Fake it if you don't belong [Magnus & Joy]

La voiture était jaune, là, au centre de ce petit garage qui lui servait de demeure. Cet assemblage maladroit et dysfonctionnel de pièces métalliques avait été apporté chez la mécanicienne la veille. Un sale humain voulait qu'on la lui répare et si ce n'était de la paye que ce client allait lui fournir, Joy aurait certainement rayé sa colère sur la carrosserie. Toutefois, la dame devait garder son calme. Quoique sa répugnance était légitime, ce n'était pas en démontrant son dégoût de cette façon qu'elle allait s'en mettre plein les poches. Elle devait prendre son mal en patience.

Ce n'était pas un réel soucis. En effet, la jeune adulte avait l'habitude. Espérant un jour vivre ailleurs que dans ce trou poussiéreux et surpeuplé, elle dénichait des contrats, ici et là, sans prendre en réelle considération le quémandeur du service. Après tout, la blonde en avait marre de vivre dans ce trou à rat. Pauvre, celle-ci dormait aux pieds des motorisés qu'elle réparait, sur le sable, dans cette petite pièce qui arrivait de peine et de misère à la protéger des intempéries.

Pour réparer le motorisé, vaillante, elle se leva de bonne heure. Seulement, cette fois-ci, la femme avait oublié de vérifier au préalable si toutes les pièces nécessaires étaient en stock…

Et ce jour-là, elles n’étaient pas toutes là. Une situation qui était hors du commun pour une métisse méthodique et organisée comme Joy.

Impatiente, après cette constatation, elle quitta sa demeure sans attendre. Avant de partir, elle prit tout de même le soin d’apporter une arme à feu avec elle. Le district 12 n’était pas le quartier le plus fréquentable au pays.

Son masque, quant à lui, demeura bien caché dans l’une des boîtes de son repère.

Habillée d'un short en jean légèrement souillé et d'un t-shirt à l'encolure en V, dévoilant bien sa poitrine, elle emprunta le chemin se rendant jusqu'au marché noir. On y trouvait toujours tout ce qu'il fallait. Il suffisait de se lier d'amitié avec les vendeurs pour s'apercevoir que ceux-ci proposaient bien plus que de simples fruits et légumes. C'était d'ailleurs à cet endroit qu'elle s'était procurée quelques armes et pièces pour son boulot... Elle n'avait rien payé, bien évidemment. Il fallait être con pour le faire.

La jeune femme arriva donc audit endroit et déambulait entre les allées à la recherche d'une victime, s'assurant que le vendeur qu'elle allait voler n'était pas aux aguets.

C’était son jour de chance: La chaleur, la faim et la pauvreté rendaient les gens du district plutôt agressifs. L’état presque bestial des occupants était une opportunité à prendre. En effet, toutes ces activités illégales qui s’adoptaient dans ce lieu donnaient l’impression que Joy n’était pas à craindre, celles-ci mettaient une ombre sur la voleuse.