ANNÉE 1983, DAVID, DERRICK ET DUSTIN, PASSIONNÉS PAR LA SCIENCE-FICTION ET LA POP CULTURE, DÉCIDENT D'ENVOYER UN MESSAGE DANS L'ESPACE GRÂCE À UN ORDINATEUR SOPHISTIQUÉ DEPUIS LEUR PETIT GARAGE À COSMOPOLIS, DANS LE CONNECTICUT. PUIS C'EST PARTI EN COUILLE.PLUS DE TRENTE ANS APRÈS, GRÂCE AUX EXPLOITS INFORMATIQUES DES "3D" (POUR "THREE DICKS"), LES ALIENS FOULENT ENFIN LE SOL TERRESTRE ! MAIS À QUEL PRIX ? C'ÉTAIT À L'ÉPOQUE UNE SIMPLE PASSION. NI FEMME, NI EMPLOI, DAVID, DERRICK ET DUSTIN ONT PASSÉ LE PLUS CLAIR DE LEUR TEMPS (ET LEUR VIE) À ÉTUDIER L'ESPACE ET LA POSSIBILITÉ DE LA VIE AILLEURS QUE SUR NOTRE BELLE PLANÈTE. SANS DIPLÔMES OU CERTIFICATS, ILS SE CONTENTENT DE CONCEVOIR DES ORDINATEURS ET AUTRES SOFTWARES CHEZ EUX DANS LE SEUL INTÉRÊT D'ENVOYER UN MESSAGE AU-DELÀ DE LA SURFACE TERRESTRE. ILS L'ONT APPELÉ CODE COSMO EN HOMMAGE À LEUR VILLE CHÉRIE (C'EST FAUX, ILS N'ONT JUSTE AUCUNE IMAGINATION), COSMOPOLIS.
EN COURS D'AFFICHAGE (WADE ET LE CODE SE BATTENT)

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la nature de la bête - Judette

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Jeu 6 Sep - 16:33


La nature de la bête
ft Jude
Son manteau de nuit passé sur les épaules, le monde serpentait doucement vers des heures obscures où l'ombre invertébrée rampait et engloutissait dans sa gueule les derniers fragments de lumière.

Les mains brûlantes, le pas preste et le regard pointu qui fixe un au-delà qui n'existe seulement que tout en bas de l'esprit et l'éclat gelé d'un sourire qui commence à fondre ; la chaleur monte.

Le sang est torride pareil au magma qui remonte le col d'un volcan et la brise fraîche frotte toutes les parcelles de peau avec une ardeur qui se décuple à chaque nouvelle seconde. Il y a une incandescence certaine qui éveille les membres et bande les muscles, hérisse les fibres de l'être jusqu'au bout des terminaisons nerveuses. Le corps vibre dans son entièreté et l'esprit se met au diapason pour jouer un concerto viscéral qui devient dans les synapses, un unique refrain entêtant.

Il n'y a plus que ça, le désir dans une unicité terrible et souveraine où il n'y a plus de place pour la réflexion, le bon comme le mauvais sentiment.

Lazar avait la respiration des mauvais jours. L'air, lui laissait une brûlure le long de son œsophage et quand il descendait en bas de ses poumons, il s'étalait au fond d'un lac asséché dont les sédiments paraissaient corsés. Cela faisait des semaines qu'il cherchait un repas à sa mesure, mais il n'avait rien trouvé d'autre que de la vermine dont la chair aurait souillé son corps et il se laisserait dépérir mille fois plutôt que de goûter à des détritus humains.

C'est en opprimant son instinct que Lazar s'élevait au-dessus de la simple bête, et même le simple acte de subvenir à un besoin vital devait avoir un sens profond autre que la survie ; il tuait autant pour la nature que la beauté.

Lazar observait une rue bondée à l'affût d'un spécimen rare qui lui aurait valu toute son attention, mais son esprit inquisiteur trouva tout cela affreusement banal et il décida de se perdre en pérégrinations.

Il descendit dans les sous-sols ; si l'humanité était laide ce soir, peut-être trouverait-il un sursis chez les bâtardés qui pullulaient comme des rats sous la surface terrestre, à l'abri de la lumière, des regards et des jugements. Avec un peu de chance, il tomberait sur une brute épaisse dont la seule grâce serait la pugnacité et la force physique. Ils n'étaient jamais bien intéressants, mais constituaient toujours son choix de repas à défaut de mieux.

Cependant, Lazar ne trouva rien. Absolument rien à part des êtres terrifiés dont la faiblesse le révulsait profondément. Il continua et continua de s'enfoncer jusque dans les entrailles de la terre jusqu'à tomber sur l'église souterraine. Sans trop savoir pourquoi il pénétra dans ce lieu qu'on disait sain.

Les portes s'ouvrirent en grinçant. Le lieu était désert. Il n'y avait même pas un prêtre à effrayer.

Les yeux de Lazar se posèrent sur l'autel qui semblait éclairé par un néon lugubre dont l'œil était d'un vert pourri. Cette teinte, c'était les couleurs de la mort. En bon pèlerin, Lazar s'en approcha afin de faire une offrande à son dieu.
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Ven 7 Sep - 15:27


S’emporter pour un rien dans un élan de fougue, c’est le propre d’une jeunesse insouciante qui n’a encore trouvé aucune raison de modérer ses ardeurs.

Jude, a l’aube de sa carrière, pressée déjà d’accomplir son devoir comme s’il s’agissait d’une occasion unique n’a pas voulu attendre ce soir. Elle n’a pas appelé des renforts, pas prévenue le bureau non plus parce qu’il s’agissait d’une affaire très simple. Elle était simplement tombée sur un alien qu’un dossier disait suspect mais qui n’était en aucun cas dangereux. Il trempait tout simplement dans des affaires très louches.

Sauf qu’il n’avait pas bien réagi à sa première tentative d’approche. Evidemment personne n’est jamais content d’avoir un flingue pointé sur lui. Logiquement il avait fui. Logiquement elle s’était élancée à sa poursuite et comme dans un blockbuster policier, ils avaient cavalés dans des ruelles à n’en plus finir avant d’arriver dans une petite allée miteuse, perdue dans un mauvais quartier. Et normalement l’histoire s’arrête à ce moment précis. S’il n’y avait pas eu cette bouche d’égoût, Jude serait déjà au QG à cette heure là.

Manque de pot, la voilà en train de courir à toute vitesse dans les égouts. Et le pire dans tout ça, c’est que sa cible s’éloigne de plus en plus car Jude est en terrain inconnu. Elle l’a suivi par un réflexe pur et simple, sans songer à la conséquence de son choix. Mais à présent qu’elle se met à croiser toutes sortes de mutants aux allures guère sympathique, elle a conscience d’être en terrain hostile.

Il faudrait qu’elle sorte mais Jude veut toujours aller au bout des choses. Coûte que coûte.

La course-poursuite continue. Elle ne voit plus l’alien suspect et doit seulement se fier au bruit des pas de courses qui résonnent dans cet environnement fermé. Après des longues minutes qui lui ont paru étonnamment courtes, elle ne distingue soudainement plus aucun son.

Jude s’arrête et lève la tête. A court de souffle, elle s’empêche de panteler et regarde plutôt autour d’elle avec un regard alerte qui s’efforce de tout distinguer dans la semi-pénombre. Devant, il y a une église qui n’aurait pas pu être plus lugubre même si elle l’avait souhaité.

Evidemment.

Jude retrousse ses lèvres et s’en approche sur la pointe des pieds. Elle s’arrête juste devant la porte et sort le pistolet miniature qui pourrait vaporiser une voiture en un seul tir et entame un décompte mental. 1. 2. 3.

Son épaule s’abat sur la porte qui s’ouvre dans un bruit de grand fracas et d’un geste vif elle élève son arme droit devant et la pointe sur la seule et unique présence de la pièce. Une personne plutôt grande et qui lui fait dos, avec des cheveux très clair. Il se trouve devant l’autel.

Ce n’est pas son suspect mais peut-être que ce dernier est passé par l’église. Elle aperçoit des portes vers les ailes du fond puis dit.

- Agent Monarch. Men in blacks. Avez vous vu un individu passer par ici il y a quelques minutes ? Petit, la peau verdâtre avec des écailles.




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Sam 22 Sep - 4:43


La nature de la bête
ft Jude
Lazar n’eut pas le temps d’adresser une prière qu’un bruit fracassant avorta toute tentative d’élégie religieuse qui aurait pu naître dans son esprit. Pris au dépourvu, il écouta attentivement la voix qui suivit au coup de tonnerre d’une entrée fracassante.

À cosmopolis tout allait toujours très vite. C’était le lot des grandes villes qui ne l’étaient jamais suffisamment pour contenir tous les conflits qu’elles gardaient en leur sein. On ne pouvait jamais être à l’abri d’une surprise, mais Lazar détestait l’imprévu avec un dégoût proche de l’absolu.

La salive dans sa bouche sembla prendre une teneur horriblement acide alors qu’il évaluait la situation avec prudence.

Il était recherché par les agents du Men In Black aussi, il était impensable de se retourner sans qu’elle ne veuille immédiatement procéder à son arrestation. L’agent Monarch était dans son dos et s’il ne pouvait la voir, il était quasiment certain d’avoir une arme pointé droit sur lui. Dans cette partie de la ville, tout le monde était un suspect potentiel et par ailleurs, l’équipement qui n’était pas standardisé et dépendait de l’agent réservait toujours de méchantes surprises.

Lazar pensa qu’il pouvait tout simplement l’envoyer sur une fausse piste afin qu’elle déguerpisse sans rien demander de plus. C’était même d’une triste évidence.

Mais c’aurait été d’un ennui affligeant ; une fin anticlimatique indigne de sa personne, lui dont chaque instant devait être une péripétie palpitante digne des plus grandes épopées.

Lazar ne tolérerait pas qu’on lui vole la vedette et il ne l’autoriserait pas à chasser un alien de bas-étage, alors que lui, Lazar, se trouvait juste là ! C’était impensable !

L’étincelle d’hystérie qui flambait déjà comme un feu vorace dans ses synapses, Lazar immola tout bon sens, toute précaution et toute prudence pour se retourner avec une lenteur dramatique et délibérée.

Sous la lueur verdâtre des néons verts, il espéra avoir une allure d’outre-tombe alors qu’il s’offrait ainsi à l’agent Monarch dont il allait être le point d’orgue d’une carrière qui devait être bien triste avant qu’elle ne tombe sur quelqu’un de sa trempe.

Il fixa le canon du pistolet avec un rictus moqueur. Sourit dans l’éclat de toutes ses dents blanches.

- Désolé, je n’ai vu personne.

Lazar étendit ses bras comme pour mieux se présenter. Lui qui se considérait comme le spécimen masculin le plus impressionnant que sa race avait à offrir.

- Ici, il n’y a que moi.
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Sam 22 Sep - 16:26


On appelle ça le sixième sens ou l’intuition.

Quand l’inconnu se retourne pour lui faire face, elles crient toutes ensembles une seule et même chose : Danger. Danger. Danger.

Sur son arme, les mains de Jude deviennent soudain moites. Elle a beau s’y être préparée, y avoir pensé de longues heures durant ses études, il n’y a rien de plus effrayant que de faire face à un véritable monstre. Ce n’est pas un film d’horreur. Celui-là est bien réel et ça lui flanque la frousse.

Malgré elle, Jude a peur. Elle est plus alerte que jamais et le fixe, prête à tirer au moindre signe de menace.

Elle fait face à un véritable meurtrier, du genre trop fanatique pour qu’on puisse raisonner avec. C’est le genre de chiens fous que les éleveurs abattent pour s’éviter trop de soucis.

Sa réputation le précède. Il a déjà fait un tour par le quartier général, mais a su s’en échapper. Depuis, il est un criminel recherché qui sème la mort comme des indices dans un jeu de piste macabres.

Jude n’a pas le droit à l’erreur. Un faux-pas et il lui arrache la tête.

- Les mains en l’air. Pas un geste !

Jude fait glisser son index sur la tempe de son pistolet pour en changer le réglage. Son tir aura de quoi anesthésier un éléphant.

Viser une cible immobile n’a rien de très difficile. Faire feu est toujours un dernier recours, mais les érogs sont dangereux. Ne pas lui tirer dessus serait du suicide et Jude cesse de réfléchir.

Sa main se referme sèchement et elle espère atteindre le cou.

Le trait part pour se loger dans l’endroit qu’elle souhaitait. Jude soupire de soulagement et s’empresse de sortir son téléphone. Pas question de cheminer seule dans les égouts. Elle ne pourra pas prêter attention à son prisonnier et à cet environnement dont il fallait toujours se méfier.

- Agent Monarch. Demande de renforts immédiats à l’Église souterraine pour escorte d’un suspect dangereux. Je répète, demande de renforts immédiats à l’Église souterraine.

Elle ne s’attarde pas et raccroche dès qu’elle peut pour pointer de nouveau son arme sur l’erog. Il était impossible qu’il agisse, mais on n’était jamais assez prudent et elle ne sait pas s’il était complètement seul ou non. Ou s'il y avait quelqu’un avec lui, ou une personne qui comptait le rejoindre.
Trop de facteurs à prendre en compte et elle fixe les portes de côté avec un air suspicieux. Jude change de nouveau le réglage de son arme et pointe son pistolet sur la porte de l’aile est, qu’elle scelle complètement à l’aide d’un rayon si brûlant qu’il fait fondre la pierre. La porte de l’aile ouest subit le même sort.

À présent, elle n’a plus que deux choses dont il faut se soucier.

Son Erog et la porte de l’allée centrale.

Elle s’approche de l’alien. Il a l’air complètement groggy et elle sort de son veston noir, une paire de menottes en métal renforcé. Elle lui passe un anneau au poignet gauche et le second sur un des piliers de l’autel.

Jude souffle.

Pour l’instant, elle s’en tire très bien.



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Sam 22 Sep - 21:12


La nature de la bête
ft Jude
Sa théâtralité sembla avoir l’effet escompté ; Lazar put sentir l’agent Monarch être saisie d’une vague d’effroi, mais avant qu’il puisse pleinement savourer son expression, elle le somma d’un avertissement et alors qu’il s’apprêtait à répliquer, elle tira.

On n’entendrait jamais la réplique bravache qui lui était venu et on ne verrait pas non plus l’expression féroce qu’il avait décidé de revêtir, parce que Lazar s'affaissa d’un seul coup. Il ne sentit plus du tout son corps. Il n’avait pas conscience qu’il glissait, s’étalait sur le marbre froid et que son cerveau s’était arrêté.

Un voile noir tomba dans ses yeux. Il sombra tout en bas d’un limbe de son esprit.

C’était comme s’empêtrer dans un marécage qui n’avait pas de fond et quand il en sortit enfin, Lazar se sentait horriblement pâteux et gauche. Les choses tournaient trop vite et quelqu’un avait placé une barre de fer au milieu de son crâne. Il en était convaincu.

Il pouvait remercier sa constitution d’erog que les sédatifs, peinaient à mettre totalement à mal. Il restait cependant profondément apathique à tout et sa conscience restait très vague.

Lazar avait l’impression d’avoir du fer fondu dans ses paupières, un chapelet d’acier dans la gorge, et deux grosses bouées en caoutchouc à la place des lèvres.

Sa mémoire était morcelée, faites de pièces éparpillées dans les quatre coins de sa cervelle. Il les rassembla avec des gestes maladroits.

A présent, il se souvenait à peu près, et pouvait donc deviner, vaguement, ce qu’il venait de se passer.

Mais penser n’avait jamais été une entreprise aussi laborieuse. Il était coincé dans un horripilant demi-sommeil et quand bien même il aurait voulu s’énerver, il en était complètement incapable.

Avec grand mal, il parvint à ouvrir la moitié de sa paupière droite et s’efforça de se concentrer sur les stimulus sonores qu’il était capable de percevoir.

On s’agitait. On parlait. On bougeait. On s’approchait de lui.

Il vit l’uniforme noir de l’agent Monarch. Elle trifouillait dans ses poches puis esquissait un geste flou dans sa direction. Elle prenait quelque chose qui ressemblait à son bras. Il ne sentait quasiment rien.

Il y eut un cliquetis métallique ; on l’avait menotté.

Alors Lazar eut un semblant de réaction. Un rire étouffé le fit tressaillir, car il trouva tout cela fort absurde et n’était pas encore en état de s’inquiéter ni de s’énerver.

Beau joueur, il décida de reconnaître le professionnalisme dont il était la victime.
Il formula une phrase, avec des mots trébuchants et une intonation pataude. Parler était drôlement difficile.

- Bravo agent Monarch, c’est un sans-faute jusque-là.

Lazar parvint enfin à ouvrir complètement son oeil gauche et fit de même pour l’autre. Il dévisagea alors son adversaire avec un intérêt curieux.

Elle était jeune. Il n’aurait su dire quel âge exactement, mais elle portait l’air grave d’un cinquantenaire. Ce contraste l’amusa.

- Et la suite ? Un tabassage en règle pour m’arracher des renseignements importants ? Une isolation complète pour me tenir éloigné de la société ? La routine du bon flic ?

Son ton était horriblement traînant. Il avait un mal fou à insuffler une once de verve dans sa voix.

Il s'efforça d’afficher un demi-sourire.

Lazar était dans de beaux draps, mais la puissance des sédatifs l’empêchait de se rendre compte à quel point.
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Dim 23 Sep - 13:13


Jude reprend sa moue placide habituelle tandis qu’elle évalue tous les facteurs risques qui demeurent. Ils sont quasiment inexistants alors elle s’autorise à se détendre. Normalement le plus dur est fait.

Pour elle qui n’est jamais stressée, l’expérience est nouvelle. Pour la première fois de sa vie, elle s’est sentie véritablement en danger. Elle replace ses mèches brunes puis souffle un grand coup en jetant un coup d’oeil à sa montre.

Même s’ils font au plus vite les renforts ne seront pas là avant une bonne vingtaine de minutes. Le pied.

L’érog l’interpelle, s’étend dans une causette qu’elle n’a aucun désir d’entretenir. Elle aimerait plutôt qu’il se taise parce que sa voix ensommeillée est irritante. Un court instant, elle songe à lui envoyer une autre décharge avant de se raviser ; il est complètement dans les vapeurs, cela serait excessif.

Et puis peut-être qu’elle pourra lui arracher quelque chose de crucial, sait-on jamais quel fantaisie  pourrait lui passer par la tête.

En faisant bien attention de bien garder son arme pointé sur lui, elle fait des pas de côtés afin d’être au centre de son champ de vision. Puis elle le fixe de toute sa hauteur, en profite pour l’examiner précisément.

Il est grand et ses épaules ainsi que son dos sont larges. Ses hanches paraissent étroites. Sa morphologie lui rappelle celle d’un nageur. Elle n’a qu’un seul mot qui lui vient en tête pour décrire sa silhouette : féline.

Elle porte son attention sur sa tête.

C’est donc ça le visage d’un meurtrier qui n’a aucun remord ?

Il est d’une humanité effrayante alors qu’en réalité, il est un des pires monstres que la terre pourrait connaître. Son dossier le décrit comme dénué de toute empathie.

En plein jour et parmi la foule, personne ne se douterait que derrière un visage pâle et une touffe de cheveux clair se cache un assassin dont le sang est glacé.

Jude se sent dégoûté. L’envie d’hurler lui vient et elle voudrait qu’il puisse réaliser à quel point ce qu’il a fait est indescriptible. Elle refuse de croire qu’on puisse être aussi mauvais et dans son envie de comprendre, elle initie le dialogue.

Je sais que tu aimes parler. Alors on va parler.

Il doit bien y avoir un moteur derrière tout ça. Jude en est persuadée et elle souhaite le trouver. En repensant à tous les crimes qu’il a dû connaître, Jude se sent profondément révoltée. La portée de ses actes est incompréhensible et qu’il les commette sans éprouver aucun remord lui donne envie de vomir.

Pourtant lorsqu’elle poursuit elle est très calme.

Alors c’est quoi ? L’argent ? La vengeance ? Le pouvoir ?



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Dim 23 Sep - 15:16


La nature de la bête
ft Jude
Son esprit était désormais d’une platitude absolue et pour peu qu’il eut fermé les yeux pour en profiter un instant, il aurait sombré.

Mais il ne fallait pas.

Ce qu’il fallait, c’était agiter le corps dans toute sa mécanique, aiguiser le fil de ses pensées pour les rendre de nouveau tranchantes, se caler sur le battement régulier de son cœur, trouver une énergie qui n’existait pas, allumer un feu dans un endroit sans air, se raccrocher à l’éclat hilare que l’agent Monarch venait de provoquer en lui.

Sa voix avait l’austérité du professionnalisme et le lisse des idéalismes qui ont trop confiance en eux, dans lesquels on s’enferme et desquels on finit toujours par chuter.

Ainsi, l’intérêt que Lazar portait pour l’agent Monarch dont il ignorait le prénom, redoubla. Elle avait le détachement de la jeunesse, le sérieux du carriériste et l’ardeur d’une foi infinie ; car sinon, elle n’aurait jamais tenté de raisonner avec lui, de comprendre les rouages qui l’agitaient et de le mettre en face de ses propres horreurs. Le nez dans celles-ci, Lazar jubilait.

Il eut la force de redresser sa nuque. Son port de tête était insolent. Il leva une main blême qui passa le long de sa joue sans qu’il puisse en sentir la chaleur. L’anesthésie le rendait littéralement hors de lui.

Il répondit.

- Aucun.

Elle le faisait rire, à tenter de trouver un sens à ses propres atrocités. C’était terriblement humain de chercher à comprendre ce qui semble échapper à toute logique.

Pourtant, ce n’est pas bien compliqué ; c’est fondamental même, mais avec la force des âges, l’homme s’est perdu dans ses structures hautes comme des cathédrales et dans une morale débilitante qu’il a posé sur sa propre nature.

Aujourd’hui, il est bien incapable de comprendre ce qu’il a réprimé pendant des millénaires.

- C’est dans ma nature voilà tout. Je suis au sommet de la pyramide alimentaire et il se trouve que pour survivre, je dois manger l’homme, le rizzen, le drizzt, le kräm, le lyme..

Lazar parlait en la fixant dans le noir de sa pupille ; cette fois, il ne s’embarrassait pas du dramatique et ne s’enveloppait pas non plus dans des longues déclarations grandiloquentes.

Il la toisait avec une condescendance méchante, il avait l’impression de répondre à une enfant qui venait de poser une question absurde. Si au début cela l’avait amusé, il trouvait à présent cette bêtise affligeante.

- La nature m’a fait ainsi. Quelle idée stupide de la rejeter. Je ne vais pas m’imposer des valeurs pour plaire à des êtres qui me sont inférieurs.
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Dim 23 Sep - 17:21




Jude avait su ce qu'il allait répondre avant même qu'il parle. C'était évident, il aurait fallu être stupide pour s'attendre à autre chose que ça. Mais l'espoir fou qu'elle porte en elle, l'a rendu bête, alors un instant, elle s'est surprise à imaginer qu'il y aurait une logique à tout ça.

La réponse de l'alien ne l'est pas car contrairement à ce qu'il prétend, un être doté de conscience ne se limite pas à sa seule et propre nature. Il s'élève au dessus mais l'érog a décidé de ne se réduire qu'à ça et ça l'énerve. Il voudrait être un vilain magnifique alors qu'au final il n'est qu'un vulgaire assassin, dépourvu d'empathie.

Jude ne peut pas comprendre. Jude ne veut pas se dire que le mal peut-être ainsi. Entier et insolent sans porter la moindre trace de bonté. Elle ne veut pas croire qu'il y a des gens complètement irrécupérables et peut-être que son plus grand problème est là, Jude voudrait sauver le monde. Les gentils des méchants et les méchants d'eux même. C'est une entreprise bien sotte qu'on ne soupçonne pas derrière la façade de sa jeunesse désinvolte.

Et Jude qui est trop jeune pour les désillusions, qui porte en elle toute la vigueur de ses convictions veut poursuivre le débat. Elle ne veut toujours pas se résoudre au fait que le mal puisse être inhérent et n'avoir aucune origine.

- Il n'y a pas grand chose qui te différence de l'animal alors.

Jude le fixe durement en pensant que si elle arrive à lui arracher son monstrueux égo, elle trouvera peut-être un semblant d'explication pour la satisfaire et à présent, elle cesse de le toiser. Elle s'accroupit sur la pointe des pieds et continue de garder son arme pointé droit sur sa poitrine.

- Et pourtant tu es à la merci d'un être inférieure. Tu parles d'un grand prédateur.



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Dim 23 Sep - 18:01


La nature de la bête
ft Jude
Plus ils discutaient, plus sa verve revenait et Lazar sentait désormais les terminaisons nerveuses du bout de ses doigts frémir contre les dalles de marbres froides. C’était comme sortir peu à peu d’une longue torpeur. Il avait l’impression de revenir à lui et de redécouvrir son environnement.

Voyons ne soyez pas si dur avec moi.

Il prit une mine faussement apitoyée avant de reprendre son rictus.

Immédiatement, Lazar se sentit plus loquace et plus animé. Il sentit quelque chose d’effroyable grandir en lui et il eut la velléité de voir les yeux de l’agent Monarch, s’agiter d’une terreur sourde. Pour l’instant elle était sûre de sa force, sûre de ses convictions et il s’efforçerait de l’en faire chuter.

Contrairement à l’animal, moi, je prends un grand plaisir à faire ce que je fais. Je tue pour manger autant que je tue pour la beauté. Il y a quelque chose de très charmant à entendre le gazouillis que fait une gorge écrasée. Tu veux que je te décrive le son que ça fait ?

Lazar avait pris cet air dramatique qui lui était si cher. Les yeux à présent rivés sur le plafond de l’église, il semblait conter une histoire passionnante et merveilleuse, qui pour lui, l’était assurément.

L’agent Monarch et son visage de minot lui arrachèrent un sourire plus large que jamais tandis que son esprit finissait enfin de reprendre toute sa vigueur.

Par tous les axiomes qui existent, il comptait bien lui prouver qu’il était un des monstres les plus effroyables que la terre pouvait porter.

J’ai élevé ça au rang d’art et tu as dû voir mes tableaux ? Est-ce qu’ils te plaisent ? J’y apporte tellement de soin, tu sais.

Il se demanda quel genre de réaction cela pourrait provoquer. Elle n’avait pas l’air d’être de ces agents emportés qui cédait à la violence au moindre prétexte. Elle paraissait plus du type rigide, avec un code d’honneur et de moral bien encombrant.

Elle était jeune. Son monde devait être tapissé de couleurs pastel pour qu’elle s’entête ainsi dans son idéalisme. Lazar souhaitait être la réalité qui la rattrape et la fasse échoir de son piédestal.

Mais ainsi drogué, il ne pouvait rien entreprendre si ce n’est de parler et il savait que chaque seconde jouaient maintenant en sa défaveur.

Il fallait trouver un moyen de s’en sortir et vite.
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