ANNÉE 1983, DAVID, DERRICK ET DUSTIN, PASSIONNÉS PAR LA SCIENCE-FICTION ET LA POP CULTURE, DÉCIDENT D'ENVOYER UN MESSAGE DANS L'ESPACE GRÂCE À UN ORDINATEUR SOPHISTIQUÉ DEPUIS LEUR PETIT GARAGE À COSMOPOLIS, DANS LE CONNECTICUT. PUIS C'EST PARTI EN COUILLE.PLUS DE TRENTE ANS APRÈS, GRÂCE AUX EXPLOITS INFORMATIQUES DES "3D" (POUR "THREE DICKS"), LES ALIENS FOULENT ENFIN LE SOL TERRESTRE ! MAIS À QUEL PRIX ? C'ÉTAIT À L'ÉPOQUE UNE SIMPLE PASSION. NI FEMME, NI EMPLOI, DAVID, DERRICK ET DUSTIN ONT PASSÉ LE PLUS CLAIR DE LEUR TEMPS (ET LEUR VIE) À ÉTUDIER L'ESPACE ET LA POSSIBILITÉ DE LA VIE AILLEURS QUE SUR NOTRE BELLE PLANÈTE. SANS DIPLÔMES OU CERTIFICATS, ILS SE CONTENTENT DE CONCEVOIR DES ORDINATEURS ET AUTRES SOFTWARES CHEZ EUX DANS LE SEUL INTÉRÊT D'ENVOYER UN MESSAGE AU-DELÀ DE LA SURFACE TERRESTRE. ILS L'ONT APPELÉ CODE COSMO EN HOMMAGE À LEUR VILLE CHÉRIE (C'EST FAUX, ILS N'ONT JUSTE AUCUNE IMAGINATION), COSMOPOLIS.
EN COURS D'AFFICHAGE (WADE ET LE CODE SE BATTENT)

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I wasn't ready to fall when I met you Ft. Iphigénie

*
THE KID
Jamie Sullivan
Crédits : 4
Jamie Sullivan

Lun 27 Aoû - 2:29
Ray of sunshine in the early morning
Iphigenie
Le bruit sourd de la boîte de nuit résonnait encore dans ses oreilles alors qu'il en était sortit depuis quelques minutes. Un bruit assourdissant auquel il s'était habitué. Il ne reconnaissait plus vraiment les rues. Dans la nuit, et avec son taux d'alcool, elles se ressemblaient toutes.

Un coup d'oeil à son portable l'informa qu'il ne tarderait pas à faire jour, et que ça faisait donc bientôt 48h qu'il n'avait pas dormi. Il avait connu pire.
Et puis il ne lui restait que 3% de batterie. Ça c'était chiant par contre.

Ses pas aléatoires le guidèrent un peu par hasard jusqu'à la grande place. Pourquoi pas. Il était pas tout à fait à côté de l'université. Il n'était pas prêt de voir son lit.

Il était fatigué.
Qu'est-ce qu'il avait fait pendant 48H pour être aussi fatigué ? Bon, déjà il était resté éveillé pendant tout ce temps. Il avait été en cours. Ok oui, ça lui arrivait assez régulièrement. Il était revenu assez vite, avait trainé avec des potes, Puis il y avait eu une fête dans la fraternité. Il avait profité de l'agitation pour s’éclipser discrètement.

Il avait été cherché à manger. Un gaillard qui était bien conservé pour un mec de la cinquantaine. Ça se voyait qu'il prenait soin de lui. Il était rentré tard. puis il était retourné directement en cours.
Il avait passé la soirée à réviser. C'est à ce moment que Niels avait proposé qu'ils aillent en boite. Jamie avait dit oui.

Et maintenant il était là. Où étaient ses potes ? Ils les avait perdu quelque part entre 3h et 5h... Le moment où il était tombé sur Ludlow. Et qu'ils s'étaient pris la tête.
C'était idiot d'ailleurs. Avec tout le bruit il ne pouvait même pas entendre sa superbe répartie. Quel gâchis.

Tout en réfléchissant, il se posa quelques minutes sur un banc. C'est fou comme un banc c'est confortable quand il est trop tôt le matin et qu'on a plusieurs grammes dans le sang.

Et puis Jamie porte son pull préféré de fin de soirée. Celui trop large et si confortable.
Il peut se mettre dedans comme dans une couverture...

En position foetale sur la grande place, sur un banc... Et il est fatigué...

Il regarde son portables quelques minutes. Relit trois fois le même tweet.

Il reste un moment les yeux perdus dans le vide.
Et puis ils se ferment doucement.

Jamie ne se sent même pas sombrer dans le sommeil. Il reste recroquevillé dans son pull, le portable dans la main, serré contre lui.

Il ne voit même pas la ville s'éveiller autour de lui...

summer





https://www.youtube.com/watch?v=ThmkXSiaK-c
*
Iphigénie
Crédits : 0
Iphigénie

Mar 28 Aoû - 10:56
I wasn't ready to fall
when I met you
[...] Qu'on ne retienne là que le son de la terre eventrée ➤➤ [Musique]
Iphy
Jamie
➤➤ 1334
(gey un peu honte pour la musique mais j'assume)
Il y a de ces histoires qui se répètent mille fois dans le silence,
Des images qui plissent l’âme et tordent impudemment le cœur,
Des ellébores qui éclosent mille fois sans jamais se teinter de noir.

Ce matin, un Phoenix s’essaie à renaitre.
Elle marche sans hère, la jeune fille, son regard accroché aux baumes des cimes cherchant un creux d’ombre pour réconforter son esprit. Autour d’elle, les immeubles qui filent ne sont que de lointaines d’ailes d’oiseau brisées par l’horizon. On la tire vers l’arrière, semble-t-il. Nuages pesant sur son épaule comme le poids de mille mondes morts alors que le ciel égare bleus et noirs sur sa gorge, comme si elle avait été étranglée un peu plus tôt.  

Elle avance,
Songeuse,
Distante.

Elle se trouve bien loin de cette ville, Iphigénie, elle entend encore l’écho de la pelle sur les roches et des fleurs qui hurlent sous sa peau, elle sent sa carne tremblante s’effondrer sur la terre et le sang effleurer ses poignets, les nuées anthracites éclore sur ses coudes au nom d’un être aimé, elle se souvient des paupières closes et d’un visage lunaire, d’une nuque tâchée de bleue ;

Un traumatisme récent,
Qu’elle tente de chasser au son de chacun de ses pas, des bottes qui claquent sur les pavés ;  
Accompagnée par l’odeur douceâtre de son corps qui se fane.

Elle n’a plus rien de solaire quand la nuit saisit ses traits de splendeurs figées, elle n’a plus rien d’enfantin la jeune oiselle lorsque sa peau se tend autant sur ses os et prend en un geste toute la clameur des désespérés – il faut dire qu’un rayon de soleil ne peut pas luire seul sur la cité des ténèbres ;

Elle garde pourtant dans ses traits toutes l’innocence candide des morts au firmament et des vierges sacrifiés sur les autels,
Parfois sublimée par l’éclat brillant d’un lampadaire, se fondant dans une foule invisible d’ombres et d’énergies ;
Il n’y a pas de meilleures heures pour profiter de la ville que celle où elle ne s’est pas encore égarée à vivre.
Ignorante de toutes ces morts bien plus creuses et vides de sens qui se cachent entre les lèvres de la cité.  
(Il y a là un monde trop vif et dangereux qu’elle foule sans en connaître l’existence, épistème de son propre prénom et de toute l’innocence d’une héroïne grecque antique qui s’était sacrifiée pour les autres sans savoir qu’elle serait par la suite sauvée.)

La tête alourdie par le sommeil, seul le poids frêle de l’appareil au creux de ses seins lui rappelle qu’elle doit garder les yeux ouverts ; deux faibles tremblement au coin des cils, deux étoiles translucides le long de ses yeux et voilà que l’oiselle se souvient de la raison de sa présence, son pas se ralentissant pour que son regard puisse à son gré profiter des fleurs et de l’acier, des balustrades en adamentium sur lesquelles se perchent d’anciennes sculptures en pierres, parcourues d’antiques fissures. D’antiques témoignages à découvrir. Lentement la jeune femme promène-t-elle ses doigts sur l’ambre grise, se laisse-t-elle à découvrir chaque faille et chaque rift, sans jamais que ses doigts ne s’égarent une seule seconde vers l’écran de son appareil photo ;

Il y a ici tout un monde à découvrir, mais rien d’autre à capturer qu’une infinité.
(Et l’infinité sied bien mal aux photographies lorsqu’elle s’enferme dans le petit cadre d’une feuille A4).

La pulpe de ses doigts racle encore la pierre quelques secondes avant qu’elle ne se laisse à retomber ses bras le long de son corps, méticuleusement, comme si elle craignait de les porter un peu trop haut vers le ciel. Un mouvement de tête vient dégager quelques-unes de ses mèches blondes (désormais l’aube les éclaire-t-elle légèrement), avant qu’elle ne se décide à reprendre sa pieuse ascension ; sans qu’aucune destination, cette fois, ne s’éprenne à fleurir ses pas hésitants.

Elle ne sait plus ce qu’elle était venue chercher ici.
Cherchait-elle quelque chose, au juste ?
Ne s’égarait-elle pas à fuir ?
À mourir ?


Ses pas l’emmènent loin, dans une rue puis quelques autres ; sous sa précieuse tête d’opaline ornée, le ciel devient lentement carmin puis rose, annonciateur des premières heures du monde. Sans doute devrait-elle rentrer, mais son cœur la pousse à avancer encore, à valser sans que jamais elle n’ait conscience de seulement suivre le moindre pas de danse ; alors elle cavale, dévale les rues et arrache les dahlias des parterres des immeubles, sans que ni sourire ni larme ne vienne ancrer une émotion sur son visage.

Lorsqu’elle atteint la grande place, la jeune fille s’immobilise un instant. Le ciel pèse bien trop lourd sur ses épaules, pense-t-elle, pour n’avoir aucun dessein pour elle ; ses mains se mêlent en un signe pieux, cherchant dans la ferveur de ses propres souffles la raison de sa présence ici. Puis ses yeux lorsqu’elle daigne promener à nouveau son regard sur le monde des vivants (si ses intuitions la guident, elle sait qu’elle n’obtiendra jamais aucune autre réponse que par le biais de son corps, qu’il soit geste ou parole). Alors, elle scrute, observe, détaille transfigure, transforme ; jusqu’à ce qu’enfin quelque chose accroche son regard.

Là.
Un petit éclat d’ébène dans une immensité de ville, une chevelure ébouriffée au grès d’une aile de corbeau soigneusement pliée,
Un homme recroquevillé sur le banc ;
Une étoile de la nuit qui s’était égarée jusqu’à la ville.

Lentement, la demoiselle s’approche ; probablement par curiosité, peut-être aussi par un reste non-avoué de civilité qui lui impose de vérifier que l’inconnu respire encore. Debout à quelques pas, elle s’immobilise ; sent le poids sur son cœur s’alléger légèrement lorsqu’elle observe le rythme si fugace mais si miraculeux de la poitrine qui se soulève et s’abaisse sous le pull trop grand ; glisse ses iris sur la gueule d’ange endormie et ses doigts sur le déclencheur de l’appareil photo alors que ses prunelles dissèquent les traits du chérubin dans une étreinte presque glaciale.

Il est beau, cet inconnu.
Pas d’une beauté réellement physique – la jeune fille n’aurait jamais été capable de le juger, et à vrai dire elle s’en fichait –, mais de quelque chose de plus esthétique, une avidité humaine dans une ville immobile, un corps accroché aux dernières esquisses de la nuit.
Quelque chose que, cette fois, elle pourrait immortaliser sans avoir la sensation de dérober un trésor au temps.

Alors nulle morale ne vient encombrer la main de la si pure oiselle, et à peine avait-elle levé l’appareil jusqu’à ses yeux et cadré la photographie qu’une rafale puis deux s’impriment sur la carte mémoire. Un nouvel angle, puis elle laisse retomber l’appareil au creux de son cou (l’acier s’y logeant avec un calme déconcertant) dans un geste las.
Une nouvelle fois, ses prunelles parcourent l’opale chérubienne, une once d’inquiétude dans le creux du regard.

Tu devrais peut-être le réveiller, non ?
C’est dangereux de le laisser dormir comme ça, en plein milieu du centre-ville.
… En même temps, c’est peut-être dangereux de le réveiller aussi.


Désormais l’oiselle hésite, ses paumes si serrées autour de l’appareil qu’elle sent sa peau se blanchir, les traits du visage de l’inconnu se presser avec avidité contre ses paupières, dans sa mémoire fragile ; divisée entre sa conscience et cette prudence incroyable dont elle fait preuve depuis toujours. Éliminer le moindre danger, dira-t-on. Alors elle se tient droite, analyse la scène de ses deux iris cristallins ; gospel hésitant dans ses mains nouées qu’elle déplie soudainement lorsque ses pas l’amènent près d’un arbre et d’une branche tombée sur le sol. Son bâton de fortune entre les doigts, elle se dirige à nouveau vers le banc, puis appuie contre l’épaule de l’angelot du bout du bois.

Aucune réaction.
C’est ridicule.

Un soupir nait entre les lèvres de la jeune fille puis, silencieuse, elle appuie une deuxième fois le bâton contre l’épaule de l’inconnu. Avec cette étrange envie de s’enfuir sans se retourner.

Non, sérieusement, c’est ridicule.
Qu’est-ce que tu fous, Iphigénie ?


Ceux qui n'ont inventé ni la poudre ni la boussole ceux qui n'ont jamais su dompter la vapeur ni l'électricité ceux qui n'ont exploré ni les mers ni le ciel mais ceux sans qui la terre ne serait pas la terre [...] Ⓒ Alcyon
*
THE KID
Jamie Sullivan
Crédits : 4
Jamie Sullivan

Mer 29 Aoû - 22:15
Ray of sunshine in the early morning
Iphigenie
Musique



Jamie sort lentement de ses rêves, son cerveau encore embué ne réalise pas qu'il à dormi. Qu'il vient de se réveiller.

Il réagit juste avec une grimace en sentant quelque chose contre son visage. Il essaye de l'enlever du revers de la main.

Il se recroqueville un peu dans son pull. Il n'est pas bien. Ce n'est pas confortable et il fait froid. Pourquoi est-ce qu'il a aussi froid ? Où est-ce qu'il est encore allé se fourrer ? Il n'a pas trop envie de le savoir. Il veut dormir encore. Que quelqu'un le porte où le téléporte jusqu'à son lit.

Sauf qu'il est quelque part au milieu de nulle part, que son pull ne le protège plus du tout et qu'il est clairement posé sur une surface dure et franchement? Pas cool.

Il ouvre un oeil. Le referme aussitôt. Il a juste vu un rayon de soleil. Mais pas du genre qui fait mal aux yeux. Plutôt style chevelure soyeuse et bien entretenue. Il sourit d'avoir été approché ainsi pendant son sommeil. Il ne laisse définitivement pas les gens insensible.

"Heyy..."

Sa voix est rocailleuse à cause de la veille et d'avoir été surpris par la fraîcheur de la nuit. Il toussote.
Il ouvre les yeux. Cligne plusieurs fois, le temps de s'habituer à la luminosité. Il regarde un peu mieux la personne qui est là. Une jeune fille, c'est clair maintenant. Elle est belle.

Ses cheveux accrochent le Soleil et illuminent son visage. Elle a des joues rosées, et un regard innocent. Il veut la titiller un peu.

Il se replace un peu sur le banc, dans une position plus confortable. Il veut refermer ses yeux, dormir encore. Mais il ne veut pas laisser échapper cette vision de paradis. Elle est comme un rêve éveillé. Il n’arrive pas à décrocher son regard du doux visage. Il a un peu envie d’y laisser une caresse, pour voir si son visage est aussi agréable au toucher qu’il ne le laisse croire.

Il faut qu’il trouve quelque chose à dire. N’importe quoi pour faire la conversation. Et la garder près de lui. Mais il faire attention. Ne pas lui faire peur. Ne pas la faire fuir. Bien choisir ses mots.

"Le ciel est joli comme un ange..."

C'est simple. C'est doux. Ce n'est pas de lui. Il à entendu ça quelques part. Il a même du le noter et le retenir indépendamment de lui. Il fait ça quand il y a des phrases qui l'interpellent et qu'il sait qu'il pourra les ressortir pour draguer.

Il guette sa réaction. Se met en position assise sur le banc. Toujours recroquevillé dans son pull. Il aurait bien besoin d'un câlin. Même si le soleil commence à réchauffer la ville.

Il fait un signe à la jeune fille de s'assoir à côté de lui.

"Tu viens me tenir compagnie ? Sinon je risque de m'endormir et de prendre froid et de mourir !"

Il prend un air dramatique. Bon de base c'est un peu une dramaqueen. Il fait en sorte de pas trop exagérer le trait, parce que c'est pas charmant non non. Juste un chouilla pour la faire rire et qu'elle soit d'accord pour s'assoir à côté de lui et qu'ils parlent pendant des heures, qu'ils finisse la journée en l'embrassant.

Son record à battre en temps entre la rencontre et le premier baiser en étant ni alcoolisé ni dans une soirée est de sept heures. Il peut peut être faire mieux.

Ne part pas trop loin Jamie. Ok elle est jolie. Mais peut être qu'elle va partir. Peut être qu'elle sera chiante. Peut être que tu vas en tomber amoureux et que tu ne voudras pas qu'elle te voit comme un type qui ne fait que draguer et passer à autre chose.

Bon, la dernière à moins de chances d'arriver.
summer

*
Iphigénie
Crédits : 0
Iphigénie

Jeu 30 Aoû - 12:05
I wasn't ready to fall
when I met you
[...] Qu'on ne retienne là que le son de la terre eventrée ➤➤ [Musique]
Iphy
Jamie
➤➤ 880
Sous les battements du temps
Sous les plissements de l’aube
Sous les déformations de l’âme

Elle attendait.
Doigts pressés contre l’appareil, carcine timide au creux des phalanges. Prunelles cadenassées au visage de l’inconnu, fascinée sans se l’avouer par l’esthétique brisée des tatouages, elle retraçait suavement les lignes anthracites brisant la courbe juvénile de son épaule, essayant d’en comprendre la signification,

Telle était la couleur du ciel au-dessus de ses épaules – un curieux mélange de crépuscules fanés – et Iphigénie se surprenait à détailler le gris avec frustration, à attendre qu’une robe plus claire vienne parer le ciel de belles couleurs sans que jamais le soleil n’eut, un instant, la grâce de couvrir ses épaules ;
Dans le jour levant elle paraissait s’éveiller elle aussi, et rarement l’œil humain avait contemplé spectacle plus paisible que celui d’une bouche lunaire qui devient solaire.

Comme elle est étrange la manière dont l’esprit construit un souvenir, dont certains parfums se gravent sur la rétine tout en délaissant les autres ; l’odeur de la pinède sauvage qui creuse sa peau en vaudrait bien autant que le gazole des voitures, si Iphigénie l’avait voulue. Ce sont des touches de myosotis pâles qui fleurissent sur sa peau lorsque la brise effleure ses jambes et elle se souviendra toujours de cette embrassade miséreuse qui n’avait pris pitié de sa carne frileuse alors qu’elle serrait ses doigts sur le bâton, crispait ses phalanges dans l’attente d’un réveil ;

Puis l’inconnu avait ouvert les yeux.
L’oiselle s’était figée dans la prudence, délicatement, avait hésité à partir maintenant qu’elle le savait vivant ; mais si regard plus insistant ou plus torve aurait sans nul doute forcé son départ, l’homme avait déjà réfugié ses ébènes sous ses paupières, murmurant un « heyy… » qu’elle avait à peine réussi à entendre. Ok, c’était plutôt inoffensif, comme réponse. Doucereuse à la saint lazare un pas s’esquisse plus qu’il ne se trace lorsqu’elle se recule pour lâcher sa petite branche, ses mèches accompagnant le mouvement de ses hanches lorsqu’elle se penche un peu vers lui ;

L’ange se réveille, lentement. Découvre entre carne et paupières deux prunelles un peu trop grandes, puis un trait d’esprit poétique qu’elle ne comprend pas ; mais sa voix est douce, et, l’espace d’un instant, Iphigénie se surprend à vouloir rester. Elle laisse l’appareil photo osciller au creux de sa poitrine, froissant ses doigts au-dessus de son âme tourmentée – de sa propre prudence qui semblait, d’un coup, s’être faite plus légère. Puis ses phalanges roulent sur son avant-bras, y dessinant d’imprécis oiseaux alors que l’inconnu s’assoit sur le banc. Il a un air de chérubin abandonné, le damoiseau, avec le pull trop grand qui tombe de ses épaules…

— Tu viens me tenir compagnie ? Sinon je risque de m'endormir et de prendre froid et de mourir !

La remarque laisse la jeune fille hésitante un instant, puis elle fronce une moue boudeuse alors qu’elle s’assoit aux côtés du garçon, plissant les soies de sa robe sur ses genoux. Un rire s’était échappé de ses lèvres, si fugace qu’elle pensera plus tard avoir rêvé – mais sans doute le damoiseau l’avait-il, lui, entendue.

— Je ne m’y connais pas vraiment en lendemain de soirée, mais je suis à peu près sûre que tu as encore un peu de temps devant toi avant de mourir !

Elle se retrouvait quoite sur un banc en présence d’un inconnu sur un banc, et un sourire nerveux efflorait soudainement ses jolies lèvres blondes ; elle n’avait jamais pris l’habitude de ce genre de conversations badines, Iphigénie, et les sentiments qui se pressaient brusquement sous ses mains nouées lui paraissaient bien trop compliqués à définir. Un peu de crainte, de culpabilité, d’attirance inavouée aussi vous dirait l’auteur ; elle, elle ne ressentait juste que l’indélicatesse de deux opales posées sur elle, lorsqu’elle avait l’habitude d’éviter tous les regards. Pourtant, elle ne souhaitait pas s’éloigner. Pas réellement.

Trouver quelque chose à dire, Iphigénie.
Allez, tu as bien une fonction « sociabilité »…


Léger comme un râle le soupir qui éclot sur ses lèvres, à l’agonie du monde vivant, elle laisse quelques secondes de silence avant de murmurer, d’un ton calme mais rapide :

« Le ciel est joli comme un ange », hein… Tu en as déjà vu un, d’ange ? Mais j’admets, le ciel est joli d’ici, parce que d’habitude les immeubles sont tellement hauts qu’on ne peut pas le voir. J’veux dire… C’est pas une ville qui a été faite pour les humains. Ni même pour les aliens, c’est une ville pour les robots. À partir du moment où tu penses que tu peux t’enfermer dans des hautes tours de verre sans regarder le ciel c’est que t’as laissé au moins la moitié ton âme à l’entrée des immeubles…

… Elle avait dit n’importe quoi, comme d’habitude.
Un rire timide nait sur ses opalines alors qu’elle se redresse, tapotant sa cuisse du bout des ongles – la mélodie discontinue calme légèrement sa nervosité, alors que l’aube vient parer son visage d’ambres et de folies légères.

— … Si jamais t’as encore trop froid, tu peux prendre mon écharpe ? ajoute-t-elle d’un ton plus pressé, comme si elle venait de se souvenir qu’elle avait oublié la plus élémentaire des civilités.

Et le son de son coeur hésitant
Ressemblait à un scandale.


Ceux qui n'ont inventé ni la poudre ni la boussole ceux qui n'ont jamais su dompter la vapeur ni l'électricité ceux qui n'ont exploré ni les mers ni le ciel mais ceux sans qui la terre ne serait pas la terre [...] Ⓒ Alcyon
*
THE KID
Jamie Sullivan
Crédits : 4
Jamie Sullivan

Sam 8 Sep - 23:17
Ray of sunshine in the early morning
Iphigenie
Musique



Elle laisse échapper un petit rire, doux innocent, et c'est comme si le monde reprenait des couleurs. Il sourit en miroir, il ne s'en rend même pas compte. Mais il est fier de l'avoir fait sourire. Elle a un air candide et effrayé, il sent qu'elle n'a pas l'habitude d'être regardé, et que son regard la déstabilise, et il aime ça. Il veut continuer à percer cette carapace, veut découvrir tous les secrets qui se cache derrière cette fragile apparence.

Il parle de la mort comme si ce n'était rien, elle en parle comme si ça n'arrivait pas.
Il l'écoute parler. Sa voix douce, et ses paroles qui s'écoulent sans pause.

Peut être qu'un jour elle arrêtera, mais il s'en fiche, il aime l'écouter. Le timbre de sa voix est comme une berceuse… Peut être parce qu’il a toujours envie de dormir. Il profite de ce temps sans rien dire, et il la regarde, il observe chacune de ses mimiques. La façon dont elle sourit quand elle parle, ses doigts qui ont la bougeotte sur sa cuisse.

Il attrape ces doigts. Avec prudence. Délicatement, il les guide vers lui, dépose ses lèvres dessus.

« Je m’appelle Jamie, et je suis heureux d’avoir rencontré un ange, dans cette ville de robot. »

Il rigole quand elle lui propose son écharpe. Ce n’est pas une moquerie. Même si il rigole à ses dépends. C’est que chacune de ses réactions sont si […] comme si elle découvrait pour la première fois ce qu’était « parler à un être humain ». Et ok, il est loin d’être humain. Quoiqu’il leur ressemblaient sur énormément de point. Il y avait même certains humains qui lui ressemblaient plus que d’autres compères Erogs…

Mais nous nous égarons.

Le fait est qu’elle avait l’air tellement éloignée du monde, perdue dans sa bulle, et c’était comme un souffle d’air frais pour le jeune homme, et il voulait pouvoir se faire une petite place dans cette bulle.

Alors il accepte son écharpe avec bonheur. Quand il la met autour de ses épaules, il ne peut pas s’empêcher de sentir l’odeur qui s’en dégage. Son odeur à elle, plus forte que quand elle est de l’autre côté du banc, et qu’il doit s’empêcher de renifler pour passer pour un être humain comme les autres.

Il aime son odeur. L’odeur d’une lyme, mélangée à celle des fleurs, et ce petit bout rien qu’à elle, qui lui rappelle le caramel qu’il aimait manger étant petit – un des seuls mets humains qu’il apprécie vraiment -. Il en salive. Il déglutit. Il ne doit pas agir bizarrement, même face à la meilleure odeur qu’il ait eu l’occasion de sentir.

Il se cache à moitié dans l’écharpe, et décide qu’il va trouver un moyen de la voler, parce qu’elle sent définitivement trop bon. Et il continue de respirer dedans.

« Ton parfum sent vraiment bon », il finit par dire.

Et puis il se rappelle qu’il doit agir comme un garçon normal. Pas comme un Erog qui renifle sa proie ou sa future compagne…
Il baisse les yeux sur sa poitrine. Petite, pas trop, sûrement parfaite pour tenir dans la main.

Jamie. Non, Jamie. Ce n’est pas ça qu’on était supposé voir.

Oui, entre ses deux seins. L’appareil photo. Moins joli en visu, mais qui aura plus de potentiel vis-à-vis d’une conversation normale entre deux personnes qui viennent de se rencontrer. La conversation sur sa poitrine sera pour plus tard. Beaucoup plus tard.

Il pointe du doigt l’appareil photo.


« Tu prenais la ville en photo ? Je peux voir ton travail ? »


summer

*
Iphigénie
Crédits : 0
Iphigénie

Dim 4 Nov - 12:44
I wasn't ready to fall
when I met you
[...] Qu'on ne retienne là que le son de la terre eventrée ➤➤ [Musique]
Iphy
Jamie
➤➤ 982
Rêve rêve
Au silence de braise,

Il y avait l’aurore.
Il y avait deux grains au milieu de l’humanité, deux esquisses muettes tracées au milieu du rouge et du bleu, deux mondes qui s’égaraient à se rejoindre, à se confondre dans la sainteté d’une prière,
Il y avait cette danse d’étreintes silencieuses, ces deux présences mal accordées mais pourtant déjà si harmonieuses,
Il y avait leurs mains soigneusement nouées loin l’unes de l’autres, ces tensions au creux de l’estomac, il y avait des lames silencieuses renversées sous des paupières, des esquisses – l’une sainte, l’autre pêcheur –, il y avait ces lèvres ourlées dans la danse, ces blâmes invités dans le regard,

Il y avait eux.
Sans que rien ne puisse constituer un « nous », il y avait eux.

Faudrait-il encore que la terre s’éprenne soudainement à protester, à soulever ses paupières tremblantes et ses fades linceuls et peut-être Iphigénie aurait-elle deviné, compris la situation périlleuse dans laquelle elle s’était elle-même abandonné ; mais seule l’hésitation point dans sa respiration d’impératrice oubliée et un instant elle se fait ange, reine de ses propres couronnes comme si, enfin, elle avait décidé d’influencer sa propre vie.

Dépasser les limites.
Dépasser les limites.
Dépasser les limites.

L’idée sonne étrangle à ses oreilles, elle claque comme le bouquet de fleurs dans sa poitrine et le tintement la renverse, l’arrache à elle-même ; il y avait maintenant cet instant étrange où elle se retrouvait quoite, perdue déchirée entre une possibilité de vie et une idée de mort, il y avait cette elle au bout de ses doigts, ce fragment tremblant et hurlant de conscience qu’elle avait toujours si soigneusement étouffé pour ce protéger,

Seule,
Perdue,
À se hurler à elle-même
Reviens.
Reviens.
Reviens.

R
E
V
I
E
N
S


Et peu à peu, elle accepte.
Le risque. Le blasphème, pourvu qu’elle ne trahisse rien d’autre qu’elle-même.

Alors elle est là, candide fragile ballotée en elle-même autant que dans le monde mais elle s’accroche, ses ongles éraflent la chair et les racines et se crispent sur ses cuisses mais elle admet, profite de cette présence inconnue pour inspirer un grand coup puis se noyer – bulle d’oxygène au creux d’une tempête qui ne lui appartient qu’à elle,

Respire, Iphigénie.
Respire.
Respire.

Et lorsque ses yeux se rouvrent, il ne reste plus qu’elle,
Prête à l’écouter. À faire une rencontre qu’en temps habituel elle aurait évité.
Toute prudence envolée. Toute terreur envolée.

Alors ses doigts se posent à nouveau sur ses cuisses, et cette fois-ci, elle ne bat plus ; elle danse. Dans un mélange de Valses et d’Etoile qu’elle sacralise en un sourire timide lorsque l’ange noir lui murmure :

— Je m’appelle Jamie, et je suis heureux d’avoir rencontré un ange, dans cette ville de robot.
— Moi, c’est Iphigénie… heu… enchantée je suppose.

Il lui offre son nom, elle lui répond qu’elle s’appelle Iphigénie mais sa langue porte moins l’opprobre de Racine que la légèreté d’une tempête pliée par le vent ; des myosotis s’égarent dans ses cheveux, des soleils teintés de carmins et elle ajoute avec une hésitation un peu moindre :

— Tu es la deuxième personne à me qualifier d’ange cette semaine, c’est étrange, sourit-elle, sans préciser qu’elle avait retrouvé la première ensanglantée dans un plan de tomates.

Puis Iphigénie tourne son visage vers celui de l’inconnu alors que ses mains dénouent son écharpe et elle songe, se dit qu’il était étrange de rencontrer un ange qui semblait né dans la terre ; devraient-ils tomber du ciel que cet ange-là portait sur ses lèvres un air bien plus sombre que celui du soleil, non pas comme des ténèbres mais plutôt de quelque chose qui rappelait la nuit et ses longs mouvements d’insomnie – ces mêmes mouvements que l’oiselle avait connu bien plus d’une fois malgré elle. Ses doigts effleurent les siens quand elle lui tend son étole ; un brasier s’allume au creux des phalanges ; elle retire précipitamment ses paumes et recommence à danser. Nerveuse et à la fois délicieusement ailleurs – pourrait-elle s’oublier dans un monde qu’elle aurait elle-même tracé ?

— Ton parfum sent vraiment bon. Tu prenais la ville en photo ? Je peux voir ton travail ?

Les yeux de l’inconnu s’attardent sur l’appareil entre ses seins, et sans nul doute Iphigénie eut-elle été heureuse qu’il n’aperçoive pas ainsi le rouge sur ses joues, si l’appareil photographique n’avait pas été, en soit, un sujet tout aussi épineux. Elle l’avait observé en train de dormir. Photographié. Sous au moins une dizaine d’angles, en prime. Alors une folie légère s’attarde sur ses traits, retrace le contour de sa joue et l’oiselle secoue la tête, levant ses yeux jusqu’à l’aube pour en observer les étranges couleurs. Avait-elle avancé d’un pas vers lui qu’elle se trouvait à nouveau à fuir, mais seulement à moitié ; elle restait résolument fixée sur le banc et ses pensées, qui auraient bien davantage gagné à vagabonder sur les blancs et les ocres de l’aube, ne s’attardaient que davantage sur la présence de l’inconnu à côté de la sienne.

C’est avec une voix hésitante et tremblante qu’elle répondit alors :

— Non, enfin… Ce n’est rien de fameux et puis il n’y a pas grand-chose, c’est juste… disons que je voulais capturer le fameux ciel entre les immeubles, mais la luminosité n’était pas fameuse… Enfin, je suppose qu’il n’y a rien à voir ? Vraiment, je ne vais pas te faire perdre ton temps…

Sans doute aurait-elle tout eu d’une offense, Iphigénie, si sa voix ne s’était pas d’un coup portée si résolument haute. Un soupir nait sur ses lèvres, forme une tempête puis un coup au cœur avant qu’elle n’ajoute avec hâte :

— Et toi, qu’est-ce que tu faisais ici ? Je ne t’ai même pas demandé si tout allait bien, ajoute-t-elle d’une voix trop douce pour être celle d’une enchanteresse, si ce n’était la branche de myosotis qui cinglait doucement son cœur.


Ceux qui n'ont inventé ni la poudre ni la boussole ceux qui n'ont jamais su dompter la vapeur ni l'électricité ceux qui n'ont exploré ni les mers ni le ciel mais ceux sans qui la terre ne serait pas la terre [...] Ⓒ Alcyon
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I wasn't ready to fall when I met you Ft. Iphigénie
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