ANNÉE 1983, DAVID, DERRICK ET DUSTIN, PASSIONNÉS PAR LA SCIENCE-FICTION ET LA POP CULTURE, DÉCIDENT D'ENVOYER UN MESSAGE DANS L'ESPACE GRÂCE À UN ORDINATEUR SOPHISTIQUÉ DEPUIS LEUR PETIT GARAGE À COSMOPOLIS, DANS LE CONNECTICUT. PUIS C'EST PARTI EN COUILLE.PLUS DE TRENTE ANS APRÈS, GRÂCE AUX EXPLOITS INFORMATIQUES DES "3D" (POUR "THREE DICKS"), LES ALIENS FOULENT ENFIN LE SOL TERRESTRE ! MAIS À QUEL PRIX ? C'ÉTAIT À L'ÉPOQUE UNE SIMPLE PASSION. NI FEMME, NI EMPLOI, DAVID, DERRICK ET DUSTIN ONT PASSÉ LE PLUS CLAIR DE LEUR TEMPS (ET LEUR VIE) À ÉTUDIER L'ESPACE ET LA POSSIBILITÉ DE LA VIE AILLEURS QUE SUR NOTRE BELLE PLANÈTE. SANS DIPLÔMES OU CERTIFICATS, ILS SE CONTENTENT DE CONCEVOIR DES ORDINATEURS ET AUTRES SOFTWARES CHEZ EUX DANS LE SEUL INTÉRÊT D'ENVOYER UN MESSAGE AU-DELÀ DE LA SURFACE TERRESTRE. ILS L'ONT APPELÉ CODE COSMO EN HOMMAGE À LEUR VILLE CHÉRIE (C'EST FAUX, ILS N'ONT JUSTE AUCUNE IMAGINATION), COSMOPOLIS.
EN COURS D'AFFICHAGE (WADE ET LE CODE SE BATTENT)

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lose yourself (george)

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Zep
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Zep

Jeu 27 Sep - 19:09
musique - T'as la gorge serrée.
C'est pas la faute à ta cravate ni à cette chemise boutonnée jusqu'au col. C'est l'angoisse, qui t'brûle, qui t'bouffe, qui t'décime p'tit à p'tit. T'avances sans trop savoir quoi faire, sans trop savoir quoi penser. Mais t'es trop beau, trop irréel, avec tes cheveux plaqués vers l'arrière, ce costume qui vaut bien trop d'argent et ces lunettes sur l'bout d'ton nez. Tu fais face, maladroitement, comme tu l'peux. Tu déglutis.
Non.
T'y arrives même pas.

Tu rentres dans l'yacht. On t'salue. Tu fais un signe de tête. C'est dev'nu une habitude ici. Quelques semaines auparavant, tu dormais à même le sol - sous un pont, dans ton cabinet clandestin. Aujourd'hui, on t'offre le luxe. On t'offre un tantinet de pouvoir, un tantinet d'futur, un tantinet d'espoir.

Mais à quel prix ?

Tu pousses la porte des appartements de George - tu es en retard. Tu sais très bien comment ça s'passe quand t'es en retard, à chaque fois c'est la même chanson. T'aimerais en rire en t'disant qu'la dernière fois ça s'était pas passé comme prévu mais dans ta tête y a du brouillard, beaucoup trop épais pour qu'tu l'ignores. Byron est déjà à sa table. Il t'attend. Comme d'habitude.

Oui, oui, je suis en retard. Oui, j'vais vous raconter ma journée... Tu hausses les épaules, un sourire volatile sur les lèvres.

Tu prends place à l'autre bout, sur ta chaise. Oui, c'était d'venu la tienne, à force.

Mais avant ça...

T'as la main qui tremble mais sans vraiment y porter attention, tu tires un beretta 92 de l'intérieur d'ta veste. Tu pointes le canon vers lui. Tu souris. Toujours. T'essayes.

Vot' carte bancaire. Les codes. Vos possessions. J'veux tout.

C'est si peu crédible, venant d'toi qui n'débite que des conneries à longueur d'journée.

Vous en faites pas, lances-tu solennellement, j'ferai ça vite. Et bien. Sans douleur. Je sais l'faire. Un instant de battement. Je suis médecin, après tout.

Sourire.
Encore.
Toujours.

**

Zackaria Webster.

Tu t'retournes d'un bond. Il y a un homme, grand et chauve. Costume cravate. Il ressemble à Byron. Tous les hommes en costume cravate ressemblent à Byron.

Entrez, je vous prie.
J'imagine que c'est pas une question...

Il sourit, t'ouvre la portière de la limousine en grand.

Tu rentres, t'assieds sur le cuir, les mains serrées sur tes cuisses. Tu vas être encore en retard au yacht.

J'ai entendu dire que vous avez été récemment embauché par George Byron... Je me trompe ?
Vous seriez pas là si vous en étiez pas déjà convaincu. Je crois.
Bien. Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Je veux vous faire une offre.

Tu lèves le bout de ton nez, plus attentif tout à coup.

Tuez votre patron.
... Pourquoi ?
George et moi, disons... Nous ne sommes pas très amis. Je me ferai une joie d'éliminer un autre concurrent sur le marché. C'est la loi du plus fort à Cosmopolis, mais j'imagine que vous le savez déjà.

L'homme joue avec une manette calée dans sa main : elle possède un seul bouton. Tu fronces les sourcils, peu convaincu. Tu ne vas pas tuer ton boss, pas celui qui t'héberge et qui t'file le plus gros salaire que t'as jamais eu...

Et si j'refuse ?
Eh bien, dites-moi...
Tenez-vous à votre famille, monsieur Webster ?


Et ton sang se refroidit.


LOSE YOURSELF


*
GOLD LION
George Byron
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George Byron

Jeu 27 Sep - 21:38



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GEORGE & ZEP
« i’m a gold digger, a fake dreamer »
MUSIQUE

Tu es tranquillement attablé, paré de ton nouveau costume Maison Dior en lin pur des Vosges et dont les teintes bordeaux te vont à ravir, faisant ressortir l’éclat bleu de tes yeux. Le tic tac de l’horloge dépasse l’heure précise à laquelle il devait arriver, ce qui ne t’étonne plus - non. Tu te contentes, afin d’égrainer ton mécontentement, de soupirer tout en admirant l’argent poli de tes boutons de manchettes, tout en appréciant les notes limpides du piano.

Un verre de bordeaux supérieur de la maison Pomerol, un Petrus 1998, dans la main gauche, une cigarette dans la main droite - tu te complais dans cette image royale que tu sais, George, offrir à ton imagination et à la vue du monde. D’autant que tu n’es pas le faux quadragénaire ce soir, mais le bellâtre de vingt-cinq ans - c’est un des côtés positifs à ce que ton hôte connaisse ton petit secret, plus besoin de trop user de tes pouvoirs.

Trêve de badinerie !

Soudain, hâtif, il apparaît. Zack. Il s’assied. Il te regarde et quelque chose cloche ; outre ce piètre choix de costume - ne lui avais-tu pas dis de choisir celui couleur vert émeraude de chez Valentino ? - outre le non sens de ses menaces, outre les tremblements de ses doigts sur la gâchette du revolver… Quelque chose cloche. Un quelque chose d’effrayant, qui sent l’enfant apeuré, qui suinte le type prêt à tout.

En d’autres circonstance, tu aurais volontiers cru à une farce de mauvais goût, à une tentative honteuse de vengeance quant à tes continuelles remarques sur sa vulgarité et son comportement de voyou. Là, maintenant, et Dieu merci ta perspicacité et tes sens aiguisés de Rizzen ne sont pas qualités à pester, tu comprends qu’il ne plaisante pas.

Lentement, tu te redresses, décollant ton dos de la chaise - les doigts joints entre eux, la mine impassible - quelques instants de plus, tu laisses un curieux silence vous nimber. C’est pourvu d’une voix monocorde quoiqu’un tantinet chaude que tu choisis de répondre - Ce n’est pas l’argent ce qui motive et paralyse à la fois ton geste, n’est-ce pas, Zack ?

De l’argent, il en a autant qu’il veut - tous tes comptes réunis, toutes tes actions en bourse, toutes tes cartes de crédit - il pourrait y avoir accès, tu n’en a cure. Tu es riche pour des centaines de vies, des milliers de décennies, des millions de siècles - l’argent, je me répète, tu n’en as cure.

Tu écrases ton mégot dans le cendrier de verre, entames une première bouchée de ton entrée savamment dressée, terriblement alléchante. Tu vous as concocté une émulsion de queues d’écrevisses avec un zeste de citron et une purée de fèves jaunes ; s'en suivant un coeur  de filet mignon de veau à la sauce de baies rouges. Un régal !

Régal, George, qui dénote d’avec la situation - nettement moins affriolante, follement plus inquiétante. Cependant ? Non, rien. Rien ne semble altérer ton calme, rien ne semble déstabiliser la force de conviction paisible tapis sous tes pommettes saillantes. Qui ? Qui vous demande de me viser ?

Délicatement, tu déposes ta cuillère sur le rebord de ton assiette, t’essuies la commissure gauche de ta bouche et déposes ton menton sur la jointure de tes paumes. Un léger sourire t’habille, avec ce même calme et cette même sérénité que tes traits refusent de quitter. Vous êtes médecin mais moi, Zackaria, je suis un lion. Oh n’allez pas croire que c’est une de mes formules narcissiques et qui me sont si chères, non (si, si). C’est un fait. Ce milieu, la finance, le luxe… Je le connais, je l’ai presque bâti à Cosmopolis - non, rectification, je l’ai bâti. Il m’est aisé de sentir, à votre sueur, de noter, à votre nervosité, qu’un autre lion vous menace, tapis dans l’ombre et qu’il détient… Un dossier compromettant ? Un ami ? Une famille ?

Une seconde cigarette s’éveille entre tes doigts, intoxique ta gorge et tu te relâches, le regard perdu dans les moulures du plafond. Vous me tuez, il vous laisse en paix. Mh ? et ton sourire se meurt pour un rire léger, presque désolé - Ne soyez pas naïf. Un lion ne laisse jamais de trace, jamais de gueule si mignonne soit-elle susceptible de s’ouvrir à son encontre. Il vous tuera aussitôt que vous m’aurez tué… Si vous me tuez…

Et George, quand bien même il tenterait de le faire, quand bien même il te tirerait dessus - certes, tu redeviendrais à ce moment là le ridicule gyrophare clignotant qu'intérieurement tu es - il n’y parviendrait pas - tu es trop tenace, trop accroché à ta vie pour t’en laisser dépouiller.

Surtout que, George, cela te ferait chier de perdre ton dealer ! Merde, sa coke est trop bonne ! (Adolf dirait que cela te ferait chier de perdre ZACKARIA pas ton dealer à la con, parce que tu l’aimes plutôt bien, genre, il est sympa, genre sympa à force de le côtoyer, ouais, sympa, un mec sympa, et que ça te ferait un peu mal au coeur de le voir prêt à t’abattre de sang froid, sans remords, comme ça…) - merci Adolf pour la traduction.



*
Zep
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Zep

Jeu 27 Sep - 22:00
musique - Il ne bouge pas. Il n'a pas peur. Il ne cille pas. Sa vie continue.
Et là, tu ressens quelque chose de nouveau - différent d'la peur, différent du stress. C'est d'l'humiliation, pure et dure. Il doute de toi, de tes capacités. T'as l'impression qu'il te pousse à l'faire, juste pour prouver qu'il a encore raison et cette colère, elle n'a pas d'nom. T'as envie d'tirer, une fois, deux fois, trois fois. Juste pour lui montrer qu'tu peux gérer ça à ta manière.

De l'autre côté, tu comprends qu'il cherche à comprendre, à sa manière. Dans son calme si naturel qu'il en est déconcertant. Toi, tu ne baisses pas le bras et tu retires encore moins le doigt de la gâchette après avoir retiré le cran d'sécurité.

Je n'sais pas qui c'est. Un type, grand, chauve. Qui porte le même genre de fringues que vous. Tu le reluques en pestant. Il a trois grains d'beauté sous l'oeil droit, et les yeux vairons. J'imagine que ça vous parle.

Tu trembles, de la tête aux pieds. Tu peines à respirer. Tu desserres ta cravate, réajustes les lunettes sur ton nez, correctement. Proprement. Tu te lèves à ton tour, contournes la table.

Vous m'croyez pas capable de l'faire, hein ? Tu ricanes, seulement un court instant. Ce mec... Tu serres les dents. De la rage, de la tristesse et surtout, de la peur. Ce mec a trouvé ma corde sensible.

Tu n'peux pas mentir plus longtemps - ce petit jeu ne rime à rien.
Ôter la vie à celui qui t'en offre une, n'est-ce pas ironique ?
Si.
Et ça l'est tellement que ça te fait tellement, tellement mal au coeur.

Je suis désolé.

Ta voix vacille à son tour.

Puis tu tires.

À côté.

Volontairement.

Prenez au moins la peine de vous défendre ou de fuir... Murmures-tu. S'il vous plait... Je ne veux pas avoir à vous abattre comme un animal.
LOSE YOURSELF


*
GOLD LION
George Byron
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George Byron

Jeu 27 Sep - 23:14



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GEORGE & ZEP
« i’m a gold digger, a fake dreamer »
MUSIQUE

Il te parle, il te menace, il se lève, il te parle, il te menace - c’est un disque rayé, un disque rayé qui, bien malgré toi t’arrache un soupire de peine. Alors même qu’il tire, à côté, alors même qu’il semble au plus bas, désemparé, désespéré - George, tu ne cilles pas. Ce calme, cette tranquillité, toujours fidèles à tes traits, ne te quittent pas. Tes yeux ne le quittent pas.

Tranquillement tu te lèves, tu lui fais face - un sourire s'agrippe à tes lèvres, serein, discret. Puis, avec autant d’agilité que de soudaineté, tu t’empares de son poignet et le force à s’ouvrir pour mieux l'en libérer de son arme. Or, si elle tombe à terre, ta prise demeure. Un vague frisson, ni chaud, ni froid, dévale le long de ta colonne et c’est l’image de son visage hilare et lubrique qui refait, quelques secondes, surface à ta mémoire.

Je ne doute pas de vous, Zack, ni de votre volonté. Je ne veux simplement pas vous affliger d’avoir à agir à cause de moi, à cause d’un ennemi qui n’est pas vôtre, qui est mien. Je ne veux pas non plus vous créer des soucis et, de ce fait, m’en créer.

Un pas, puis deux, puis trois, puis quatre et le voilà engloutit par ton ombre, acculé contre le mur. Quelque chose cloche dans ta démarche, un je ne sais quoi qui n’est ni calme, ni tranquille - un je ne sais quoi d’animal, un je ne sais quoi que tu connais mais dont tu ne te souviens pas. Un je ne sais quoi au parfum de vin et à l’acidité de cocaïne ? Il est là… À ta portée… À portée de bouche… Non, George, qu’est-ce qu’il te prend ? Arrête tes vagues à l’âme abjectes…

Enfin, tu le lâches mais pour peu de répit puisque, presque paternelle, ta paume gauche se pose tout contre sa mâchoire - et tu la soulignes brièvement du pouce, profitant de ce silence pour l’empêcher de fuir, de quelques manières que ce soit. Regard, moquerie, provocation ou débâcle - non, il faut qu’il reste ainsi. Ainsi, tu contrôles, ainsi, tu contemples, ainsi il est… Beau ?

Pardon ?

Finalement ce costume lui sied - les femmes de ton milieu s’y laisseraient méprendre, elles le courtiseraient comme n’importe quel petit prince fraîchement riche. En soit, c’est une petite réussite… Il va plaire, il va peut-être même pouvoir coincer une héritière, pomper son fric à elle, s’élever, partir et…

Oh, George, par pitié, le présent vaut mieux que tes plans sur la comète.

Quelle est cette corde sensible que Aberdeen malmène ? Nul doute est possible sur l’identité de son maître chanteur - tu ne connais pas trente-six chauves ayant trois grains de beauté sous l’oeil droit - tu ne connais pas trente-six hommes d’affaires prêt à user de telles méthodes pour t’avoir. Quel rat, quel requin, quel misérable ver de terre.

Au dessert, il n’y aura pas ton succulent à la fraise et à la menthe, non, il y’aura la tête d’Aberdeen sur un plateau de rouille - il ne mérite pas l’argent. Un appel à Adolf, un appel à quelque uns de tes hommes à tout faire, une virée en voiture… Cela relève d’un jeu d’enfant, un jeu que tu maîtrises, un jeu que tu pratiques depuis des lustres en dépit de ta hantise du sang, du sale, du crime.

C’est que, George, tu es un être paradoxal.

Vous usez déjà de mon argent, usez de mon pouvoir et de mes contacts… Parlez moi Zack, dites moi par quelle laisse il vous tient, et je vous… - tu t’écartes, cherchant dans une cigarette un soutient, trop déconcerté par la supplique nichée dans ta voix.

Ce n’est pas toi George, ce n’est pas normal que tu t’inquiètes pour quelqu’un d’autre, toi seul compte… Ce n’est pas normal, c’est bizarre, c’est irritant… Pourtant, que tu le veuilles ou non, elle est là, l’angoisse, et elle ne compte pas t’abandonner.

Je vous aiderais. Je vous demande simplement, juste pour cette fois-ci et pour cette fois-ci seulement, de me faire confiance. Parlez-moi… Dites-moi… Et dans la première inspiration de nicotine, et dans ce regard dévolu aux couteaux jonchant la table - tu retrouves contenance et mesure.

George, tu as le faciès d’une statue de marbre, inflexible, autoritaire - sous ta peau, dans tes veines, une colère aboie.

Aberdeen a signé un aller simple pour les Enfers.



*
Zep
Crédits : -10000
Zep

Jeu 27 Sep - 23:48
C'est à la fois un soulagement et un supplice que de voir le beretta tomber au sol. Et pourtant, tu serres le poing. Tu serres le poing parce que tu vas devoir lui faire face pour la énième fois. Si, d'habitude, tu fuis son toucher où t'en moque, il y a quelque chose de rassurant dans cette proximité. Pour la première fois depuis votre rencontre, George fait preuve... De clémence ? C'est difficile à croire, mais c'est pourtant bien ce qui est en train de se passer.
Tu peines à le fixer dans les yeux - il est déstabilisant ainsi, du haut de ses (presque) deux mètres, avec sa voix beaucoup trop délicate, ses mots beaucoup trop recherchés alors que toi tu es prêt à fondre en larme comme un enfant.

Mais tu ne te laisses pas aller. Pas quand il t'offre un nouvel espoir sur un plateau d'argent. Pourtant, alors que tu allais te jeter dedans, cœur et bras grand ouverts, la sonnerie de ton téléphone retentie. Tu fais un bond - c'est un appel.

Vite détaché de Byron, tu décroches.

Je pensais vous laisser un peu plus de temps, vous êtes une déception, Webster. Regardez l'écran de votre téléphone.

Aberdeen.
Tu déglutis et lances un regard à la fois complice et inquiet vers ton boss avant de t'attarder sur l'ordre en question.
Soudain, une vidéo diffusée en direct apparaît.

C'est ta maison.

Non... Que tu geins, dans un murmure.

La seconde suivante : le feu. Pas un simple brasier mais une explosion qui t'arrache un frisson puis un sursaut d'effroi.

Et il ne faut jamais me décevoir...

Un rire, puis tout s'arrête. L'écran affiche le menu.

Tu n'as pas crié, tu n'as pas pleuré. Tu ne le fais toujours pas.
Tu restes ainsi, figé, la bouche entrouverte. Incapable de parler, incapable de penser. Tu n'y crois pas. Tu ne veux pas y croire. C'est pourtant bien la réalité.

C'est arrivé si vite. Et si tu n'avais pas hésité, et si tu ne l'avais pas laissé s'approcher, peut être que maman continuerait d'écouter son émission favorite et que papa finirait de cuisiner ses lasagnes infectes.

Il n'y a plus que le silence et l'écho du fracas dans ta tête.

Jusqu'à ce que tu réalises vraiment.

Ma famille...

Dis-tu, les yeux rivés sur un point invisible. Oh mon d... Tu places une main devant ta bouche. Horrifié. Terrorisé.
Abattu.

Paniqué, enfin.

Adolf... ADOLF ?!

Tu cours dans le couloir, tu hurles son nom. Mais il ne vient pas. Tu cours jusqu'à George. Tu t'agrippes aux pans de sa veste.

Une voiture !! Il me faut une voiture !! Y a mes parents ! Mes sœurs !

LOSE YOURSELF


*
GOLD LION
George Byron
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George Byron

Ven 28 Sep - 0:54



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GEORGE & ZEP
« i’m a gold digger, a fake dreamer »
MUSIQUE

Quelque chose se brise en toi George, à l’écoute de la voix désespérée et horrifiée de Zack tandis qu’il s’élance en quête d’une aide qui ne viendra ni d'Adolf, ni des cieux. C’est trop tard, c’est terminé. Sa famille est morte, tu le sais, tu n’es pas devin mais tu le sais, c’est ainsi. Adam Paris Aberdeen n’est pas homme de pitié, n’est pas homme de décence - c’est un requin, un charognard qui prend plaisir à anéantir ce que l’amour et la joie bâtissent.

Je suis désolé. - et tu ne saurais lui dire ni lui témoigner d’à quel point tu l’es, jusqu’où les abysses de ces trois mots s’enfoncent. Un coup de fil s’ensuit, tu alertes les pompiers, leur donnant autant de détails que possible - une chance d’avoir mémorisé son adresse au cours d’une de tes fouilles dans ses affaires. Puis, hâtif, tu enfiles ton manteau, évitant de rentrer dans son champ de vision. Veuillez m’attendre ici.

Quelque chose se brise en toi, George, quelque chose s’est brisé. Vidés de leur lueur, tes yeux fixent la silhouette volatile de son dos - c’est à cause de toi. Ce constat, cette fatalité. C’est à cause de toi - tu étais la cible, il a été le moyen et, d’une certaine manière, tu as été touché, bien plus que tu ne l’aurais été en étant mort. La cruauté de l’homme réside dans les détails, n’est-ce pas ?

Avec un calme pareil à celui qu’on redoute au noir d’une tempête, tu quittes l’appartement et invites une seconde fois, sans un mot, Zack à t’attendre en lieu sûr. Adolf est là, devant la portière de la mercedes, il t’ouvre et comprend que l’heure n’est pas à la balade oisive. Un bref coup d’oeil entendu dans le rétroviseur, un bref message depuis ton téléphone et le jeu s’enclenche.

Soudain, la portière droite claque et la voiture démarre, c’est trop tard - il t’a suivi. Comment l’en empêcher ?

Ce qui s’est brisé en toi, George, c’est la fine pellicule de glace maintenant en sommeil tes pulsions les plus viles, tes pulsions les moins humaines. Si rien ne semble animer tes traits, si rien ne semble animer ton corps - sous ta peau, c’est un brasier de haine et de fureur qui s’épanche.

Avenue A, 166 Savoy Street, la résidence de briques blanches. Tu tranches le silence, laconique, et Adolf acquiesce. C’est à peine si tu oses te tourner vers lui, vers Zack, c’est à peine si tu conçois de pouvoir un jour le faire à nouveau. En réalité, tu devrais le ramener à l’appartement, là, maintenant, le contraindre à ne pas le quitter, l’enchaîner s’il le faut…

Non, ta soif de vengeance est plus forte.

Un quart d’heure plus tard et vous arrivez devant le logis d’Aberdeen - le connaissant, il doit roucouler de sa réussite, garde baissée, et festoyer entre deux prostitués avec quelques bouteilles de champagne d’un mauvais goût. Un râle s’extirpe d’entre tes dents serrées. Oh que tes veines te démangent de cette colère fourmilière, de cette colère venimeuse…

Empêche-le de bouger. - tu intimes sèchement à Adolf, désignant d’un succinct revers de bras la raison de tes futures nuits blanches.

Quelques mètres plus loin, deux de tes hommes t’attendent. Vêtus de costumes sombres et gantés, ils ont neutralisé le système électrique de sécurité du domaine. Enfin, un sourire t’habille - mauvais et dangereux. À l’image de loups, vous pénétrez les lieux et c’est dans un fracas monstrueux qu’ils défoncent la porte pour toi.

Un échange de coups de feu, tandis que tu attends sagement sur le pallier aux colonnes de briques blanches - et les trois gardes tombent. Tes hommes reviennent, t’invitent à les suivre et c’est un charognard halluciné que vous dénichez, entre non pas deux mais trois prostitués - en sous-vêtement, le nez remplit de coke et le cul tranquillement lové dans des coussins de velours.

Toc, toc, toc. Qui est là ? C’est Babayaga, fils de pute. - tu ricanes, avant que que tes acolytes ne s’emparent de lui pour mieux le ligoter à une chaise. L’un d’eux te tend un flingue, duquel tu menaces les filles de filer, ce qu’elles font en pleurnichant.

SALOPARD ! RELÂCHE MOI ! BYRON ! PETIT CONNARD ! - il gesticule, totalement délirant, les iris dilatées à l’extrême - T’as pas apprécié mon petit feu de joie ? LÂCHE MOI, CREVURE ! Ahahaha, ils ont agonisé, ils ont leeeeeentement agoniséééééés, suuuuppliés, EH NON ! Ils ont fini grillés comme des cochons CROUIIIIC CROUIIIC !

Elles éclatent d’un même élan, un élan royal, ta haine, ta colère, ta fureur, ta soif… Tu te saisis d’un couteau, tires sa langue violemment hors de sa bouche et la sectionnes. Il hurle, quoique cela ressemble davantage à des borborygmes d’ivrogne - et, grand artiste, tu lui enfonces la malheureuse au fond de la gorge.

Secoué de spasmes, il peine à respirer mais au moins, ô grâce divine, il ferme sa gueule.

Satisfait, ton sourire s’enhardit et tes traits quittent leur marbre pour une diabolique parure. Passe-moi les tenailles. - et l’un de tes homme ouvre une petite mallette, dévoilant un contenu digne d’un attirail nazi SS. Tout y est : ciseaux, lames, pinces, aiguilles ; un panel parfait pour quiconque souhaite torturer avec panache.

Prenant tout ton temps, tu t’assieds face à lui, poses l’une de ses mains à plat sur tes cuisses et choisis un doigt. Ce sera l’index : tu le coinces entre les tenailles et le tournes, le craques vers l’arrière. Le bruit t’arrache un haut le coeur mais le plaisir que tu prends à infliger pareille douleur prime…

Le prochain sera…  Non, pas un doigt. Un oeil… Pour changer. Oui, c’est bien de changer ! Les tenailles s’enfoncent alors sous les paupières, encerclent le globe - le coupent en longueur d’abord, car plus il y’a d’affliction, mieux c’est - puis tu l’arraches brutalement, le lui cales au fond de la gorge - gorge qui sera la poubelle de ses propres membres.

Il en pisse le sang, il pisse même littéralement.

Une flaque d’urine apparaît sous sa chaise et il n’est plus que plaintes, que plaintes, que plaintes et souffrance. Il ne fallait pas me chercher, petite merde, et il ne fallait surtout pas, mais alors surtout pas toucher à lui. - et ton sourire défigure définitivement le peu d’humanité qui te restait au visage.

L’enfer te sera doux à côtés des heures que je compte passer en ta compagnie. Une heure pour chacun des membres de sa famille.

Cela fait quoi, dix ans ? Que tu n'as pas tué ? Dix ans oui. À croire que le meurtre, c'est comme la grande cuisine chez toi, c'est inné.



*
Zep
Crédits : -10000
Zep

Ven 28 Sep - 20:15
musique - Il n'y aura plus rien.
Plus de futur, plus de retrouvailles émouvantes comme j'ai aimé les imaginer. Il n'y aura pas maman pour pleurer dans mes bras, ni papa pour me tapoter sur l'épaule. Il n'y aura plus Mackenzie pour se moquer de mon retour, avec son fidèle "je te l'avais dit". Il n'y aura pas non plus Suzie pour pleurer dans son coin de la pièce, sans oser venir vers moi. Il n'y a plus rien de tout ça, et malgré les années, le sentiment de pouvoir revenir à la maison m'animait pourtant étrangement.

Aujourd'hui, je dois désormais en parler au passé...


Tu titubes. Tu n'iras pas aux ruines de ce qui était le havre de ton enfance. Tu le comprends bien assez vite - c'est terminé. C'est fini, même George capitule. Il met de côté l'espoir pour une vengeance adaptée. Il te dit de rester ici, mais tu t'y refuses. Tu le suis, sans crier gare. Tu demeures silencieux, t'installes à l'arrière et ce trajet est le pire des supplices. Long, lourd. Sans un mot, avec un poids sur le coeur. Ne pas pleurer, ne pas pleurer - tu te répètes ça sans cesse. Ton visage tout entier picote, t'as une boule dans la gorge et la haine grondante dans ton estomac.

Vous roulez, et toi tu ne vois ni la ville défiler sous tes yeux, ni la nuit s'emparer un peu plus des rues dans lesquelles vous vous enfoncez.
Non, tu n'y vois que l'explosion barbare se répéter.

Le véhicule se stoppe. George s'en va. Adolf t'invite à rester. Son maître t'y oblige.

Les minutes passent et l'attente est insoutenable.

Adolf. Il lève les yeux vers le rétroviseur pour te regarder. S'il vous plaît, ne m'en empêchez pas...

Ce à quoi il répond, du ton le plus conciliant que tu aies jamais entendu :

Je vous y empêche. À vrai dire, je lutte et je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour ne pas désobéir à monsieur Byron. Mais vous êtes plus fort que moi. Vous arrivez à vous échapper de ma surveillance. C'est fort dommage... Fort dommage...

Il ne t'en faut pas plus pour comprendre qu'il t'ouvre en réalité la porte vers ton soulagement insensé. Tu le fixes, un instant. Lui, a les yeux rivés droit devant. Il est figé. Tu le remercies d'un geste de la tête, sans oser le dire, avant de t'élancer à la suite de Byron.

Le retrouver, ce n'est pas bien compliqué. Il y a les cris, et ces filles qui s'en vont en courant sur ton chemin.

Dans l'encadrement de la porte, ce n'est pas George que tu vois - c'est un sadique, un malade, ceux qu'on aiment enfermer derrière les barreaux pour un semblant de sûreté. Mais de sa violence, il en conserve sa dignité, sa propreté. Tu aimerais l'admirer, c'est vrai, mais tu n'as pas la tête à ça.

Son oeil gobé ne te fait ni chaud, ni froid. Tu oses penser l'apprécier.

Ce n'est pas assez.
Pas assez, pas assez.

Tu doubles ton patron sans le prévenir et d'un coup de feu, tu abats Aberdeen. Tu trembles, le visage bouffi, les lèvres pincées. Tu as eu le temps de ramasser le beretta avant de partir - tu n'es pas un idiot.
Puis, tu tires. Une seconde fois. Une troisième fois. Son cadavre se retrouve perforé de quatre balles. Clic. Clic. Clic. Tu geins, appuies sur la gâchette alors qu'il n'y a plus rien dans le chargeur. Clic. Clic. Clic.

J'vais te ramener à la vie sale connard ! J'vais t'ramener, j'vais t'buter encore une fois ! TU M'ENTENDS ?! Et tes poings s'écrasent sur son visage ensanglanté. Il n'y a pas de satisfaction à frapper un corps mort - mais que peux-tu faire. C'était ma famille, c'était ma famille ! Tes phalanges s'ouvrent petit à petit, tu hurles, tu râles, tu pestes, tu siffles. Tu t'effondres, assis, le dos contre les pieds de la chaise à laquelle ton bourreau est enchaîné.

Tu n'aimes pas la violence. Tu ne la maîtrises pas, puisque tu as passé ta vie à fuir - tes problèmes, tes responsabilités.

Après un instant de flottement, tes songes finissent par être prononcés.

... Est-ce que c'est cliché, si je dis que la dernière fois que je les ai vu on s'est dit qu'on se détestait ?

Vous êtes tous des enfoirés ! Des sales enfoirés ! Vous m'méritez pas, vous allez regretter ! Parce que j'étais l'seul à pouvoir faire entrer l'nom Webster dans l'histoire ! Vous verrez, vous verrez, bande de connards ! Vous allez le regretter... Vous allez le regretter.

J'ai toujours... Retiens tes larmes. ... J'ai toujours pensé que je pourrai rentrer à la maison, un jour. Tu plonges ta tête dans tes mains. Presses tes tempes le plus fort possible. Retiens tes larmes. Ils sont morts... Ils sont morts et c'est ma faute... Si j'avais pas été faible... Si j'avais pu vous buter... Si j'avais fait quelque chose, pour une fois.

Ta voix monte dans les aiguës avant de se briser.
Ne pleure pas.

Je voulais me faire plein de fric et les rendre fier, pour qu'ils regrettent... qu'on regrette. Ils me manquent... Ils me manquaient tellement...

Maman, Papa... Que tu siffles entre tes dents, sans oser le formuler clairement.

Mais tu ne pleures pas.

Tu ne pleureras pas.
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*
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George Byron
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Ven 28 Sep - 21:09



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GEORGE & ZEP
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MUSIQUE

Avant que tu n’aies pu assouvir ta soif de vengeance, avant que tu n’aies pu parfaire tes techniques de torture, avant que tu n’aies pu t’engoncer de joie à la vue de son dernier soupire - Aberdeen meurt, criblé de balles. Face à Zack qui s’acharne sur son cadavre, face à sa venue impromptue, face à ses sanglots silencieux, coincés derrière une violence qu’il ne connaît ni ne maîtrise, George, tu te statufies.

C’est légitime qu’il veuille déverser sa colère et son chagrin sur la raison de ceux-ci, c’est légitime qu’il soit là, à tes côtés - cependant, tu ne peux pas t’en empêcher… Tu es frustré et de cette frustration, minute après minute, naît une étrange et curieuse forme de rage.

En dépit de la portée dure et crue de ses mots, de ce tableau pathétique qu’il offre - en dépit de ce chagrin et de ses sanglots que, toi-même, George, tu partages en secret… C’est on ne peut plus placide que tu ordonnes à tes hommes de partir et que tes mains se posent sur ses épaules. Rien de ce que vous ressentez n’est cliché ou idiot. Vous les aimiez, ils le savaient, ils vous aimaient. Ils ne sont plus, vous êtes, alors vivez, faites leur honneur.

Ne t’a t-on pas soufflé pareil langage, une vingtaine d’années plus tôt ?

Sans prêter plus d’égard au corps d’Aberdeen, tu vous entraînes en le prenant par un bras jusqu’au dehors. L’air frais a ce bienfait magique de t’éclaircir les idées et l’esprit. Adolf vous ouvre la portière de la mercedes et tu lui décoches un regard noir, articulant sans voix vous allez me payer votre désobéissance - mais Adolf, père de sagesse, ne semble pas inquiété, il est tout à fait heureux de vous récupérer sains et saufs.

Et lorsque la voiture démarre, lorsque tu peux retirer tes gants souillés, défaire le col de ta chemise dont ne restent que quelques pans de tissus propres - la réalité te frappe la conscience comme une pierre lancée à toute vitesse ; le coup est violent, dur. Il t’est impossible de croiser son regard, pas même de l’enlacer, de lui murmurer des mots tièdes, des mots qui consolent. Rien. Le blizzard et ce choc, cette pierre lancée contre ta conscience.

Sa famille est morte, elle ne l’aurait pas été s’il t’avait tué… C’est de ta faute, ce n’est pas de la sienne. Tu étais la cible, tu l’en as dissuadé… Est-ce que tu te serais sacrifié George ? Pour les sauver ? Ses parents, ses soeurs ? Pour lui ? Tu as peur de répondre à cette question, peur d’admettre que tu es bien trop égoïste ou, et cela est plus effrayant encore, tu as peur d’admettre que tu l’aurais fait - pour lui, pas pour eux. Pourquoi pour lui ?

George, assez.

Tu t’allumes une cigarette, ouvres la vitre de verre fumé et contemples quelques instants les lumières de la ville défiler dans un ballet flou. Le reste du trajet se fit sans un bruit, lourd de vos pensées et vagues à l’âme.

Ce n’est que lorsque tu refermes la porte de ton appartement derrière vous, ce n’est que lorsque tu te défais de ton manteau et que tu écrases ton mégot au hasard sur le mur… Qu’enfin, George, tu craques. Zack est plus fort que toi à ce niveau-là, en cela tu l’admires grandement. C’est le visage en larmes et les traits de tes vingt ans revenus, que tu t’effondres sur la première chaise à ta portée.

Tu pleures, tu pleures sans trop savoir pourquoi, sans trop pouvoir t’arrêter ni même le faire en silence - tu pleures et cela te fait mal, cela te fait terriblement mal - ses cris résonnent contre tes paupières que tu clos avec force, son expression horrifiée à la vue des flammes sur la vidéo, les rictus diaboliques d’Aberdeen en fond sonore…

Pardonne-moi, je ne peux rien faire pour changer ce qu’il s’est passé, rien, je ne peux pas, pardonne-moi, je n’ai pas ce pouvoir, je n’ai pas de pouvoir, je ne peux rien y faire et je devrais, Zack, je devrais pouvoir y faire quelque chose. Pardon, je te demande pardon… Tous les lingots du monde, tout ton argent, tous tes contacts ne sont pas en mesure d’altérer le temps, de revenir en arrière…

Non George, tu es impuissant, affligé de peine et humain, terriblement humain.

Tes yeux se lèvent à la rencontre des siens, bouffis, rougis - et tu te doutes d’être aussi glorieux et royale qu’à l’habitude, oh non. Frappe-moi comme tu l’as frappé, s’il te plaît, frappe-moi… - et tes suppliques s’étranglent dans ta gorge. Misérable George, misérable… Or, par dessus tout, tu souhaites qu’il cède, qu’il s’épanche sur toi, qu’il te fasse payer - au moins un peu, tant qu’il veut mais au moins un peu.



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Ven 28 Sep - 21:36
musique - Il fond en larme devant toi. Tu te plantes au milieu de la pièce, les bras ballants. C'est sérieux, là ? Il pleure, à ta place ? Il pleure, alors qu'il n'a rien perdu et que toi tu n'as plus rien ? Qu'est-ce que t'aimerais pouvoir t'réjouir d'le voir se morfondre d'la sorte ! Qu'est-ce que t'aimerais en rire, putain ! Pouvoir t'moquer d'lui, d'l'insulter de mauviette, de moins que rien. De fillette. De pleurnicheur.
Mais il ne pleure pas pour lui. Il pleure pour vous et c'est bien suffisant pour que tes larmes retournent se loger au plus profond de tes paupières.

Tu ne te fais pas prier davantage : tu le fracasses avec ton poing d'un premier coup. Violent, son visage vrille sur le côté. C'est votre faute, putain ! Un second. Tu le rattrapes par les épaules pour ne pas qu'il tombe de sa chaise. Si vous m'aviez pas pris de haut ! Si vous m'aviez pas embauché ! Si vous ne m'aviez jamais rencontré, j'aurais pas été embarqué dans vos histoires ! Tu hurles de tous tes poumons. J'vous déteste, putain, j'vous hais tout autant que j'peux détester cet enfoiré ! Aberdeen.

J'ai vécu dans la rue si longtemps, j'ai menti sur mon identité, je n'ai jamais donné même mon prénom pour protéger ma famille ! J'ai tout fait pour être invisible, pour les rendre invisibles ! Tu serres son col d'une force dont tu ignorais l'existence. Pourquoi j'ai pas pu vous tuer ? Putain ! Vous êtes misérable, vous êtes pathétique ! Vous êtes seul, vous n'avez rien que votre argent et votre égo, le monde entier ce serait bien passé de vous... ! Tu le regardes, yeux dans les yeux, tandis que ses derniers débordent à nouveau. Mackenzie, elle allait partir pour l'Afrique en mission humanitaire ! Et Suzie... Suzie allait dessiner les meilleurs livres pour enfants ! J'ai bradé leur vie pour vous...

À cause de ta lâcheté.

Ta voix se meurt en murmure. Tu le lâches, doucement. Tes poings sont douloureux. Mais ce n'est rien. N'est-ce pas ? Ce n'est rien à côté de papa, de maman, de 'Kenzie ou de Suzie.

La seule chose que vous pouvez faire... Tu passes ta main sur ton visage. C'est d'me donner un putain de costume. Pour leur enterrement... Tu ris. Tu ne sais pas comment tu fais, mais tu ris, oui. Ils croyaient pas en la religion. C'est normal, on est des rizzens. Mais ils aimaient la beauté du geste. Ils ont toujours dit qu'ils voulaient une messe. Et un enterrement. Comme des humains. Tu grimaces. Tu ris. Tu souris. C'est ridicule...

Mais tu le feras.
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Sam 29 Sep - 13:50



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Les coups sont violents, tant que tu redoutes un instant que ta mâchoire ne se disloque - ce que, fort heureusement, elle ne fait pas. Cela te fait étrangement beaucoup de bien, de ressentir pareille douleur, de sentir et d’écouter sa rage se déverser contre toi, sur toi, à cause de toi. Tu pourrais en soupirer d’aise, mais non, ce serait malvenu, mal interprété. Ce bien, ce sentiment d’être haït à juste mesure, tu les gardes derrière tes larmes, comme un secret.

Ils auraient brillamment fait partie du monde, l’auraient, à hauteur de leurs moyens, embellit d’un peu plus d’humanité. Qu’as-tu pour rivaliser face à eux, George ? C’est vrai, toi, tu ne l’embellis pas le monde, tu le pourris - et cela te plaît de le pourrir. D’ordinaire, ces gens-là, les personnes du genre de ses soeurs sont celles que tu méprises, celles que tu jalouses - et à présent, à présent tu crèves d’envie de leur baiser les pieds.

Nous irons te choisir un costume dès demain. - tu dis, laconique, essuyant les filets carmins empaquetant ton menton avant de te relever.

Tu regardes ta chemise, rouge, tes poings, rouges, et tu retiens une marée de nausées et de frissons glacés - cela te dégoûte, le sang, les conséquences de la violence - tu te dégoûtes d’avoir cédé, après toutes ces années, à de tels instincts. Dieu sait pourtant qu’ils ont été d’une jouissance extrême…

Aberdeen... Le bruit de son doigt qui craque sous l’étau des tenailles fait écho à l’égal d’une agréable symphonie à tes oreilles…

Sans plus lui prêter d’égards - car, George, en dépit des coups qu’il t’a porté, en dépit du bien et du sentiment d’avoir été haït à juste mesure, tu demeures engoncé dans ta misérable bulle de souffrance - tu lui tournes le dos et t’apprêtes à t’éclipser.

Vous avez besoin d’être seul. Affirmes-tu, davantage pour toi que pour lui. Suite à quoi tu t’en vas pour la salle de bain, non sans un petit détour par ton bureau. Tu t’enfiles pas moins de six cachetons de ludes, deux énormes rails de coke, désireux que la drogue te sauve de la réalité. Puis, trop heureux de te débarrasser de tes vêtements, trop heureux de t’engouffrer derrière les vitres de la douche, tu enclenches le pommeau et laisses l’eau froide te laver de cette soirée.

Sous tes pieds, elle s’écoule, tantôt limpide, tantôt rosie et tu colles ton front contre la paroi de verre - et elles arrivent, plus vicieuses que jamais, tes larmes. Oui, George, pathétique petit George, tu te meurs une seconde fois en sanglots. Il aurait dû te frapper plus fort, il aurait dû faire de ton crâne une bouillie de sorte que tu ne puisses plus ni penser, ni t’en vouloir.

Lentement, tu glisses au sol et t’y assois, les yeux levés vers le plafond - tu attends sagement que ces sanglots enfantins cessent et que la réalité veuille bien s’en aller pour le flou, pour l’inconscience.

Il a raison, c’est même tout a fait légitime - ce qu’il t’a dit, ce qu’il t’a balancé à la figure. Il n’est pas le seul à te détester, à te maudire - non, oh non… Toi aussi, dans un sens, tu le détestes - vous n’êtes pas amis, c’est un parasite, tu es un lion. Or, difficile de l’admettre mais, ça t’emmerde qu’il ne t’apprécie pas, parce, tu dois bien le reconnaître George, parasite ou pas, tu le détestes à moitié, pas totalement, seulement à moitié.

Cela fait des jours, des semaines même que vous cohabitez - que vous êtes comme chien et chat, que vous êtes de vrais monstres en foire. Maintenant, maintenant que sa famille n’est plus, maintenant qu’il n’a plus d’attache, pourquoi resterait-il ? C’est vrai… Et pourquoi te soucierais-tu, au point où tu en es, que ton secret soit révélé ? Ce serait une vengeance des plus correctes.

Pourquoi resterait-il ? Cela ne serait-il pas merveilleux de retrouver ta petite vie tranquille d’avant ? Non ? Pourquoi resterait-il avec toi ?

Tes putains de sanglots qui ne s’arrêtent pas, tu fais pitié George, tu fais pitié. Tes putains de sanglots et ton rire, parce que tu ris, tu éclates de rire - et George, tu fais pitié, tu fais pitié comme un clown raté.



*
Zep
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Sam 29 Sep - 14:54
musique - Il s'en va. Sans défense, sans un mot de plus. Tu fais face à la lourdeur du silence tandis que tu t'effondres sur le sofa.
Qu'est-c'que vous allez faire ? Qu'est-ce que tu vas faire ? Y a plus rien, plus d'futur, plus d'espoir, plus d'parents, plus d'soeurs. C'était d'jà l'cas, mais c'est trop facile d'se dire que ça n'a pas d'importance alors que tu les as dans l'coin d'l'oeil. Maintenant ce n'sont que des fantômes, des étapes du passé, et tu d'vras en parler au passé avec raison. Pas par rancoeur, pas par haine, pas par fierté. C'est fini, c'est fini. Et putain, qu'c'est cliché d'se rendre compte qu'on aime quand on perd, mais c'est tellement vrai. Ça t'prends aux tripes et tu n'veux pas pleurer. Tu n'sais pas pourquoi, mais tu n'veux toujours pas. Tu t'en fous d'être hideux, grimaçant ainsi, le visage rougi, bouffi. Tes mains tremblent, déglinguées.

Tu penses à Aberdeen. Tu t'dis qu't'aurais dû t'venger proprement. T'aurais dû t'venger, pas de quelques balles dont la première a déjà eu raison d'lui. Putain, putain, putain. Et maintenant qu'la colère s'effondre, c'est la honte qui pointe l'bout d'son nez. La honte et sa copine le remord.
Ça s'est joué à si peu. Si peu, putain !

Si t'avais pas décidé de rentrer si tôt, si t'avais pas pris c'chemin pour rentrer, si t'avais été plus fort pour dire non, si t'avais couru chez toi, si t'avais sauvé l'monde, si t'avais jamais accepté d'bosser pour Byron, si t'avais jamais croisé sa route, si t'avais jamais commencé à dealer, si t'avais jamais choisi d'vivre dans la rue, si t'avais jamais échoué à l'université, si t'avais jamais été un rizzen, si t'avais jamais été là.

L'eau coule, depuis trop longtemps. Il faut qu'tu t'occupes l'esprit. Il le faut, où tu vas pleurer. Tu n'veux pas pleurer.
Tu te lèves. C'est dur, de marcher. Tu traînes des pieds. Tes jambes sont lourdes. T'as l'angoisse qui t'égorge. L'oreille contre la porte, tu entends l'eau. Toujours l'eau. Sans rien d'plus. George ?

Tu entrouvres la porte. Il y a un sachet vide et quelques traces de poudre. Tu soupires avant d'froncer les sourcils et d'pousser un peu plus pour l'entrevoir dans la douche, assis, pathétique. T'as envie d'le lui dire mais tu laisses tes aspects professionnels prendre l'dessus. Ou juste ta jalousie. Parce qu'il pleure, lui. Parce qu'il essaye t'tuer ses émotions avec un peu trop d'drogue alors qu't'as pas encore cédé. À rien d'tout ça.

Y a pas moyen qu'vous partiez en bad trip maintenant...

T'ouvres la douche et t'as d'l'eau qui s'fracasse sur toi, sur le carrelage, sous tes pieds. Tu l'rejoins, l'attrapes sous les aisselles pour caler son dos contre ta poitrine avant d'enfoncer deux doigts dans l'fond d'sa gorge pour le faire vomir les cachetons - tout c'que tu peux faire.

Le liquide pâteux se dérobe dans le sillon. Tu n'es pas dégoûté.
C'est ton métier.

Sauver des vies. Soulager des souffrances.
Depuis un cabinet, c'est tellement facile.

Tu montes la température de l'eau chaude avant de poser ton dos contre la paroi. Epuisé, sans ressource. Sans force, aussi : tu ne te sens pas capable de soulever Byron et le mettre hors de là.

C'est vot' punition. Vous f'rez face, sans aide. Murmures-tu. Je vous déteste.

Silence.

Mais pas assez pour vous tuer...
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Sam 29 Sep - 18:06



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Il n’aurait pas pu te foutre la paix, crever l’abcès qui l’empêche de pleurer et se terrer dans un recoin de sa chambre ? Non ? Il ne pouvait pas te laisser jouir de l’inconscience et de tes envies bizarres de profiter du bizarre d’un monde bizarre ? Non. Il fallait qu’il vienne te sauver, jouer les gentils docteurs et donc en conséquence, creuser davantage le gouffre qui vous sépare.

Tant pis pour toi. Tant pis.

C’est qu’il est royal, dans sa contenance, dans sa retenue, dans sa manière de gérer ses émotions et la situation, dans sa manière de te gérer - ça t’emmerde, ça te pince les nerfs - tu es jaloux, terriblement jaloux. Ce devrait être sa place, celle que tu occupes assis sur le carrelage avec tes airs de camé, la sienne, sa place, pas la tienne.

Écoeuré, tu pestes entre tes dents - vomir ne t’aura jamais été aussi désagréable. Tant pis. D’un geste maladroit tu tires sur le tuyau du pommeau qui tombe à tes pieds. Tu le maintiens face à ta bouche, la rince abondamment, craches puis t’en débarrasses sur le côté. L’eau est trop chaude, tu la préfères froide, tant pis. Il y’a eut beaucoup de tant pis, il y’en aura encore beaucoup.

Je suis nu, c’est gênant, casses-toi. - que tu finis par dire, un sourire mauvais pendu aux lèvres avant d’obliquer de la tête, les yeux à la rencontre des siens. Son costume est trempé, ses cheveux sont trempés, il est trempé. Vous offrez un drôle et atypique tableau - comme à chaque fois que vous êtes ensemble finalement.

Mais il y’a toujours cet écart, ce gouffre - lui royal, toi pathétique - lui sans larmes, toi bouffé par le sel. Peut-être est-ce à cause de la drogue, peut-être a t-elle eut le temps de t’envahir un peu, peut-être est-ce à cause de ce trop plein d’émotions, de la fatigue ou peut-être est-ce un résidu de l’adrénaline qui t’habitait alors que tu torturais Aberdeen… Quelle raison pour expliquer ton geste ? Une ? Toutes ?

Tu le tires par les poignets, le fait glisser brutalement au sol et avant qu’il n’ait le temps de se relever ou de bouger, tu le pièges de ton poids, - là, séant, tu trônes, le dos droit et les traits tendus par la colère et le chagrin. Pleure ! PLEURE PUTAIN ! - une première gifle, et ton sourire disparaît.

PLEURE ! PLEURE ! - une seconde gifle, et tu te courbes sous le poids des fantômes que tu sens vous épier - PLEURE ! ILS SONT MORTS ! PLEURE ! TU AURAIS DÛ ME TUER ! TU DOIS ME HAIR, NE ME DIS PAS QUE TU NE ME DÉTESTES PAS ASSEZ ! PLEURE ! - une troisième gifle, et ta main libre agrippe son col avec hargne - ALLEZ ! PLEURE ! TES SOEURS SONT MORTES ! TA MÈRE EST MORTE ! TON PÈRE EST MORT ! MOI, NON ! PLEURE !

Ne s’échappe qu’un râle à présent, long et profond, ridicule et grave - et tu le toises, la vue à moitié mangée par les vapeurs chaudes, les épaules basses, le souffle court. Je te déteste moi, je ne voulais pas de toi, je n’aurais jamais dû mettre en place ce marché stupide. Je te déteste, Zack, tu es tout ce que je ne suis pas, tout ce que je fuis, je ne voulais pas de toi. - et tu soupires, la gorge serrée.

Non, tu ne craqueras pas une énième fois, ils resteront muets tes sanglots, tu ne craqueras pas.

Mais… - tu murmures, tes doigts venant soudain se traîner jusqu’à ses joues dont ils détourent les marques qu’ils y ont gravé - Je ne veux pas que tu partes. Tu vas rester ? Hein ? Tu es tout seul. Tu vas rester avec moi, t’as pas le choix, je t’interdis de partir de toute façon. Tu vas rester ? Il a un beau visage, fait que tu as toujours trouvé difficile d’admettre. Il a un beau visage. Il est beau.

La dernière fois que tu l’as admis, la dernière fois que tu l’as trouvé beau, il t’entourait de ses bras et gémissait à chacun de tes mouvements entre ses cuisses. Oh tu t’en souviens George, bien sûr, malgré tes efforts pour rayer ce souvenir de ta mémoire, tu t’en souviens.

Et c’est très étrange que tu y repenses maintenant - tu ne sais pas si cela te donne envie de le détester plus fort encore ou si cela te donne envie de le déshabiller et de l’enlacer.



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Zep
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Sam 29 Sep - 19:53
musique - Pleure. Une gifle. Pleure. Une seconde. Pleure. Une dernière.

Tu ne te débats même pas. Tu te dis qu'il te faut au moins ça pour te remettre les idées en place. Pour t'empêcher de pleurer une bonne fois pour toutes même si ta joue te lance terriblement, que ton épiderme te pique et que tu dois affronter son regard et sa complicité s'habillant d'un manteau de haine. T'es pas con, t'sais bien qu'il tient à toi, d'une façon ou d'une autre. Tu le débectes, c'est une chose. Mais t'es sans doute la seule personne à moitié fiable qu'il a. Même si tu lui pointais un beretta entre les deux yeux, quelques heures plus tôt.

Il y a un instant de flottement, après son discours. Un instant où vous vous regardez dans les yeux sans rien ajouter. Un instant qui suffit pour rendre cette proximité embarrassante. Vous avez raison... C'est gênant. Avoues-tu à mi-voix en essayant de te débarrasser de son emprise - en vain. T'es vraiment un putain de faible.

J'ai déjà pleuré. Tu ricanes. Tu te moques de toi. Ça sonne faux, bien entendu. En fait, je pleure pour rien. Quand ma mère m'a foutu dehors, quand j'me suis fait taper pour la première fois, quand j'ai pas réussi à m'payer ma coke, quand mon ex m'a menacé de me larguer, quand on s'est fait déloger de not' squat par les flics, quand j'avais claqué toute ma thune pour régler mes dettes et qu'j'ai pas pu manger pour quatre jours. Mais... Ça, ça n'est pas rien... Tu hausses les sourcils. J'veux dire. Ma famille est morte, n'est-ce pas ? J'ai pas le droit de pleurer...

Tu le dis avec tant de simplicité que ça en devient inconcevable. C'est comme ça qu'tu fonctionnes, toujours. Tu t'enfermes dans une bulle, tu t'détaches de ta réalité, et t'oublies. T'essayes. Tu fais d'ton mieux. C'est plus facile de panser les plaies du coeur d'cette façon.

Et puis... Qu'est-ce que j'y gagne, si j'pars ? Vous m'payez grassement, j'ai la belle vie. Z'êtes ouf. J'laisserai pas ce business.

Résigné, tu l'repousses par les épaules. Arrêtez de me toucher... j'aime pas. Vous êtes bizarre.

Tu ris. Faussement, encore, évidemment.
Tu t'appuies sur tes coudes pour te redresser. Puis tes mains. Puis redresses ton dos. Comme une impression de déjà vu que tu ne comprends pas, et que tu ne veux pas comprendre.
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Sam 29 Sep - 20:34



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Non, cela ne marche pas, il ne pleure pas. Tu auras beau dire, tu auras beau faire, il ne pleure pas. Tu l’écoutes, avec attention et sérieux mais ta colère ne faiblit ni ne disparait. Elle demeure, attisée par la jalousie, grossit par la culpabilité. Pourtant il y’a de quoi être calme, de quoi être atterré. Sa vie n’a rien à voir avec la tienne, vous n’avez pas eut les mêmes ennemis, les mêmes combats à mener…

C’est toi qui est bizarre. La dernière fois, quand je t’ai touché, t’as geins de plaisir. - et tu réponds à son rire faux par un rire mauvais. Un instant, tu laisses le silence et le doute vous alourdir - et ce souvenir, rattaché à tes paroles, te voles un frisson de dégoût.

Vous n’avez pas fait l’amour, vous avez baisé, ce n’est pas la mer à boire. Si, ça l’est, ça l’est pour toi George. Tu ne baises pas avec des hommes, encore moins avec le genre de Zack. C’était une erreur, c’était l’alcool et la drogue, c’était une erreur.

Une erreur pareille, elle n’arrive qu’une fois, qu’une seule. Pas vrai ? Mh… Je tiens à préciser que si Adolf te voyait, Dieu qu’il te jugerait !

Tu soupires, soudain las de cette situation et te dégages prestement de son contact - c’est l’envie de le détester davantage qui l’emporte alors ? Peut-être. Tu ne tiens pas à revenir sur cette drôle de question, tu ne tiens pas à croiser son regard. Tu quittes la douche, t’enveloppes d’une serviette et t’en vas.

Très simplement, trop simplement - c’est froid, c’est méchant, ce mutisme, ce départ… George, tu te venges comme un enfant. Il n’avait qu’à pleurer, il n’avait qu’à se rendre aussi pitoyable que tu l’es, il n’avait qu’à t’enlacer - parce que dans le fond, George, c’est bien ça le problème. Un enfant, oui, un enfant en manque d’attention, surtout.

Tu crèves d’envie de chaleur humaine et la seule chaleur que tu peux t’offrir, là, maintenant, c’est celle d’une cigarette et de nouveaux rails de coke. Tu t’étales en étoile de mer sur ton lit, observes les moulures du plafond et songes à demain.

Ton esprit n’est que contradictions et brouillard - c’en est exténuant.

Il y’aura quoi demain ? Lui. Son deuil. Lui qui va rester à tes côtés - c’est ce que tu souhaitais non ? Oui. Quoi d’autre ? Un retour à la normale, à la routine… Le travail, vos conversations le soir, au dîner, les non-dits, les tentatives de ne pas évoquer sa famille, son drame, votre jeu de domination, d’humiliation… Un retour à la normale, à la routine…

Une seconde fois tu soupires puis écrases ton mégot sur le cendrier de ta table de chevet. Tu allumes ensuite ta chaîne hifi et ce n’est pas du classique, non, mais du rock anglais que tu balances à fond. C’est jouissif et brute, cela t’empêche de songer, de tergiverser.

Le moulures du plafond t’apparaissent bien plus attrayantes, les heures passées bien moins terribles - les Clash sont magiques ! Le hic c’est que t’as encore les yeux rougis, c’est que t’as encore les yeux prêts à abdiquer face aux larmes. C’est con hein, hein George ? C’est con que tu sois trop fier et trop hautain pour profiter de sa présence comme celle d’un ami.

Ça te coûterait quoi ? Parler comme les gens ordinaires, tisser un lien amical comme les gens ordinaires, lui expliquer très sincèrement tes besoins, lui dire que s’il est dans la merde, il peut compter sur toi… Ouais, ce genre de trucs que font les gens ordinaires… Ça te coûterait quoi ?

Pas de réponse, exception faite d’un nouveau rail. La cocaine, elle a toujours une réponse à fournir, elle a réponse à tout. Tu bas des jambes et des bras, dessinant dans l’invisible des draps un ange - et tu pouffes, tu te marres comme un connard. Georgie, faut pas que tu t’attaches, you should go now ! - que tu murmures pour toi-même avant de monter le volume sonore à l’extrême.



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Sam 29 Sep - 21:36
musique - La dernière fois, quand je t’ai touché, t’as geins de plaisir.
Tu ouvres grand les yeux avant de grimacer. De quoi vous parlez ? Si c'est pour me faire chier c'est vraiment pas le mom-

Il s'en va, sans même t'offrir plus d'explication. Tu restes là, allongé au beau milieu de la douche, encore trempé. Tu as froid. Tu as froid, mais tu n'as plus envie de pleurer pour le moment. Aux souvenirs de ta famille se mélangent les questions reliées au pic lancé par George. Tu n'y trouveras jamais de réponse plausible. C'était sans doute pour te taquiner.
Pour te faire rire, peut-être, même si cela semble inconcevable de la part de cet abruti.

À ton tour, tu abandonnes la salle de bain, trempé jusqu'à l'os. Tu hésites à le rejoindre, pour plus d'explications. Planté devant sa porte, pourtant, tu n'oses même pas poser ta main sur la poignée. Il y a de la musique - un genre de musique que tu ne l'imaginais pas apprécier. Tu soupires. Tant pis.

Tu fais demi-tour, traçant ton chemin jusqu'à tes propres appartements. Adolf est là. Tu lui souhaites bonne nuit d'un hochement de tête. Il a envie de te parler, mais il ne le fera pas. Tu le sens bien.

La porte se referme derrière toi. Débarrassé de ton costume, tu le balances en boule dans un coin. Tu ne veux plus jamais le revoir. Nu, face au miroir, un court moment, tu oses te fixer, yeux dans les yeux. Tu ne le fais jamais. Tu n'aimes pas ta propre réflexion. Tu as pris du bide, tiens.

Tu prends trop d'place sur le canapé, arrête la bière Zack !
Ferme ta bouche Kenzie.
Ça suffit vous deux.
Mais maman ! C'est elle !


Tu serres les poings.

Tu ne peux pas...

Tu ne peux juste pas.

Tu enfiles jean, pull et casquette.

Tu prends un crayon.

Un post-it.

Tu écris.

Tu t'en vas.

Désolé George,
J'ai menti.

Zackaria
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George Byron
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George Byron

Sam 29 Sep - 22:21



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GEORGE & ZEP
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MUSIQUE

Quand tu sors enfin de te chambre, genre vingt minutes plus tard - le nez toujours plein de coke et un sourire goguenard en prime, c’est comme si l’heure précédente n’avait jamais existé. Vêtu seulement de ton boxer Gucci - c’est que tu les aimes ces boxers inutilement luxueux et griffés d’abeilles kitsches, tu te balades sans but mais néanmoins serein dans l’appartement.

C’est là que tu remarques qu’il n’est plus là, ton hôte, Zack - et c’est à ce moment précis que tu te souviens, très bêtement, qu’il vient de perdre sa famille et que tout du long, tu t’es comporté égoïstement. Comportement que tu ne souhaites pas changer. Or son absence, malgré toi, t’incommode - elle cloche. Sans prêter attention à la morsure du vent, tu traverses le yacht en longueur, jusqu’à croiser Adolf, assit sur les marches de l’escalier menant au loft.

Il est parti par la droite y’a quelques minutes, tu peux le rattraper. - qu’il te dit, calmement, avec son putain de regard énigmatique à la con - et que putain, t’aimerais lui hurler d’arrêter de prétendre tout savoir, d’arrêter de tout savoir tout court puisqu’il sait tout par avance. Putain ça t’emmerde - putain de montagnes russes - putain de nuit - putain de lui, putain de toi !

Ah les jeunes tourtereaux… - qu’il soupire, ce vieux renard amusé - soupire que tu n’entendras, fort heureusement, pas.

Nul besoin d’un dessin pour piger le problème - Zack s’est tiré, il t’a menti - et tu n’auras pas eu besoin de lire cette note d’adieu idiote, que tu retrouveras le lendemain. Sans réfléchir, tu traces ta route folle hors du bateau, tournes à l’angle d’une rue - le cherches, sans comprendre, sans réaliser que t’as le coeur prêt à imploser - tu le cherches et enfin, à quelques centaines de mètres, tu le vois.

Il s’apprête à tourner à l’angle d’une ruelle mais non, non, tu l’en empêches. Tu fonds sur lui comme un rapace, le cloues contre le mur humide, les jointures blanches de serrer si fort son col ; et si tu as sangloté, si tu as geins, si tu t’es pleins - là, ton visage n’est que rage. QU’EST- CE QUE TU ME FAIS HEIN ? TU TE FOU DE MA GUEULE ? TU N’ME LAISSES PAS ZACK ! JE TE L’INTERDIS ! - et tu le secoues, tu le secoues comme un pommier, faisant à maintes reprises rencontrer son crâne et la paroi dure des briques.

T’as sans doute l’air ridicule, presque à poil, totalement halluciné, les pupilles dilatées - un pur cinglé. Sauf que t’es très conscient, très, très conscient de ce qui se passe. Quand tu relâches ton emprise, c’est pour mieux pleurer - comme quoi, George, les montagnes russes, elles ne relèvent pas que de son domaine. Ouais, mais tu ne pleures pas comme la chochotte que t’étais sous la douche, tu pleures avec cette même colère et rage qui aboient dans tes veines.

Je suis un fils de pute, mais t’es pas mieux ! Je vais pas te répéter que je suis désolé, que t’aurais mieux fait de me buter, parce que ta famille, tôt ou tard, vu ta lâcheté, tu l’aurais tué. Ouais, tu l’aurais tué en la quittant ou en faisant le con, parce que t’es trop doué pour faire le con. Pas vrai Zack ? - et tu t’écartes, le souffle court.

Les bras écartés vers le ciel, en plein milieu de la route, tu ris - tu ris et tes larmes se sèchent contre ces éclats désespérés. Je suis désolé ! JE SUIS DÉSOLÉ ! JE LE DIS… Y’a que les cons qui changent pas d’avis ! Pas vrai, Zack ? Je le dis… Je suis désolé pour ta famille, je suis désolé d’être un fils de pute, je suis désolé que tu sois un con, un putain de pauvre con… Et je suis désolé de m’être attaché à toi. Tu l’as dis, oui. Tu l’as dis. C’est sorti.

Et j’suis désolé qu’on ait baisé, ouais, parce qu’on a baisé Zack. Tu t’en souviens pas, t’as trop bu, on avait salement trop bu ! Admet, nie, fais ce que tu veux, je m’en tape. Je m’en tape moi, c’est peut-être le plus dingue non ? Je m’en tape, ça me dégoûte mais je m’en tape. Ça m’empêchera pas de le dire à nouveau - je suis désolé de m’être attaché à toi.

Tu ris de plus belle, tes pensées soudain parasitées par la cocaïne et l’adrénaline d’avoir eu la frayeur de le perdre, d’avoir couru, d’être bouffé par le froid. Et c’est au summum de ta folie que tu prends son visage entre tes mains et que tu l’embrasses - un baiser brusque, contre ses dents, contre sa gencive que tu mords.

Bordel ça t’emmerde, ça te fait chier. Alors tu le frappes - oui, c’est très logique, tu l’embrasses puis tu le frappes - un coup de poing dans la gueule, deux, trois, quatre, cinq... Oui, oui, logique.

George, espèce de barjo, va voir un psychiatre…

Tu recules, le visage sombre. Tu m’laisses pas Zack, si tu le fais c’est moi qui viendrais pourrir ta vie comme t’as pourri la mienne. Dommage qu’Adolf le traducteur ne soit pas là, parce que tes paroles sont à l’opposé de ce qu’elles veulent faire entendre.

Ah, George, espèce de barjo…



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Zep
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Zep

Sam 29 Sep - 22:54
musique - Tu luttes. Tu n'entrouvres même pas ta bouche, ni ne fermes les yeux. Tu cherches à pincer tes lèvres au moment où il parvient malgré toi à les chopper entre ses dents et ce contact t'écoeure. Il te serre à la gorge, il t'étouffe, il te repousse et te conforte un peu plus dans ta décision de partir d'ici - et vite.
Puis il te frappe, trop de fois pour que tu puisses compter les coups. Du sang perle sur ton menton alors que t'écrases contre le mur, abasourdi, encore sous le choc de la violence, sous le choc de ses mots. Attaché à toi, ça sonne tellement faux, ça sonne tellement faux, et il rit ! Il rit mais ses yeux disent la vérité et ça te suffit pour t'perdre un peu plus.

Vous êtes cinglé... Tu le répètes : Vous êtes cinglé !

Tu t'agrippes aux briques derrière toi pour te redresser. Tu as mal. Autrefois, tu n'aurais pas pris la peine de faire face. T'aurais baissé la tête et tu serais retourné au yacht avec lui. Mais avec George, c'est un jeu constant de dominance auquel tu te lances bien trop volontiers, avec l'amère certitude de pouvoir gagner - en vain.
Pas cette fois, pourtant, pas cette fois... Puisque c'est lui qui te supplies. C'est lui qui t'ordonnes.

Qu'est-ce qui tourne pas rond chez vous ?! Comment vous voulez que je m'attache à vous alors qu'chui incapable de vous tutoyer ?! T'es outré. Pire qu'outré. D'où ça sort, ces conneries ? J'ai aucun souvenir d'avoir couché avec vous et j'crois qu'c'est tant mieux ! Putain !

Tu finis par le regarder de la tête aux pieds. Il est encore à demi nu. L'abeille brodée te ramène un souvenir, flou. Tu ne comprends pas. Non, tu ne veux pas comprendre. C'est juste moche, c'est juste ridicule de l'voir comme ça. Tu l'admirais presque, à votre première rencontre. Maintenant, tu l'trouves ridicule. T'as envie d'le frapper.

J'ai jamais choisi d'pourrir vot' vie, enculé ! Tu hurles. Ça y est, ta colère grimpe. Elle est loin, la tristesse pour les défunts. Vous êtes juste faible et vous avez acheter mon silence ! Pourquoi ? Tu ris. Parce que vous êtes un putain de Rizzen, comme moi ! C'est ridicule ! VOUS êtes ridicule ! Tu t'approches, tu le pousses. Une fois, deux fois. Il retourne au beau milieu de la route. C'est à cause d'aliens comme vous qu'on a plus d'espoir ! Ceux qui retournent leur veste parce que c'est plus facile ! J'en ai bavé, j'en ai bavé putain ! Et vous... Vous mentez, parce que c'est plus facile !

Ça y est. Tu le frappes. Encore. Plus sincèrement que tout à l'heure.

C'est qui le lâche, hein, George ?! DITES-MOI !

Tu tentes de reprendre un rythme cardiaque normale. Tu laisses un instant de battement pour calmer ta respiration. En vain.

Vous ne pouvez pas m'empêcher de partir parce que vous avez déjà pourri ma vie. Vous pouvez pas faire pire que d'être encore vivant ce soir.
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Sam 29 Sep - 23:38



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Il cède, il te frappe, en soit c’est une victoire - pas vrai George ? C’est ce que tu voulais depuis le début, qu’il réagisse, qu’il t’inflige ce que tu convoites tant ? Oui. Le hic c’est que c’est un plaisir doux amer, voilà c’est le terme - doux amer. Une victoire douce, un trophée amer. Vous êtes doux amer. C’est ridicule, tu es ridicule, tout ceci est ridicule.

Ses mots te font mal, presque plus que ses poings - et tu t’écartes, tu échappes à son contact, sa violence, et tu serres les dents. T’as les yeux bouffis et tu ne sais pas s’ils vont un jour cesser de l’être, t’as les yeux qui pleurent et tu ne sais pas s’ils vont un jour cesser de le faire. T’EN AS BAVÉ ZEP ? MAIS QU’EST CE QUE TU CROIS ? QUE T’ES LE SEUL ? - que ton empire, tu ne l’as pas bâtis sans enterrer l’amour et la joie, sans creuser des centaines de tombes, une pour chaque émotion, pour chaque bonheur que t’aurais pu vivre, que t’aurais dû avoir ?

Être humain, même pour de faux, même habillé de mensonge, c’est la seule vérité que t’affectionnes, la seule qui fait que t’es vivant.

Je hais les aliens, je vous hais, je m’en cache pas, je le dis, je vous hais. C’est à cause de type comme moi que vous avez plus d’espoir ? - tu ricanes et ta voix s’étrangle ; tu te rapproches, rapide, pour mieux frapper son ventre du pied. C’est à cause de vous, putain, c’est à cause des aliens, c’est à cause de votre putain de race, de votre saloperie de putain de race que j’ai perdu ceux que j’aimais moi…

Tes sanglots reviennent, froids, voraces et t’aimerais tenir ta langue, t’aimerais, mais c’est plus fort que toi, ça déborde, ça dégueule - …Que j’ai perdu ma fille, ma femme, que j’ai perdu mon père, mes frères. Je vous hais… Je vous hais ! JE VOUS HAIS, JE VOUS HAIS, JE TE HAIS, ZACK ! Leurs visages viennent flotter sous tes paupières, comme ils le font toutes les nuits, et tu les fuis, et tu recules, et tu t’effondres dos contre un mur.

Papa, joues la comptine ! Papa, le piano, allez ! - George, mon chéri, qu'est-ce que tu fais encore au lit à cette heure ci ? Paresseux, debout ! - Oh, tu te surpasses Georgie, c'est toi qui a dessiné ça, sérieusement ? - Papa, joues la comptine ! Papa, le piano, allez !

Ma fille, ma femme, mon père, mes frères...

Leurs visages...

Jamais un répit, jamais un repos - exception faite de ces quelques jours, de ces quelques jours où tu as admis, où tu as compris. Ces quelques jours en sa compagnie, à être trop préoccupé par ses bêtises et ses humeurs, à être trop agacé par son impolitesse, à être trop amusé par ses remarques, à être trop attaché à sa présence…

Tant pis, George, c’est tant pis. Le répit, le repos, finalement, tu ne les mérites pas.

Tu es fatigué. Tu es tellement, tellement fatigué. C’est trop, même pour toi, même pour ce gouffre au noir de tes tripes qui d’ordinaire ingère tout sentiment compliqué, tout sentiment tumultueux - t’as envie de fondre, contre le bitume, contre ton lit, contre n’importe quelle surface - de t’y fondre, d’y disparaître.

T’as raison, je peux pas faire pire qu’être encore en vie ce soir, et tu peux pas faire pire qu’être une merde de Rizzen. C’est ridicule, tout ceci est ridicule. Nerveusement, tu passes une main dans tes cheveux, éteins le sourire pathétique désireux de se loger à tes lèvres et lui tournes le dos.

Nous ne nous sommes jamais vus, jamais rencontrés, jamais parlés. À chacun son fardeau, à chacun ses morts, à chacun son monde. Kiff bien, Zep. À quoi bon s’acharner ? Cela ne peut pas marcher, cela ne marchera jamais. Vous ne pouvez pas devenir amis, ni quoique ce soit d’autre.

C’était égoïste et enfantin, de vouloir le garder auprès de toi sans même admettre le vouloir et à présent que tu viens de t’en défaire, que tu viens de tourner la page, cela te semble plus ridicule encore de l’avoir voulu. Il peut bien faire ce qu’il veut, révéler ce qui lui chante, crever demain ou devenir l’élite de la chirurgie de Cosmopolis, t'en as strictement rien à foutre.

C’est terminé, George, tu t’es égaré, tu t’es retrouvé, c’est terminé.

Adolf doit t’attendre… Adolf… Il est là, lui, c’est vrai.
Il a toujours été là.
Il doit t’attendre, assit sur le banc du ponton.
Tu veux le voir, tu veux le voir tout de suite.

Quelques pas, quelques râles étouffés douloureusement sur tes mains, et tu disparais.



*
Zep
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Zep

Dim 30 Sep - 0:26
musique - Ces mots te prennent, encore. C'pas vraiment tes sentiments qui s'font buter pour l'coup, c'est plus ta culpabilité. Il t'parle de famille et ça t'fait écho dès maintenant. Comme le mot perdre. Son passé déborde sans doute de sa conscience, il lutte, il lutte, il s'abandonne. Et là, l'désir d'en savoir plus, d'comprendre... mais il part. Il part, il disparaît.

Tu t'sens incroyablement con.

Je-

Et tu devrais lui courir après. Lui dire

J'suis désolé putain, viens on s'pose. On s'pose et on parle à coeur ouvert. On essaye d'se dire la vérité, rien qu'la vérité. Viens, on oublie, on arrête de s'détester et on s'avoue nos secrets, on s'avoue nos craintes, nos angoisses. On s'avoue nos péchés, comment on a déraillé. Viens, putain. Reviens.

Tu l'vois plus. Il n'existe plus.
Il n'a jamais existé.

Vos routes ne se sont jamais croisées.

Tout se rambobine.

Les aveux, l'engueulade, les poings, le baiser, la course, sous la douche, dans le salon, chez Aberdeen, dans la voiture, autour de la table, le canon en l'air, dans ses bras, les boissons, la coke partagée, la scène, le viking, les drags, la chute dans le fleuve, la ceinture autour du cou, la carafe d'eau au travers de la gueule, les sermons au bout d'la table, la visite des lieux, la rencontre avec Adolf, Lord Bidon qui met un mouchoir sous ses fesses pour s'asseoir sur un banc, l'inconnu qui t'attend au bout d'un tunnel, ton client qui t'appelle, plus rien du tout.

Tu choppes ton sac, tombé pendant la bataille.

Tu pars à son opposé. Tu n'sais pas où : mais cette fois-ci, une chose est sûre, tu vas t'assurer que vous ne prendrez plus jamais le même chemin.

Je sais, je sais
Tu fais parfois du mal aux gens
Parce que t’es pas toujours le mec
Le plus loyal
Ni le plus franc
Déjà qu’en temps normal,
T’es un peu pas normal, justement
Mais en plus, quand tu bois
Tu deviens rapidement assez sale
Limite flippant
ÇA t’arrive aussi d’être un peu
Libidineux
Quand t’es pas carrément insistant
De faire des trucs pas très élégants
Pour t’excuser le lendemain
Piteusement
Et puis tes coups de sang, tiens
On pourrait en parler aussi
Quand tu sors les crocs
Sans crier gare
Pour un rien
Et contre n’importe qui
Pourtant t’es beau, comme une comète
Je t’ai dans la peau, je t’ai dans la tête
Et quand bien même
Y aurait que moi
Tu peux pas t’en aller comme ça
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