- assiégé de mes mains puis de bleus ceindre les sommets -
wolfgang était un homme-orchestre qui au rythme de la ville jouait un concert de gestes anodins, une polyphonie quotidienne dont l'harmonie précaire reposait sur la minutie de ses actes : les premières notes résonnaient au lever du jour et la sonate s'essoufflait à la naissance de la nuit, toujours, pour reprendre le lendemain.
c'était une valse ininterrompue menée par wolfgang et ses principes, rigide à la partition invariable qui sentait le café froid, du réveil aux aurores aux émois de morphée rien (RIEN) ne dépassait. il se complaisait dans cette paix de synthèse qu'il maintenait avec nonchalance ; la justesse de sa vie n'existait qu'à l'aulne de ses habitudes arides.
c'était un bien minable ulysse qui naviguait les flots de goudron, fondu dans le béton du commissariat comme s'il faisait partie des meubles : absorbé par la grisaille (sinon celle-ci émanait de lui) son coeur battait au rythme de l'horloge au mur.
bonjour agent mortimer.il avait levé vers lui un regard sans chaleur, d'un oeil vipérin il observait l'agent gargantuesque et incarnat dont les pas frappaient le lino et qui de ses poings camélias déréglait l'harmonie mécanique. de ses lèvres fines cependant wolfgang taillade dans son visage un sourire arachnéen,
un rien organique.
il se lève pour lui tendre une main froide, sa poigne était métallique.
que me vaut cet honneur ?celui de voir une note carminée tacher la perfection de son concerto monochrome.