ANNÉE 1983, DAVID, DERRICK ET DUSTIN, PASSIONNÉS PAR LA SCIENCE-FICTION ET LA POP CULTURE, DÉCIDENT D'ENVOYER UN MESSAGE DANS L'ESPACE GRÂCE À UN ORDINATEUR SOPHISTIQUÉ DEPUIS LEUR PETIT GARAGE À COSMOPOLIS, DANS LE CONNECTICUT. PUIS C'EST PARTI EN COUILLE.PLUS DE TRENTE ANS APRÈS, GRÂCE AUX EXPLOITS INFORMATIQUES DES "3D" (POUR "THREE DICKS"), LES ALIENS FOULENT ENFIN LE SOL TERRESTRE ! MAIS À QUEL PRIX ? C'ÉTAIT À L'ÉPOQUE UNE SIMPLE PASSION. NI FEMME, NI EMPLOI, DAVID, DERRICK ET DUSTIN ONT PASSÉ LE PLUS CLAIR DE LEUR TEMPS (ET LEUR VIE) À ÉTUDIER L'ESPACE ET LA POSSIBILITÉ DE LA VIE AILLEURS QUE SUR NOTRE BELLE PLANÈTE. SANS DIPLÔMES OU CERTIFICATS, ILS SE CONTENTENT DE CONCEVOIR DES ORDINATEURS ET AUTRES SOFTWARES CHEZ EUX DANS LE SEUL INTÉRÊT D'ENVOYER UN MESSAGE AU-DELÀ DE LA SURFACE TERRESTRE. ILS L'ONT APPELÉ CODE COSMO EN HOMMAGE À LEUR VILLE CHÉRIE (C'EST FAUX, ILS N'ONT JUSTE AUCUNE IMAGINATION), COSMOPOLIS.
EN COURS D'AFFICHAGE (WADE ET LE CODE SE BATTENT)

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l'art de savoir - gab

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STAGIAIRE
Harry Marlow
Crédits : 62
Harry Marlow

Ven 31 Aoû - 14:34
music

T’as finis par t’y faire, au rythme de vie du MIB, même si cela ne fait que dix jours. Tu t’étonnes ! T’es même plutôt fier de toi ! En d’autres circonstances, tu te serais déjà fait la malle puisque tu tiens rarement en place. Chez Barney’s, le fleuriste chez qui tu as effectué ton dernier stage, t’as tenu trois jours. Or ce stage-ci est intéressant, différent. Tu peux utiliser des armes, tu peux apprendre des techniques de combat, tu peux chasser des aliens - un peu comme les types dans Ghostbustes qui chassent les fantômes - c’est trop stylé quoi !

Cependant, ton activité favorite : apprendre des choses auprès de ton mentor. Et des choses, il en connaît. Tout un tas ! Il ne se fatigue pas et tient bon face à tes flots journaliers de questions. Des flots toujours sans logique, toujours immenses, toujours intempestifs. Encore un peu et l’étiquette « garçon pro’ du harcèlement » s’imprimerait sur ton front.

Aujourd’hui, tu es censé recevoir une leçon d’art martial - ou alors tu as rêvé ? Non, le mail de ton directeur de formation disait bien « Monsieur Marlow, je vous envoie ce mail pour (…) apprentissage d’un sport destiné à la défense et à l’appréhension d’autrui auprès de votre instructeur, Agent Blue (…) » Ok, il n’y a pas « art martial » de mentionné mais, c’est pareil ? Un sport de défense, c’est un truc du genre kung fu ou judo ?

Alors te voilà, tout sourire, assit sur un muret et profitant d’un bain de soleil devant le bâtiment d’entraînement physique. Tu attends Ardan - songeant à la manière dont tu le salueras. Chaque matin, depuis ce fameux au revoir au restaurant français, c’est ton petit truc, ton petit jeu - tu cherches à le mettre mal à l’aise, en lui faisant la bise, un câlin, en lui serrant trop fort les mains ou en faisant une remarque déplacée.

C’est encore plus jouissif lorsque vous avez un publique, évidemment. Alors ? Se frotter à lui ? Employer le mot banane ? Hurler « SUGAR DADDY » de loin pour mieux courir et lui sauter au cou ? Devant la rangée d’agents discutant là-bas, à l’angle, ce serait drôlement marrant… Mh…

L’improvisation - oui, c’est mieux - t’as trop la flemme de réfléchir.

Tu t’allumes une cigarette, sort une bouteille de coca de ton sac à dos et enfin, ton petit carnet de notes. Ce petit carnet de notes, il est particulier. Toute personne ayant vécu à tes côtés et t’ayant marqué a droit à une ou plusieurs pages dedans. T’y inscris les informations de base liées à cette personne, ce qui t’as choqué ou plus chez elle, ce que tu comptes faire avec elle etc.

Un toc un peu bizarre - tu l’avoues mais tu ne peux pas t’en défaire. Ce carnet de notes, il est aussi précieux pour toi que ta croix. C’est un peu ton album photo, la frise chronologique de ta vie et de tes relations. Si la police tombait dessus - Seigneur, ce serait leur jackpot. Y’a foule de renseignements sur Mr. Cordell et la secte - raison de plus pour qu’il te soit précieux.

Depuis hier, Ardan a droit à sa première page. Tu n’y as écris que quelques détails basiques le concernant - mais, tu en es certain, lui, il dépassera au minimum les trois pages.

Tu relis certains passages au hasard, sans réelle intention de modifier ou d’ajouter quelque chose à quelqu’un. Tu t’arrêtes d’effeuiller sur « Miss Jenkins » - l’une de tes mamans d’accueil, celle que tu as connu à tes huit ans. « - porte tout le temps la même robe, - a une dent pourrie, - me donne trop de claques, - sent mauvais de la bouche » - tu ris. Miss Jenkins… Qu’est-ce qu’elle était bête et méchante ! Une vraie harpie !

Soupire.

C’est loooong de l’attendre.

AH ! Tu te redresses - il arrive, tu reconnais sa silhouette. Lorsqu’il arrive à ta hauteur, t’as trait pour trait la tronche d’un renard prêt à jouer un nouveau tour… « Mon héros ! Enfin ! Je désespérais, j’étais à deux dois de mourir de solitude… » - et tu feins l’évanouissement dans ses bras, t’accrochant à sa cravate, le nez écrasé contre son buste.

C’te ventouse de sale petit con…













*
AGENT
Gabriel Ardan
Crédits : 18
Gabriel Ardan

Ven 31 Aoû - 15:23


L'ART DE SAVOIR

musique - Devenir le mentor de quelqu'un l'a rendu plus négligé ces dix derniers jours - des cernes ont creusé ses yeux et ses pommettes sont devenues plus saillantes qu'autrefois. Ses cheveux ont incroyablement poussé, il en avait oublié le coiffeur. La fatigue le prend de court, chaque jour. Harry a cet étrange don de drainer toute son énergie en moins de quelques heures, le faisant répéter mille et une fois les mêmes réponses aux mêmes questions que le premier jour. Le tout accompagné par des taquineries déplacées, des mots lascifs hurlés pour attirer l'attention, des attentions que Gabriel préférerait pourtant refuser.

C'est avec un peu de retard qu'il arrive sur les lieux. Sans grande surprise, Marlow se jette à son cou, feignant la faiblesse. Ardan est agacé - il lève les yeux au ciel et souffle avant de le reprendre aussitôt. Cessez. Presque impatient, il lui tend de nouveaux vêtements : une tenue de sport, au moins, il sera capable de l'enfiler correctement. Mettez ceci et rejoignez-moi dans le dojo à l'intérieur.

Volontairement, l'agent fit le choix de se changer dans un vestiaire à l'opposé de celui de la future nouvelle recrue. Ce qu'il peut détester les tenues de sport, aussi proches du corps et sans formes - mais pas autant qu'il déteste salir ses costumes. Il se regarde un instant dans le miroir et peine à cacher la longueur de ses mèches derrière ses oreilles. En plus de faire négligé, il perd quelques années. Gabriel soupire. Tant pis, pense-t-il avant de pousser la porte du dojo.

J'imagine que cela vous parait logique je doive vous apprendre un sport de défense afin d'éviter des situations comme celle de la dernière fois. Il lance un regard furtif vers le bras encore bandé d'Harry. Ici vous n'allez pas apprendre à vous protéger de n'importe qui mais des aliens. Il y aura quelques différences à retenir. Gabriel commence à échauffer ses poignets, bras et chevilles dans des mouvements circulaires. Il invite le petit à en faire de même pendant qu'il explique. Il y a différentes races d'alien et différents types d'attaque. Les rizzens sont des télépathes, alors il vous faudra être plus malin qu'eux. Les drizzts volent et sont rapide, il faut avoir l'oeil et apprendre à se concentrer. Les lymes sont méfiants et très attentifs au moindre détail, il faut savoir les berner. Les krärn, comme Heimdall, sont très puissants et imposants. Les erogs ont également une force surdimensionnée et les tekm ne ressentent pas la douleur. Il se craque la nuque. Par extension, pour mieux appréhender l'attaque, il faudra connaître par coeur l'origine de votre cible. Autrement, vous serez incapable de vous en sortir. Beaucoup d'aliens sont recensés à l'avance dans notre base de données donc nous savons généralement à peu près à qui nous avons à faire avant de partir en mission. Mais il arrive que ces aliens ne soient pas fichés et là, il faut se reposer sur ses connaissances. Je vous le rappelle, chaque alien est doté de la capacité de se métamorphoser - vous ne verrez pas au premier coup d'oeil qu'ils ne sont pas humains pour la plupart.

Il s'approche de quelques pas, à sa hauteur. Mais le plus important, la première chose sur laquelle vous devez vous concentrer, c'est le regard. Dit-il, droit dans les yeux. Voyez, si j'essaye de vous atteindre au niveau des épaules, si près de vous, alors que je vous fixe dans les yeux, je suis incapable de viser ma cible correctement. Il mimique un geste au ralenti avant de reculer. Allez-y, essayez de me frapper.

featuring harry
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STAGIAIRE
Harry Marlow
Crédits : 62
Harry Marlow

Ven 31 Aoû - 16:23
music

Tu te changes à la vitesse de la lumière, balançant ton sac à dos dans un coin. T’es pas très friand de ta tenue, même si elle est noire et qu’il y’a le logo super classe du MIB dessus ; tu es tellement maigrichon qu’elle te colle aux fesses mais baille à mort au niveau de tes cuisses - on ne parle même pas du haut, les manches te font office de parachute. RIDICULE. Tant pis ! L’important, c’est d’être à l’aise.

Tu déboules sur le tapis de mousse comme une petite furie - le visage déformé par un sourire goguenard. Sourire goguenard qui se déforme ensuite en hilarité non retenue. T’es pas le seul à être ridicule en tenue de sport…

Ardan… Mon Dieu, Ardan ! Il ressemble à un une des Totally Spies mais version body-builder Rambo ;  oui tu regardes les Totally Spies le matin au petit déjeuner, et ? « Vous êtes trop belle ! » - tu n’as pas pu t’en empêcher, fallait que tu lâches une bêtise.

La différence d’énergie entre vous est flagrante - à croire que tu as aspiré son essence vitale au cours de ces dix derniers jours. T’en culpabiliserais presque si tu n’étais pas tant excité par l’activité à venir.

Sérieux retrouvé, yeux écarquillés et muet comme une carpe - ô miracle - tu écoutes tout ce qu’il te dit au sujet des aliens et de la manière dont un agent doit les appréhender, en fonction de leur race et de leurs aptitudes. Il y’en a tellement, comment vas-tu retenir tous les noms ? Certains sont même télépathes - c’est totalement fou.

« Est-ce qu’il y’a déjà eu des agents tués parce qu’ils se sont mal défendus ? Est-ce que certains aliens sont tellement puissants qu’il faut juste les tuer, et pas tenter de combattre ? Genre, quand c’est trop risqué ! Est-ce que je vais pouvoir m’entraîner sur de vrais modèles ? C’était lequel, de tous les aliens que vous avez cité, enfin, de toutes les races, qui était le plus coriace que vous ayez eu à affronter ? »

Voilà. Ça recommence. Harry et ses questions assommantes.

Il te faut te concentrer - à n’écouter que les envies de ta curiosité, t’en oublies la raison qui t’amène ici. Raclant ta gorge, encore imprégnée de coca, tu te mets en position face à lui - le regard fixé au sien. Mon vert dans son bleu - comme tu aimes à le dire.

C’est dur, t’as à nouveau envie de rire - tu ne sais pas trop pourquoi, sans doute parce que t’es de trop bonne humeur.

« Vous ne riposterez pas trop fort hein ? Je suis handicapé, ne l’oubliez pas ! » - suite à quoi, tu effectues un léger mouvement de recul puis lèves ton poing droit vers le haut pour le rabattre sur son buste. Tu te rates, comme un idiot et manque de chuter dans ta perte d’équilibre ;  ton orgueil de petit con en prend pour son grade.

Pour cette nouvelle charge, tu reproduis exactement le même schéma. Tu recules légèrement, tu lèves ton poing, gauche cette fois-ci, le rabat en direction de son ventre - t’arrêtes à la dernière seconde et frappes du droit sur son épaule. TOUCHÉ - tu t’esclaffes, heureux de ta réussite.

« Si j’arrive à vous atteindre plus de trois fois, je veux une faveur ! Genre… Vous me laissez dormir chez vous ce soir ? Et vous me ferez à manger, un plat français ? Et vous me laissez choisir mon nom de super agent… J’ai déjà mes petites idées. Agent Dark Knight, ou Agent Badass. » Cela fait trois faveurs…

On ne peut pas être plus fourmillant, grouillant - c’est quoi le mot le plus adapté pour décrire un bipède qui gigote non-stop, sautille, gesticule et court dans tous les sens ? Fatiguant. Voilà. On ne peut pas être plus fatiguant.

T’enchaînes les attaques - tantôt tu imagines affronter un gros lézard - tu ne sais déjà plus le nom de la race - tantôt tu imagines affronter un télépathe, tantôt encore un alien totalement méconnu. C’est l’éclate totale ! Tu aimerais avoir ce genre d'entraînement tous les matins. Pas sûr, en revanche, que ce soit le souhait de ton mentor.

Tu te permets de placer des répliques de films, Matrix, Ghostbusters, pour te la jouer cool - adieu le sérieux de la situation en résumé. « LET’S SOLVE MY DADDY ISSUUUES ! » - que t’as osé balancé, lors d’une de tes élancées sauvages…

Au bout de dix minutes, essoufflé, trempé de sueur, rouge comme une tomate mais toujours ce fichu sourire joyeux collé aux lèvres, tu t’arrêtes. Mains sur les genoux, tâchant de retrouver un semblant de rythme cardiaque, tu déclares - « J’ai compté. Je vous ai atteint SIX FOIS ! » Non, trois tout pile, mais je te laisse crâner si tu veux… « Alors, alors, alors, j’ai ma faveur ? »













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AGENT
Gabriel Ardan
Crédits : 18
Gabriel Ardan

Ven 31 Aoû - 17:08


L'ART DE SAVOIR

musique - Ses coups ne sont pas assez sûrs pour faire grimacer l'agent qui esquive tous les autres sans une goutte de sueur. À défaut de ne pas avoir encore beaucoup de force, ce gamin est au moins plus malin qu'il en a l'air, il a très bien compris le jeu de regard, se focaliser sur une cible pour en attaquer une autre final. Le combat est une danse dont il faut apprendre les pas, rien de plus simple que ceci.

Harry s'emballe, demande à des faveurs. En guise de réponse, Gabriel hausse les sourcils et s'approche de lui calmement. De la même manière, sa main gauche se pose sur son épaule et la droite saisit son bras encore vierge de blessure. En un quart de seconde à peine, il lui tourne le dos, le tient fermement, fait glisser sa jambe droite comme un obstacle sur le tapis pour le faire chuter sur le dos sans ménagement.
Ecrasé au sol, Ardan le toise de son ombre. Non.

Il sourit, plutôt fier, en attendant que son élève se remette de ses émotions et se relève, droit sur ses pieds. Tai Otoshi, une prise de judo basique, difficile à contrer. Approchez. Gabriel prend sa première paume pour la poser contre son cou. Agrippez mon col. Puis la seconde sur son bras. Tenez fermement mon bras. Il se rapproche de lui, quelques millimètres les séparent à peine. Gardez le minimum de distance afin de vous concentrer sur votre centre de gravité : c'est ce qui va faire toute la différence. Tournez moi le dos en continuant de me tenir. Parfait. Après cela vous n'aurez plus qu'à glisser votre jambe droite vers l'arrière pour me faire basculer par-dessus celle-ci. Aucun contact entre les hanches. Et il suffira d'un bon coup d'élan pour me faire tomber.

Gabriel glisse son visage au-dessus de l'épaule du stagiaire et glisse dans un souffle : Vous avez plutôt intérêt à réussir vite cette prise, car ce qui suit va vous déstabiliser.

featuring harry
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STAGIAIRE
Harry Marlow
Crédits : 62
Harry Marlow

Ven 31 Aoû - 17:34
music

Évidemment, il te dit non. Tu t’y attendais - demander une faveur à Ardan c’est comme demander à un chat d’aboyer. Tu pousses un long, très long soupire de râle, à la manière d’un enfant gâté privé d’un énième caprice. C’est décidé, tu vas bouder. C’est tout à fait immature - et alors ?

Harry, 6ans, le retour.

La seconde suivante, tu ne sais pas trop ce qui t’arrive - en un tour de bras tu es au sol, hébété mais aussi et surtout impressionné. « ELLE EST GÉNIALE CETTE PRISE ! » - ta bouderie n’a pas tenu longtemps. Il est franchement trop fort… Un peu comme un super-héros, sans costume et sans pouvoir. Genre Batman. Voilà. Ardan, c’est un Batman qui s’ignore.

Tu te relèves, le laisses te guider dans l’exécution de cette prise - t’es pas sûr de pouvoir la réussir, tu n’as pas été assez attentif. Sa proximité ne t’aide guère - c’est très bizarre de le voir à la loupe.

Comment es-tu censé te concentrer lorsque tes yeux n’ont d’envie que de détailler son visage ? Il a des ridules au coin des lèvres, des cils plutôt longs, les traits tirés… Il te fait penser à une gravure mode des années 60 - si on omet l’odieuse tenue de sport.

Vous savez, ces hommes de bureau pour qui toutes les femmes craquent, qui roulent des belles voitures et boivent du Brandy en fumant un cigare - comme ceux de la série Mad Men en fait.

Harry, allez, connecte-toi au présent !

Un sourire naît à tes lèvres - t’es prêt, et je parle pas d’être prêt à échouer. Qu’il te murmure ce qui lui chante, tu ne te laisseras plus déstabiliser. « Ne m’en veuillez pas si je vous fais mal, vieil homme ! » - certain d’avoir un bon centre de gravité, tu glisses ta jambe droite vers l’arrière, prends de l’élan et CLACK ! il bascule.

« Alors, l’élève n’est-il pas aussi bon que le maître ? » - tu ris, aussi fier qu’un petit paon. Un petit paon qui ne manque pas de le maintenir à terre d’un pied sur l’une de ses cuisses - tel un conquérent ayant fraîchement conquis un territoire. Ce qui, Harry, est un peu irrespectueux et pas du tout inscrit dans les règles du Judoka… Mais, t’es pas à cela prêt, mh ?

À nouveau, tu te mets en position de combat, pieds écartés, torse en avant et genou droit légèrement plié - « Allez, venez me faire un câlin ! Vous en crevez d’envie ! » - tu persifles, moqueur, agitant les mains façon invitation à la Jackie Chan.














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AGENT
Gabriel Ardan
Crédits : 18
Gabriel Ardan

Ven 31 Aoû - 17:55


L'ART DE SAVOIR

musique - Il a réussi. Gabriel a pu avoir le temps de gonfler tous ses muscles pour amortir la chute. En se relevant, le gamin braille - ça semble comme un jeu pour lui.
Très bien pense Ardan. Alors ils allaient jouer, mais à son propre petit jeu. Vous pensez que c'est en vous amusant que vous allez progresser ? Le ton de Blue devient dur et strict. Il s'approche, le surplombe de son ombre, yeux dans les yeux.

Vous pensez que c'est en me traitant de vieillard après m'avoir mis au sol une fois que vous allez pouvoir survivre sur le terrain ? Il le pousse violemment par les épaules. Une fois, deux fois, trois fois. Il hausse la voix un peu plus. Rappelez-moi comment vous avez fini par vous faire arracher le bras ? Ah. Oui. Il le repousse. Il finit contre le mur. En faisant le malin ! Gabriel lui décoche un coup de poing dans la mâchoire. Pas assez fort pour le faire tomber, mais suffisant pour le sonner un instant. Il le décolle du mur, le repousse jusqu'au centre. Alors, Marlow ? Vous avez tout dans l'entrejambe mais rien dans le ventre ?!

Les veines de son visage se gonflent, durcissent. Gabriel a stratégiquement enfilé son masque de colère.

Vous êtes petit, ridicule, maigre, sans intérêt. Vous ne valez rien, vous ne voulez même pas être un homme ! Sa voix se teinte de moquerie. En toute honnêteté, je me demande bien ce que vous faites ici. Vous, les adeptes d'un monstre qui ne réalisez pas que l'Enfer est bien autour de vous. Peut-être que vous auriez mieux fait de rester dans les jupes de votre père, peut-être que vous seriez un meilleur gourou qu'un meilleur soldat ! Il l'attrape par le col. Alors, Marlow ! Rigolez ! Rigolez ! Le soulève du sol, l'avance jusqu'au mur, l'y plaque à nouveau. Je ne suis pas juste votre mentor, je suis votre pire ennemi. Gabriel le cogne contre la paroi tapissée, encore. La tête d'Harry vole, se cogne dans tous les sens, victime de la rage de son supérieur.

Sa poigne le libère, il glisse au sol. Ardan le laisse respirer pour mieux le faire souffrir, recule de quelques pas pour finir au centre du dojo. Regardez-vous. Il rit. Une putain d'aberration. Il siffle. Misérable.

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STAGIAIRE
Harry Marlow
Crédits : 62
Harry Marlow

Ven 31 Aoû - 18:37
music

Le premier coup de poing te sonne assez pour que tu perdes momentanément l’ouïe et la vue - tout est flou en somme. « Qu’est ce qu- » - souffle trop court. T’essayes de comprendre - ce n’est pas du judo ça ? Ce n’est pas non plus de la boxe… C’est juste de la rage ? Tu tousses, t’essuies d’un revers de manche ton menton dégoulinant de salive.

Le regard noir - tu observes ton mentor adopter un tout autre profil - et cela marche, cela marche ce qu’il te fait ; t’as la haine qui aboie dans tes veines. Et elle n’est pas prête d’arrêter - il t’enchaîne le salaud, coup après coup, insulte après insulte.

L’humiliation.
Simple, brutale, gratuite.

Alors Harry, tu comptes faire quoi ? Le maudire par tous les diables, te débattre en pratiquant l’adage de « tous les coups sont permis » ? Le rabaisser comme il te rabaisse ? Non. Ce que tu fais, Harry ? Rien

Absolument rien.

Une putain de poupée de chiffon - les yeux rougis par des larmes de colère, mais les bras ballants et les poings pas même serrés d’un chouya. Le truc c’est que t’as tellement eu à faire à ce genre de situation, enfant et adolescent - que t’as compris que plus tu cherches à te défendre, plus t’en prends dans la gueule.

Lorsqu’il te relâche - Dieu sait pour combien de temps - t’as mal aux côtes, t’as mal au nez, t’as mal aux fesses, t’as mal aux jambes et t’es presque certain qu’il t’as re-pété le bras. « Superbe démonstration. » - tu siffles entre tes dents, adossé au mur pour éviter de chuter une énième fois.

« Alors c’est vrai ce qu’on dit… Les bruits de couloir… » - un maigre mais néanmoins mauvais sourire arque tes lèvres - « Vous ne savez pas vous exprimer autrement. Même là, en croyant m’enseigner une leçon, vous usez de ce genre de violence. »

Tu le quittes du regard pour mieux lorgner le plafond - attaqué par deux ou trois toiles d’araignées - histoire de calmer tes mauvais sentiments. Technique fructueuse ; quelques minutes plus tard, te voilà toi-même à nouveau.

« Je suis d’accord avec tout ce que vous avez dit, même si vous ne le pensiez pas et même si je crois que vous le pensiez un peu. » - t’as mal, t’as trop mal, tu veux de la glace ; à manger et celle pour te soulager - « Vous m’avez salement amoché, je réclame dédommagement. » Genre un énorme plat de nachos avec plein de fromage.

Harry…
Y’a un truc qu’on ne peut pas t’enlever.
Ton humour.

Branlant comme un vieux de 80 piges - elle est belle l’ironie du sort ! - tu t’avances à sa hauteur, te laisses tête la première choir sur son buste avant de murmurer, paisible - « Je veux un câlin. Allez. Je le mérite. Vous avez été horrible. » Le retour de l’enfant de six ans…

Il semble accepter - ne t'étreint pas de ses bras, bien sûr, ce ne serait pas Ardan sinon, mais pose une main dans ton dos. C’est à cet instant précis, petit futé, que tu mords à grandes dents sa clavicule la plus proche avant de te reculer pour mieux lui envoyer un coup de genou - pourvu de tes dernières forces - pile dans son entre-jambe.

Puis tu recules et craches le sang emplissant ta bouche, tout fier de ta vendetta. De colérique, à lasse, à tranquille - voilà que ton visage passe à fils de pute vicieux et sournois - « J’apprends vite, hein, Gabriel ? » Le secret ? Être sincère à chaque étape, ne jamais manquer de ressource, d'imagination et ne jamais envoyer paître l’instinct primitif et brutal qui sommeille en nous.

Elle te plaît définitivement trop cette journée !

Bonjour le masochisme.













*
AGENT
Gabriel Ardan
Crédits : 18
Gabriel Ardan

Ven 31 Aoû - 20:04


L'ART DE SAVOIR

musique - Si Gabriel a vu le coup venir ou non est un mystère - mais une chose est sûre, il n'a pas cherché à se défendre. Les deux attaques finales d'Harry sont fatales, douloureuses. Le sang explose de ses chaires et coulent le long de ton torse tandis qu'il lâche un râle de douleur lorsque son genoux s'écrase entre ses jambes. Il préfère même se tenir à la paroi, dans une grimace souffrante. J'apprends vite, hein Gabriel ? Il relève le menton. Son bas-ventre le lance encore, il lui faut encore quelques secondes pour se redresser correctement et oser marcher jusqu'à lui. Ardan reprend son souffle, dans une grande et profonde inspiration. La plaie béante le lance comme une brûlure encore vive.

Un bout de sa chaire jonche au sol, au centre d'une flaque de sang. Gabriel la regarde, silencieusement. Non, religieusement. C'est la première fois qu'on lui inflige un tel châtiment, une telle honte, et ce malgré les cicatrices qui semblent témoigner du contraire sur son poitrail. Bon travail. Avoue-t-il dans un rire à mi-chemin entre la douleur et l'amusement.
Oh, c'est vrai. Il n'a plus le temps de s'ennuyer auprès de Marlow.

Gabriel encadre son visage de ses paumes et essuie leur sang mêlé sur son menton et ses joues. À l'époque où j'étais une nouvelle recrue, commence-t-il avec une pointe de nostalgie, mon mentor m'a fait passé le même exercice. Mais je ne pouvais pas accepter ses mots. À cette époque encore, Gabriel ne faisait pas face aux faits, et lorsque son aîné avait fini par lui hurler dessus en l'hurlant de psychopathe, écorcheur d'animaux, bon à rien, il avait viré rouge. Aujourd'hui, il avait bien changé. Alors je l'ai battu. Enfin, j'ai essayé. Il ricane. Il m'a cassé trois côtes et plus encore. J'ai fini deux mois en convalescence, seul, face à mon erreur. Ce n'est, en revanche, pas dans ses habitudes de se confier de la sorte. Ce souvenir relève plus de la honte que de la fierté, après tout. Savoir faire face à la provocation est une chose. Vous n'avez pas su esquiver mes coups parce qu'ils vous ont pris par surprise. En revanche, vous avez su parfaitement géré la situation et prendre assez de recul pour comprendre.

D'un coup d'oeil professionnel, il tourne son visage à droite et à gauche, à la recherche d'une fracture quelconque. Il ouvre sa paupière rougie par les larmes, puis la seconde avant de finir par tapoter sur son épaule pour en finir. Tous les aliens ne sont pas des brutes comme Heimdall. Certains seront plus malins. Plus vicieux. Ses bras retombent, ballants. La douleur resurgit. Il serre les dents. Je suis fier de vous. Malheureusement, nous allons devoir passé à autre chose, je ne peux rien assuré avec une blessure pareille. Vous pouvez retourner à votre vestiaire.

featuring harry
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STAGIAIRE
Harry Marlow
Crédits : 62
Harry Marlow

Ven 31 Aoû - 21:22
music

Bon travail. Tu as fais du bon travail. Il est sincère - tu n’en doutes pas, et pourtant tu restes circonspect, sur tes gardes. Est-ce une ruse ? Un chocolat empoisonné ? Non, rien de tel.

Pour la première fois depuis longtemps, très longtemps, quelqu’un te complimente, te félicite. M. Cordell ne le faisait jamais lui - seul M. Marlow le faisait, au travers de petits mots qu’il déposait sous ton oreiller le soir.

Tu soupires, détendu et paisible à l’égal des cieux au lendemain d’un orage. Puis, lorsqu’il encadre ton visage, essuyant ce qui l’entache, tu fermes les yeux. Niché entre un calme profond et une parfaite conscience du moment, tu l’écoutes te révéler des bribes de son passé.

C’est un peu comme un film - tu le vois, enragé et fougueux, attaquer son mentor pour mieux mordre la poussière. Cela te fait drôle de te dire qu’il a été comme toi, qu’il a traversé des étapes semblables, qu’il a mené des combats similaires… Tu souris, amusé.

T’aimerais bien voir une photo de lui à cet âge parce que, avouons-le, t’as du mal à l’imaginer jeune. Il portait des pantalons pattes d’éléphant ? Ou des jeans archi-moulants ? Ou des lunettes rondes à verres fumées ? Ou, non… Il est né en costard. Un bébé-costard. Ahahahah, c’est magique.

Tu rouvres les yeux lorsqu’il les inspecte, ce qui t’arrache une grimace infantile. Maman singe et bébé singe qui s’épouillent… Tu pouffes, réveillant la douleur de ton poitrail. Il va être ravi, le médecin, lorsqu’il te verra débarquer avec ton bras encore plus bousillé qu’avant et tes moult autres blessures. Rien que pour voir la tête décontenancée et blasée qu’il te fera très probablement, t’as hâte !

Vient le temps d’une trempette et d’un débarbouillage en règle, non sans qu’il te fasse l’honneur d’un dernier compliment. Fier. Tu l’as rendu fier. Tu imprimes, non, tu graves cet instant précis dans ta mémoire. « C’est moi qui suis fier de vous avoir comme mentor ! » - tu déclames, comme si c’était une de tes nouvelles farces, mais non - outre ton timbre rieur, tu es sincère.

La minute suivante, débarrassé de ton affreuse tenue de sport (paix à son âme, tu l’as foutu dans une poubelle) tu es sous la douche - qui ne marche pas. Forcément. Il fallait que tu choisisses la cabine de vestiaire pourvue de la douche pétée. Gé-nial.

T’as pas très envie d’enfiler ton costume, ni même ton sweat favori, si c’est pour qu’ils s’imbibent de sang. Alors c’est torse-nu que tu sors en dehors du bâtiment, offrant au monde une vue intégrale sur tes cicatrices, nombreuses d’hier, nouvelles d’aujourd’hui.

Sous l’effet de la brise, tu grelotes mais non, tu ne lâches rien ; hors de question de revêtir tes vêtements propres - t’as l’orgueil plus gonflé qu’un ballon de baudruche.

Une cigarette coincée entre les lèvres, adossé contre la porte vitrée, tu l’attends. On te croirait difficilement être un stagiaire - t’as plus les airs d’un petit voyou, avec ta dégaine nonchalante et tes bleues. Heureusement, personne ne te voit.

Au loin, des agents courent - suivant le parcours de santé menant au parc voisin. Tu les observes, passif, disparaître à l’angle d’un arbre. En principe, ce parcours devait être la seconde étape de ta journée sportive. En principe.

Là. T’as faim, t’as soif, t’as froid et le premier qui vient te proposer ne serait-ce qu’un golf, tu lui éclates la tronche sur le béton.

Lorsqu’il réapparaît à tes côtés, Ardan, tu lui sers ton plus franc sourire. « Dites-moi que la suite du programme sera douce ! Genre… Regarder un film ? Sur un alien ? Comme ça, ça reste instructif. » - mais oui, mais bien sûr.













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AGENT
Gabriel Ardan
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Gabriel Ardan

Ven 31 Aoû - 22:13


L'ART DE SAVOIR

musique - Comme quoi, rien n'est jamais perdu. C'est moi qui suis fier de vous avoir comme mentor. Gabriel en est resté quelque secondes bouche bée, debout au milieu du dojo, un sourire naissant aux coins de ses lèvres.

Sous la douche, l'eau brûlante sur sa clavicule lui arrache un énième râle. Sifflé entre les dents, il appuie son front contre le carrelage mural pour ne pas flancher. Ce sera la douche la plus rapide qu'il ait pris depuis des années. Il en sort aussitôt, les cheveux gouttant sur le bout de son nez, enfile sa chemise qui s'imbibe aussitôt de rouge. Merde. Il peste.

Gabriel sort, encore plus négligé que lorsqu'il était rentré dans le complexe. Tant pis, se dit-il pour la seconde fois aujourd'hui.

Plus loin, suivi par l'odeur de nicotine, Harry. Harry et son torse déchiré par les ecchymoses, d'hier et d'aujourd'hui. Ardan les regarde, chacune avec une attention particulière, à la recherche de leur origine : une main, un pied, un objet ? Une punition, une attaque, un accident ? C'est lorsqu'il lui adresse la parole qu'il cesse ce petit jeu.

Pour le moment nous avons encore un peu de temps libre avant de retourner aux bureaux. Après tout, ils avaient été forcé de terminer la session sportive plus tôt que prévu et Gabriel n'était pas plus enchanté que lui à l'idée de devoir faire de nouveaux efforts physiques pour aujourd'hui. Lorsque l'adrénaline n'y est pas, Ardan se découvre des facettes teintes de fainéantise.

Alors, il glisse contre la vitre pour s'asseoir à ses côtés, prenant le cigarette de fumer une cigarette. Il ne l'a pas fait depuis plusieurs jours, ses mains en tremblent.

Après ça on retournera au bureau et vous vous contenterez de vous poser dans un coin et de suivre la journée avec attention. Il sourit. C'est parfois ça aussi, la vie d'agent. C'est tristement calme et ennuyant. Il tire sur sa cigarette, laisse l'éparse fumée s'envoler.

Blue repense alors aux questions qui lui sont tombées dessus un peu plus tôt. Voilà un parfait sujet de conversation.

Je n'ai pas peur des aliens. Peu importe leurs formes. Ils me dégoutent simplement. Gabriel ne pouvait jamais participer aux échanges post-mission avec ses collègues qui s'amusent à noter sur dix le degré de peur qu'ils ont ressenti. C'était comme coffrer des animaux, pour lui. Mais je fais un cauchemar, souvent. Avoue-t-il. Seulement des bribes. Je suis enfant, je pense, à en juger par notre différence de taille. Et il y a cette chose, qui ne ressemble à aucune autre. Elle m'observe, dans le coin d'une pièce, à l'ombre. Elle me regarde sans cligner des yeux et je ne peux entendre que le son gras de sa respiration dans mon dos. Il en oublie de fumer sa cigarette. Chaque nuit, elle avance. Elle avance d'un pas. Petit à petit, sa silhouette gagne en détail : de sa peau visqueuse à ses yeux vides. De ses dents apparentes à sa bouche fendue par un sourire hideux. Gabriel finit par rire, plus nerveusement que de honte, finalement. Chaque soir, je me demande simplement si elle sera en face de mon visage. Et qu'arrivera-t-il, le jour où elle m'atteindra ? Tout ça sonne si ridicule. Heureusement que ce n'est qu'un cauchemar. Il soupire, peu convaincu par ses propres dires face à cette vision qui le hante depuis tant d'années. Non, depuis toujours.

Mais il semblerait, à en juger par vos cicatrices, que vous avez déjà vécu ce genre de cauchemar, plus vrai que nature.

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STAGIAIRE
Harry Marlow
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Harry Marlow

Ven 31 Aoû - 22:55
music

Avoir du temps libre, c’est comme avoir de l’or en barre. C’est la première fois que cela vous arrive et tu ne serais pas plus heureux qu’en l’occupant de la sorte. Là, assit à tes côtés, il te semble soudain moins impressionnant - vous pourriez presque sembler être deux potes de loin, discutant de choses et d’autres - de la dernière voiture de l’un, du dernier souci à la banque de l’autre.

Cela te fait doucement sourire - si l’on t’avait dit, lors de ton premier jour, qu’une telle complicité pourrait naître entre vous… Tu ne l’aurais pas cru, pas du tout.

Il entame alors la conversation, choisissant un sujet bien particulier, sans doute pioché dans un de tes flots intempestifs de questions. S’il débute son histoire de manière tranquille, plus le temps passe et plus la tranquillité se meurt pour une forme imperceptible d’anxiété.

Tu imagines ce monstre au pied de ton propre lit - la gueule béante, prêt à t’engloutir et t’offrir au néant, à l’oubli. Cela te file la chair de poule - entre ça et la brise fraîche, t’es à deux doigts de mourir geler. Or non, tu tiens le coup, tu veux entendre la suite. « Je vous protègerais ! » - tu t'exclames, aussitôt gêné par ton élan héroïque mais ô combien enfantin.

« Votre cauchemar est affreux. Vous savez, il ne faut pas le prendre à la légère. Peut-être est-ce un mauvais présage ? M. Marlow, mon premier tuteur, m’a dit un jour que les monstres de nos rêves sont les vices de notre réalité. J’ai mis du temps à comprendre mais… Je crois que ce qu’il dit est vrai. »

T’éteins ta cigarette pour mieux t’en rallumer une seconde, sortant par la même occasion ta bouteille de coca du sac à dos. Les yeux plantés sur un arbre à quelques mètres de là, tu te laisses momentanément aller à quelques songeries.

« J’ai pas d'alien hideux qui vient me visiter tous les soirs, mais c’est vrai, j'ai d’autres genres de monstres. Ils ne sont pas de chair et d’os, ce sont simplement de mauvais souvenirs. » Tu hésites, quelques secondes et prends ton courage sur une bouffée de nicotine - « Le pire, auquel je repense parfois… C’est celui de mes 9 ans. Le premier rituel auquel j’ai participé. » - et pour un souvenir de presque dix ans d’âge, il est parfaitement intacte.

« Je venais d’arriver chez les Cordell, cela faisait quoi, trois jours ? M. Cordell m’a habillé d’un bas en linge blanc et d’un masque d’agneau. Il m’a ensuite donné une petite torche. Il faisait nuit. Je ne comprenais pas trop ce qui se passait. Je n’étais pas très fut-fut’ à l’époque. » - tu mimes une grimace d’idiot.

« Il m’a fait entrer dans un champ de maïs et m’a dit « l’agneau de sa chair, va repaître l’obscurité qui s’en ira et la lumière, ainsi renaîtra » - tu étouffes un rictus, abaissant tes yeux sur la luciole rougeoyante de ta comparse.

« Ça marque ce genre de connerie. J’ai erré une bonne heure avant de tomber sur différentes personnes, elles-mêmes portant des masques d’animaux. » - ton sourire s’étire, triste - « Ils m’ont croqué tout cru... Depuis, j’ai peur du noir. »

Les gloussements sinistres, les coups, tes pleures. Nul besoin de plus de détails sur les abus collectifs perpétrés sur un garçon de 9ans.

Et aussi invraisemblable que cela puisse paraître, tu as pardonné à ces gens, tu as pardonné à ton « père » - mais tu ne pardonnes pas aux images, tu ne pardonnes pas aux douleurs fantômes qui, d’un jour à l’autre, viennent te hanter.

« Suuuuuuper géniale l’ambiance… Bon. Et si on allait se mettre les miches au chaud ! » - dis-tu, la gaieté retrouvée comme par enchantement avant de te relever. « J’ai très, très, très, trèèèès froid en plus. J’ai pas de réserve de muscles, comme vous, Mister Clover-Rambo. » - et ta private joke te fait vachement rire, forcément.

Harry, immature, mais dur à cuir...














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AGENT
Gabriel Ardan
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Gabriel Ardan

Ven 31 Aoû - 23:35


L'ART DE SAVOIR

musique - Au-delà de sa cruauté, Gabriel s'est toujours promis de ne toucher à ni femmes ni enfants, de quelconque façon qu'il soit. L'histoire de Marlow le hante déjà, le suivra comme un ombre, comme un nouveau monstre, tandis que les images émergent déjà au fin fond de son imagination. Il fronce les sourcils, détourne le regard, souhaite ne jamais avoir entendu de telles choses - une ironie, pour un homme qui s'amuse à compter les os quand il les brise. Harry raconte avec une aisance affolante et très vite, son mentor comprend que son esprit est très probablement encore enchaîné à cette partie de sa vie. Mais comment guérir une âme ? Il n'y aurait que l'amour et toutes ces belles choses dont les chansons et les livres parlent, mais Gabriel n'est pas doté d'un tel don. Il peut écouter, conseiller, mais il ne peut pas enlacer chaleureusement.

L'agent finit par abandonner sa cigarette, les lèvres scellées par le dégoût et une rancoeur nouvelle - soudainement, le voilà à vouloir venger la veuve et l'orphelin. Au départ, il espérait simplement y trouver de nouvelles idées pour son art macabre. Il regrette.

Les plaisanteries du stagiaire finisse par le sonner au rapport. Ardan secoue la tête. Il est torse nu, il l'avait presque oublié. Au diable l'allure.
Il lui dépose sa veste sur les épaules, affichant alors cette immonde tâche rose et rouge sur sa poitrine. Le tissu a déjà commencé à collé à la plaie, le sang a séché autour de cette dernière.

Allons au bureau.

Sans perdre un instant de plus, Gabriel entreprend le chemin jusqu'à destination. Il s'arrête en chemin par l'infirmerie pour y amener de quoi se soigner, refusant catégoriquement l'intervention d'un médecin présent sur place.
Une fois à l'étage, il ferme la porte. Calme, à température ambiante. Il invite Harry à s'asseoir sur la chaise. Il en prend une seconde, se pose en face. Il prend un linge propre qu'il imbibe d'eau pour nettoyer les gouttes carmin qui se sont accrochées à sa peau comme des coquillages.

Je pense que vous le savez déjà, mais je ne pourrai pas effacer votre passé. Annonce-t-il, concentré sur sa tâche. Je ne peux vous garantir un futur meilleur non plus, je ne suis pas un dieu, ni un saint. Il sort désormais de la trousse un coton et du désinfectant pour le déposer sur le coin de ses lèvres abimées par les coups. Mais je ne suis pas un idiot. J'ai bien conscience d'avoir une épée de Damoclès au-dessus de ma tête. Je payerai pour mes crimes, c'est une chose certaine. Il rit, et dit : Je vais sans doute mourir avant d'être vraiment vieux. Mais c'est mieux ainsi. Au fil des années, Gabriel prenait conscience de sa monstruosité. Il en avait fait un quotidien mais ses tourments avaient alors commencé. Lui qui n'a jamais été croyant s'était mis à prier pour la rédemption. En vain. En attendant... Il se redresse et se défait de sa propre chemise pour la jeter à la poubelle. Quel gâchis.

Gabriel ouvre une porte incrustée dans le mur, à peine visible. Un miroir accroché au panneau de fer le montre plus pathétique que jamais. En continuant la conversation, il s'administre quelques soins, passant quelques gouttes d'alcool sur sa clavicule. Il grimace de douleur. Je vous protégerai. Nancy serait surprise. Elle qui lui répétait qu'il faisait mieux d'être stérile, après tout, il n'avait pas le profil ni l'audace d'un père.

Votre histoire ne me laisse pas insensible. C'est pour cette raison que je ne sais pas quoi en dire, pour tout avouer. Il le regarde depuis le reflet. Votre père... Mr Cordell. Est-il toujours en vie ? Dit-il, dans l'ombre de la rancoeur.

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STAGIAIRE
Harry Marlow
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Harry Marlow

Sam 1 Sep - 0:16
music

Tu es trop heureux de gagner la chaleur douillette du bureau - que d’ordinaire tu fuis comme la peste, le jugeant aimant à ennui. C’en est presque réconfortant de le trouver à l’identique, paré des mêmes tableaux, du même fauteuil, des mêmes meubles…

Tu t’assieds, silencieux et te laisses soigner - les yeux rivés sur sa clavicule, dont l’état n’a rien a envié à ton visage. Tu ne l’as pas loupé - il y a la marque de tes dents au centimètre près. Puis, doucement, il reprend la parole, et tu sens dans ses mots un léger parfum de compassion, de tendresse.

Bizarrement, c’est l’image du héros du film le plus poétique de Tim Burton qui t’apparaît alors à l’esprit, Edward aux Mains d’Argent. Ardan a des points communs avec ce dernier. Tu lui devines une capacité hors norme et insoupçonnée pour l’amour - et une incapacité tout aussi hors norme à l’exprimer, à le comprendre et à le voir tout simplement.

« Vous me protégez déjà assez. Et puis… Je ne suis pas sans défense ! » - aussitôt tu souris, pointant du doigt tes muscles abdominaux (absents). « Pour vous remercier, je vous apprendrais à aimer ! » - aimer être un peu insouciant, aimer le kebab, aimer traîner en jogging, aimer les étreintes, aimer les farces, aimer les films d’horreur, aimer draguer… Aimer à ta manière d’aimer.

Lorsqu’il s’éclipse au devant du miroir, s’affairant à panser ses propres blessures, tu t’octroies un petit temps de flottement. Vagabondes, tes pensées vont et viennent entre tes souhaits, tes appréhensions du futur, tes besoins primaires de l’instant… C’est à peine si tu l’entends prononcer le nom de ton père.

Tu tiques.

« Oui, il est en vie et je tiens à ce qu’il le reste. Ne vous sentez pas le besoin de le punir pour me venger ! Je l’aime, vous savez. Je ne lui en veux pas. Ce serait gâcher ma haine que de le faire… » - tu te relèves, passant une main nerveuse dans ta tignasse. Avoir haussé le ton te gêne.

Évidement que c’est difficile à comprendre pour autrui, qu’un gosse victimisé défende son bourreau. Et ? Ça te regarde.

Bon Harry, pas la peine de plomber l’ambiance… Elle est déjà lourde de toutes vos histoires d’âmes amochées. Il vous reste encore un peu de temps libre, tu veux en profiter à fond. Ils sont bien trop précieux, ces petits moments à vous, rien qu’à vous, pour que tu les ternisses de tes vexations.

Tu ouvres un placard au hasard, heureux d’y trouver, contre toute attente, une bouteille de rhum brun. Tu t’en sers un verre - sans gêne, et en remplis un second pour Monsieur. « Notre récompense, pour avoir été brillants ce matin ! Ne me dites pas non ou je vous caresse l’entre-jambe. » - tu débines, de but en blanc, concluant cette remarque extra-terrestre par un clin d’oeil.

À toi de passer devant le miroir - frileux d’y voir l’étendue des dégâts. Aïe. Une nuée de frissons, bataillons de fourmis invisibles, dévalent le long de ta colonne. Choqué ? Oui, parce qu’aussi inattendu que bizarre, un flash te revient. Un flash de sa mort.

Tu l'avais oublié.

Tu t’y étais vu, dans un miroir, exactement de la même manière dont tu te vois à présent. Et quelque chose te frappe la conscience, quelque chose de si logique que tu te demandes pourquoi tu ne l’avais pas immédiatement compris.

L’artiste derrière le corps fleuri, c’est toi. Tu vas le tuer. La panique monte, rapide, un véritable éclair ! Tu te tournes, le saisis par les épaules - un pommier qu’on secoue, tu le transformes en pommier qu’on secoue - « C’est moi ! C’EST MOI ! Je ne veux pas ! Je ne comprends pas ! »

Vu de l’extérieur, t’as des airs de psychotique en crise.
Mh.
C’est un peu ce que tu es, je suppose ?

« Je vois des gens qui sont morts ! » - non, ça c’est la réplique du film que tu t’es maté hier, et tu te sens très con du coup ; au moins, cela te calme - « J’ai un don. Je vois la mort des gens, je veux dire, je vois de quelle manière ils meurent et combien de jours il leur reste à vivre. »

Demain, tu regretteras cette confession.
Personne ne doit savoir pour tes aptitudes particulières...
Là, c'est raté.

Tu le lâches, faisant les cents pas dans un cercle imaginaire - « Vous ne saisissez pas ? » - tu le fixes - « Je vous ai vu, le premier jour, je vous ai vu mort. J’me suis vu par la suite, à côté de vous, couvert de sang. » - et tu te mets à pleurer, et à rire - super duo d’émotions - « Je ne veux pas ! Pourquoi je vous tuerais ? Pourquoi ? Je ne veux pas ! » 

Harry ou les ascenseurs émotionnels sur commande…













*
AGENT
Gabriel Ardan
Crédits : 18
Gabriel Ardan

Sam 1 Sep - 1:03


L'ART DE SAVOIR

musique - Et tout à coup, son sourire taquin se transforme en une grimace de peur. Harry le secoue et hurle des histoires difficiles à croire. Et pourtant, bien réelles. Gabriel réalise, silencieusement, que cette épée de Damoclès a le visage d'un adolescent aux yeux bouffis par les larmes et le sourire défiguré par la peur. Il a vu, vécu bien trop de choses pour ne pas comprendre - pour feindre de ne pas y croire.
Mordu par la vérité, son poison coule dans ses veines et il préfère le regarder sans trop savoir quoi dire. La vision même de sa propre mort, imaginée au fin fond de son esprit, fait germer une certaine angoisse, quand bien même il défie la Faucheuse depuis longtemps déjà.

Gabriel détruit la distance qui les sépare et d'un geste qui se veut rassurant, prend le visage du garçon pour le caler contre son épaule. Doucement, l'une de ses paumes frotte son dos avec une once de maladresse. Au même instants, il essaye de réfléchir à des solutions. Pourquoi voudrait-il le tuer ? Jusqu'à présent, il n'a pas fait de véritable mauvais pas - s'est présenté comme un mentor (presque) digne de ce nom. Où aurait-il pu échouer ? L'idée de vouloir faire payer son père de ses crimes infâmes ? Un mélange de colère et d'incompréhension se noue dans son esprit.

Je n'ai pas peur. Chuchote-t-il contre ses cheveux. Alors tu ne devrais pas non plus, Harry. Un tutoiement naturel pointe le bout de son nez.

Pourtant, parmi ses larmes, Gabriel peut deviner une haine nouvelle, future. L'amour est tangible, éphémère. Aujourd'hui, il geint en son nom. Demain, il l'égorgera sans ciller, peut-être, qui sait. Ça va aller. Il le berce. Ça va aller. Il soupire : Tout ira bien.

Nous aurons des lits pleins d'odeurs légères,
Des divans profonds comme des tombeaux,
Et d'étranges fleurs sur des étagères,
Ecloses pour nous sous des cieux plus beaux.
Usant à l'envi leurs chaleurs dernières,
Nos deux coeurs seront deux vastes flambeaux,
Qui réfléchiront leurs doubles lumières
Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux.
Un soir fait de rose et de bleu mystique,
Nous échangerons un éclair unique,
Comme un long sanglot, tout chargé d'adieux ;
Et plus tard un Ange, entr'ouvrant les portes,
Viendra ranimer, fidèle et joyeux,
Les miroirs ternis et les flammes mortes.

- Charles Baudelaire

featuring harry
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STAGIAIRE
Harry Marlow
Crédits : 62
Harry Marlow

Sam 1 Sep - 1:48
music

Tout contre son épaule, bercé par le timbre tiède de sa voix, tu t’égares.

Il y’a des bancs verts, d’immenses platanes et un sentier de gravillons. Tu es pieds nus, alors tu as mal. Ce n'est pas grave. Tu marches, et plus tu marches, plus le sentier se rapetisse. Tout au bout, à la fin du sentier, se dresse, majestueux, un énorme rosier. Ses fleurs, jolies dames aux robes carminés, tendres et cajoles, descendent jusqu’à tes joues et y déposent de pieux baisers.

« Est-ce que je suis éveillé ? » tu demandes au rosier. « Non, pas tout à fait. » il te répond. « Alors, je peux rester encore un peu ? » tu demandes au rosier. « Tu es toujours le bienvenue. » il te répond.

C’est étrange, l’esprit humain - les refuges qu’il s’aménage, au noir de son antre. Quelques minutes encore, il t’y laisse. Quelques minutes où tu n’es pas plus consistant qu’un nuage.

Lorsque tu reviens à toi - pleinement lucide et au fait de ton vagabondage imaginaire - tu repousses doucement Gabriel en arrière. Mouillés de larmes mais brûlant d’un feu des plus doux, tes yeux s’accouplent aux siens. « Mon vert dans son bleu. » tu dis, sans t'expliquer, avant de sourire. « Je n’ai plus peur, ça y’est. »

Ton attention se porte sur le miroir et tu n’y vois plus le reflet d’un peintre de l’horreur mais d’un jeune homme. Tout simplement.

« J’ai rencontré un rosier qui m’a dit un jour, lorsque j’étais enfant, qu’être un tueur, c’est être avant tout créatif. Un créatif, m’a t-il ajouté, il choisit d’exercer son art en pleine conscience. » - tes élucubrations fantasques le sont peut-être trop ; pour toi, elles sont aussi vraies et censées que l’est ce plancher ou que le sont ces murs.

« Vous n’êtes pas mon art, Monsieur Ardan. » et ton sourire s’étire - de pleine conscience, jamais je ne vous tuerais. « Même si vous deveniez un démon pareil à celui de votre cauchemar, même si vous placiez une lame sous ma gorge, vous ne seriez toujours pas mon art. »

Ce rosier, avec du recul, tu te rends compte qu’il a toujours été là. Toujours. Petit déjà, tu le rencontrais au détour d’un songe, d’un rêve, d’une absence. Dès que tu te sens mal, dès que tu es en proie à d’affreux sentiments - il est là.

Vos conversations se portent toutes, sans exception, sur la Mort.

Il serait peut-être temps de chercher à savoir pourquoi ?
Oui. Mais pas maintenant.
Maintenant, tu veux savourer la compagnie de Gabriel Ardan.

Reposé et étonnement calme, tu t’assieds sur le bord du bureau et savoure ton verre de rhum. « Je suis désolé d’avoir été si brusquement agité. M. Marlow m’appelait « son petit carrousel » - car je ne cesse de changer d’humeur, d’une minute à l’autre. » - tu pouffes, t’imaginant à califourchon sur un cheval de bois.

« Mais ne vous en faites pas… » - tu reprends, un tantinet taquin avant de l’attirer à toi du bout d’un pan de son pantalon. « Je suis un bon professeur de vie malgré tout. » - sans lâcher ton emprise sur le tissu, tu fouilles dans une de tes propres poches arrière pour en tirer une cigarette - « Eh oui ! Il n’y a pas que vous qui êtes un puit de savoir. »

De ta main libre, tu allumes mademoiselle et la cales au coin gauche de ta bouche.

« Mon domaine, c’est les relations humaines. Je crois que j’vais avoir du boulot avec vous. » - tu t’esclaffes ; une dense fumée blanchâtre s’étale entre vos deux visages.

« Première leçon. Répétez après moi… Je t’invite à dormir chez moi ce soir Harry, car je sais que tu as peur du noir et que tu n’as pas envie d’être seul. » - tricheur que tu es.













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AGENT
Gabriel Ardan
Crédits : 18
Gabriel Ardan

Sam 1 Sep - 2:33


L'ART DE SAVOIR

musique - ...riel... GABRIEL !!! Sa voix s'écrase dans un trémolo de douleur. Les pieds du jeune enfant trempe dans une marre carmin. Il tremble, lui aussi, d'une toute autre sensation. Elle git, là, s'étouffant dans sa propre merde et son propre sang. Elle crève, elle s'en va, dans un râle rauque et dégoûtant - la plus immonde des morts.

Gabriel la regarde, impassible. Ses yeux ressortent de ses orbites, ses paupières sont comme arrachées. Sa robe bleue fleurie est remontée dans son dos. Il lui manque un soulier et sa culotte. L'odeur devient infecte sous la chaleur écrasante de cette nuit d'été. Elle s'incruste dans le parquet.
Et elle pourrie là, pendant des semaines.

Et pendant des semaines, il observe.

Il observe la peau se creuser et passer entre ses os.
Les mouches s'accumulent dans sa bouche grande ouverte, y pondent des oeufs et tout un écosystème en fait sa demeure.

Au fond de la pièce, sur le gramophone craquelle la voix de la môme Piaf.

Non, rien de rien... Non, je ne regrette rien... Car ma vie, car mes joies, aujourd'hui, ça commence avec toi... !


**


Harry s'en va, de quelques centimètres seulement, pour mieux le ramener à ses côtés. Mais il ne perd pas une miette, même dans ses angoisses profondes. Son sourire s'orne de malice et de simplicité et pourtant ses larmes coulent encore. Gabriel finit par lâcher un rire en guise de réponse.
Amusé, épuisé. Il ne sait pas.
Il ne sait plus.

À son tour, il part à la recherche d'une cigarette et en allume le bout en embrassant sa comparse presque timidement. La pièce devient vite brumeuse, les voilà à flotter sur un nuage de nicotine - un nuage de secret, de confidence et d'interdits. Je sais déjà que je peux apprendre de toi. Ardan redresse le menton et crache sa fumée au dessus d'eux sans pourtant le quitter des yeux. Il tire une seconde fois sur le filtre, une grande succion. Puis il souffle encore et le voile gris entre eux s'épaissit. Ses mains se posent aux rebords du bureau et profite de cet instant de cécité pour réapparaître à quelques millimètres du bout de son nez. Un sourire qui creuse l'âge sur son faciès. Puis, un murmure, docile.

Je t'invite à dormir chez moi ce soir, Harry, car je sais que tu as peur du noir et que tu n'as pas envie d'être seul...

Son attention sur le sommet de ses lèvres, sans honte, sans sagesse.

... sur le canapé.

Gabriel recule. Fier.
Étrangement, heureux.

Et surtout, sans regret.

Non, rien de rien...


à suivre


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