something new — clochette & lex

I made my peace with sorrow and kept it all inside, It's all inside —
 
Qui va à la plage au mois de décembre ? Toi, il faut croire. Le vent glacial fouette ton visage, s’engouffre dans les moindres ouvertures de tes vêtements. Tu frissonnes un peu et glisses sous ton bonnet une mèche qui gênait ta vue. C’est par ce temps presque orageux, quand le ciel prend des couleurs de fin du monde et que les vagues s’enchaînent, se déchaînent avec violence contre la côte, quand la mer est houleuse et colérique, que tu la trouves particulièrement belle. Bien plus que par une journée d’été paisible et ensoleillée, où les sourires des enfants se reflètent dans les eaux claires. Étrangement, l’agitation des éléments t’apaise. Tu caches tes mains gelées dans les poches de ton manteau et tu descends les quelques marches en pierre qui mènent jusqu’à la petite plage. Il n’y a personne en vue. C’est peut-être en partie pour cela que tu apprécies tant ces excursions pendant la tempête : pour la solitude qu’elles te procurent.

Tes pas laissent des traces dans le sable humide alors que tu marches jusqu’aux rochers les plus proches. Tu t’accroches, glisses un peu, grimpes tant bien que mal et te voilà perché juste au-dessus de l’étendue sombre et agitée. Tu enlèves tes écouteurs pour mieux entendre les bruits de la mer ; les vagues, les cris des mouettes, le souffle du vent, tout ce qui fait cette musique unique.

Tes yeux se perdent quelque part sur l’horizon et tu souffles.
Inspires.
Expires.
Essaies de ne penser à rien.
De faire le vide.

Tu commences presque à te sentir bien et c’est dommage, parce que ça ne va pas durer très longtemps. Mais tu ne le sais pas, alors pour l’instant, tu profites de ce calme éphémère.