à la folie (gabriel)

Fidèle pion du MIB, connu sous le nom d'agent Blue, de sa véritable identité Gabriel Ardan, français, marqué par les années du haut de ses quarante-deux hivers, un humain quelconque, sans pouvoir, mais pas sans ressources, un compte en banque bien nourri, du sang sur les mains, des cris dans l'esprit, des horreurs dans les nuits et des fantômes dans les jours. retenez bien ceci, et seulement ceci : fuyez.

GENTLEMAN ❥ DU MAL AUX FEMMES ET AUX ENFANTS, TU NE FERAS PAS ❥ MANIPULATEUR ❥ EXIGEANT ❥ SEC ❥ MOQUEUR ❥ FROID ❥ PEUT S'AVÉRER DETESTABLE ❥ DELICAT ❥ RAFFINÉ ❥ CULTIVÉ ❥ PASSIONNÉ PAR LES JEUX DE HASARD ❥ INTELLIGENT ❥ SOCIOPATHE ❥ SE SERT DE SA COUVERTURE D'AGENT POUR FAIRE... DE MAUVAISES CHOSES...

background music - Sous la lumière vacillante de la pièce, Gabriel s'installe dans le fauteuil en cuir noir. Il fait passer entre ses doigts un dé.
Clic, clic fait le son du plastique contre ses ongles. Il expire. Inspire. Les battements de son coeur donne le tempo. En avalant sa salive, il se réinstalle un peu mieux, le dos reposé contre le dossier et croise les jambes.

Je hais les aliens. Avoue-t-il, de façon solennelle. Mais je n'apprécie guère les Hommes non plus. De ses lèvres s'échappent un rire, ou peut-être un souffle - il est difficile de cerner les émotions qui découlent des mots d'Ardan. Et je ne saurais jamais expliqué pour quoi. Pourtant, j'ai tué plus d'un homme et plus d'un alien à la recherche de cette vaine réponse. J'ai torturé, j'ai saigné, j'ai effrayé, j'ai joué. Tout ce qui en a découlé, ce ne fut qu'une satisfaction à la limite de la jouissance. C'est effrayant, n'est-ce pas ? Un lourd silence emplit la pièce, plongée dans une semi pénombre. Gabriel plante ses yeux, perçants, sur son interlocuteur. Enfin. Ma mère me donnait trois sous pour taire au reste de la famille mes... petits hobbys. Elle se penchait vers moi, tout doucement, et braquait ses mains sur mes épaules comme une véritable figure maternelle. Pourtant, de sa voix tremblante, elle murmurait seulement ne dis à personne ce que tu as fait au petit chien, personne. Il glisse sa main dans sa poche et en tire une cigarette. Puis-je ? Son visage s'illumine sous la lumière du briquet, qui s'estompe au profit d'un petit point rouge et d'une fumée éparse. Je n'ai jamais aimé ma mère. Ni mon beau-père. Mais c'est une autre histoire... Gabriel décroise ses jambes et s'accoude sur ses genoux. Je ne tue plus d'animaux, rassurez-vous. Confesse-t-il d'un sourire reposé. Seulement les aliens qui me donnent la nausée. Et les hommes qui pensent pouvoir me piétiner. Ceux qui m'échappent. Ceux qui me frustrent. Ceux qui me contredisent. Ceux qui sont là au mauvais endroit, au mauvais moment... Mais ça, j'imagine que vous le savez déjà.

L'agent Blue montre son dé, une face après l'autre. J'aime prendre le rôle de Dieu, parfois, il est vrai. Mais ce qui me fait vibrer, c'est le poids du hasard. Que va-t-il se passer ? Personne ne le sait, ni vous, ni moi, ni Dieux, ni fantômes. Alors, jouons, vibrons, mon ami. Gabriel écrase son mégot dans son cendrier et s'approche doucement. Voyons... Si je tombe sur le 1... Je vous écorche. Vivant. Ne me regardez pas comme cela, bien sûr que ça sera douloureux. J'ai toujours été curieux de voir le corps humain sans la peau, voilà tout. Peut-être que j'en ferais un tapis, après. Il rit. Le 2, une balle dans la tête. Simple, efficace. 3, douze coups de couteaux ? Oui, ça me semble honnête; 4... La pendaison. Un peu dépassée, certes. Pour le 5, je pensais à vous enterrer. Vivant, aussi, cela va de soi. Et 6, je vous laisse une nouvelle journée de plus pour vivre et écouter la suite de mes songes.

Il s'accroupit au sol et lance le dé.

Tourne, tourne, tourne.

Six.

En levant les yeux vers l'autre personne, Gabriel affiche un large sourire, amusé.

What a lucky man...