“ Deep into that darkness peering, long I stood there...
Wondering, fearing, doubting, dreaming dreams no mortal ever dared to dream before... ”
D'âge en âge, on ne fait que changer de folie Ҩ Selon certains, la profondeur d'un homme est essentiellement due à sa mémoire. Qu'en serait-il d'un être ayant traversé d'innombrables souffrances tant psychologiques que physiques. Une âme peut-elle réellement rester immaculée après avoir tant subie la corruption d'individus malicieux ? J'en doute. Tout comme je doute que tu arriveras un jour à retrouver un semblant de paix intérieure. Néanmoins, il n'en demeure pas moins que je resterais tapis dans un recoin de ta conscience, observant ton passé, présent et futur. Tu es ..
Divertissant.Je sais que je suis pire qu'une bête, pourtant, moi aussi, j'ai le droit de vivre. Ҩ Sais-tu que ta naissance ne fut pas la plus heureuse qui soit ? Fruit d'une relation purement charnelle entre deux êtres n'ayant jamais dû se rencontrer, je pense que le terme exprimant le plus clairement cet état de fait serait " bâtard ". Abandonné par ce père indigne ne souhaitant s'encombrer d'un marmot, ta mère tenta de subvenir seule à tes besoins cependant, la raison même de ton existence vint briser ses illusions. Tu es née pour servir d'ancrage à votre petite famille ou plutôt obliger ton père qui occupe une position avantageuse dans la société à vous entretenir, toi et ta mère. Malheureusement pour vous, tu peux constater que le plan de ta mère a lamentablement échoué. Son amour maternel s'est dissipé au fil des années alors qu'elle finissait par accepter que ton père ne te reconnaitrait jamais. Lasse d'une vie à vendre son corps pour te nourrir, un choix se présentait à elle. T'abandonner avant que tu ne sois trop vieux et être débarrassé de ce fardeau qu'elle n'avait pas désiré ou bien t'utiliser. En prenant en compte l'effroyable personnalité de ta génitrice, j'imagine que tu as deviné sur quelle option c'est porté son choix. Tu devins une simple marchandise aux yeux de ta mère. Un objet qu'elle n'eut aucun scrupule à vendre cependant, encore fallait-il trouver un acheteur ce qui ne devrait pas être bien compliqué si on prend en considération que vous vivez à Cosmopolis. N'est-il pas censé exister une règle universelle dictant qu'une mère se doit d'éprouver une certaine forme d'affection envers le rejeton qu'elle a porté neufs mois en son sein. Un père n'ayant pas reconnu ton existence et une mère souhaitant monnayer celle-ci, quelle belle famille tu as là.
Chaque douleur est une mémoire. Ҩ Alors que tu n'étais qu'un jeune garçon commençant à peine à s'exprimer correctement, ta génitrice dénicha un acquéreur potentiel. Deux mois de loyer. Voilà ce que valait ta vie aux yeux de cette femme. D'une certaine façon, ta mère t'a donné la chance de vivre cependant, était-ce vraiment vivre ? N'aurait-il pas mieux valut mourir dignement avant même de comprendre la cruauté de ce monde ? Ce jour-là, pour la première fois, tu ressentis une immense colère. Cette haine profonde n'était pas tourné envers ta mère, mais envers ces hommes venant faire ton acquisition. Vois-tu, l'être humain en règle général est foncièrement mauvais. Pourtant, il existe bien pire qu'eux. Sous tes yeux, ces êtres inhumains révélèrent leur véritable visage alors qu'ils se goinfraient des entrailles de celle qui t'avait vaguement aimé. Une partie de toi c'était irrémédiablement brisée au plus profond de ton être. Un jour, ils en viendront à regretter d'avoir souillé ton âme
innocente.
Ma seule liberté est de rêver, alors je rêve de liberté. Ҩ À peine mieux traité qu'un animal, on te parqua avec d'autres gamins de ton âge dans une cave sombre sentant la peur et la mort. Lorsqu'ils ne vous faisiez pas vous battre entre vous, vos ravisseurs s'amusait à vous molester. Parfois, l'un d'entres-vous disparaissait pour ne plus jamais ré-apparaitre. Ton éternelle insoumission était ce qui te différenciais de tes camarades. Peu importe à quel point ces monstres pouvaient te brutaliser en pensant qu'ils finiraient par te briser, ils ne faisaient qu'attiser le feu de la
haine..
Sois sage, ô ma douleur, et tiens-toi plus tranquille ! Ҩ Commença alors cette vie ponctuée par cette lutte perpétuelle pour avoir le droit de rester en vie. Peu à peu, tu te perdais dans la violence. Après quelques années, tu n'avais même plus besoin de réfléchir, ton corps suivait le rythme de cette valse monstrueuse à laquelle on te conviait bien trop souvent. Et alors, tu dansais. Tu dansais jusqu'à ce que ton partenaire ne puisse plus suivre. Tu finis par commencer à apprécier sentir la douleur de tes poings s'écraser contre le corps de tes semblables. Un plaisir ..
Jouissif.
Le diable, je suis bien obligé d'y croire, car je le sens en moi ! Ҩ Vers tes onze ans, tu compris en partie ce qui se tramait ici ; pourquoi on vous a enfermé jours et nuits dans cette sombre demeure. Pourquoi leurs regards semblaient teintés de peur alors qu'ils observaient silencieusement les enfant faméliques qu'ils forçaient à se battre. Pourquoi certains disparaissaient rapidement tandis que d'autres te tenais compagnie depuis le début de ce cauchemar.
Un jour parmi tant d'autres, un homme vint te prendre par le bras et te traîna hors de ce monde d'obscurité. La lumière du soleil éclairant le couloir te brûlait les yeux à travers le bout de tissu censé te bloquer la vue, tu ne te souvenais que vaguement de ce qu'est le ciel. Le temps de te remettre du choc initial, la cruauté du décor te coupa le souffle. Ton estomac fut pris de violentes crampes, tu ne savais pas ce qu'on voulait de toi, tu te sentais comme un animal qu'on conduisait à l'abattoir. Ce qui en quelques sortes était le cas.
C'est la mort qui console, hélas ! Et qui fait vivre. Ҩ Abasourdi par la vision d’innombrable membres humains pendus à des crochets depuis le plafond, la terreur embrumait ton esprit. Tu vas mourir. Seule cette pensée subsistait alors qu'on t'enchainait à une table d'opération. Plutôt qu'hurler, tu te réfugiais dans le silence alors qu'on commençait à prélever tes cheveux, ta peau et ton sang.
Alors qu'on t'entassait à nouveau avec les autres gamins, tu réalisais que bien que ce fut un moment pénible, tu n'avais pas fini comme tes innombrables semblables pourrissant dehors. Pourquoi toi ? Qu'as-tu de différent qui te rendrait plus utile vivant que mort ? Alors que tu essayais d'apporter un peu de logique à ce monde illogique dans lequel on t'avait plongé, la réponse sembla évidente. Ces êtres abjectes vous envies et craignent car ils ne possèdent pas votre individualité. Ayant passé la plus grande partie de ta vie avec des enfants dotés de pouvoirs, tu n'avais jusque la pas questionné la possibilité que des gens puisse ne pas en posséder. Tu te raccrochas à cette lueur d'espoir pour ne pas plonger totalement dans la démence. Un instant plus tard, tu faisais voler en éclat la porte de votre tombe, débutant ainsi votre évasion. Hélas ce fut une
boucherie.
On ne peut gagner sa liberté qu'en montrant à l'ennemi que l'on est prêt à tout pour l'obtenir. Ҩ Alors que l'odeur ferreuse du sang séchant sur ton visage t’enivrait, tu te relevais avec difficulté après une détonation qui t'avait coupé le souffle en te balayant. Tu avais essayé de t'échapper pensant pouvoir disparaitre parmi la foule à la première occasion qui se serait présenté une fois que vous auriez quitté les souterrains. Tu avais réalisé à quel point cette idée était mauvaise lorsque de nombreuses billes de plombs vinrent se loger dans un de tes petits camarades, vos ravisseurs ne sont pas sans défenses comme ton esprit encore jeune l'avait imaginé. Pourtant, tout n'avait pas été en vain. Tu avais beau t'être trompé quant à votre valeur vous n'étiez pas les seules victimes de ce massacre sanglant. Conscient que vous ne pourriez certainement pas vous échapper, l'énergie du désespoir te poussa à te battre bec et ongles pour survivre. Les corps désarticulés que tu laissais dans ton sillage n'éveillaient pas le moindre sentiment en toi. Pas plus que les égratignures que tu eus à subir suite à ta petite rébellion. Tu finis par trouver ton chemin vers le monde extérieur.
Seul.
Le feu de l'enfer est un feu froid. Ҩ Un rire dément t'agita peu de temps après alors que la pluie perlait sur ton visage lavant le sang le couvrant. Ton premier rire sincère. Toute peur avait quitté ton cœur, seul un sentiment de béatitude subsistait. Quelques larmes perlèrent le long de tes joues. Tu ne comprenais pas ce que tu ressentais. D'ailleurs, tu ne comprenais pas ce que la simple idée d'avoir des sentiments pouvait être. Toute ta pitoyable existence, tu as souffert et haïs. Tu es
las.
Le temps passant, tu commençais à nouveau à sentir tes membres malgré l'atmosphère glaciale. Complètement frigorifié, chaque pas que tu alignais devant l'autre était plus difficile que le précédent. Tes pieds nus brûlaient en réaction au froid mordant de la neige encore fraiche que tu piétinais. Seul le vent et la pluie cinglante brisaient le silence pesant qui commençait à s'établir. Tu songeais à te laisser aller à l'appel du néant. La profonde terreurs que tu ressentais face à la vision de nombreux flash lumineux provenant de ton ancienne résidence éveilla un sentiment instinctif de survie. Un puissant désir de survivre animait à présent tes pas. Faisant abstraction total de ton environnement, tu n'avais qu'une obsession, ne pas t'arrêter.
Une éternité avait passé depuis que tu avais quitté les sous-terrains. Le voyage touchait-il à sa fin ? Certainement pas. Pensais-tu réellement que la société accueillerait à bras ouvert un rebut famélique sans un sou en poche ? Tu venais de quitter une représentation terrestre de l'enfer pour en rejoindre une plus
subtile.
tl;dr - Edward n'a jamais connu son père. Enfant, il a été vendu par sa mère. Manque de chance, les "acheteurs" sont des aliens qui l'ont mangé plus vite que tu finis ton kebab. Par la suite, Edward a été enfermé dans une cave servant de garde-manger/amusement/laboratoire d'expérience à ces aliens. Comprenant un jour ce que son destin n'est pas des plus enviables et qu'il en a les capacités, Edward provoque une évasion. Il survit (comme dans les séries, l'armure de l'histoire, tu connais ?), sème ses poursuivants miraculeusement et commence ça vie de clochard. ~