ANNÉE 1983, DAVID, DERRICK ET DUSTIN, PASSIONNÉS PAR LA SCIENCE-FICTION ET LA POP CULTURE, DÉCIDENT D'ENVOYER UN MESSAGE DANS L'ESPACE GRÂCE À UN ORDINATEUR SOPHISTIQUÉ DEPUIS LEUR PETIT GARAGE À COSMOPOLIS, DANS LE CONNECTICUT. PUIS C'EST PARTI EN COUILLE.PLUS DE TRENTE ANS APRÈS, GRÂCE AUX EXPLOITS INFORMATIQUES DES "3D" (POUR "THREE DICKS"), LES ALIENS FOULENT ENFIN LE SOL TERRESTRE ! MAIS À QUEL PRIX ? C'ÉTAIT À L'ÉPOQUE UNE SIMPLE PASSION. NI FEMME, NI EMPLOI, DAVID, DERRICK ET DUSTIN ONT PASSÉ LE PLUS CLAIR DE LEUR TEMPS (ET LEUR VIE) À ÉTUDIER L'ESPACE ET LA POSSIBILITÉ DE LA VIE AILLEURS QUE SUR NOTRE BELLE PLANÈTE. SANS DIPLÔMES OU CERTIFICATS, ILS SE CONTENTENT DE CONCEVOIR DES ORDINATEURS ET AUTRES SOFTWARES CHEZ EUX DANS LE SEUL INTÉRÊT D'ENVOYER UN MESSAGE AU-DELÀ DE LA SURFACE TERRESTRE. ILS L'ONT APPELÉ CODE COSMO EN HOMMAGE À LEUR VILLE CHÉRIE (C'EST FAUX, ILS N'ONT JUSTE AUCUNE IMAGINATION), COSMOPOLIS.
EN COURS D'AFFICHAGE (WADE ET LE CODE SE BATTENT)

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des étoiles dans le caniveau — nubes

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Eleonore
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Eleonore

Lun 1 Oct - 1:51


Ses sempiternelles lunettes de soleil sciemment perchées sur son nez avaient le mérite de dissimuler une portion considérable de son visage à la vue des indiscrets — ainsi que sa gueule de bois, legs de la veille qu’elle ne chercherait pas à museler si on venait lui chercher querelle; et elle avait un méchant crochet du droit derrière ses abords impériaux — le col relevé de son pardessus en laine s’accommodant du reste. Ses talons martelèrent les dalles du trottoir avec emphase lorsqu’elle vit le dos tourné de … ah m*rde ! Son nom lui échappait, peu importe: elle le surprit donc manifestement occupé à pianoter furieusement sur le clavier de son portable, prenant appui sur le toit de la rutilante berline noire. Et elle renâcla à cette pénible réminiscence de son naufrage marital. Ces jours-ci tout semblait tourmenter sa mémoire et la ramener à ce saumâtre coup de théâtre. Voyez-vous, Eléonore n’avait pu se résoudre à employer un chauffeur à ses seuls soins lors de sa séparation d’avec Thomas. Un véritable drame — lui était avis qu'aucune justice n'avait été rendue et que les raclées s’étaient perdues. Elle faisait donc depuis appel à une agence dont les chauffeurs, tous moins satisfaisants que le regretté Jefferson — exemple de prestance et de ponctualité — avaient le don de l’incommoder plus que de lui rendre service.

Elle gratifia l’énergumène d’un raclement de gorge derrière sa main gantée. L’apostrophe fut sans appel: l’intéressé se retourna, manquant de laisser choir l’objet de sa plus fervente attention sur le trottoir. Il s’empressa de lui tenir la porte ouverte, le regard vacillant. Eléonore se figurait peu qu’autrui ait une vie et des occupations en son absence, son propre regard était donc lourd de reproches que la teinte obscure de ses lunettes manquait à adoucir. Il n'avait pas idée du danger qui pesait sur lui: le courroux et la faim d'Eléonore ne faisaient jamais bon ménage et, dame ! ce petit chauffeur était un joli morceau de jambon. Elle s’avança pour récupérer l’épais script qui reposait sur le siège arrière puis se redressa, extirpant une cigarette de son étui. Sans un mot elle la pinça de ses lèvres qui y laissèrent deux taches écarlates et attendit qu'il daignât y pendre une flammèche. Puis elle le congédia d’un geste de main dont le dédain en aurait offusqué plus d’un:

❝ Je préfère marcher, vous pouvez disposer. ❞

Eléonore prit donc le chemin du retour, à pieds, un lourd scénario encombrant ses bras, une cigarette habilement coincée entre ses doigts. Il ne lui faudrait bien évidemment pas plus de quelques minutes pour déchanter et se décider à héler un taxi. Mais le sort, ce coquin, en décida autrement. Aurait-ce été la vaillance prodiguée par ses révoltants talons signés Manolo Blahnik ou bien la cécité partielle commandée par le jais de ses bésicles ? Personne ne le saurait. Bien en peine se serait-elle trouvée d’avouer son tort lorsqu’elle brava, à nouveau badine et turbulente, le carmin d’un feu de circulation. La sanction en fut presque machinale; un battement plus tard elle se voyait projetée contre le capot d’un obscur fourgon, agréée d’une joyeuse symphonie de verre brisée, puis alla s’échouer comme une vulgaire poupée désarticulée sur le côté de la chaussée. Sécurité routière ? Zéro pointé. Dans le ciel, les feuilles de son script volaient.
@Nubes — dsl pour le délai zedfvbezrf


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Nubes
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Nubes

Ven 5 Oct - 21:45
des étoiles dans le caniveau
ELEONORE x NUBES



Ce nuage là a la forme d'un éléphant.
Il flotte au milieu du ciel brouillé.
D'ailleurs, sa trompe s'estompe au grès du vent.
Sa patte se détache et son oreille se divise en plusieurs petites particules de brume.
Il n'est déjà plus là.
Il s'est désintégré aussi vite qu'il est apparu.

Mais quelque chose vient rompre le silencieux deuil du cumulus. Une feuille?
Blanche immaculée, elle semble vouloir se confondre avec le ciel. Mais ses bords bien trop aiguisés viennent trahir son identité de papier.
Elle virevolte et tournoie comme si elle paniquait.

Le regard distrait de l'extra-terrestre se fixe sur la note qui retombe avec mollesse sur le sol goudronneux.
De la lecture? Les symboles ronds qu'elle entrevoit brusquent son faible esprit. Elle ne sait pas lire.
- Du moins, elle ne sais pas lire l'anglais - Mais les courbes et les croches de cet alphabet dodu caressent ses yeux translucides.
Quelle belle écriture.

La gorge de Nubes se lève vers les cieux, cette feuille était-elle orpheline? Le bout de manuscrit gît entre ses doigts indécis. Elle veut parler, la feuille, alerter. Mais seule, elle ne peut rien.
Heureusement le frottement de la brise sur les copies qui s'entre-choque guident les pas de Nubes.

Comme d'habitude elle se retrouvait dans les grandes rues du centre ville, comme l'être inutile qui cherche une place dans ce vaste monde. Mais le hasard la perdait à s’émerveiller sur les nuages, encore et toujours. Chaque détail de la planète, l'éloignait de la femme qu'elle voulait devenir.

La démarche se hâte et l'air frappe le papier de plus fort avant de le laisser glisser comme ultime trépas.
Le cadavre d'une énorme machine à transporter crachait son dernier souffle sur son lit de verre brisé. Le monstre métallisé écrasé aux cotés d'un corps inerte.
Une triste vision qui tordait le cœur de Nubes en un fragments de secondes.

Les grands bâtons qui servaient de jambes à l'extraterrestre s'agitaient dans tous les sens, en un instant, elle s'écroulait près de la silhouette engourdie. Le visage froissé d'une inconfortable expression. Le flux qui circulait dans ses veines commençait à couler sous ses reins et s'éparpillait déjà autour, dévorant la terre.

Les mains crochues d'angoisses, Nubes agitait le regard sur cette femme sans même l'analyser. La seule chose dont l'urge était, c'était de savoir si oui ou non la vie de cette pauvre créature avait été ôté ou non. Si oui, elle ne pouvait plus rien y faire, mais si une once de vitalité habitait encore cette jolie carcasse, elle pourrait peut-être changer la donne.

       

   
©️ ASHLING DE LIBRE GRAPH'


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Eleonore
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Eleonore

Dim 7 Oct - 16:22


Ses yeux étaient résolument fermés, comme ceux d’un gamin qui, rentrant tard le soir dans la voiture de ses parents, préférerait qu’on le portât, le croyant assoupi, plutôt que de se hisser péniblement sur ses jambes flageolantes pour rejoindre son lit. Et le son fût. À ses oreilles, le cri strident d’une banshee, dont elle pouvait presque imaginer la belle chevelure rousse dans les flots écarlates et rugissants de derrière ses paupières. Au bout de ses doigts, les cristaux microscopiques d’un blizzard qui venait d’on ne sait où blessaient sa peau. Elle lui murmura d’aller voir ailleurs si elle y était et, comme si cette remarque l’avait courroucé, il la mordit férocement à la tempe, ce qui sépara enfin ses paupières. Il y avait une bouche d’égout là, tout près, et elle y voyait le sourire énigmatique de Dame Infortune, ses canines n’un blanc immaculé brillant dans l’obscurité. Elle n’était pas seule: il y avait à côté d’elle un visage tout à fait familier. Un visage sur lequel elle avait déjà posé ses yeux quelques années plus tôt. 

Elle avait été sa sauveuse et son ultime pourfendeuse. Un visage poupin qu’elle avait alors regardé de haut, lui alité sur le bas côté, elle, postée au côté de son Alpha Romeo. Un vélo déformé gisait un peu plus loin, une de ses roues tournant encore dans l’air glacé. Les côtes du bambin étaient vilainement enfoncées, et son sang s’épandait tout autour de sa tête comme le halo d’un ange. D’un chérubin il avait d’ailleurs tous les traits. Après l’avoir écrasé, on l’avait laissé gésir ici, dans le brouillard et l’herbe émeraude, manifestement pour éviter toute forme de procès et de sanction. Eleonore avait ajusté sa jupe et s’était agenouillée auprès de lui, écoutant le souffle erratique qui s’échappait de ses petits poumons sûrement perforés. Il l’avait regardée: ses yeux étaient vides, il était ailleurs déjà, le soleil et son jardin ne verraient plus son sourire rayonnant. Elle avait tendrement saisi son visage, comme s’il avait été sa propre progéniture, et elle lui avait brisé la nuque pour abréger les souffrances d’un corps que son âme d’enfant avait déjà quitté. Elle se souvint s’être demandé si c’était là la raison pour laquelle les bords de routes de campagne étaient ainsi si joliment fleuris. La roue de son vélo s’était arrêtée. Le soir, Eleonore l’avait mangé. 

Elle bougea, ou du moins s’en efforça. Mais tout en elle lui semblait avoir été détaché, comme une maquette qu’on aurait entièrement défaite et remontée de manière parfaitement biscornue. Une rotule avait été vissée sous sa tête, ses dents avaient été plantées dans ses paumes et dans le gras de ses doigts, ses mollets avaient tous deux étaient tournés, la douleur en était atroce. Au-delà du mugissement qui s’échappait dans un vacarme grandissant de son esprit — sans trouver dans sa bouche un digne épigone — elle percevait peu à peu l’agitation qui l’entourait. Les talons écrasaient plus encore les verres brisés autour de son corps, on criait à qui voulait l’entendre d’appeler les pompiers, on la palpait… Elle ouvrit les yeux, comme indignée. Mais son irascibilité fut bien vite apaisée; d’une parce que la douleur lui faisait perdre de ses moyens et de sa verve, de deux parce qu’un visage céleste lui obstruait la vue. Et elle sentait tout autour de ses joues le carcan d’une paire de mains nerveuses qu'elle devinaient être celles de la personne à qui appartenait également ce visage admirable mais dont l’angoisse était geôlière. 

Eleonore leva un bras qui lui sembla aussi lourd que dix de ces sacs d’engrais qu’elle utilisait pour nourrir ses précieux rhododendrons. Quatre de ses doigts, dont deux sertis d’épaisses bagues, vinrent glisser sur le visage marmoréen, comme pour en lisser les plis d’inquiétude. Ce faisant, un sourire empreint d’une folle douleur étira faiblement ses lèvres, mais les traînées de sang qu’elle laissa sur ces traits salvateurs l’affolèrent. Elle se sentait tourner de l’œil. Elle s’efforça donc d’à nouveau fermer ses paupières et de retenir les hauts-de coeur qui la convulsaient.
@Nubes — TROP HYPÉE ezjhfb


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Nubes
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Nubes

Sam 13 Oct - 15:11
des étoiles dans le caniveau
ELEONORE x NUBES




Les mouvements déconstruits du corps miraculé soulèvent la poitrine de Nubes d'un souffle de réconfort. Ainsi la bouche de la longue Lyme se moue presque instantanément et entame un monologue sans fin. Il fallait que cette pauvre silhouette reste consciente, alors les paroles se voulaient abondante comme un flot de mot qui s'écoule à l'infini.
Les doigts de Nubes parcourent les cheveux de la souffrante créature et la prière débute.

« Aujourd'hui n'est pas votre dernier jour Madame. Vos blessures sont douloureuses mais je vous promet que vous vous sortirez de cette situation pratiquement indemne. Je peux vous aider mais votre souffrance risque de s'accentuer brièvement avant que vous soyez complètement guérie. J'aurais aimé qu'il en soit autrement malheureusement la gravité de certains de vos maux m'oblige à employer de lourds moyens... Mais encore une fois, croyez-moi, vous vous rétablirez en un rien de temps... »     

Elle poursuit son discours tout en faisant défiler son regard sur la jeune femme.
Ce visage se dessine de plus en plus clairement et brille comme un souvenir familier. Il semble rayonner au milieu de cet amas de meurtrissures et d'ecchymoses.

La malheureuse semblait transportée dans un autre monde. Sûrement arrachée à son enveloppe malmenée, qui se configurait sur le sol comme un pantin de bois.
La peau s'était arrondie, boursouflée à certains endroits, creusée à d'autres. Et elle transparaissait de bleu turquin et de Passe-velours. La chair avait été battue, transpercée.

Il fallait débuter l'étrange Orémus.
Alors l'extra-terrestre commença d'abord par toucher les articulations défaites de la marionnette du bout des doigts en prenant soin de ne jamais faire taire sa voix. Elle devait perdurer, quitte à détailler des banalités, il fallait qu'elle accompagne ses gestes de paroles.

Un claquement indiquait de ses os se replaçaient sous sa chair, cela lui infligerait sans aucuns doutes une douleur sans nom, mais elle serait éphémère. Et il fallait absolument s'occuper des plus grands maux avant d'attaquer le reste.
L’opération s'annonçait longue, mais il faut dire qu'il ne s’agissait pas là d'une égratignure.

« Je m'excuse pour le mal que je vous inflige, mais le plus dur est passé, à présent la douleur va se faire de moins en moins puissante. Je vais faire mon possible pour en finir le plus vite. Tenez bon! »      

       

   
©️ ASHLING DE LIBRE GRAPH'


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