mais si j'm'enfuis où est-ce que j'irais ?

1. maxxie a une gueule d'ange
2. il fait beaucoup trop de selfies dans des miroirs sales
3. il fait beaucoup trop de selfies en général
4. ego prédominant, il dit les choses avec un sourire sur le visage mais il est toujours sérieux, au fond
5. passe pour le mec sans confiance en lui qui se rabat sur l'humour mais c'est f a u x
6. terriblement conscient du monde dans lequel il vit, il a des pensées qui penchent vers l'extrême mais est trop malin pour les crier
7. à la place, il a été embarqué dans cette histoire de combats entre aliens et humains
8. c'est une crevette alors il s'occupe juste de ramener des gens et de faire les plannings, il laisse le reste à son cher acolyte
9. il a redoublé tellement de fois qu'il traite ses prof d'université comme ses poto
10. il a besoin de rencontrer de nouvelles personnes tout le temps
11. beaucoup trop rapidement à l'aise, sociable de l'extrême qui manque délibérément de tact quand il vous rencontre
12. ça passe ou ça casse, on l'adore ou on le déteste
13. mais il est aussi très fort pour vous faire changer d'avis
14. c'est le mec qui dit "goodbye loosers" à ses potes quand il part, sauf qu'il le pense
15. parle beaucoup trop et beaucoup trop vite
16. a d o r e les ragots et les potins
17. langue de serpent, sassy king
18. insulte lentement mais sûrement, avec son joli sourire de tarba, violence tranquille et insidieuse
19. on l'imaginerait écouter de la pop classique et même s'il aime beaucoup le chill et lofi, il se casse les oreilles avec du heavy metal et du rap us
20. il ne sait pas pourquoi il continue ses études -il ne se projette pas, il ne sait pas ce qu'il veut faire de sa vie.
21. il se dit qu'il serait sûrement plus à sa place dans du marketing ou de la psychologie, au vu de son caractère, mais il n'a pas la force d'essayer.
22. trop honnête envers lui-même -c'est à double tranchant, entre fierté de ce qu'il est et acceptation de ce qu'il ne veut pas être
23. son équipe était championne régionale d'athlétisme quand il était au lycée ; il courrait les distances de demi-fond
24. il adorait courir mais il n'arrive plus à retrouver les sensations qu'il avait plus jeune
25. il reçoit de l'argent de sa famille chaque mois, mais il claque tout pour des habits et de la nourriture, en bon acheteur compulsif qu'il est
26. pastel aesthetic
27. super bon cuisinier, si si
28. h24 occupé, pas le temps pour la plèbe dsl
29. mais il aide quand même les mamies à traverser (en les insultant)
30. papa américain, maman coréenne; il n'a pas la double-nationalité même s'il pourrait ; né aux usa, a toujours vécu à los angeles, n'est allé que quatre fois à séoul
31. il se considère à 100% américain -même s'il parle couramment coréen, sa seule attache à cette communauté, c'est sa mère (et la bouffe)
32. il sait qu'il est du type sur-consommateur : de vêtements, de cigarettes, d'alcool, de temps, de réseaux sociaux. ça ne le dérange pas plus que ça, tant qu'il n'a pas l'impression d'être emprisonné comme une addiction.
33. se lasse trop vite. symptôme de sa génération.
34. au début il ne comptait pas rester barista au starbucks, mais en vrai ça le fait rire et c'est un excellent endroit pour rencontrer des gens
35. on peut se demander pourquoi il n'a pas été viré, au vu du temps qu'il passe vraiment à travailler, mais il fidélise les clients
36. c'est le tarba qui vous demande gentillement avec sa gueule d'ange si vous voulez un lait spécial ou de la chantilly dans votre boisson en oubliant de préciser que c'est payant
37. bad boi qui dort en cours
38. a déménagé à cosmopolis il y a quatre ans mais déteste cette ville
39. il ne parle plus à ses parents, pas vraiment
40. ses yeux voient tellement flou que ses lunettes sont une obligation à sa survie
41. c'est le mec qui prend une salade dans une pizzeria, on sait pas pourquoi
42. s'attache difficilement
43. il a très peur de se mettre en colère et de ne pas se contrôler, ou même de blesser quelqu'un sans faire exprès -pour autant, il n'hésitera pas à utiliser sa mutation s'il en a besoin
44. vous n'entendrez jamais le volume de sa voix trop varier -par contre, ses tons ont toute une palette de sons
45. il est assez confus vis-à-vis de sa mutation. il essaie de faire la paix -de toutes manières, il n'a pas vraiment le choix
46. il s'intéresse beaucoup à l'art et la mode
47. fait crever des cactus plus vite que son ombre
48. tête-en-l'air, oublie tout sauf ce que vous voudriez qu'il oublie
49. il a adopté un chat il y a six mois, c'est son soulmate confirmé, l'amour de sa vie
50. il lit un livre par semaine, principalement de la poésie (c'est plus court, comprenez)
51. il boit son café noir. comme son âme (non)

maxxie était un enfant qu'il fallait faire taire.
d'abord, ce n'était pas grand chose, vous savez -un acouphène coincé sous l'encéphale, une démangeaison passagère, un dérangement de quelques minutes tout au plus. la fatigue, sûrement. on leur avait dit : ce n'est pas facile, d'avoir un enfant. mais ça valait la peine. ça valait la peine.
maxxie était un enfant à garder au calme.
à ne pas mélanger ah il ne fallait pas qu'il devienne trop sociable cet enfant on lui disait tu ne veux pas plutôt rester dedans et il comprenait qu'il ne fallait pas qu'il refuse, qu'il ne fallait pas qu'il crise parce qu'alors oh, papa s'énervait très fort, et il y avait dans son regard les crissements de ses neurones.
maxxie était un enfant à encadrer.
à qui porter beaucoup d'attention. à éduquer. il devait comprendre ce qu'il pouvait et ne pouvait pas faire -c'était une obligation, disait maman jenkins, pour que tout se passe pour le mieux. pour ne pas faire d'accidents. de bavures. pour ne pas traumatiser d'autres hamsters jusqu'à ce qu'ils arrêtent de manger.
maxxie était un enfant à effrayer.
c'est une technique qui a fonctionné, un temps durant. il n'avait plus de force dans la voix quand on le menaçait de dormir au milieu des monstres s'il n'était pas sage. il n'avait plus envie de se rebeller quand il se rendait compte d'à quel point papa est grand, ou que c'est maman qui le nourrit, ou que le monde de dehors, au final, il était bien étrange.
maxxie était un enfant à qui il ne fallait rien refuser.
parce qu'il a compris, maxxie, qu'en réalité ils ne pouvaient rien y faire, et que tout ce qu'il s'est passé, tout ce qui a pu être fait, c'était --ah. c'est une sensation étrange, d'avoir dix ans et de faire peur à ses parents. c'est une adolescence étrange, d'avoir quinze ans et de dire un mot pour tout obtenir. c'est un début de vie d'adulte étrange, de se rendre compte de sa prise d'otage. de se rendre compte que tout va si mal.
ce n'est pas une réalisation qui se fait du jour au lendemain, non. ça s'insinue doucement dans le cerveau. ça se voit à travers les réflexes trop sauvages, aux regards échangés, aux silences lors des dîners. au final, c'était une peur réciproque. c'était se demander qu'est-ce qu'il(s) peu(ven)t faire ? et c'est imaginer le pire pour ce qui suit. c'est de l'amour un peu générique, qu'on voudrait pouvoir donner mais qui est plutôt forcé par la société. c'est de la tendresse effrayée, des et si quand au final elle resurgit et qu'elle caresse affectueusement une épaule qu'on aurait aimé serrer plus souvent. plus longtemps. plus sincèrement.
il ne leur en veut pas, maxxie. il ne peut pas vraiment imaginer ce qu'il aurait fait à leur place. il est --juste un peu désorienté. déboussolé. un peu fragile. trop conscient.
non, ce n'était pas eux qu'il fallait blâmer. c'était d'autres. beaucoup d'autres.
il est parti, maxxie. qu'est-ce qu'il aurait pu faire d'autre ? parfois il se demande s'il regrette. il se répond, dans sa tête, un non qui résonne bien fort mais il sait, au fond, que ce n'est que pour se convaincre.
et il a l'air de ne s'inquiéter de rien, maxxie, si solide dans ses fondations, dans son esprit, dans ses discours. peut-être est-ce parce qu'il ne s'attache plus à rien, maxxie.
il aimerait hurler à poumons ouverts. il l'a déjà fait. il a eu tellement peur, et c'était tellement bien -de l'adrénaline, un goût d'interdit, faire quelque chose de stupide sans aucune restriction, continuer à crier jusqu'à s’asphyxier.
mais voilà : en attendant, il s'égosille avec des sourires.

slt moi c'est anamée
j'étais sur la v1 alors voilà, ça fait des mois que je lorgne mais g pa le tps (et pourtant je suis là ptdr)
je bois trop de thé dans ma vie & le livre à côté de moi n'a pas de page 51 je suis t r i s t e