saying goodbye means going away, and going away means forgetting

× attentionnée × fidèle × tricentenaire × athlétique × soignée, limite maniaque × attachée à des petites choses (genre les arbres ou les animaux) × amie des animaux × généreuse × toujours prête à donner un coup de main, même si elle n’a aucune idée de comment aider × bipolaire (mais pas malade, juste elle peut être très gentille, et là quelqu’un casse une chaise dans son bar et elle pête un cable et dégage la moitié des clients. sisi, c’est possible) × méticuleuse × a toujours quelques manies de l’armée × cache toujours une arme sous son comptoir (sait-on jamais) × Tatouage sur l’épaule gauche, tout son escadron avait le même : un engrenage noir × courageuse × paraît plus forte émotionnellement qu’elle ne l’est réellement × pacifiste ×

“Tu y arriveras.” Son regard se voulait apaisant mais il ne provoquait que de la panique chez Eline qui tenait sa main de toutes ses forces. Il vivrait. Il resterait sur ce vaisseau, ils sauveraient ces civils ensemble. Elle n’avait plus que lui. Il ne devait pas tomber. Il n’avait pas le droit de la laisser. “Ne dis rien d’accord, ne dis rien. Je te remonte, d’accord, et on y arrivera ensemble, d’accord, la Terre sera à nous, juste pour nous. Et pour eux, tu m’entends ?” Il se laissa tomber quand même, un sourire aux lèvres après les paroles d’Eline, la laissant impuissante, entourée de bras qui la retenaient alors qu’elle essayait de se jeter dans le vide en hurlant son nom alors qu’il se fracassait en bas de la falaise. Elle avait mal. Plus qu’elle ne l’aurait avoué.
Ils avaient finalement réussi. Réussi à secourir les derniers civils prisonniers de ces créatures infâmes. Mais à quel prix ? Eline avait perdu ses hommes. Ses compagnons. Ses coéquipiers. Ses amis. Ses frères. Ils étaient tous morts, tous les trois, pour qu’elle puisse finir le travail. Et vivre. Vivre tranquillement sur Terre. Tel état leur projet. Ils étaient en plein préparatifs quand l’armée avait de nouveau eu besoin d’eux. Une mission de sauvetage. Ils ne pouvaient pas refuser. Ils s’étaient donc promis. C’était la vraie dernière. Ensuite ils vivraient le reste de leur vie sur Terre. Ils se fonderaient dans la masse et viveraient heureux, ensemble. Mais finalement elle était seule.
Elle se redressa et regarda près d’elle. Les civils avaient peur, et elle ne faisait rien pour les sauver. Au contraire, elle avait essayé de se jeter par l’ouverture du vaisseau, à plus de deux cent mètres d'altitude.  “Excusez moi.” Sa voix tremblait. Elle se fendit un passage et traversa le vaisseau pour ramener les civils chez eux.

“C’est à cause de vous !” Elle s’était jetée sur son supérieur et lui avait envoyé son poing dans la figure, puis on l’avait arrêtée et écartée de lui. “Votre faute ! On ne voulait pas y aller ! Et maintenant ils sont morts !” Elle était trop en colère, la tristesse était trop dure à supporter. Elle ne pouvait pas. Elle ne pouvait pas le laisser prononcer une excuse bidon. Elle lui en voulait trop. “Vous comprenez ? MORTS !” Sa voix tremblait. Elle tirait de toutes ses forces pour qu’on la lâche et qu’elle retourne cogner l’assassin en face d’elle. Mais on ne la lâcherai pas. Alors elle se laissa tomber. “Morts….” C’avait été un soupire. Elle avait trop mal. C’était impossible. Pas eux. Pas maintenant. Pas si près… “On ira pas sur Terre, alors…” L’homme qu’elle tenait pour responsable s’approcha alors d’elle, et on la lâcha. Elle tomba alors, et l’homme s’accroupit devant elle. “Je suis sincèrement désolé.” Nez rencontra Poing et Nez se cassa en laissant Sang s'en aller.


“Raise. Raise !” Une voix semblait vouloir la réveiller, mais rien en elle n’avait envie d’obéir. Cela dit, la voix lui semblait familière. Elle ouvrit alors les yeux et reconnut l’homme auquel elle avait cassé le nez quelques années plus tôt. Elle était revenue la veille sortir ses affaires de son vaisseau, le Queenie, et y avait passé la nuit. “Qu’est ce que vous faîtes encore là, Raise ?” Il n’avait pas besoin qu’elle lui explique, il l’avait bien vu lui même. “Je me suis endormie monsieur.” Il était plus indulgent avec elle depuis qu’elle était rentrée seule. Il savait qu’elle ne resterait plus longtemps. Elle avait demandée sa retraite. Bien sûr, demande refusée, le soldat Eline Raise étant tout à fait capable de servir sa planète encore cent ou deux cent ans mais elle avait agressé un supérieur, alors elle serait admise en retraite prématurée. “Je vais vous faire un cadeau, amirale.” Elle le regarda comme s’il venait d’une autre planète. Elle ne comprenait pas. Jamais en deux cent ans de service, elle n’avait entendu ces mots sortir de la bouche de cet homme. “Le Queenie est à vous.” Elle n’avait surement pas bien entendu. Pourquoi est ce qu’il lui offrirait un vaisseau ? “Je ne crois pas avoir bien entendu, monsieur.” Elle n'aurait pas du dire ça. Elle le savait. Elle savait aussi ce qu’il allait dire “Il est en effet temps que votre retraite arrive, soldat.” Bah voilà. “J’ai dit que je vous offrais votre vaisseau. Après tout, vous êtes la seule encore en vie à l’avoir piloté. Il est né de votre main. C’est comme votre petit bébé, alors emmenez le avec vous sur Terre, voulez-vous.” Eline le regardait encore bouche bée, un léger sourire incrédule sur les lèvres. “Vous…” “Oui je suis sur et...Non… Non...me remerciez p...je regrette déjà...”


“Entrée dans l’atmosphère dans… 3… 2…” La voix synthétique hurlait dans le vaisseau, surpassant la musique qu’Eline écoutait à fond. “Allez Queenie, on arrive, c’est bientôt fini !” “1…” “Entrée dans l’atmosphère débutée. WOUHOUW” Elle jeta un coup d’oeil sur la photo accroché à sa droite. “Ca va les mecs, on est chez nous” Elle admirait la vue. C’était magnifique. La planète la plus belle qu’elle ait visitée en trois cent ans. “Et je vais vivre ici...”


“S’il me reste une baguette ?” La planète était merveilleuse, au delà de ses attentes, mais les gens par contre étaient un peu moins futés que ce à quoi elle s’attendait. “Savez vous où vous vous trouvez monsieur ? Ici c’est un bar. On boit de l’alcool, des sodas, de l’eau à la limite, ou un café, on mange un bonbon et on joue à un jeu de chance, on regarde un match avec des potes, mais on achète pas son pain !” Elle était sur cette planète depuis moins de trois ans et elle saisissait mieux le principe de fonctionnement d’une ville qu’un natif. Elle n’en revenait pas. Elle rit derrière son comptoir et accompagna le vieil homme sur le trottoir. Cela dit, ce n’était pas une si mauvaise idée. Elle pourrait très bien commander quelques pains et quelques baguettes et faire une distribution tous les matins, ça dépannerait un certain nombre d’habitants. Elle le faisait déjà pour les colis. Ca faisait vivre son commerce. Elle en était fière d’ailleurs. Elle avait acheté une épave, qui ne ressemblait même pas à une boulangerie, mais pareillement au Queenie, elle avait passé beaucoup de temps à retaper, bricoler, recoller pour qu’il brille et qu’il soit beau. Elle avait veillé à ce que la décoration ressemble le plus possible à ce qu’on pouvait voir partout il y avait quelques dizaines d’années, des poutres apparentes, des tables, des chaises et le comptoir en bois, un chien… Oui, elle a adopté un chien. Elle l’a trouvé trop mignon ! Il n’a pas encore de nom et c’est un monstre, voilà. Il la suit partout et ne fait que des bêtises, mais il est trop mignon, alors elle laisse passer certaines choses… Non non, pas toutes, promis. Par exemple, il n’a pas le droit de toucher le Queenie, même d’un poil. Oui parce qu’évidemment elle a gardé son vaisseau, qu’elle cache...range à l’arrière du bar, au sous sol. Si vous voulez savoir, OUI elle a eu trop de mal à le mettre dedans, et OUI elle a dû faire beaucoup de travaux pour arriver à faire ce qu’elle a fait. Elle s’est plantée plusieurs fois, mais elle a finit par réussir. Un ascenseur géant qui monte et remplace le toit, on pose le vaisseau dessus, et il redescend et le toit se referme directement, et on n’a rien vu on ne sait rien. Nan je déconne. Elle a enlevé la toiture et le rez de chaussée n’avait plus de parquet, alors ça n’a pas été un problème. Le Queenie n’est pas un si gros vaisseau que ça, alors il passait très bien dans l’arrière boutique. Une fois casé au sous sol, elle refit le rez de chaussée et la toiture, et HOP un Queenie au garage pour la fin du millénaire. Elle était un robot à la retraite, avec une carrière de soldat de l’espace femelle trop classe, pourquoi le Queenie, qui était aussi une sorte de robot, propriété d’un soldat de l’espace femelle trop classe, n’aurait pas droit à sa retraite aussi ?