ANNÉE 1983, DAVID, DERRICK ET DUSTIN, PASSIONNÉS PAR LA SCIENCE-FICTION ET LA POP CULTURE, DÉCIDENT D'ENVOYER UN MESSAGE DANS L'ESPACE GRÂCE À UN ORDINATEUR SOPHISTIQUÉ DEPUIS LEUR PETIT GARAGE À COSMOPOLIS, DANS LE CONNECTICUT. PUIS C'EST PARTI EN COUILLE.PLUS DE TRENTE ANS APRÈS, GRÂCE AUX EXPLOITS INFORMATIQUES DES "3D" (POUR "THREE DICKS"), LES ALIENS FOULENT ENFIN LE SOL TERRESTRE ! MAIS À QUEL PRIX ? C'ÉTAIT À L'ÉPOQUE UNE SIMPLE PASSION. NI FEMME, NI EMPLOI, DAVID, DERRICK ET DUSTIN ONT PASSÉ LE PLUS CLAIR DE LEUR TEMPS (ET LEUR VIE) À ÉTUDIER L'ESPACE ET LA POSSIBILITÉ DE LA VIE AILLEURS QUE SUR NOTRE BELLE PLANÈTE. SANS DIPLÔMES OU CERTIFICATS, ILS SE CONTENTENT DE CONCEVOIR DES ORDINATEURS ET AUTRES SOFTWARES CHEZ EUX DANS LE SEUL INTÉRÊT D'ENVOYER UN MESSAGE AU-DELÀ DE LA SURFACE TERRESTRE. ILS L'ONT APPELÉ CODE COSMO EN HOMMAGE À LEUR VILLE CHÉRIE (C'EST FAUX, ILS N'ONT JUSTE AUCUNE IMAGINATION), COSMOPOLIS.
EN COURS D'AFFICHAGE (WADE ET LE CODE SE BATTENT)

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promised land

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Barn E. Mortimer
Crédits : 6
Barn E. Mortimer

Sam 12 Jan - 20:12
promised land

il y a 300 ans...


Sur ma planète, les nuits sont infinies. L’humidité de l’espace nous colle à la peau et ne se concentre pas en nuages grondants.
Quand l’univers souffle, notre globe s’enroule et nos cratères tremblent. Notre Ciel est serti de diamants morts et nos étoiles ne sont rien de plus que des lumières vivantes, comme les décorations de la chambre d’un enfant.
Depuis la plus haute tour du plus magnifique cratère, avec la plus impressionnante loupe du plus éminent scientifique, je jouais à compter la vie au-delà des comètes. Je me voyais vivre et mourir en ces lieux…

Mon peuple, les Lymes, sont les descendants d’une civilisation alien chez qui le seul péché avait été la passivité. Ils ont vécu d’une paix utopique et en s’éteignant peu à peu, à force d’écrasement, de victimisation, en pleurant le talon de la botte de nos voisins colonisateurs, laissèrent place sans quelconque héritage… Notre planète demande cent-cinquante ans de parcours. Elle fait quinze fois la taille de la Terre et ses régions se divisent en crevasses dans lesquels des peuples et coutumes tout juste inexplorées vieillissent.  
Je me souviens que, s’éparpillant sur les terres de Geelroos, les populations étaient des festivals de nuances vives semblables aux aurores boréales. Un véritable sac de confettis.
Comme sur Terre, mais de façon plus pacifique, nous avons longtemps été éloignés de par notre couleur de peau. La couleur rouge chez les Lymes étant le summum du caste, la couleur de la peau de ma mère…

Sur Geelroos, ma mère était reine. À ce jour, à des années lumières, dans un futur lointain du mien, elle l’est toujours.
Son teint de peau halé lui valut un mariage forcé avec l’un de nos colonisateurs, un Krärn. Une fois que ce Krärn atteint le trône de Geelroos, il changea sous les impulsions de ma mère ; devenant à son tour emprunt de désintérêt au pouvoir, il s’assagissait en apprenant à aimer la beauté sauvage de son nouveau peuple Lyme.
Nous n’étions pas très riches, et ni aussi avancés que la légende des Tekm. Dans la cuve de notre trou noir, nous vivions de la matière de Geelroos et nous connections au noyau de la planète pour bâtir des cités qu’aucun homme n’aurait osé imaginer. Nous appelions cela la communion de l’esprit à l’espace.

Le vicieux mariage passionné se changea donc en une querelle passionnelle et ma mère Lyme, mon père Krärn, décidèrent de me donner naissance au trente-sixième tour de notre satellite lunaire au-dessus du cratère de Illumis, choisissant de m’affubler de ce nom pour rendre hommage à ce qui deviendra dans 100 ans notre ville-base et pour couronner ma venue au monde : la première Lyme-Krärnienne.

En Lyme, on inventa un mot pour qualifier ma naissance : યჯરম. « Celle dont l’existence donne à notre monde une raison d’être. »
J’étais une métisse royale, la peau rouge, les pouvoirs d’une Lyme, les dons d’un Krärn. Moi, Illumis, j’étais unique. Moi, Illumis, alors nourrisson de 30 ans, j’étais surpuissante. L’amour qui me fit naître était si puissant que Geelroos s’affubla elle-même d’un végétation que les Lymes qualifièrent de sacrée. Pendant 300 ans, moi, l’unique métisse alien de l’Univers grandissait en apprenant sur les mondes et les dimensions des histoires capables de remettre en question la conception du vivant.
J’aimais ma vie. J’étais cette princesse, fille du peuple, qui pouvait vivre un millénaire…

De plus en plus de Krärn se mirent à migrer sur notre planète. Ils apportèrent prospérité, technologie et par-dessus tout, convoitise. Mon père dirigeait d’une main de fer, pour ne pas laisser de place aux moindres écarts, mais l’évolution étant ce qu’elle était et la cohabitation, un compromis universel, au bout de deux siècles une guerre civile éclata entre un clan Krärn et un clan Lyme. Pour remédier aux problèmes politiques qui grandissaient sur Geelroos, des Lymes se sont enfuis à l’autre bout de la planète. D’autres se sont battus. Les migrants Krärn, quoiqu’il en soit, l’emportaient constamment.

Parmi eux, une famille avait assez d’autorité pour contredire la couronne qui les avait accueillis. Une branche germaine de mon père. Des Krärns si puissants que le contrôle mental était rudimentaire pour ces derniers, nous les nommions par crainte les Krärns Supérieurs. Très vite, ce n’était plus le peuple mais l’écosystème aussi qui s’efforçait à cohabiter avec eux. Plusieurs fois la planète elle-même tenta de les repousser, mais le pouvoir monumental des Krärns Supérieurs pouvait faire plier la volonté du noyau de Geelroos…

À cette époque-là, je poursuivais ma formation de souveraine, m’appliquait à exceller dans tous les domaines. La connaissance, la logique, la télépathie, les soins, le combat… Mes exploits s’agrémentaient de chansons en cette période d’accalmie et mes retours à Geelroos quand je partais dans les jardins des planètes voisines de 10 ans, étaient acclamés.
En rentrant d’un tour du monde, à mon 347ème anniversaire, je retrouvais Illumis ravagée, et le palais en guerre contre l’Empire Krärn. Les forces Lymes tinrent bon, cependant, c’était sans compter sur la miséricorde de mon père… Lui, seul Krärn prudent et raisonné de cette planète, décida de moyener une trêve en demandant aux Krärns de se retirer de Geelroos. Contre un mariage. Le plus grand mariage de toutes les galaxies. Celui d’une Lyme-Krärnienne et d’un Krärn Supérieur.
Le mien.
Une union fatidique qui ferait subir à des mondes un Armageddon.

Cette nouvelle fit le tour des mondes et comme sur Terre à l’arrivée de la Bible, circula le relent de la naissance de l’Antéchrist, à la concrétisation de ce mariage.
Plus l’évènement approchait, plus mon cœur de Lyme fondait sur ma cage thoracique d’écailles Krärn. Mon ventre bouillait de bonnes volontés pour mon peuple, mais également d’un sentiment qui donnent aux humains l’air apathiques et hypocrites, une froideur marine que je n’avais jamais ressentis en trois siècles, la peur…
Je fumais la peur. Je transpirais la peur.

Les Krärns se retirèrent de Geelroos à cette promesse et envoyèrent des émirs transportant mon futur époux, le plus dangereux prédateur de l’Univers, fils de Krärn Supérieur, horrible machine à manipuler, à tuer, descendant de colonisateur et élevé dans la haine à faire s’asseoir la soumission, ಶ ಹ.
Son nom est imprononçable en humain.  
Des mois (années) père s’en voulu pour ce geste. Moi, Illumis, j’en voulais à l’Univers tout entier et à ses dimensions parallèles.
Chaque pas, chaque foulées, chaque parcelles de poussière que celui à qui j’étais promise remuait en avançant faisaient trembler cratères après cratères et éleva en moi une insécurité palpable au plus profond des océans cosmiques. Il n’y avait rien de bon en lui.  

Son regard pernicieux et calme donnait à la mort une douce allure. Nos festins, nos rencontres, nos marches sur Geelroos étaient retranscris, avec une cohorte de vaisseaux Lymes, Krärns et alliés à travers la galaxie et même plus loin. Enfin, le mariage approcha…

Les Lymes, sur Geelroos, ne peuvent pas pleurer. La planète s’accapare l’âpre dans leurs âmes. Mais moi, ma peau qui dégoulinait se faisait symbole de ma tristesse. Je ne pouvais pas être sauvée. Pour la dernière fois, je me refugiais au sommet de l’immense tour de Illumis. Une dernière rêverie avant que ma planète, ma ville, mon peuple, ma vie me soit retirée jusqu’à la dernière goutte.
ಶ ಹ allait extraire de moi tout ce qu’il pouvait y avoir de plus vivant, et m’enlever à des vies antérieures chimériques.
Notre mariage vint. À l’occasion, les Krärns firent brûler un soleil et la déflagration ravagea un système entier pour faire briller à mes yeux un capharnaüm flamboyant. Il savait que je n’étais pas enchantée à l’idée de ce mariage. Il s’en moquait. Il ne voyait que ma valeur et l’infâme ascendance qu’il allait en tirer. Je le devinais. Dans ses yeux, le reflet de la destruction n’avait jamais été aussi horrible à regarder.

Enfin, je fus enlevée à Geelroos. Même si je pensais ne plus jamais revoir ma planète, ma famille, j’étais loin de me douter que c’était la dernière fois. Encore un peu je pensais naïvement y retourner un jour.
L’immense vaisseau de guerre qui nous transportait nous octroyait des quartiers larges, de luxe.
Pour notre nuit de noce, il s’était métamorphosé en une forme moins hideuse, celle d’une espèce envoûtante, que je n’avais jamais vu. En croisant le vide de ses pupilles, je compris qu’il m’avait fait sienne sans mots. Enfin, il parvenait à ses fins : il me contrôlait, me faisait succomber à un faux-charme et je me défendais aussi brutalement que possible par la pensée, en vain.

Il m’avait prise sans retenu et dans la douleur, quelque chose d’horriblement regrettable. Violemment, brutal, il me déchirait sous toutes mes formes. Peu à peu son apparence distinguée disparaissait et je pouvais apercevoir, pliée et détruite, en tournant parfois les yeux et sur nos ombres fusionnées contre le mur, l’ignoble monstre qu’il était. Je souffrais, il ne me faisait pas l’amour, il me tuait à petit feu. Chaque fois qu’il montait en moi, je comprimèrent supplices, en jurant enfer et damnation. Par ses mouvements barbares je comprenais : il voulait un héritier.
Je ne pouvais pas m’échapper, je songeais alors qu’il me brisait un peu plus, à mes 300 années de vie pour finir ainsi. Écartée de Geelroos, je pouvais enfin pleurer et tandis qu’il me prenait, je ne me suis jamais sentis aussi légère qu’en comprenant que ma vie n’était qu’une insulte à ma simple venue au monde. J’ai haï chaque millièmes de secondes les heures qu’il passa à me souiller, lors de cette nuit de noce, et quand il eut fini je sus : j’étais enceinte.
Enceinte du Diable en personne.

Durant notre voyage jusqu’à la galaxie M81, je me mis à me fuir dans tout le vaisseau pour n’avoir à jamais le croiser. Je pouvais le sentir, par la pensée. Il devait le savoir, que je tenais son héritier au plus profond de mon ventre. Et quel fils d’abomination pourrais-je ainsi aimer ? Pourquoi tenais-je à ce point à la garder ? Allait-il seulement naître,  à la 15ème année ?
À la moitié du voyage, je pus me faufiler dans la soute une énième fois. Cette fois-ci non pas pour m’allonger sur le sol de verre et sentir les étoiles me traverser, non. Cette fois-ci, je parvins à m’échapper. Au cours de l’avancée jusqu’à la planète Krärn, l’équipage devait larguer une masse conséquente de vaisseaux d’escouade tous les 2 ans. J’attendis patiemment, à la 8ème année, j’embarquas clandestinement dans la dernière capsule et fut éjectée, en surfant sur les vaguelettes d’un cosmos glacial.

10ème année. Ils ont bien essayé de me poursuivre, mais leurs vaisseaux-sentinelles ont été annihilés par leur propre flotte. ಶ ಹ  veut que je vive. Il veut que sa progéniture vive. Pour qu’il puisse nous retrouver un jour…

Son fils n’est toujours pas né, et mon ventre ainsi que ma gorge gonflent. En le sentant vivre en moi, j’en vomis tous soupçons de mon appartenance Krärn. Je suis à la dérive, tente de préserver le fuel restant pour rejoindre Geelroos, mais poser un pied là-bas donnerait à ಶ ಹ l’occasion de détruire tout ce que j’ai de plus cher.
Je meurs.
Je le voudrais, vraiment. Effacer toute trace de ma déplorable existence et de ce qui subsiste du Diable en moi. Cet enfant, c’est un garçon de l’Enfer. Pourtant il s’agrippe aux parois de mon être avec affection : il m’aime d’une bonté de cœur que je ne peux lui rendre… Je ne veux pas être sa mère, il y a tellement de mauvaises choses en lui, je le sens…

///ème année. Où suis-je ? Mon tableau de bord a reçu il y a des mois de cela un signal et la capsule a choisit de rediriger les amarres vers les coordonnées actives les plus proches.
Mon ventre est si gros. Mon âme, si petite… Cet enfant est immense. Il grandit en moi et dans mon corps, il n’y a pas plus de place pour deux que dans cette capsule. Il est un parasite, je ne peux pas l’aimer… Puis-je l’aimer ? Si il est véritablement Lyme et Krärn, je saurais entendre les gémissements de son être à peine vivant. Je saurais sonder sa pensée d’embryon.

Ce garçon, pourquoi est-il si magnifique ? Je le vois, si je clos les paupières. J’en suis convaincue, le temps qu’on a passé l’un sur l’autre lui a permis de s’imprégner de tout ce qu’il y a de meilleur en moi, et le reste, il le doit au vide de l’espace. Sa nature est impossible, je ne pressens aucune négativité en lui. Je l’aime… Je l’aime tellement ! C’est mon fils. Moi, Illumis, je suis mère d’un enfant doué d’une naturelle gentillesse !
Le capteur s’agite, il se courbe de calculs et les réacteurs nous entraînent derrière une sphère volcanique colossale… Une fréquence inconnue parvient à la cabine, des objets métalliques volent dans un système dansant harmonieusement autour d’un soleil. Plus loin, une lune. Encore plus loin, une petite planète bleue et verte, et au détour de cette énorme planète, le signal s’éclaircit et nomme comme les hommes l’ont nommé la Voie Lactée.
Voilà donc Mars.
La première planète que mon fuyard de fils et moi découvrions depuis des années de dérives dans l’espace… Et ce message dans un lettrage inconnue qui cognent sur l’écran des fréquences, le Code Cosmo ?...  

Notre capsule s’échoue sur cette planète faite à 75% d’eau. La Terre.
Nous tombons du ciel comme une comète et heurtons un véhicule nomade, en nous écrasant dans un champ terrier abimé par des spores chimiques. En me tirant de ma navette, je rampe jusqu’à la machine heurtée… Elle a des roues, éventrée par l’impact et retournée, dans sa cabine, un jeune homme barbu a un liquide rouge qui lui goutte du front. Sa peau est aussi marron que l’orbite de Sedna et il est inconscient.
Sa peine gagne mon esprit, et je puise dans mes forces Lyme pour le soigner… D’autres véhicules aux phares aveuglants passent, et le bruit qu’ils produisent me pousse à me réfugier dans la cabine, auprès du corps inerte de cet homme. Sur Geelroos, on m’a appris à m’imprégner du moindre lopin de terre. Mes excursions sur d’autres planètes consistaient entre autre à me fondre dans la masse, comprendre leur système afin d’avoir les notions d’une bonne ambassadrice à emprunter la peau des ses habitants, et leurs habitudes. En inspectant la cabine de l’accidenté, plusieurs images répertoriées dans un fascicule illustrent ce que l’on appelle sur cette planète des humains. Des mâles, des femelles. En me passionnant pour le genre humain, le blessé revient à la vie.
Au début, il croit halluciné, il perd tous ses moyens, je ne fais que répéter les mots lancés par ses glandes vocales. Trop d’effluves émanent de lui et l’adaptation à cette atmosphère nouvelle me demande une endurance que je n’ai pas, pour rester debout, épuisée par le voyage…

Tout ce qui reste de mes souvenirs sont un lit douillet et une relation basée sur la découverte et le partage.
À cette époque mon sauveur s’appelle Barney Mortimer, et à 27 ans. Il est en apprentissage dans un complexe nommé Université et travaille dans ce qu’il nomme une librairie, un vidéo-club et en tant que laveur-de-carreaux. Il n’est pas effrayé par mon apparence atroce, au contraire, il est fasciné. Il vit seul renfermé dans un lieu qu’il nomme de lit douillet et de caravane. Dans la nuit, le noir de sa peau est éclairé par les réverbères, je trouve cela beau… Il me parle de sa race, les hommes. Puis de son peuple, les africains. Il me conte des histoires magiques et atroces.  Il me nourrit de tout ce qu’il trouve, et nous communiquons à mesure que j’entends la radio dans le fond de sa cuisine. Je parviens à assimiler son langage, puis nos conversations s’éternisent, il en apprend autant sur moi que j’en apprends sur lui : en me perdant sur les posters de son plafond, je regagne peu à peu des forces, assez pour pouvoir imiter la morphologie d’une femelle de moyenne taille, aux yeux bleus, préservant mes cheveux rougeoyants qui entrent en résonance avec ma peau naturelle.
Barney dit qu’il me trouve belle, et remarque qu’à l’imitation du corps humaine, mon ventre s’est adapté en s’élargissant. « Tu es enceinte ? » Oui, humain, je suis enceinte. « On parle depuis des jours, Illumis, mais je ne t’ai pas tout montré de mon monde. »
Je passe des mois avec Barney. Chez lui. Sur les routes. Il me fait découvrir tout ce qu’il peut. L’attention qui émane de lui à mon égard est angélique et me souffle un vent neuf qui balaye de temps à autres les souvenirs épouvantables qui me taraudent.
Les mois se transforment en années.
Notre intérêt, en amitié.
Notre amitié, en amour… Un amour que je n’aurais jamais soupçonné.
Nous parlions sans cesse.
Je lui expliquais comment un an sur sa planète se troquait en plusieurs décennies sur la mienne, et qu’entre mes allées et venues sur différents systèmes, pour me divertir, je songeais à l’amour parfait. Des années de voyage entières me permettaient de rêver à me sentir aimée pour ce que je suis, et non pour ce que je représente, je lui disais ; mais que jamais n’avais-je imaginé qu’il puisse exister un homme tel que lui, aussi pur et parfait.
Puis je réalisais, depuis le fin fond de la galaxie, un chemin avait véritablement été tracé entre nos deux cœurs…

À ma troisième année sur Terre, j’accouche sous ma forme de Lyme-Krärnienne. L’accouchement ressemble à une régurgitation, et l’œuf dans lequel se tient mon bébé dégrossit dans la baignoire d’eau tiède, cette dernière éclate et découvre un petit être que je me suis appliquée à façonner mentalement au physique d’un humain.
Sa peau est aussi rouge que la mienne, son bras trempé dans la pierre, de petites cornes lui coiffent le front et son cœur bat à l’unisson avec l’amour que je partage avec cet humain qui a prit soin de lui en prenant autant soin de moi… Celui qu’il appellera papa.
Je revois tout ce que j’ai pu traverser, avant d’atterrir ici, dans cette ville, auprès de cet homme qui n’était même pas né il y a 300 ans et qui aujourd’hui m’aime comme la plus normale des créatures. « Il est magnifique… Je compte m’occuper de lui comme si c’était mon propre fils… Comment veux-tu l’appeler ? » En m’inspirant de ton nom, toi qui m’as sauvé de l’asphyxie de la galaxie. Je vais l’appeler Barneuy.     


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