b o r n to be w i l d // J.F.K

arrogant ▵ charismatique ▵ astucieux ▵ minutieux ▵ curieux ▵ réaliste ▵ sarcastique ▵ diplomate ▵ colérique ▵ ambitieux ▵ manipulateur ▵ intrépide ▵ cultivé ▵ acerbe ▵ cynique ▵ téméraire ▵ justicier ▵ fier ▵ abrupt ▵ solide ▵ prévoyant ▵ magnanime ▵ confiant ▵ déterminé ▵ tolérant ▵ observateur ▵ sérieux ▵ indépendant ▵ calme ▵ rigoureux ▵ rationnel ▵ méfiant ▵ vigilant ▵ protecteur ▵ tenace ▵ persévérant ▵ méthodique ▵ persuasif ▵ perspicace ▵ blessant ▵

J’ai couru... J’ai couru jusqu’à sentir tous mes muscles brûler, jusqu’à sentir dans mes veines de l’acide sulfurique à la place du sang. Puis, j’ai couru encore.

Et dans le fond, Jack court encore ; il ne peut s'empêcher de courir, malgré son souffle saccadé et sa douleur latente, il court, comme un dératé, comme si sa vie en dépendait. C'est là ce qu'il sait faire de mieux, courir ; non pas pour fuir, mais juste pour éviter de souffrir ; car sa vitesse efface ses faiblesses, comme le vent frais balaye les angoisses éphémères. Lui, il court pour oublier, il court pour ne pas penser, il court à bouche ouverte et hurle à gorge déployée. Et les gens ne comprennent pas cette façon de penser ; mais c'est ainsi, plus fort que lui. On le traite comme un fuyard dans l'âme qui ne s'assume pas, qui ne souhaite pas accepter ce qu'il n'est pas. Il est son seul juge, le seul créateur de son unique désespoir. Homme taillé dans du béton qui a été réduit à néant, jeté à la mer comme les cendres d'un corps incinéré. Jack n'est pas un lâche. Son regard fier, mais toutefois mélancolique est levé vers l'horizon ; les pupilles dilatées et le souffle totalement niqué ; c'est le premier pas vers la fin de son "éternité".

La beauté invite à la mort et je suis accroc à la douce tonalité de sa sirène. Ce qui est doux devient amer et ce qui est amer devient doux.

Accroc à la vie comme une âme en sursit, attendant que la mort le rappelle à elle comme le ferait n'importe quel thanatophobe ; oubliant de vivre, oubliant de ne pas compter les mois, encore moins les jours, surtout pas les heures ; juste les vivres, ne pas les regarder défiler. Jack aime la vie, à n'en point douter, appréciant se lever dès l'aube juste pour voir le jour se lever ; pour contempler l'horizon et tout ce qu'il peut bien lui apporter. Il aime la vie autant qu'il déteste dormir ; mais quand on est atteint de narcolepsie ; maladie chronique qui pousse à s'endormir n'importe où et surtout à n'importe quel moment ; on en vient à se dire que l'on n'est pas né dans de bonne condition. Jack est un homme étrange, un poil déconcertant, atteint d'une maladie qu'est la contradiction, qui le ronge jusqu'au bout des ongles ; comme sa rage intérieure qui, comme le tonnerre, gronde.

J’ai observé un escargot qui rampait le long d’un rasoir... C’est mon rêve... C’est mon cauchemar... Ramper, glisser le long du fil de la lame d’un rasoir et survivre.

Sa vie est bancale, comme un déchet jetable. Il n'est rien de plus qu'un tas d'humus en décomposition, il n'est rien de plus qu'une poussière qui vole au gré du vent ; qui ne sait pas où il est porté, ni même où il va atterrir ; Jack, c'est tout ça, c'est l'illusion de la liberté, un gars bizarrement constitué mentalement ; qui souhaite vivre libre comme un oiseau sans attache ; mais qui se retrouve finalement enchaîné tel un chien enragé pour suivre des idéaux qui ne regardent que lui. Et sa haine est palpable, son cœur insondable, sa rage incontrôlable, sa mentalité exécrable. Il sait bien qu'il ne tourne pas rond, qu'il n'agit comme personne, qu'il n'est semblable à personne et ça le fait doucement sourire, étrangement marré. Heureux de ne pas rentrer dans le moule, d'être celui qui répand la merde ; celui qui recouvre le monde d'une fumée bien sale, bien noir. Jack est peut-être un connard finalement, mais il ne fait que rendre ce qu'il a lui-même subit ; qui sème le vent récolte la tempête ; et l'ouragan qui n'a fait qu'un tour en lui ne demande qu'à tout ravager.

Si tu baises un baiseur, tu te fais forcément baiser à un moment ou à un autre, mais t'encaisse, t'encaisse et tu garde tout pour toi, sinon, tu passes pour un con.<

Et il aimerait ne pas être comme ça, ne pas être cette boule de nerf qui se fait vorace de cette haine. La colère, la rage, l'amertume ; Jack est doué avec les émotions négatives, il en réside énormément dans sa caboche cabossée. Trop habitué à souffrir en silence qu'il est maintenant heureux d'avoir appris à gueuler, à évacuer, à aboyer comme un animal enragé. Il est le cannibale des causes perdues, le carnivore des plus féroces émotions, le bâtard effroyable qui dévore quiconque le remet en question... Car il faut de tout pour faire un monde, non ? Il faut des gens bien, des gens paumés et des gens mauvais. Mais il faut d'avantage de gens comme Jack, une personne qui cumule les trois facteurs, pour plus de diversité, pour pouvoir jouer les fins curieux, les gentils psychologues, pour capter, pour comprendre ce qui ne va pas chez lui. Sans doute qu'il aimerait qu'on le comprenne, sans doute qu'il apprécierait ; mais Jack ne le demande pas, il reste loin, comme l'animal blessé qu'il est. Son cœur appelle les gens, mais il ne peut s'empêcher de les rejeter de tout son être ; avec férocité, avec haine. Confiance rime avec méfiance, confiance rime avec prévenance ; alors Jack reste sur ses gardes, toujours ; car il ne veut plus se faire baiser, car il ne veut plus être blessé. Fragilité interne aussi fébrile que du verre, son apparence extérieure montre d'avantage sa détermination à changer, marqué par la dureté de ses traits abîmés par la vie. Aujourd'hui, c'est Jack qui malmène autrui, c'est lui qui sourit devant la détresse et l'agonie.

Preuve est faite qu'il a une case en moins, que quelque chose cloche, que plusieurs sentiments manquent à l'appel ; mais rien ni fait. Quand on a été brisé une fois, recollé les morceaux est une épreuve périlleuse, et rien ne dit que le calvaire ne va pas recommencer. Ainsi est la vie de Jack, un homme réduit à néant une fois qui ne souhaite pas revivre les épreuves du passé ; préférant courir pour les éviter, ou décrocher des droites pour mieux les esquiver... La messe est dite, amen ?

r e m e m b e r
La pluie se mêle aux larmes.
Le sang coule, le vague à l'âme.
Il ne rentrera pas ce soir.
Perdu à jamais dans le noir.
Une trahison, le néant.
Dans son coeur, un trou béant.
Jamais il n'oubliera.
Jamais il ne pardonnera.

C'est Jack
il a vécu un truc une fois,
les fantômes du passé ne le laisseront pas oublier.

f o r g e t t i n g
Les sourcils froncés
Le dos voûté
La démarche mal cadencée
Le visage enfumé
Les poumons embrumés
La tête défoncée
Le cœur déchiqueté

Jack avance, en cadence
Ivre de cette errance
Il se plonge avec nonchalance
Dans les limbes de son inconsience

Et il se rappelle cet enfer
Qui lui a rongé les nerfs
Mais tout cela t'indiffères
E m p a t h i e éphémère