Arfh ça coûte un bras !

Calme ▵ Impassible ▵ Optimiste ▵ Curieux ▵ N'accorde pas facilement sa confiance▵ Désireux d'un changement des mœurs▵ Ambitieux ▵ Sang Froid jusqu'à une certaine mesure ▵  ▵ Fourbe ▵ Réfléchi ▵ Méthodique ▵ Un S sur les bords ▵ Passionné d'histoire naturelle ▵ Orateur ▵ Intelligent ▵ A tendance à déblatérer ses connaissances ▵ Se renseigne sur l'évolution des espèces ▵ Traite tous les êtres à égal ▵ solitaire ▵ Observateur

Son travail au sein du musée lui confère une place optimale pour assouvir sa passion. Mordu d'histoire naturelle, il a tendance à privilégier la garde de ces salles du musée. Il en profite pour en apprendre toujours plus sur les créatures qui peuplent leur monde. Il est convaincu d'un prochain bouleversement dans la chaine alimentaire.

À ce jour, Ysandre semble être un humain banal comme on en trouve à tous les coins de rue. Sans passé particulier. Mais son physique le trahit. Âgé de vingt-six ans, il vit pourtant depuis huit ans avec une prothèse bionique à la place de son bras droit. Et c’est l’obtention de cette extension métallique qui a orienté son éthique.
L’innocence de l’enfance
Ysandre grandissait sans percevoir les écarts entre les espèces. Que ce soit un Krärn ou un Tekm, il ne s’en souciait pas. Pour preuve, son plus fidèle ami était un Rizzen. En effet, les deux s’accordaient une confiance pleine. Le puissant lien qui les unissait démontrait la possibilité d’une coexistence parfaite, allant au-delà des natures. De quoi faire rêver les idéalistes de Cosmopolis. Les deux partageaient tout, les rires, les larmes, les crises, les guerres, les réconciliations. Des enfants normaux qui jouaient normalement. Cependant une question restait entière : Le temps leur ouvrirait-il les yeux pour assombrir leur vision du monde ? Bien des années s’écoulèrent avant qu’un doute ne s’éveille.

Le regard des autres
Si Ysandre restait optimiste quant à leur amitié, le Rizzen semblait moins convaincu. Au fil du temps, l’extraterrestre prenait ses distances pour de sombres raisons. Leurs altérités se marquaient, d’autant plus que leurs croissances différaient. Et cet écart entre eux dérangeait le Rizzen. Ou plutôt, le mauvais regard que posaient les répugnés sur lui. Cette nuisible sensation d’être mal perçu le refroidissait. Et le meilleur moyen d’esquiver le jugement des humains obtus restait de les éviter. La plus grande difficulté pour un alien fondu dans la foule ? Certainement d’assumer son  identité. Et ce Rizzen était de ceux qui doutaient peu à peu. Face à une pareille réaction, Ysandre cherchait une solution. De là, il tirait les origines de sa passion pour les espèces et leur anatomie. Effectivement, la seule issue qu’il trouva fut de lui démontrer toutes les similitudes qui les rapprochaient. Il faisait son possible pour le convaincre de leur égalité, mais ses efforts semblaient vains. Au contraire, plus il insistait, plus son ami se renfrognait et débutait sa dérive.
Le mauvais côté de la balance
L’unité 426 faisait parler d’elle. Sa réputation, bien que gardée dans le secret, semblait suffisamment grande pour détourner l’esprit encore influençable des jeunes aliens. Les extra-terrestres qui ne se sentaient pas à leur place pouvaient être des recrues potentielles. Un mouvement radical dans lequel le Rizzen fut alors facilement entrainé. Malgré le soutien de son ami, il basculait lentement mais sûrement de leur côté. Ysandre devenait à ses yeux un humain indésirable, inférieur, nuisible. Un humain trop collant qui l’empêchait de s’épanouir. Et lorsqu’il fut convaincu des désagréments que lui apportait l’homme, il décida de les lui faire payer. Quelle faute faisait cet humain ? Le simple fait d’exister et de prétendre pouvoir se lier à un alien en était une. Alors, en guise de punition, il perdit un bras. Comme oiseau auquel on couple une aile.
La perte comme meilleur enseignement
Depuis huit ans, Ysandre vivait avec la perte de son ami et celle de son membre. Mais étonnamment, la douleur et la rancune ne prenaient pas le dessus. Loin de là cette idée. Encore aujourd’hui, cette expérience lui en apprenait beaucoup. En effet, étant un homme rafistolé, il ressemblait plus à un Tekm qu’à un humain. Il se voyait alors souvent moqué ou critiqué dans la rue, tel un cyborg qu’il n’était pas. Cette situation lui faisait prendre conscience des injustices et de la vie dure que menaient certains aliens. Ysandre comprenait alors mieux le ressenti de son vieil ami. Mais cela devait changer. A ses yeux, un Tekm valait un Erog qui lui-même valait un humain. De l’intérieur, il ne percevait toujours pas de différence entre les espèces. Certes, les disparités physiques s’avéraient indéniables, mais du fond, tous étaient des êtres pensants, doués de raison. Hors, un humain seul ne pouvait suffire à résoudre ces injustices, mais une idée lui traversait l’esprit depuis quelques temps. Si tout le monde le confondait avec un Tekm, pourquoi ne pas se considérer comme tel pour passer les portes de l’unité 426 et la nuire de l’intérieur ? Une folie ? Une possibilité ?  Une  mission suicide ? Rien n’était moins sûr.