crashing cash

mélancolique ▵ discret ▵ renfermé ▵ perdu ▵ errant ▵ modeste ▵ vulnérable ▵ arrogant ▵ curieux ▵ gentil ▵ intimidant ▵ sensible ▵ doux ▵ têtu ▵ poli ▵ serviable ▵ minutieux ▵ râleur ▵ nerveux ▵ fataliste ▵ pessimiste ▵ tendre


même ta peau lacérée ne laisse pas entrevoir tes entrailles et dans tes oreilles les humains braillent. il braillent et t’as des flashs lumineux et pourtant si sombres qui passent devant tes yeux. ca te brise les os et casse ton coeur si tant est que t’en aies un. t’as jamais le mot juste et tu tranches tes phrases comme tu mâches la chair des hommes, un brin de mépris, un brin de dégoût, un brin de nécessité, la nécessité de rester vivant et ancré dans ce monde qui t’accueille pas trop.

t’as le dos courbé et le regard fuyant et le sourire caché; tu grognes comme un clebs et tu montres les dents; t’es maladroit et tu sais pas parler aux autres, tu craches plutôt à la gueule des gens et tu repousses tout être quand bien même t’aimerais qu’ils te disent un simple « bonjour ». t’appelles l’indifférence pour être tranquille mais t’as pas la tranquillité d’âme. t’as les mains qui tremblent quand on t’approche trop près. t’as peur ou tu crèves d’envie qu’on prenne soin de toi t’sais pas t’hésites parfois et en fait tu te poses pas la question c’plus simple de ne rien voir que d’accepter que tu deviens un peu humain avec leur sentiment de tarlouze et de faiblard; p’têtre qu’à force de manger leur corps tu finis par avoir leur coeur. ça te fait un brin peur de plus être celui qu’on te dit que t’as été. et pourtant t'es ce que t'es, le larbin des 426, la poubelle qui traîne, la carcasse qui ne retient plus rien à part la peur que t'inspires ton existence fébrile et pesante. parfois ta joue mouillée te rappelle à quel point tu n'appartiens plus tout à fait à ton groupe originel mais ça, y'a qu'toi qu'est au courant. t'aimerais bien réfréner tout ça hein parce que t'es pas con tu t'en sors toujours avec une pirouette. t'as beau être mélancolique et perdu mais t'sais quand même que tu tiens à la vie et que si ta peau brûlée elle est le témoin de ce qui t'arrive de mauvais, ben elle est à moitié là et cette moitié elle te prouve bien que tu vis et que tu vis pour quelque chose, t'sais pas trop quoi encore mais ça arrivera tu l'sais. en attendant tu joues les erogs fiers, puissants et arrogants méchants; tu joues bien ton rôle on n'y voit que de la résiliation dans tes actes mais tu sais bien que tu cherches à survivre à ta race et à ta condition.  

c’que le feu t’a pas pris c’est tes beaux cils; tu papillonnes des yeux comme une biche aveuglée prête à se faire écraser. t’as la peau sèche mais chaude, ta main empoigne bien c’qu’elle a prendre et tes doigts serpentent doucement ce qu’ils doivent entourer. t’as la posture solide et le coeur ramolli. t’as le souffle chaud et le torse débordant de tout un tas de choses à prouver. t’es un bon p’tit gars quand on te connait mais personne te connait et tu montres que le cerbère mordant qui te sert d’apparat. tu cherches ton souffle tu cherches ton air ton oxygène et ta chair perdue. tu sais plus si t’es vraiment vivant à force mais vu que tu marches droit, ça compte un peu.

tu te souviens plus de qui t’étais et tu sais pas qui tu es. seulement la vie elle s’en fiche pas mal de ton existence alors tu vis quelque chose qui ressemblent pas à tes rêves. tu brûles sans cesse et parfois, la nuit, t’as l’impression de sentir le cramé mais ce sont juste tes souvenirs qui s’enflamment. t’arrives pas à oublier cette image de ta tête alors que t’as oublié ton propre nom. tu cherches pas forcément à tout recouvrir mais t’avoues que parfois t’es seul et vide et perdu. l’homme te fait peur il te fascine il te révulse et il t’attire il te tente et te martyrise il te condamne et te libère.

tu traînes derrière le groupe 426 ne sachant pas quoi faire d’autre. la chair humaine tu la consommes cuisinée les yeux fermées. Donatello tu le remercieras jamais assez d’être passé sur ton chemin parce qu’il est le seul qui te permet d’être encore en vie, alors bien sûr que la sienne est aussi importante que la tienne.

et quand tu marches dehors et quand tu sens le vide dans ton dos tu sens surtout les frissons de ce qui pourrait t’arriver ou non et t’avances vite dans les rues, tu bouscules les gens et tu te retournes souvent tu jettes des coups d’yeux comme des revolvers et tu marches encore plus vite sans jamais trop vers quoi mais faut pas rester immobile ou alors protéger ses arrières, jamais les laisser vides longtemps jamais donner la possibilité de quelque chose sans que tu sois préparé, pas être pris au dépourvu, pas te faire surprendre, pas encore alors que tu recommences à manger de la viande saignante pas maintenant que tu tombes déjà. pas maintenant alors que tu retrouves l’espoir de sourire un jour.

fear to the crash
t'as quand même la haine de ce qui t'es arrivé et si t'en as une peur diable, t'espères un jour retrouver cet enfoiré et le bouffer vivant et le démembrer comme un chicken wings cuit, frit et croustillant. en attendant tu tiens la brasserie à la même table, dos au mur et face au monde et tu rumines sous ton air cerbère qu'un jour tu seras autre chose qu'un loup terré et blessé.