ANNÉE 1983, DAVID, DERRICK ET DUSTIN, PASSIONNÉS PAR LA SCIENCE-FICTION ET LA POP CULTURE, DÉCIDENT D'ENVOYER UN MESSAGE DANS L'ESPACE GRÂCE À UN ORDINATEUR SOPHISTIQUÉ DEPUIS LEUR PETIT GARAGE À COSMOPOLIS, DANS LE CONNECTICUT. PUIS C'EST PARTI EN COUILLE.PLUS DE TRENTE ANS APRÈS, GRÂCE AUX EXPLOITS INFORMATIQUES DES "3D" (POUR "THREE DICKS"), LES ALIENS FOULENT ENFIN LE SOL TERRESTRE ! MAIS À QUEL PRIX ? C'ÉTAIT À L'ÉPOQUE UNE SIMPLE PASSION. NI FEMME, NI EMPLOI, DAVID, DERRICK ET DUSTIN ONT PASSÉ LE PLUS CLAIR DE LEUR TEMPS (ET LEUR VIE) À ÉTUDIER L'ESPACE ET LA POSSIBILITÉ DE LA VIE AILLEURS QUE SUR NOTRE BELLE PLANÈTE. SANS DIPLÔMES OU CERTIFICATS, ILS SE CONTENTENT DE CONCEVOIR DES ORDINATEURS ET AUTRES SOFTWARES CHEZ EUX DANS LE SEUL INTÉRÊT D'ENVOYER UN MESSAGE AU-DELÀ DE LA SURFACE TERRESTRE. ILS L'ONT APPELÉ CODE COSMO EN HOMMAGE À LEUR VILLE CHÉRIE (C'EST FAUX, ILS N'ONT JUSTE AUCUNE IMAGINATION), COSMOPOLIS.
EN COURS D'AFFICHAGE (WADE ET LE CODE SE BATTENT)

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-MOCKINGBIRD

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KILLMONGER
Erik Stevens
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Erik Stevens

Lun 17 Sep - 14:40
Putain, c'est quel genre de bled ici ? »

Dépossédé une tantième fois de mes droits au port d’armes, on m’assène d’interrogations douteuses. Je feule d’exaspération. Oseriez-vous me marteler une fois d’plus de vos remarques décadentes sur mon parcours, mes provenances, avant de finir étendus au sol, semblables à la peau du serpent qui se désagrège ?

Vous faites beaucoup trop de cinéma autour de cette ville. C’qu’un point de passage sans importance, lieu touristique de mes deux entre une croisade du Canada à New York. Ce bled, Cosmopolis, n’a rien de spécial…

Merde.

Cet endroit, d’où il sort ? Tous ces types, qu’est-ce qu’ils foutent ici ? Ils n’ont rien d’humain, ces bêtes de foires. Ils n’ont rien de vivants. Ni d’imaginable. Pourquoi c’est moi qu’il dévisage c’te vieux père, alors qu’il se coltine une manche d’yeux sur le front ?
On t’avait prévenu, c’est pas une métropole comme les autres.
Le gaz qui décampe des nuées ardentes de la rue n’a pas la même senteur que la toxine Afghan avec laquelle on rase des campements au feu. L’oxygène libéré entre les ruelles est un mélange cumulable d’espèces monstrueuses.
Tout ça... ne vient pas de ce Monde.

Le portail au-dessus de New York, en 2012, c’est lié ? L’intervention de ces guignoles en armures exposant flèches et marteau aussi ? Non... Je l'aurai su, sinon.

Cette raclure d’indic m’jette dans une limousine diaphane, diverti par mon zèle ébahit.
Tout le monde serait étonné face à ça, te la joue pas.
T’y es pas, c’est une longue histoire. Dis-toi que ça n’a rien à voir avec ce que tu as déjà vu, Cosmo’ est une ville qui se raconte toute seule.

Soit. Admettons que je tolère le baratin arrimé à tes lèvres vérolées. De toute façon, tu ne sers temporairement qu’à me prodiguer un appui dans cette réinsertion. Admettons en plus que ta Dalida, aussi sulfureuse que tu la révèles, soit une valeur sûre de fertilité.

Les pneus crissent et il décampe dans ses indications, gobe ses derniers mots avec un tracé d’argent que laisse fuir la couleur de ses dents. Putain de mafioso. Tu m’auras roulé de la moelle aux orteils, si je te retrouve… Voilà qu’on m’incite à fouler le pas entre un tunnel et une bouche d'égout ; sur mon ombre, deux malabars armés à la cuisse. Des dents limées grossissent la mâchoire de l’un, l’autre est un frère black à qui il manque un œil. Tu donnes ton cul de nègre à la pègre ?

L’escalier morne ouvre sa gorge souterraine, profonde, et nous pénétrons sans un bruit. Au bout du tunnel rechignent rires et dialogues camouflés, le tout se blondit d’une faible lumière où trône des tables de billard. Une gonzesse a un châle qui tombe sur son crâne, la peau basanée de ce que j'entrevois. Une rebeu ? Mes yeux tournent au quatre coins du préau, plus je l’approche plus mes angles morts sont resserrés. Ils sont sur mes côtes. C’est vraiment la patronne ici, faut croire. J’arque un sourcil en me penchant près des queues de billard, essaye de capter son regard mais il fait trop noir.

C’est toi Dalida ? »
Le canon d’une mitraillette uzi plonge dans ma joue, un de ses sbires.
Fais gaffe à comment tu causes, le bleu. »
Je stationne là, inerte, c’qu’il est effrayant ce lieu. J’en aurai presque la frousse.
‘Pedro qui m’envoie. On m’a dit que tu savais comment fournir les petits nouveaux, c’est vrai ? »  
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MADRE - MONSTERS QUEEN
Dalida Paneb
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Dalida Paneb

Lun 17 Sep - 16:14
Dans le velours de l'obscurité souterraine, la Madre se terre aux côtés de ses enfants agités.

A peine a-t-elle le temps de lever la main qu'elle y trouve un verre rempli de son poison choisi. A peine a-t-elle le temps de sortir une cigarette que trois briquets se précipitent à ses lèvres. Son sourire tant attendu, teinté d'un bordeaux satiné et d'une satisfaction presque puérile, détend l'atmosphère.

Il faut préciser qu'elle pointe rarement le bout de son nez dans leur terrier sans avoir quelque chose derrière la tête. Le problème, c'est qu'elle est tout aussi rarement disposée à en révéler la nature. C'est une question de timing avec Dalida, une question de délicatesse, et une question d'humeur. Suffirait-il que le moindre d'entre eux fasse un pas de travers, et son sourire se déformerait en souvenir, nuancé par les teintes froides des puissances contrariées.

Voilà qu'elle sirote, voilà qu'elle papote. On lui raconte les derniers ragots, les derniers exploits, et toutes les rumeurs qui pourront lui plaire. Et puis on rit, et puis on joue.

Ne sont-ils pas touchants quand ils s'amusent ?
Monstres de fer ; cruauté diffuse.

C'est dans les pleurs des terrifiés et dans l'humilité forcée des indociles que résident les meilleures blagues. Qu'attendiez-vous d'autre de la Reine et de sa cour ? Rien ne sert de tenir la ville en laisse si ce n'est pas pour en profiter pleinement. Et comment résister au ridicule dont se parent ses plus preux défenseurs ?

Un sifflement, un signe de doigts.

L'atmosphère se raidit. Les armes se rechargent, et le son des cartouches qui claquent tinte à travers la salle, comme un roulement de tambour qui envahit la pièce. Les sourires s'arc-boutent et se ferment, les regards se croisent, les éclats de voix se font murmures.

Dalida répond en claquant les doigts, signal habituel de danger minimal. Cela signifie une interdiction tacite de tirer, peu importe le motif.
(Gare aux dissidents.)

Le nouveau venu s'approche, escorté par un silence insistant, alourdi par les regards. Son entrée en scène manque de finesse, non, plus que ça : il manque d'assurance. C'est le charme habituel des premières arrivées, quelque part. Mais la vie serait bien monotone, sans ces petites distractions.

— ‘Pedro qui m’envoie. On m’a dit que tu savais comment fournir les petits nouveaux, c’est vrai ?

Elle glousse, laissant échapper sa voix d'alto légèrement éraillée par la fumée qui l'accompagne. D'un geste de la main, elle ordonne à son protecteur de baisser son arme. Pedro n'aurait pas osé lui envoyer un simple fou ; elle le sait bien, elle le sait plus que bien.

— Dans cette ville, on dit bonjour avant de réclamer des faveurs.

Elle ne le sait que trop bien.

— Bonjour, Erik. Est-ce que tu trouves Cosmopolis à ton goût ? Ma ville regorge de surprises, mais j'imagine que tu commences déjà à t'en douter.

Elle fait le tour de la table, pour mieux s'asseoir devant lui, au milieu des boules de billard. Croisant les jambes puis les bras avec majesté, elle ne lui accordera aucune expression qu'il puisse se permettre de déchiffrer. Un simple sourire avec les yeux, tapi dans les ténèbres de ses verres, indéchiffrable, inaccessible – c'est tout ce qu'il aura.

— Dois-je comprendre que mes nombreux services puissent intéresser un banal archéologue ?

Deviendras-tu le prochain ragot, Erik ?
Ou apporteras-tu un peu d'éclat aux yeux de ceux qui écouteront ton histoire ?

Dalida fait un signe à ses monstres – suffisamment rapide et alambiqué pour perturber son invité, mais pas assez pour en perdre le sens.

— Dis-moi ce que tu veux boire et je te servirai. Dis-moi ce que tu veux vraiment savoir, et je te répondrai.
*
KILLMONGER
Erik Stevens
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Erik Stevens

Mar 18 Sep - 0:09
Ma ville regorge de surprises, mais j'imagine que tu commences déjà à t'en douter.

Ma vieille, tu parles d’une surprise. En plus d’être bien gaulée, tes ongles limées persuadent l’entièreté de tes pions que ronceraies et plumes recouvrent la longueur de tes doigts. Une gonzesse luciférienne, ça m’plaît. Elle les tient d’une poigne d’acier, j’imagine que c’est à ça qu’on reconnait les tigresses.

Il n’est pas difficile, dans cette animosité de déchiffrer le mauvais œil qui sillonne la tablée. Une dépression intense de regards décrépits à chaque mimique de contentement qui s’arrache à mes lippes. Yo les gars, vous avez l’air totalement accrocs, c’est qui cette nana pour vous ?

Sympa la déco. »

Intéressant, elle veut qu’on s’toise. Ou alors elle cherche la confrontation, l’honnêteté dans mes yeux et moi, de la ressource au fond des siens. Laisse mes pupilles se glisser un minimum derrière ces verres… Les grosses lunettes noires c’est pour se la jouer Terminator ? Pas faux qu’avec un galbe aussi partial, on subodorerait quelques déséquilibres cognitifs. T'es plutôt le type de tout homme : inaccessible.
Franchement, la claque Cosmopolitaine n’est pas déplaisante.

Oh-oh, les chiens convulsent un instant. Ils me donnent autant envie de grogner que la démangeaison qui feutre leurs hanches loyales, un instant je songe à ces informateurs ouzbèkes descendus jusqu’au dernier pour mauvaise conduite, sur un bord de rivière. Il y en avait de leur rang avec d’aussi larges épaules que les monstres derrière, le poids de la mort ne leur siégeait juste pas. À quel point ces types étaient capables d’encaisser pour cette meuf ?

En mentionnant mon nom et ma profession apparente, elle pense m’atteindre. Touché.
Mais ce n’est pas tout, hein ? Tu te tiendrais pas là, les cuisses en croix, à m’examiner comme une pièce de viande, sinon. La daronne doit savoir qui je suis, pas ce que je veux.

Dis-moi ce que tu veux boire et je te servirai. Dis-moi ce que tu veux vraiment savoir, et je te répondrai. »
Que dalle, j’ai pas vraiment soif ça ira. » En lâchant ça dans le respect le plus sincère, je me précipite sur une des quilles.

Ça m'fait marrer l’aisance avec laquelle ses gardes gesticulent, dans la seconde qui précède une bribe d'affront.

Une partie ? »

La proposition est cocasse, comme si je n’en attendais vraiment rien. Mais c’est en faisant retentir la première sphère dans un claquement dur que je bourdonne, toujours avec assurance. Faudrait pas voir à céder dès le premier jour.

Merci d’me recevoir, déjà. » Je tape. J’osais espérer qu'le monument du coin saurait m’orienter sur l’attitude à adopter dans cette ville. Comment récupérer mes armes, me faire d'la thune rapidement, prendre ses marques... La base, quoi. »

La base, quoi.  
*
MADRE - MONSTERS QUEEN
Dalida Paneb
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Dalida Paneb

Jeu 20 Sep - 11:12
— Que dalle, j’ai pas vraiment soif ça ira.

Elle hausse un sourcil.
La Reine n'a pas l'habitude qu'on refuse sa générosité. Il va de soi qu'elle aurait fait de même si elle avait été à sa place : mais ce n'était pas le cas. Ce n'avait plus été le cas depuis bien longtemps, à vrai dire. Amusée par sa répartie, elle abandonne son siège improvisé alors qu'il en fait son nouveau terrain de jeu, sans le quitter du regard. Une voix forte, des épaules solides. Des bons réflexes, un tempérament contrôlé. Il aura au moins ça pour lui.

Sa curiosité est piquée – son ego aussi, mais elle ne le montrera qu'à peine... Peut-être un tout petit peu.

— Une partie ? Merci d’me recevoir, déjà. J’osais espérer qu'le monument du coin saurait m’orienter sur l’attitude à adopter dans cette ville. Comment récupérer mes armes, me faire d'la thune rapidement, prendre ses marques... La base, quoi.

Avant qu'elle ait le temps de le réclamer, on lui sert un whisky, sec. Aucune raison qu'elle se prive, elle. Après avoir bu une gorgée, elle abandonne son verre teinté de rouge à lèvres dans les mains d'un de ses monstres, lui ordonnant silencieusement de le boire. Elle ne prendra même pas la peine de le regarder faire, non, non : il y a un autre spectacle aujourd'hui, il y a de nouveaux acteurs à mettre en scène, une nouvelle pièce à chorégraphier.

— Hmm... J'ai pas vraiment envie de jouer, ça ira.

Son sourire, toujours invisible, se devine dans sa voix et dans la courbe chantante de ses mots. Elle baisse ses lunettes pour lui accorder un clin d’œil, laissant la pièce entrevoir ses yeux de braise un court instant. Vision rare. Plus exactement, elle n'a pas envie de jouer à ce jeu là.

— Vince va jouer avec toi. Le perdant dégage.

A-t-elle choisi son meilleur joueur ? Ou a-t-elle choisi le plus désespéré ? C'est à toi de le découvrir, Erik, et à elle de savourer. Elle lui chuchote quelque chose dans l'oreille. La douceur de ses encouragements maternels semble provoquer en Vince une certaine raideur, assimilable à cette crainte caractéristique des enfants désireux d'être à la hauteur des attentes de leurs géniteurs. Le visage figé, les muscles contusionnés par l'effroi, le lyme se saisit d'une quille à son tour, et obéit aux ordres de la royauté. Malgré sa petite taille, son premier coup est assuré.
Peur ou tactique ?

— C'est un plaisir, sinon. Pour tout te dire, cette ville fonctionne sur une base très simple : tout est à moi.

Elle brise son impassibilité un instant, se permettant un sourire franc. Il n'y a pas la moindre animosité dans ses paroles. Pour quoi faire ? Elle n'énonce que des faits.

— Tes armes sont à moi. L'argent que tu gagneras ici est à moi. Tu ne feras rien ici sans que je l'autorise, que tu le veuilles ou non, et que tu le saches ou non.

Nouvelle cigarette. Son sourire, communicatif, envahit les visages dans la pièce. Y a-t-il meilleure satisfaction que celle d'être du bon côté de la balance ? Ondulant derrière son joueur, elle pose une main assurée sur son épaule, qui glissera jusqu'à sa gorge éhontément. Cette caresse concupiscente lui suffit pour insister sur son propos. A partir du moment où tu as pénétré la ville, tu as aussi commencé à lui appartenir, Erik.

Elle lâche son petit lyme, désireuse de le voir donner le meilleur de lui-même face au mercenaire.

— Tu n'as pas beaucoup de choix devant toi, si tu veux te faire une place ici. Cette ville grouille de mercenaires en tout genre, et sans réseau ni matériel, tu n'iras pas très loin. Ce sont deux choses que je pourrais tout à fait te fournir, en plus d'un certain confort, si tu le mérites.


Dalida pose un tabouret près de la table de billard, bien décidée à revendiquer la meilleure place de la pièce pour l'observer. Du haut de son perchoir, elle fume confortablement.

— Mais tu t'en doutes bien, j'aurais besoin d'une contrepartie équivalente à mon accueil chaleureux... De toute façon, je ne travaille pas avec les incapables.


Alors qu'elle conclut sa tirade, le Paneb's sourit. Leurs dentitions de requins repus ne sera qu'un lointain souvenir pour Erik s'il n'est pas capable de gagner contre Vince, atténué par le flou gaussien des coups qui pleuvront sur lui pour le chasser de leur terrier.

Peut-être faudrait-il plutôt gagner, trésor.
*
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Erik Stevens
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Erik Stevens

Jeu 20 Sep - 19:09
Jure maintenant tout de suite, que tu ne me tiendras en aucun écoulement de circonstances les conséquences de ta rossée. Hein ?
Je ne me sens pas trop désolé pour toi, mon gars. Si ça n’avait pas été rudoyer ces boules à l’aide de nos flûtes rigides, je t’aurai brisé de bien d’autres manières, dans bien d’autres disciplines. Tu meurs, tu meurs.

Cette bitch pouvait sûrement se targuer d’enrouler à ses bras les laisses des plus méchantes créatures, mais parmi les monstres j’étais plus qu’un roi.
Au royaume des infâmes, l’homme assit sur le trône lime d’invisibles crocs.
L’homme.
J’ai bien dis l’homme.
Toi, Dalida, et la folle chaleur de tes cils qui m’a occis à l’instant où tu abaissas tes verres, tu peux rester là à affermir Cosmopolis. Je n’ai besoin que d’un toit dans ce cirque puis j’partirai, jouer trop longtemps m’intéresse pas.
Mon rôle t’a-t-il plût jusqu’ici ? Celui du type qui veut se refaire une fourrure, parfaire ses écailles d’huile inflammable en bref, la petite raclure qui grimpe deux à deux les rangs et qui exige précipitamment à nager dans l’or, rouler sur la violence. Qu’est-ce que je veux au final, tu l’sais même ?

Je ne mange pas de ce pain-là.
C’est trop matériel.
Je mange de la victoire et ton gars se bâfre de défaite.
Trois roulées dans un trou, c’est comme flinguer un menteur. Tac tac tac, les boules s’alignent et il ne me reste plus que la plus sombre.
La cerise noire.

Mais tu t'en doutes bien, j'aurais besoin d'une contrepartie équivalente à mon accueil chaleureux... De toute façon, je ne travaille pas avec les incapables. »

Dès l’heure où je me dépêche de porter un masque pour obtenir mes rêveries, j’songe finement à voir de dissidentes bévues ça et là, prêt à tout pour entendre ma destinée se tracer. C’est d’ailleurs pour cette dernière que j’ai cessé d’être un incapable.

Ceux qui peuvent t’aider, ils sont tous comme ça. J’allonge un service conciliant à ton égard, tu te salis les doigts pour moi. Quelques tâches de suie et de sang ne sont pas si dérangeantes. Tac, la noire rentre.
Et Vince a perdu.
Je claque de la langue sur mes dents et clignote malicieusement, bon toutou, rentre chez ta mère. Il se gonfle d’orgueil et de sueur, quoi, tu vas finir en pâture aux chiens ?

Arrête de flipper, bro. Elle vous fait manger votre propre merde ici ou quoi ? »
C’est à moi qu’tu parles ? »

Tu te la joues DeNiro, Vince ?
L’armée fait un pas chorégraphié, la meute m’encercle assez saoulée. Je lance un regard plein de signification à Dalida, en souriant.

Ils sont toujours comme ça ? »

Et en me désolidarisant de la terreur qu’ils sculptent, je jette la queue sur la table de billard, histoire de faire taire le mouvement de groupe. Sans dec’ ils font vraiment flipper.

Arme, argent, identité. Tout peut t’appartenir si tu veux. I mean, you run shit here. » Je souffle à la marraine. Faire de sales coups m’arrange, faudrait juste m'rencarder sur le bestiaire du coin et m’aider à retrouver mes p’tits papiers… J’veux pas vous emmerder plus que ça, j’ai la C.I.A. au cul, plus vite on aura négo' et plus vite vous vous débarrasserez de moi. »

Avec quelques centimètres dans une marche arrière avisée, là où mes sens attrapent le golgoth chargé à la carabine près de la porte, la fouine tapie plus loin dans son coin d’ombre et une incorruptible leadeuse, je jette mes fesses sur la table et me pose là où la marraine s’posait avant moi. J’garde mes manières, j’ai besoin des rubans de Dalida, autant lui plaire.

Par quoi est-ce que tu veux qu’je commence ? »  
*
MADRE - MONSTERS QUEEN
Dalida Paneb
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Dalida Paneb

Lun 24 Sep - 15:09
Dalida caresse le velours d'un œil attentif, mais sévère – aucun geste ne lui échappe, que ce soit de la part de son protégé, ou de la part du nouveau venu. Elle hausse un sourcil devant la défaite évidente de son joueur choisi. Vince, trésor, tu n'as pas entendu maman ? Elle t'avait dit de gagner. Son jugement silencieux se répand à travers la salle. La pression semble trop forte pour lui : il s'excite, il s'énerve.

— Ils sont toujours comme ça ?

Et pendant ce temps, Erik brille par sa victoire, le visage enfin illuminé par un sourire sincère.
Qu'il est simple de mettre les hommes en confiance.

Dalida se rapproche de Vince, et lui entoure les épaules d'un bras bienveillant. Dans un murmure inaudible, elle lui intime tendrement de sortir, d'aller voir sa famille, et d'attendre son appel. La colère du lyme se tord en résignation : il sait bien qu'il n'a pas son mot à dire, et qu'il ne peut que se soumettre aux lois de son empire. Elle l'accompagne du regard alors qu'il se dirige dehors, et disparaît dans le dédale souterrain de Cosmopolis.

— On a tous notre petit caractère.

Elle le fixe alors qu'il lui explique enfin ce qu'il veut vraiment, ne se gênant pas vraiment pour presque le déshabiller du regard. Ce petit nouveau lui plaît de plus en plus : il ne s'embourbe pas dans les manières ni les mensonge – mais surtout, il sait ce qu'il veut. Légèrement provocateur, certes, mais en soi elle aura vu bien pire, et elle préférera toujours un homme qui s'impose aux carpettes haut-placées qu'elle piétine quotidiennement.

La Madre ne peut retenir un éclat de rire alors que son invité mentionne la C.I.A. - elle le ravalera bien vite, préférant éviter de passer pour une insouciante. Cela fait bien longtemps qu'elle n'a pas eu ces bouffons-là à sa cour : qui sait, peut-être rira-t-elle à nouveau si Erik les attire dans son monde.

Elle sait exactement ce qu'elle va lui demander.

Elle jette son mégot par terre et tend une main arbitraire vers ses hommes. On lui donne un téléphone, qu'elle déverrouille d'un geste simple. Elle cherche un nom sur internet, pour pouvoir montrer une photo de sa cible à son nouveau monstre.

— Tu vois ce mec ? Domenico Iacomo Tosetti. Ex-PDG en faillite, divorcé, sa femme a récupéré les gosses, accro au poker, diabétique – bref, tu vois le portrait. Domenico m'a emprunté de l'argent il y a deux ans et sept mois, et au lieu de me rembourser, il a préféré s'envoyer en prison en espérant que je l'oublie.

Elle marque une pause dramatique. Les premières missions que la Reine des Monstres attribue ont toujours pour mérite d'avoir un petit côté spectaculaire – elle ne voudrait pas gâcher cet effet. Cela faisait longtemps qu'elle voulait s'occuper de Domenico : hélas, ses « amis » des forces de l'ordre n'avaient jamais vraiment apprécié qu'elle sème le chaos dans leurs prisons...

— Il va sortir de tôle mercredi prochain pour bonne conduite, et d'après ses derniers coups de fil, il va foncer direct à l'aéroport pour essayer de rentrer à Turin. Je veux que tu le récupères avant qu'il rentre dans l'avion, et que tu me le ramènes... Vivant, ou mort. Tu me débarrasseras de ses accompagnateurs s'il y en a. Evidemment, je ne veux aucun témoin.


Dalida verrouille le téléphone et le lance dans un coin d'ombre, s'assurant que son propriétaire le récupère. Elle a toujours eu le sens du spectacle pour ce genre de choses – c'est un plaisir précieux que de s'assumer dramaturge de la ville, après tout.

Elle passe la main dans sa toison opaline, et conclut sa tirade.

— Je vais te donner le numéro d'un de mes gars... Layl. Appelle-le quand tu seras seul, et il apparaîtra devant toi. Les joies de l'invisibilité, right ? Tu feras attention : il a un caractère de cochon, et la lame facile.

Ce petit nouveau lui plaît, il lui plaît vraiment. Il a de la panache, et de ce qu'elle sait sur lui, cette mission est largement dans ses cordes. Bien sûr qu'elle ne l'aurait jamais envoyé au casse-pipe tout seul : la confiance de Dalida est un mets rare qui se mérite. Qui plus est, elle savait que Layl n'hésiterait pas à le faire disparaître s'il osait faire un pas de travers.

Elle s'approche d'Erik, et glisse mielleusement un doigt curieux sous son menton.

— Si je n'ai pas eu de nouvelles de ta part mercredi à 23h59, ce n'est pas la peine de revenir me voir.


Le rideau se ferme sur un sourire entendu.
*
KILLMONGER
Erik Stevens
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Erik Stevens

Lun 1 Oct - 14:24
song C’est noir, mélodramatique, dans un crime organisé que se meurt le cylindre de lumière dans lequel Dalida performait, et qui la séparait elle et son tard-pé juteux du mur d’œil et de canines qui lui servait de manteau. La reine des monstres, hein.

Dans son manteau rouge j’aurai juré que le diable s’habillait en prada. Et parlons d’ses escarpins qui faisaient se crisper le sol, elle vivait en tant que madone et maîtresse de jeu ; ordonnait sur un décor de cartons ses plus belles poupées de tissue. Ouais, elle avait de la gueule.
Quand la fumée agonisante de son mégot me couvre la pupille : je sais.

Le jeu est lancé.
Good old times.
Les Forces Spéciales, l’unité fantôme, les G.I. et la Navy aussi avaient cette fausse éloquence qui priait le sens du devoir et du savoir-faire. Quelque part, les bâtards convaincus de tirer pour le bien empilaient les mêmes montagnes de cadavres que les salauds affamés de thunes, de pouvoir. Une pièce, deux faces, same vallue.

Un phone à clapet m’est jeté entre les mains, l’un de ces vieux Nokias populaire chez les dealers et les addicts, les types dont la poudre a repeint le coin des lèvres. Trois numéros d’enregistrés. Le premier est celui du Paneb’s. Le second porte le nom de « Layl » le caméléon speedé. Le dernier, « Armory ». Un rictus s’empile sous mon nez – toutes mes possessions et plus rangées dans des tiroirs, sur demande. Suffisait de demander.

Maintenant, j’aperçois mon reflet assez distinctement dans les ténèbres de ses lunettes pour me remarquer déglutir de gêne vaniteuse. Elle est beaucoup trop près. Elle a beaucoup trop d’emprise.
Une fois que ce service lui sera rendu, j’opterais pour lui faire savoir que je ne suis pas des rangs de sa niche. Je me sers juste d’elle en la laissant se servir de moi.

Si je n'ai pas eu de nouvelles de ta part mercredi à 23h59, ce n'est pas la peine de revenir me voir. »

Et j’suis dépêché vers la trappe qui mène à l’extérieur, à la ville qu’elle prétend hasardement superviser. En lui adressant une révérence sarcastique, je nettoie mon épaule de la poigne de l’un de ses gars.

C’est cool de faire partie de la maison. »


TO BE CONTINUED...
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