête reposait dans le creux de l’épaule de Nubes et la chérubienne écoutait chacun de ses mots, murmurait après elle le son de ces syllabes qui décrivaient si bien ses propres émotions. Jasmin fut le rire qui s’échappa de ses lèvres lorsque la femme marqua une belle pause, tout comme ses doigts se logèrent un peu plus efficacement entre les phalanges de sa mère.

— La pierre ne parle pas mais elle transmet son énergie malgré elle, je suis sûre que tu y es particulièrement sensible. Après tout, ton joli métissage fait de toi un être tout à fait réceptif. L'homme est une créature d'émotions après tout.

Elle avait fermé les yeux. Elle n’avait nul besoin de voir lorsque la voix de son amie lui dépeignait roses si fidèles,  

Et dans tout cela, il n’y avait plus que
Le Tout


Quatre lettres qu’Iphygénie repasse au bout de ses doigts qu’elle accroche aux structures cristallines de ses lèvres aux délicates lames salées de sa langue et elle songe, elle songe à quel point il est stupide de vouloir retenir l’absolu dans un langage ; de posée sur la pierre, sa main libre se glisse sur la roche, en sort une petite craie avec laquelle elle trace des symboles inconnus. Cercles et triangles défigurés par des traits inconnus d’ailleurs mais connus de l’innocente force à laquelle elle s’adressait sans le savoir (et nul n’eut pu prétendre, en cet instant, qu’aucune fougère ou ancolie ne puisse entendre la demande de la jeune femme) ;

Le Tout.


Une immensité un instant si petite qu’un vertige se saisit de l’insolente enfant, et son crâne se blottit un peu plus dans le creux de l’épaule de Nubes, paupières closes de ressentir la forêt avec tant de force. Elle comprenait tout. Les roses comme les treillages, l’épaisse respiration des racines et la légère agonie des feuilles. La danse des brises sur sa peau. Des papillons entre les toiles des araignées. Des lulabelles sur le rocher.

Elle comprenait tout, et, à son tour : elle acceptait. Naturellement.
Dans le précis calcaire les deux femmes avaient trouvé leur place.

Quelques minutes passèrent, quelques astres dans les paumes d’Iphigénie que la jeune fille couvrit de baiser avant que les offrir à nouveau au ciel ; ses paupières papillonnaient lentement au-dessus de deux jades immenses, et son corps alourdi par le sommeil se faisait plus léger, comme s’il avait soudain été capable de voler. D’une voix cristalline, elle murmure :

— Je me demande si les souvenirs dont tu parles...

La jeune fille s’interrompt soudainement, hésite un instant comme si elle craignait d’ôter la grâce de ses épaules ; lui auront-on dit que les étoiles ne peuvent-elles se dénuder et sans doute se serait-elle davantage drapée de sa propre beauté, pourvu qu’une telle élégance ne vienne pas entacher la candeur de ses traits. Mais elle hésitait, se craignait à se perdre pour se découvrir elle-même. C’est finalement d’une voix plus lente qu’elle reprendra, non sans avoir amputé une partie de ses pensées :

— Je me demande à quoi ressemblent les souvenirs dont tu parles. Puis-je les voir ? Pourrais-je un jour en créer de nouveau ? Je sens bien que la roche est marquée, oui, je le sens sous mes doigts, mais ce n’est pas que ça, n’est-ce pas ? Je le vois un peu comme une mémoire inaccessible... Des évènements neutres qui ne s’embarrassent ni des hommes, ni des notions de bien et de mal, même si notre conscience s’égarera sans nul doute à les interpréter… Un temps qui ne disparaitra jamais, même si l’homme rasait la forêt et que seule la terre devait en conserver les empreintes. C’est cela, n’est-ce pas ? C’est comme ça que je le sens.


(Et le jade de ses iris, une minute, se constella d’étoiles ;
Non pas celles qu’elle avait volé au ciel mais celle, quelle avait arraché à elles-mêmes –
— à cet instant le jour brilla comme une nouvelle nuit.)



Ceux qui n'ont inventé ni la poudre ni la boussole ceux qui n'ont jamais su dompter la vapeur ni l'électricité ceux qui n'ont exploré ni les mers ni le ciel mais ceux sans qui la terre ne serait pas la terre [...] Ⓒ Alcyon
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