ANNÉE 1983, DAVID, DERRICK ET DUSTIN, PASSIONNÉS PAR LA SCIENCE-FICTION ET LA POP CULTURE, DÉCIDENT D'ENVOYER UN MESSAGE DANS L'ESPACE GRÂCE À UN ORDINATEUR SOPHISTIQUÉ DEPUIS LEUR PETIT GARAGE À COSMOPOLIS, DANS LE CONNECTICUT. PUIS C'EST PARTI EN COUILLE.PLUS DE TRENTE ANS APRÈS, GRÂCE AUX EXPLOITS INFORMATIQUES DES "3D" (POUR "THREE DICKS"), LES ALIENS FOULENT ENFIN LE SOL TERRESTRE ! MAIS À QUEL PRIX ? C'ÉTAIT À L'ÉPOQUE UNE SIMPLE PASSION. NI FEMME, NI EMPLOI, DAVID, DERRICK ET DUSTIN ONT PASSÉ LE PLUS CLAIR DE LEUR TEMPS (ET LEUR VIE) À ÉTUDIER L'ESPACE ET LA POSSIBILITÉ DE LA VIE AILLEURS QUE SUR NOTRE BELLE PLANÈTE. SANS DIPLÔMES OU CERTIFICATS, ILS SE CONTENTENT DE CONCEVOIR DES ORDINATEURS ET AUTRES SOFTWARES CHEZ EUX DANS LE SEUL INTÉRÊT D'ENVOYER UN MESSAGE AU-DELÀ DE LA SURFACE TERRESTRE. ILS L'ONT APPELÉ CODE COSMO EN HOMMAGE À LEUR VILLE CHÉRIE (C'EST FAUX, ILS N'ONT JUSTE AUCUNE IMAGINATION), COSMOPOLIS.
EN COURS D'AFFICHAGE (WADE ET LE CODE SE BATTENT)

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breathe - zep (terminé)

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GOLD LION
George Byron
Crédits : 10000
George Byron

Dim 30 Sep - 1:14



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GEORGE & ZEP
« i’m a gold digger, a fake dreamer »
MUSIQUE

T’as passé ta journée à mordre le bois de ton bureau, à taper tes lèvres, à boire de l’eau pour ne pas boire du rhum, à regarder ta secrétaire pour ne pas hurler sur ton client, à coller tes joues aux vitres, à mater la pluie comme elle mate la foule. T’as passé une journée de merde, une journée de plus, une journée de moins aux journées qui te restent.

Ce n’est pas étonnant, ou peut-être un peu mais pas tant, que tu sois heureux de quitter le bureau, de quitter le bateau, pour jouer les oiseaux de nuit dans une discothèque branchée. Personne ne t’y connaît, c’est pas trop truc, c’est pas tes habitudes, personne ne t’y reconnaîtra - cette fois-ci t’es jeune, t’es toi.

C’est bizarre, ça fait une semaine que tes quarante ans de faux-semblants, ils t’emmerdent, ça fait une semaine que tu maintiens le masque avec peine et que tu rêves qu’un journaliste te grille, te crame. C’est bizarre, t’as pas une minute le temps de ne pas penser, tellement tu penses à rien, à tout, à des trucs sympas, à des trucs chiants, à des trucs biens, à des trucs mauvais.

Tu penses trop pour ne pas penser à ce qu’il te manque - parce qu’il te manque un truc, un truc sympa, un truc chiant, un truc bien, un truc mauvais. T’es là, t’es jeune, t’es toi et tu comptes passer ta nuit plus perché que le roi des camés.

T’es beau comme oiseau de nuit, dans ton jean noir, dans ton haut bleu, dans tes chaussures cirées, dans ton blouson de cuir, sous tes cheveux en bataille, sous ton sourire charmeur et charmant. T’es beau George, tu les fais toutes craquer, toutes à tes pieds, toutes à ton cou.

Là, dans le moelleux de la banquette du carré VIP, où le champagne et la vodka coulent à flots comme les flots d’argent que tu déverses au compteur, tu trônes, tu jouis du présent, tu t’absentes du réel. Y’a une vasque remplie de cocaïne sur la table de verre, et personne ne dit rien - personne ne dit rien à ceux qui déversent des flots d’argent, à ceux qui sont beaux, à ceux qui sont royaux.

Y’a la jolie blonde qui te mord le cou, y’a la jolie brune qui glisse une main entre tes cuisses - et tu souris, et tu ris - et ton ami du soir à la marinière bordeaux te raconte ses déboires avec le Rotari Club, et ton autre ami du soir à la ceinture Dior récupère la jolie blonde dans un baiser, et la jolie brune lèche le coin droit de ta bouche - et ton ami du soir à la marinière bordeaux vous prépare une dizaine de rails.

La musique est si forte, si prenante que t’as envie de faire corps avec - tu te lèves, t’entraînes la jolie brune à ta suite, ton ami du soir à la ceinture Dior vous imite et, plutôt que de descendre les marches jusqu’à la piste, en contrebas, vous demeurez immobile. La jolie brune vous retiens chacun par un bras, vous toise avec une moue chipie. Je veux un cacheton d’exta, j’danse pas sinon, j’vous suce pas non plus. - et tu souris, et tu ris, et ton ami du soir à la ceinture Dior rit plus fort.

Au même instant, à quelques mètres, trois fêtards semblent faire commerce - mademoiselle a de la chance, pas besoin d’avoir cherché, d’avoir espéré : son dealer, il est là. Elle le voit, elle l’appelle d’une main aguicheuse et ton ami du soir à la ceinture Dior a ce même éclat dans le regard alors que vous l’observez attendre. Il baise son cou, tu enlaces sa taille, il baise sa mâchoire, tu glisses tes mains sous son haut, il baise sa nuque, tu caresses sa poitrine.

Elle glousse - bientôt vous irez danser, bientôt elle ira vous sucer, bientôt cette nuit sera totalement et entièrement l’absence, l’oubli, l’irréalité.

Enfin il arrive, le dealer, il est là. Aussitôt tu te glaces, l’enclume de la conscience, la descente, la fuite des effets évasifs de la cocaïne - aussitôt que tu le vois. Glacé, crispé, blême. Zack. Pourquoi lui ? Pourquoi Zack ? L’absence, l’oubli, l’irréalité, il vient de te les enlever, comme on enlève l’air à un nouveau-né.

C’est une blague, une putain de blague. Et tu ne dis rien, comme si de rien n’était, rien, rien, rien du tout - tu retournes t’assoir sur la banquette - Je n’ai plus envie de danser. Et tes deux comparses te dévisagent, mais ils ne veulent pas comprendre - la nuit, en discothèque, ce n’est jamais bon de comprendre les choses.

T’as une belle gueule bébé, tu viens avec nous ! Qu’il dit, ton ami du soir à la ceinture Dior, en entraînant le fruit de ta hantise à vous rejoindre. C’est Blondie qui rince ! Mais c'est moi qui le suce ! T’as de l’exta dis ? C'est quoi ton nom ? Qu’elle minaude, la jolie brune en te pointant du doigt, en s’asseyant à ses côtés.

Toujours tu ne dis rien, tu te contentes de boire, de prendre ta coke, de ne porter tes yeux que sur les autres, pas sur lui - si tu les portes sur lui, ça va te revenir, ça va te faire mal aux tripes - le manque.




*
Zep
Crédits : -10000
Zep

Dim 30 Sep - 2:15
musique - T-shirt noir, jean noir, tout c'que tu peux porter pour faire ton deuil. Quatre enterrements d'un coup, deux jours auparavant - cela t'a bien suffit pour te donner envie d'sombrer un peu plus dans la folie d'Cosmopolis, d'te saouler, d'saouler les autres, d'voir le monde s'engouffrer dans la folie, que ça t'pardonne tes délires futurs, pour tes péchés à venir.

Non, c'est faux. T'as juste b'soin d'thunes.

Ça fait une semaine qu't'as pas touché à une goutte d'alcool, ni à la coke. Et pourtant, la tentation, elle est là. Elle gronde, et tu trembles dès que tu sens les sachets dans tes poches. Mais c'pas pour toi. C'est pour les autres. Pour ces tocards qui n'pensent qu'à la fête et qui s'tuent sur la piste de danse.

Tu peines à t'frayer un chemin avant qu'tu finisses par croiser un d'tes collègues.

Wesh mon Zepou. Toutes mes condoléances, bro. Il te tapote l'épaule amicalement. Tu hoches la tête.
Merci, merci... Y a du client ?
Va voir à côté du groupe VIP... Ils sont nasty.

Une dernière accolade pour la route et t'voilà à essayer de traverser quelques mètres supplémentaires. Tu manques de t'manger des coudes dans pleine figure et tu jures t'être fait marché sur les doigts de pied pas loin de sept fois en l'espace de quelques secondes. Tu roules des yeux. Une cliente, elle t'appelle. Tu la rejoins, presque trop hâtif.

Et d'la même manière que lui, dès qu'tu croises le regard de George, tu te figes. Elle te parle, mais tu ne comprends rien sur le coup - c'est la musique, c'est forcément la musique.

Partir, rester fier, prendre l'argent ? Bien trop d'possibilités, si peu de temps. La seconde suivante, elle te tire jusqu'au niveau des banquettes. Tu n'as plus trop l'choix.

J'ai tout c'qu'i' t'faut pour t'faire passer une soirée de folie, chérie. D'un clin d'oeil et d'un sourire tellement faux que cela ferait rire tes proches, tu jettes l'ensemble de ton travail sur une table. Ecsta, cannabis, coke et bien d'autres.

Et ça ?
Ah, ça... C'est d'la flakka. On appelle ça la drogue du zombie, t'as dû en entendre parler, non ? C'est bien pendant le sexe. T'inquiètes, t'en crèveras pas ce soir, j'fais que d'la qualité. Tiens, prends, tu m'en diras des nouvelles.

Elle ne se fait pas prier pour s'accaparer sa dose en échange de quelques billets, tout sourire. Très vite, elle commence à faire tourner à ses amis, amants. Il ne reste plus grand chose de la flakka, jusqu'à ce qu'elle arrive au tour de George. Tu mets sa main devant son visage. Fixe cet entourage d'infortune qui ne se questionne pas plus que ça avant de rejoindre la piste quelques mètres plus loin.

Ne prenez pas cette merde. Lui murmures-tu, sans oser jeter un oeil en sa direction. Cette drogue va les rendre dingues, dans l'bon puis dans l'mauvais sens du terme.

Tu t'laisses tomber dans l'fond d'la banquette.

J'vous imaginais plus soirées prout-prout dans un manoir qu'en boîte...
BREATHE


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GOLD LION
George Byron
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George Byron

Dim 30 Sep - 3:11



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GEORGE & ZEP
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MUSIQUE

Ils s’enfilent tous les cachetons comme des gosses s'enfileraient des bonbons. Ils sont pires que des goules. Tu tiques, frustré de les voir partir pour la piste, frustré de l’entendre te parler sans te regarder - en même temps, tu ne le regardes pas non plus et tu n’y aurais pas touché, à sa drogue bizarre. Y’a que la cocaïne qui compte, et y’a qu’elle que tu t’enfileras ce soir, faute d’irréel et de jolie blonde.

Après deux rails, un verre de vodka et une cigarette allumée, t’arrives à te détendre d’un chouya. Jambes relâchées, nuque reposée sur le dossier de cuir, tu observes les réflexions des néons multicolores sur le plafond. Pourquoi tu me vouvoies ? J’suis jamais qu’un mec de ton âge. Tu souris, moqueur, ta tête roules mollement sur le côté et t’oses enfin capter ses yeux.

Y’a pleins de choses que t’imagines mal, m’sieur le dealer. - en réalité, les soirées prout-prout dans les manoirs de luxe, c’est jamais qu’un rendez-vous de camés, à la différence que c’est avec l’élite sociale. Ça pue l’hypocrisie, plus qu’ici - mais ça se bouffent les mêmes drogues, ça se baisent les mêmes genres de nanas.

Y’a juste le décors qui change, et les gens - le fond, c’est pareil.

Il est habillé de noir, c’est bizarre - tu ne l’as jamais vu en noir. Il avait toujours une casquette moche, un blouson trop voyant, des baskets trop vulgaires… Il avait toujours de la couleur. Ah, oui. C’est vrai. Sa famille. Sa famille tuée, sa famille morte. T’en perds ton sourire et tu préfères t’en cacher dans une grande gorgée de champagne. Encore trois ou quatre de plus, et tu seras ivre - et c’est tant mieux.

Ivre, t’as pas besoin de penser. T’as juste besoin de te laisser aller.

T’es à la dèche pour venir faire ton trafique ici ? Je t’imaginais plutôt ruelles sombres dans quartier malfamé, look de kéké en prime. Tu ris, léger et t’en veux d’être si facilement naturel à son égard - après la manière dont vous avez clos votre… Votre partenariat ? Ouais, ça t’emmerde d’être si facilement naturel.

Est-il à la dèche ? Mh. Question réthorique. Évidemment qu’il est à la dèche, c’est le parangon de la dèche, le roi de la dèche. Question qui n’est pas réellement celle que t’as envie de poser, qui compte vraiment. Tu te racles la gorge, hésites - non, tu ne poseras pas une main sur son épaule - tu lui offres ton paquet de lucky strike, ouais, une cancerette, ça se vaut. Ça va, t’as joué le jeu de la messe, de l’église… Tu tiens le coup ?

Et au moment où tu t’apprêtes à te rapprocher pour allumer ton cadeau à sa bouche, la petite troupe réapparaît, hilare, totalement perchée.

Sa nouvelle mixture fait son effet, elle les a rendu dingues, oh oui. La jolie brune s’écrase sur tes cuisses, entoure ton cou de ses bras et glousse, glousse sans retenue. Venezzzzz on daaaaanse ! C’est nul en bas, sont moches ! Moches ! On baise ? Naaana, on danse d'abord ! Venezzzzz !

Ton ami du soir à la marinière bordeaux vous extirpe hors de la banquette, Zack compris. Et vous voilà plus ou moins malgré vous encerclés par treize déjantés, engonçant l’espace VIP de leur furie fiévreuse.

Les grammes d’alcool commencent à revendiquer ta sobriété - ballotté entre la foule, les effluves capiteuses et la musique assourdissante, tu commences à lâcher prise. La jolie blonde serpente contre toi, te tends un shot - en tends un à Zack et vous enjoint, non, vous force à boire cul sec. Elle s’esclaffe - et ton ami du soir à la ceinture Dior applaudit. LSD BABIES ! ON DÉCOLLE POUR NETPUNE !

T’as le temps de réaliser ce qu’il vient de se passer - dans les shots, il y’avait un carton imprégné de LSD. Un putain de ticket gratuit pour quatre heures d’euphorie dont tu te serais bien passé - si la montée se fait vite, si elle est un plaisir pur, la descente, le retour sur Terre, c’est un cauchemar.

Et tandis qu’une jolie rousse se colle à Zack et se déhanche lascivement, et tandis qu’un joli garçon au blazer vert rejoint la jolie blonde pour mieux glisser ses mains sous ton haut, pour mieux se mouvoir dans ton dos - tu t’accroches à ses yeux.

Zack.

Tu me manques. - tu murmures - et tu t’en fiches, tu t’en fiches de l’avoir dit, parce que tu vas oublier, parce qu’il va oublier, parce que cette nuit n’est jamais qu’un hasard qui demain, ne sera plus rien.

Bientôt, l’allégresse et ses toxines te gagnent - tu te joins aux balancements sensuels et électriques des corps, au bal des sonorités mais ses yeux, ses putains de yeux verts, t’y restes accroché.




*
Zep
Crédits : -10000
Zep

Dim 30 Sep - 14:32
musique - Y a plein d'choses que vous imaginez mal...

Tu lui réponds cela, avec une touche d'insolence, répétant ses propres mots, jouant à son propre jeu, tout en continuant de le vouvoyer - tu ne peux pas faire autrement.
Tu ne veux pas faire autrement. Parce que si tu changes ça, tu détruis la barrière qu'il avait fièrement imposé en étant ton boss, et rien d'autre. Si tu le tutoies, c'est comme s'il n'y avait pas de gouffre. Comme s'il n'y en avait jamais eu. Jamais assez pour t'dire que c'est possible que vous ayez couché ensemble, jamais assez pour t'dire que t'as pas eu les couilles de l'tuer, jamais assez pour t'dire que t'es capable de t'inquiéter pour un connard pareil.

Ces retrouvailles, malgré toi, tu les avais imaginé, mais différemment. Tu t'attendais à d'voir le battre sur le ring, sans gants, sans protection, juste avec ta haine, ta hargne. À la place, te voilà à accepter sa cigarette. Parce que putain, t'aimerais, qu'est-ce que t'aimerais, être un sale connard égocentrique, dénué d'une quelconque forme d'empathie. Mais comme on s'amuse à t'le répéter, t'es plus gentil qu't'en as l'air.

La lucky strike t'échappe de la bouche dès l'moment où on te traîne sur la piste, sans même que tu aies pu y donner ton consentement. Tu tires la tête, c'est vrai. Tu n'es pas d'humeur à t'amuser. Pas comme ça, et encore moins avec lui. T'aimerais mieux être défoncé, torché sous un pont, tout seul avec ton chagrin. On vous fait boire. Tu peines à déglutir. LSD. Tu lances un regard inquiet vers la foule. Ça ne va pas faire bon ménage avec ce que tu as donné à certains clients quelques minutes plus tôt. Tu commences à essayer de t'en aller - hors de question d'halluciner, de partir en transe. Tu t'y refuses, tu n'as pas le droit. Tu n'as pas le droit de t'amuser, pas comme ça, pas après avoir enterré tes parents et tes soeurs la veille.

Tes yeux croisent ceux de Byron. Piégés chacun de votre côté dans une vague de touchers lascifs, auxquels il semble presque succomber - toi, non.

Tu me manques.

Tu te figes - si c'est possible de le faire davantage. La bouche légèrement entrouverte, une moue compatissante, triste, touchée ? C'est difficile de mettre des mots sur ce que ça t'fait. Puis tu ris. Tu t'moques. Tu lui manques ? C'est quoi, ça ? Il veut se la jouer film à l'eau d'rose ? Tss ! Conneries.
Ça fait une semaine qu'tu n'es plus là, après avoir avoué votre haine respective - en quoi peux-tu lui manquer ? Tu n'as jamais été rien, et ce sentiment est réciproque.

Tu serres le poing mais la nana en face de George commence à prendre les devants. Tu fronces les sourcils, l'observes, fixe sa bouche pour lire sur ses lèvres. La musique est beaucoup trop forte.

Hey ! Regarde-moi ! Elle hurle, tu le devines facilement à l'expression de son visage qui se tord en deux. La voilà qui commence à frapper le torse de Byron avec haine. Woh, woh, woh ! Tu essayes de te défaire de la prise de tes propres succubes. Tu sais très bien ce qu'il se passe : les sels de bain ne font pas bon mélange avec le LSD.

Merde. Cette soirée va se finir en bain de sang si tu n'agis pas. Si tu ne fuis pas.
Tu te glisses dans la foule, serpentes entre ce flots de mains, de bras et de bouches. La traversée te semble interminable, les lumières plus vives, plus colorées. Tu pars en plein délire. Putain, putain, putain. Tu secoues la tête et enfin, tu atteins George. Tu poses fermement ta main sur son épaule avant de repousser la furie qui allait s'agripper à sa gorge avec ses ongles manucurés.

Faut qu'on bouge... Tu t'fais bousculer dans tous les sens, tandis que la harpie revient à la charge. T'essayes de pas être violent, de juste la tenir du bras. Avec l'euphorie qui t'monte à la tête, c'est tout ce dont tu es capable. Ça doit être la même chanson pour George. Tu lui claques le visage de tes deux mains, lui tenant fermement la mâchoire. George, allez !

Tu le tires par le col, recules par la même occasion, tu vous traîne le plus moins possible de ceux qui ont consommé de la flakka tout à l'heure. Tu trembles.

Je peux pas rester. Je veux pas rester. T'as pas lâché ses pommettes. Dans quelques minutes je vais plus être maître de moi-même et- Tu grimaces. J'en ai pas envie. Pas ici...
BREATHE


*
GOLD LION
George Byron
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George Byron

Dim 30 Sep - 16:52



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GEORGE & ZEP
« i’m a gold digger, a fake dreamer »
MUSIQUE

Elle coule le long de tes hanches, ondule son corps et l’étincelle dans son regard avide est celle d’une louve aux aboies - tu te meurs contre sa bouche George, tu te meurs pour cette jolie brune au parfum sucré, à l’haleine de rhum et de tabac. Des mains multiples et conquérantes s’emparent de ton buste, s’y déplacent, s’y embrassent - c’est un mélange de touchers et d’envies et tu n’es là que pour les satisfaire.

C’est à peine si tu prends conscience d’être presque dévoré, d’être presque mis à nu - ils allaient te baiser, George, ils allaient se baiser, vous alliez reproduire une orgie romaine - les banquettes accueillent déjà les plus affamés. Non, tu y échappes par son intervention, Zack - Zack que tu n’as pas quitté des yeux, pas une seule seconde.

Il est là, inquiet par l’euphorie à venir et la perte de contrôle qu’elle entraîne - il veut partir. Sans comprendre réellement pourquoi, ses peurs deviennent tiennes et te font l’effet d’une brève douche froide. Ta lucidité revenue, pour combien de temps c’est un mystère - tu l’empoignes fermement et l’entraînes à ta suite. Ne me lâche pas ! Où ? Tu n’y as pas réfléchis.

Il vous faut déjà vous dégager des sangsues, et c’est compliqué. Elles sont si nombreuses, si vicieuses… On te vole un baiser, on lui vole une caresse - c’est comme nager sous la surface de l’océan, et se faire lécher par les algues qui le tapissent. Tu parviens à vous diriger jusqu’aux toilettes, en bas de l’escalier, derrière l’un des quatre comptoirs à alcool.

Les toilettes sont immenses - un genre de salle aux murs peints d’un rouge vif, au carrelage blanc et noir et aux néons multicolores. Deux nanas se remaquillent face au miroir mordoré, mangeant la totalité d’un des murs. Une autre nana, dans un coin, tangue dans les bras d’un type qui en profite pour glisser ses mains sous sa culotte.

Il y’a trois autres types qui se préparent minutieusement une série de rails et qui reluquent les deux nanas qui se remaquillent. Depuis la cabine du fond, dont la porte claque, s’échappent une ribambelle de gémissements lubriques - pas besoin d’un dessin pour deviner ce qu’y font les occupants.

Ce n’est pas le meilleur endroit pour s’abriter mais c’est mieux que le carré VIP. D’un coup de pied, tu ouvres la première cabine libre à votre portée et vous y enferme. Aussitôt tu t’affales sur la cuvette close, la tête reposée sur le dossier de faience. Ça sent les produits antiseptiques, la sueur et la pisse. C’est infecte.

J’ai chaud, j’ai chaud, putain j’ai tellement chaud… - tu soupires frénétiquement, les paupières trop lourdes pour les maintenir proprement ouvertes. Les vagues de chaleur qui remontent depuis tes reins, depuis ton estomac, les fourmis qui te chatouillent sans répit les veines, tes sens décuplés au maximum - t’es en plein dans ta montée. Ça faisait des lustres que t’avais pas pris de LSD, et bordel c’est horrible, mais qu’est-ce que c’est bon.

Tu retires ton t-shirt, le roules en boule et le jettes dans un coin ; tu te rends compte que t’as pas ton blouson - il est resté là haut, avec les sangsues. T’as l’air d’une poupée de chiffon, posée là on ne sait pas comment, on ne sait pas pour qui, on ne sait pas pourquoi. Y’a que tes yeux qui s’animent, qui se raniment - y’a qu’eux qui peuvent témoigner que t’es conscient, que t’es parfaitement conscient de ce qui se passe, de ce qui vous arrive.

Grands ouverts, pendus aux siens  - tu demeures un moment silencieux, silence que tu savoures. Suite à quoi tu éclates de rire, c’est trop bon, bordel c’est trop bon - t’as pas envie de rire, t’avais pas envie, mais c’est plus fort que toi, et bordel c’est trop bon. Ça me fait tellement, tellement, telleeeeeement chier de te voir Zack, si tu savais. T’aurais pu lui annoncer que tu viens de recevoir le Prix Nobel de la Paix, ça aurait été pareil.

Ça ruine tout ! TOUT ! Ça gâche notre séparation super dramatique. On se disait je te hais, c’était beau, hein ? C’est vrai en plus. Je te hais. Putain, que ça me fait chier, mais tellement chier ! Et tu te marres plus fort encore, épris de secousses incontrôlées - et tu l’attrapes par sa boucle de ceinture, tu l’attires à toi.

T’as besoin de le toucher, un besoin avide, irrépressible. T’enlaces sa taille comme un enfant enlacerait sa mère - tu plaques une joue contre son ventre, tu souris, tu inspires une bouffée de son odeur, tu souris très largement. C’est bon de le toucher, de le sentir, c’est aussi bon que de sourire, que d’avoir ris.

J’ai froid, j’ai chaud, c’est chiant. Serres-moi putain, Zack, serres-moi fort, t’es mou. C’est dangereux, tu le sais, t’es conscient, je le répète, t’es très conscient. C’est dangereux ces besoins de toucher, ces besoins avides, irrépressibles… Or ils ne sont pas vrais, je veux dire, ils sont dus à la drogue - c’est tout, cela ne vient pas de toi. C’est la drogue.

Inutile de lutter alors, pas vrai ? Pas vrai George ? Vrai - mais tu lutteras un peu, par égo, juste un peu - ou assez, peut-être qu’un peu ce sera assez. Et merde, t’as froid et chaud, c’est chiant, c’est tout ce qui importe.



*
Zep
Crédits : -10000
Zep

Dim 30 Sep - 18:05
musique - Ça commence à t'bouffer les neurones. Tu vois des choses invisibles, des choses colorées, des choses bruyantes. Cela se passe en plusieurs minutes mais ça fait l'effet d'une seconde : vous vous enfermez dans les toilettes, protégés de l'extérieur - mais pas de vous-même. Et le voilà qui t'enlace tout en te détestant, le voilà qui t'enlace et qu'tu ressens une chaleur dans ton bas-ventre. Tout c'que tu voulais pas, tout c'que tu voulais fuir. T'aurais dû le laisser dans ses délires, et t'enfermer quelque part. Dans une pièce sombre, à noyer ta folie future.

Mais c'est trop tard, putain. C'est trop tard et tu poses tes mains sur ses omoplates et le haut de son crâne. Puis tu l'serres, très fort. Tu te refuses de l'regarder, à la place, tu détailles le carrelage au mur. Dégueulasse, marqué par des feutres, d'la pisse et dieu n'sait quoi. T'as envie d'rire, de sourire. Tu luttes, comme t'as lutté pour ne pas pleurer.

C'est la drogue. Vous devriez remettre votre tee-shirt... Plutôt que de le lui proposer, tu le lui imposes. Tu te baisses pour ramasser le vêtement avant qu'il ne soit dégueulassé. Un genou à terre, si proche de lui, tu échoues. Tu le regardes.

Pas ses yeux, pas tout de suite. Tu fixes sa peau, ses pommettes, ses épaules, son torse. T'y vois des formes colorées, dansantes, distordues, qui modifient ses courbes pour en faire une oeuvre d'art abstraite. Tu t'en mords la lèvre. Et ça te fait le même effet que de mordre de la guimauve. Alors tu mords encore plus fort et même la douleur de tes incisives qui te coupent la bouche jusqu'au sang ne t'arrête pas, ni ne te fait revenir conscient avant une minute - peut-être deux. Peut-être des heures...  T'essuies ton menton du revers de la main et serres entre tes doigts le tissu encore resté contre ta cuisse. Tu as oublié ce que tu voulais faire, l'instant précédent.

Tu rencontres ses pupilles. Mais il n'y en a plus. Tu fais face à deux globes oculaires vides. Sa peau crépite comme un vieux mur défraîchi et tu es pris d'un instant de terreur, tombant en arrière, le dos contre la porte.

Putain ! Tu reprends ton souffle. C'est juste des sales effets, juste des sales effets...

Les fissures s'amenuisent, le bleu de ses iris revient crescendo. Tu soupires de soulagement.

Je suis tellement... Tu t'avances jusqu'à lui. Il faut que tu te remettes debout. Tu le fais. Tellement désolé... pour les choses que j'ai pu vous dire. Ton coeur devance ton égo. Et j'aimerais ne pas être sous drogue pour le faire... J'aimerais que vous vous en souveniez... Tu ris, finalement. Tu craques. Mais on va pas s'en souvenir hein ? Comme cette fois où on a apparemment couché ensemble.

Silence.

Je comprends pas pourquoi vous me manquez aussi.
BREATHE


*
GOLD LION
George Byron
Crédits : 10000
George Byron

Dim 30 Sep - 18:53



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GEORGE & ZEP
« i’m a gold digger, a fake dreamer »
MUSIQUE

Parfois, tu entends la musique plus forte, plus tonitruante, parfois tu ne l’entends plus - c’est au bon vouloir des portes, qui s’ouvrent, qui se ferment, et des animaux nocturnes qu’elles laissent entrer, sortir. Le brouhaha de leurs conversations, de leurs délires, les épanchements de leurs besoins primaires, de leurs besoins secondaires…

Ces toilettes sont un curieux théâtre, et t’aimerais assister à ce qu’il donne à représenter - mais non, tu ne bouges pas.

Tu restes là, comme un idiot, l’air ailleurs et le sourire aguicheur, sans qu’il n’y ait rien à aguicher - ou peut-être Zack, mais tu te refuses de l’aguicher, d’admettre même qu’en fait, c’est lui que tu aguiches. Tu restes là, les bras ballants et la nuque lovée contre le dossier de faïence. Son étreinte n’a pas duré longtemps, ça t’emmerde - t’as froid, non t’as chaud. Ça t’emmerde.

C’était bon d’avoir ses mains sur toi, c’était bon de le sentir flotter sur les mêmes nuages, nébuleux et cosmiques… Tu y es encore, t’y joues les apprentis astronautes…

Au plafond, il y’a des étoiles filantes tracées au marqueur, des extra-terrestres sortis de films des années 70 qui se battent pour la Maison Blanche, des chats aussi, y’a des chats qui ronronnent et qui te regardent avec douceur… Le plafond, c’est le miroir de ce que ton esprit veut bien délivrer.

C’est à ses mots que tu reviens à toi, que tu redescends sur le carrelage, sur Terre. Tu es conscient George, tu es très conscient - mais cela ne t’empêche pas de demeurer un long, un très long moment silencieux. Il te faut ce moment, ce très long moment silencieux pour ingérer la vérité que portent ses mots, leurs valeurs, leur tendresse… C’est tendre, n’est-ce pas ? Qu’il soit désolé, que tu lui manques comme il te manque ?

Oui.

Alors tu souris, d’abord avec moquerie parce que la moquerie cache ta gêne, puis avec complaisance, parce que la complaisance cache ta joie. Tu souris. Je m’en souviendrais, t’en fais pas. Comme je me souviens de notre petite sauterie. Tu souris, et puis tu ris. Le dégoût n’y est pas, à l’image, au souvenir de ce moment - ni la honte, ni le regret. Ils le seraient, si tu n’étais pas aussi libre, aussi peu soucieux de ne pas être toi-même.

Je le suis également, je suis désolé, Zack. Et tu le regardes, enfin, finalement - tu bascules ta tête, elle est lourde mais tu le regardes et ça te pince le coeur. C’est douloureux un coeur pincé, vous savez, c’est douloureux et bizarre parce que c’est une douleur physique mais fantôme, une douleur impalpable. Je suis désolé que tu ne m’aies pas tué, que tu n’aies pas pu les sauver… Je suis désolé que tu m’aies rencontré…

Elle revient alors subitement, ton envie de le toucher, ton envie qu’il te touche - ça gronde, depuis ton ventre, depuis le bas de ton dos, depuis tes tempes, depuis le bout de tes doigts. Ça gronde comme un loup, comme un fou. Tu ne sais pas trop si tu dois céder, si tu dois résister - t’es tellement euphorique, tellement dans un état second que tout te paraît très loin, très distant.

Il te paraît très loin, très disant - c’est un cercle vicieux, ça te donne encore plus envie de le toucher, encore plus envie qu’il te touche. T’as toujours froid, t’as toujours chaud, c’est toujours chiant. Ça te rappelle la scène de la douche - la douche où t’étais recroquevillé comme un con, où il t’avait évité d’être plus con encore, où il était derrière toi, assit, assit derrière toi…

Zack, même si on se hait, c’est pas grave, on peut quand même prendre une douche. - ce que tu murmures n’a aucun sens, aucun, ou si - un sens, un seul, un sens qui n’a de sens, en fait, que pour toi. Tu te laisses glisser sur le sol miraculeusement préservé, en comparaison des murs sales et tâchés, et le tires par les pans de son haut, de sorte qu’il chute.

Puis tu te loges contre lui, dos à lui, tu rabats ses bras devant toi, tes mains sur les siennes. Tu repose ton crâne sur l’une de ses épaules, écrases ton oreille contre sa voisine. De la chaleur, tu as de la chaleur - elle s’engouffre, elle t’enveloppe, de la chaleur - sa chaleur. Y’a de nouveau le plafond dans ton horizon, le plafond et ses drôles de comédiens, et ses formes curieuses, et ses couleurs qui dansent, qui bougent.

Un léger balancement sur le côté et vos joues se rencontrent. Tu ris une énième fois, à mi-voix. Zep, Zack, Zackaria, Zep, Zack, Zackaria… - tu répètes, comme une comptine, et à force de dodeliner, c’est vos bouches qui se rencontrent - presque, elles re rencontrent presque - et t’en ris un peu plus fort.

C’est bon de presque l’embrasser, de presque l’avoir fait - c’est mieux même que de le faire, ce petit écart qui vous sépare, ce petit écart remplit de vos souffles, c’est mieux, c’est bon.

Tu crois qu’on aurait pu être amis, dans d’autres circonstances ? - et tes paupières se closent, et ton sourire grandit, et tes mains tissent un noeud avec les siennes.

Toucher, toucher, toucher… Toucher, c’est un verbe qui te sied bien, George.



*
Zep
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Zep

Dim 30 Sep - 19:50
musique - Tu mets toute la volonté du monde pour rester un tant soi peu conscient. Tu ignores les effets du LSD, tu t'laisses bercer par les changements de couleur, les changements sonores, par l'espace qui se tord dans tous les sens, par les papillons qui se posent à vos pieds avant de se transformer en poussière, par les bateaux au loin qui flottent sur des graviers, par l'eau qui devient de la lave, la lave des rats, des rats des branches.

Lové contre toi, sans filtre, sans honte, sans regret prédestinés. À vrai dire, il n'y a jamais rien eu de tout ça. Tu aimes penser que, comme dans l'instant présent, tu as toujours su apprécier ses attentions, ses délicatesses, le fait qu'il te touche ainsi, qu'il te regarde de la sorte, qu'il te parle comme un bon vieil ami - un bon vieil amant. Tu ignores comment le détester - tu n'as jamais réussi à le faire. Même au premier regard, il t'a plus arraché des rires que des râles. Le voir, ganté, écouter sa musique classique ridicule au beau milieu d'un des coins les plus dangereux de Cosmopolis, réagir comme une princesse face à la saleté, ses petits airs dominateurs alors que ce n'est rien qu'un gamin, et tu n'penses pas ça parce que t'as l'impression d'avoir un adolescent dans les bras, là tout de suite, avec une telle apparence.

Vous voulez dire... Si vous n'aviez pas été un sale con... ? Si vous aviez été plus modeste, moins à cheval sur les règles, moins propre, moins relou, moins prétentieux, moins égocentrique ? Tu ris à l'orée de sa joue. Ça fait quand même un paquet de chose à revoir...

Tu plaques ta paume contre son front pour qu'il arrête de gigoter dans tous les sens, pressant son crâne contre ton épaule et tu le regardes. Puis tu fixes vos mains, encore entrelacées. Tu as des élans de conscience - de vraie, conscience. Là où tu te dis qu'il vaut mieux laisser tomber, et partir.

Avant même que tu ne le réalises, ton nez s'aventure contre sa peau, l'effleure à peine. Il sent fort le parfum, comme toujours. Tu te dis que tu pourras toujours le suivre à la trace ou le sentir v'nir la prochaine fois qu'tu veux plus croiser sa route. Ça te fait rire, pas loin de deux minutes.

Puis tu reprends, dans un murmures, accrochant son regard.

J'sais pas si c'est le LSD, mais j'ai envie d-
HEY BANDE DE CONNARDS VOUS AVEZ FINI ?!

Quelque chose fracasse la porte, tu peux le sentir dans ton dos. Le poing traverse le bois. Non. Il disparaît. Rien n'arrive. Mais tu sursautes, encore. Il y a vraiment quelqu'un en train de passer ses nerfs derrière vous.

Merde. Faut bouger...

Tu te redresses, soulevant George par les bras du mieux que tu le peux. Tu saisis son tee-shirt au passage avant d'ouvrir la porte.

Tu vois un champ, d'abord. Puis un fleuve. L'eau est violette. Elle brille. Jusqu'à ce que la réalité te frappe au visage. C'est un grand gaillard, qui vous fait valdinguer sur le côté en s'enfermant à son tour dans votre cabine de protection.

Tu évites les miroirs le plus possible avant de vous diriger jusqu'en haut des marches. Chacune fait une mélodie différente. Merveille de technologie ou merveille de l'esprit ?

Me détestez pas pour ce que je vais faire, j'en peux plus plus d'être en train d'partir en couille...

Sans plus de cérémonie, ton corps disparaît. Ta peau perd en opacité, tes organes se fondent. Tu n'es plus qu'une forme lumineuse, presque humanoïde. Tes vêtements glissent sur toi. C'est ce qui se passe, quand on reprend sa forme Rizzen. T'es plus rien qu'une gigantesque lumière d'ambiance, cotonneuse et légère. Une chance que les drogues humaines n'ont plus le même impact de la sorte - si bien que ta lumière chaude change simplement de teinte. Tu parviens tout de même à modéliser ta voix d'origine pour lui dire :

J'dois partir. Tu déposes son t-shirt contre son épaule - le poids du tissu est vraiment trop lourd pour toi.

... Vous voulez v'nir ?

Parce que pour ça, George, il vous faudra renoncer à votre humanité.
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George Byron
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Dim 30 Sep - 20:48



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GEORGE & ZEP
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MUSIQUE

Il aura fallut qu’un connard vous déloge, qu’un connard te coupe à tes pérégrinations de l’esprit, aux chats qui te sourient - ça sourit un chat ? - aux mains de coton de Zack, à ses yeux de sucre, à sa peau de papier. Il aura fallut qu’un connard vous ramène sur Terre, comme si les aléas de l’euphorie ne le faisait pas déjà suffisamment. Tu soupires et tu vois ton soupire se fondre pour un nuage, le nuage se fondre pour de la pluie.

Vous filez, entre les gens, entre les corps et tu as le temps de voir ton reflet dans le miroir - tes mèches folles, ton teint pâle mais surtout, surtout - ton sourire, si simple, si beau, l’enfant de ses mots, l’enfant de cette douche, si brève fut-elle. Ça te pince le coeur, encore, un peu plus fort, ça fait mal, je l’ai dis, je le répète, ça fait mal un coeur pincé - et tu ne sais pas trop pourquoi ça te pince le coeur, de te voir ce sourire si simple, si beau, fiché aux lèvres.

Et alors que vous gravissez les marches, alors que tu redoutes comme on redoute le tonnerre, de devoir rejoindre les hystériques du carré VIP, de devoir céder à leur orgie romaine - non. Il s’arrête, il disparaît, il se transforme - lumière, la lumière, les couleurs, les mouvements aux formes oblongues et intangibles. Il ne te quitte pas George, il t’invite à le suivre…

C’est tendre, cela aussi, non ? Comme son désolé, comme la sincérité de son désolé ? Or tu ne peux, George, ce n’est pas possible, tu ne peux pas le suivre.

Pour le suivre, il te faut délaisser ta vérité mensongère, ce que tu chéries le plus… Non, tu les hais, tu le vois - lumière, couleurs - tu les hais, tu les hais tellement, ce n’est pas possible, tu ne peux pas le suivre, c’est trop, c’est trop te demander. Alors tu recules d’un pas, la tête basse, les mains moites. Tu pourrais pleurer, tellement cela te coûte, tellement cela te pèse. Je… Je suis… Je vais te laisser, je crois…

La musique est forte, trop forte - les effluves, l’alcool, ton ventre qui gronde, le bas de ton dos qui gronde, les cris, les rires, les danses, sa demande, son départ qui ne s’est pas fait, qui va se faire, la musique trop forte, les odeurs, ta haine, ta peur… C’est un cocktail qui te rend fou et tu ne sais plus ce que tu souhaites faire, ne pas faire.

Quelqu’un passe, te bouscule, tu manques de tomber - ça te fait l’effet d’une secousse et ton premier réflexe est de le regarder, une nouvelle fois, une énième fois et c’est ce qu’il te manquait pour savoir ce que tu souhaites, ce que tu ne souhaites pas. C’est bon de le regarder - tu cèdes. À leur tours, tes vêtements tombent au sol, et tu deviens lumière, tu deviens couleurs.

Tu ne souhaites pas qu’il s’en aille, pas sans toi.

Les cajoleries du LSD t’abandonnent, les sensations d’ivresse t’abandonnent, ton humanité t’abandonne… Tu les hais, tu les hais tellement et te voilà leur égal, te voilà le sien. Tu les hais mais, si c’est pour lui, si c’est pour qu’il ne s’en aille pas sans toi, alors tu peux haïr un peu moins, non ? Tu n’imagines pas ce que cela signifie, c’est comme…

Avant que tu ne puisses lui dire ce qu’il n’imagine pas, ce toi-même tu n’imagines pas, ce que tu imagines mal - d’autres enfiévrés dévalent les marches. Il vous faut quitter cet endroit, sans quoi vous ne serez jamais en mesure de profiter l’un de l’autre - c’est ce que vous souhaitez, n’est-ce pas ? C’est ce que tu souhaites ?

Sans un mot tu l’invites à te suivre et à l’image d’un courant d’air, vous tracez votre chemin au noir de la foule avant de gagner l’extérieur. Des gens vomissent sur le trottoir, les videurs conversent, les taxis se bataillent la route.

En face de la boîte, à côté d’un panneau publicitaire, il y’a un salon de narguilé. Il est ouvert - c’est ça, où le froid du bitume. Vous y allez, tu vous y diriges. Il y’a cinq personnes, tout au plus, occupant deux des dizaines de loges aux canapés moelleux et tapis duveteux. Les parfums fruités sont agréables, de même que la musique, ici très douce, très basse.

C’est rapidement que tu retrouves ta forme humaine, dans la loge la moins ouverte sur les lieux, celle où personne ne te verra nu comme Adam. C’est gênant de l’être, quand bien même il t’a déjà vu ainsi - alors tu t’enveloppes la taille dans un foulard, censé décorer à la manière d’une tapisserie le mur de velours.  

Lové entre les coussins, à même le tapis, tu t’offres un moment de silence afin de reprendre le fil de tes pensées. L’euphorie revient, un peu, bientôt elle reviendra en force - tant pis, tu demeures tout de même conscient, très conscient.

Si cela n’avait pas été pour toi, je ne l’aurais jamais fait. - tu dis, un tantinet en colère, sans te rendre compte que c’est un aveu, un aveu où cette fois-ci, c’est toi qui fait preuve de tendresse.

Le service à thé sur la table basse est utilisable, prêt - tu te sers une tasse et la menthe t’adoucit la gorge, t’apaise.

C’est comme… - tu reprends, les yeux baissés sur tes mains jointes autour de la porcelaine, un sourire curieusement morose aux lèvres - C’est comme si je trahissais mes morts… Ce n’est pas juste pour eux, ce n’est pas bien. - et ton sourire grandit, et tu balayes tes élucubrations d’un revers de bras avant que tes yeux ne se relèvent, charmeurs, à la rencontre des siens.

Avec l’euphorie est revenue ton envie de chaleur, ton besoin de toucher. Est-ce vraiment à cause de l’euphorie ? J’ai froid, Zack, viens près de moi. - George, espèce de petit prince précieux.



*
Zep
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Zep

Dim 30 Sep - 21:17
musique - C'est vrai - tu n'as pas idée de ce que cela signifie. Tu n'en pas a pas conscience, ou presque. Dans ses yeux, tandis qu'ils se fondent en lumière écarlate, tu vois la résignation et les regrets du futur et du passé. Même maintenant, lovés au creux d'une ribambelles de coussins et de draps, son regard n'a pas changé. Alors, tu l'évites. Tu prends conscience, l'euphorie estompée pour un moment.

Au moment où tu attrapes quelques traversins pour couler dedans un peu plus et caché ta nudité, il te demande de venir. Hésitant, tu finis par céder et te glisser à ses côtés, l'effleurant à peine de tes hanches, les mains croisées sur tes cuisses. Et là ?

Et là, rien. Tu ne sais plus quoi dire, ni quoi faire. Tu regrettes presque le LSD, presque les toilettes. Tu n'oses plus le toucher, ni faire preuve de gentillesse. Ni de tendresse, ni d'attention.

Je trahis les miens en étant encore ici, avec vous. Finis-tu par conclure. Oeil pour oeil, dent pour dent.

Tu oses un sourire en sa direction avant de chopper la chicha. Ça aura le mérite d'être meilleur que le shot qu'on t'a déversé dans le gosier tout à l'heure. Pomme. Ton fruit préféré, en plus.

On va s'faire dégager si on nous trouve comme ça. Tu fixes tes cuisses à l'air, un vrai poulet. Puis, tu ris. Tu ris, simplement, presque candidement. Tu joues même à la provocation, lui crachant ta fumée au visage pour disparaître et mieux réapparaître avec un sourire idiot.
Un sourire idiot qui se perd aussitôt qu'une question dépasse la limite de tes lèvres.

Qu'est-ce qui vous est arrivé, George ?

Quelle est ton histoire, George ?
BREATHE


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George Byron

Dim 30 Sep - 22:15



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GEORGE & ZEP
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La fumée qu’il te souffle effrontément au visage a le parfum de la pomme, c’est plutôt agréable - cela t’évite de ronchonner, vexé. Cela t’évite même de ne pas trop être blessé par sa remarque, pas trop - juste un peu. Il n’a pas tord - vous êtes deux traîtres - et tu l’as formulé à peu de chose près pareillement, cette fameuse nuit - à chacun ses morts, à chacun son fardeau.

Il s’assoit à côté de toi, évite de te toucher, ce qui t’arrache un long soupire mécontent - en fait, tu boudes. Une minute à peine, mais tu boudes et ça te donne des airs de gamin gâté, grondé par maman pour ne pas avoir agit convenablement.

C’est donc pour mieux garder un peu de ta superbe - et par égo, et parce que ton euphorie te la joue montagne russe - que tu engloutis une tasse de thé, puis une autre et qu’enfin tu tires à ton tour sur la pipe de la chicha.

C’est fort, tu n’as pas l’habitude et comme un novice, tu tousses. Au moins, cela te fait sourire - timidement puis largement, et tu reprends tes aises dans les coussins. Cependant sa question n’a pas de quoi te mettre à l’aise - il te faut un instant pour choisir d’y répondre.

Si je te raconte une anecdote de mon passé, en échange, tu arrêtes de me vouvoyer. - que tu déclares, solennelle, bras croisés sur ton poitrail. C'est vrai, c'est embarrassant qu'il continue à te vouvoyer - tu n'es plus son boss, tu n'es plus rien.

Par où commencer ? Que dire ? Quoi raconter ? Quelle anecdote ? Tu ne sais pas, pour être honnête - tu aimerais ne rien commencer, ne rien dire, ne rien raconter. Or ce ne serait pas très fairplay, pas après ce que vous avez vécu ensemble, pas après ce que tu lui as fais vivre.

N’es-tu pas impliqué dans la perte de sa famille ? Tu inspires, cherches dans le velours des murs vous entourant un quelconque soutient.

Quand j’avais seize ans… Je suis tombé amoureux d’une humaine. Alice. Ses boucles rousses te chatouillent le nez - Mon chéri, j’en ai assez de tes films d’amour à l’eau de rose, moi je veux un film d’horreur ! Si t’as peur, tu pourras te cacher derrière moi ! - son nez se retrousse lorsqu’elle rit.

Je crois qu’à part elle, je n’ai jamais été amoureux. Pas même de mon ex-femme, Elizabeth. Elle n'était qu'un artifice de plus à ta panoplie du quadragénaire milliardaire à qui tout réussit et tu n'étais pour elle qu'une poule aux oeufs d'or.

Un an plus tard, elle tombait enceinte et je devenais papa d’Oriane. Oriane elle avait tes yeux, tout le monde le disait, elle avait tes yeux - mais le reste, le reste c’était Alice. Les boucles rousses, le nez qui se retrousse, les joues roses, les pommettes saillantes.

Elle était jolie comme une poupée, tout le monde le disait, elle était jolie à croquer.

C’est difficile, tu ne prévoyais pas que cela le soit autant, de parler d’elles. Chaque mot te coûte une vague de grêle au fond de la gorge, une vague de froid. Et sans que tu ne t’en rendes compte, tu enlaces un coussin, tu le serres, tu le serres avec force.

Elles sont mortes, j’avais vingt-deux ans, je crois, je ne sais plus. Nous venions de fêter les cinq ans de Riri. - et tu ne diras pas comment, pas tout de suite, parce que ce n’est plus difficile, c’est pire, c’est impossible, c’est trop vif, trop dur.

T’en aurais le coeur en miettes et la cervelle en morceaux. Alors tu t’arrêtes, tu souris, tu libères le coussin de ton étau et tu te sers une nouvelle tasse de thé. À force, tu vas finir par te transformer en branche de menthe géante. Ce serait drôle, d’être une branche de menthe géante et, merci à l’euphorie, tu t’imagines la peau verte et l’haleine mentholée à présent.

Lorsque, après quelques divagations de courtes durées, tu lui fais face et accroches tes yeux aux siens, t’as l’envie soudaine et bizarre de pleurer - mais tu ne le feras pas, ce serait ridicule. Il t’a déjà vu pleuré, un peu trop longtemps, un peu trop pathétiquement. À la place, histoire de calmer la tempête qui rage dans tes veines et remue tes souvenirs, tu te couches.

La tête sur ses cuisses, du moins, sur l'oreiller qu’il y’a sur ses cuisses, face à son ventre. Cela te fait rire, légèrement - parce que son ventre est un peu mollasson, qu’il te murmure qu’il a été élevé à la bière - mais il est mignon, ça te paraît loufoque comme réflexion mais tu dois bien l’admettre, il a un ventre mignon.

Tu pinces le petit pli qui l’habille - puis ta tête bascule sur le côté, tu as ainsi le luxe de lorgner son menton, ses narines - et ça te fait rire un peu plus. Qu’est-ce qui te motive tant à te battre pour les aliens ? Pourquoi la 426 ? - d’en bas, il a presque des airs de statue grecque. T’aurais fais fureur comme chippendale. T’as loupé ta vocation. - que tu déclares, moqueur, avant de pincer une nouvelle fois le pli de son ventre.



*
Zep
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Zep

Dim 30 Sep - 22:49
musique - C'est difficile d'imaginer George amoureux, d'imaginer George papa. Tu n'arrives pas à le voir heureux, avec de si simples plaisirs. Tu l'as toujours pensé comme un loup solitaire, un conquérant, un libertin, amoureux des femmes, sans aucune distinction. Le voir avec une enfant pendue à son cou, c'est irréel - même défoncé, tu n'y arriverais pas. Quand tu l'as vu chialer sous une douche, quand tu l'as vu te supplier d'rester déjà, il avait détruit cette trop grande crédibilité qu'il avait cherché à construire depuis l'début. Déjà, là, tu avais commencé à l'voir comme un môme qui avait pas pris l'temps d'grandir. Mais ça t'fait d'la peine et, par-dessus tout, ça t'touche qu'il soit aussi honnête. Le problème, c'est que tu ne sais pas quoi dire. Être désolé ne les ramènera pas.

C'est la pincette sur ton ventre qui te ramène à la réalité. Tu sursautes et baisses les yeux. Il joue, se moque de toi, plus gentiment qu'à ses habitudes (enfin, en quelque sorte). T'as finalement un sourire. Oui, finalement. Un vrai sourire, amusé. Tu choppes un coussin dès le moment où il te dit que t'aurais fait un super gogo dancer.Quoi ?! Tu l'frappes avec ledit coussin avec hargne. Ses cheveux blonds voltigent dans tous les sens, et tu ris. Vas-y ferme ta gueule, boloss ! Et arrête de toucher à mon bide là !

Ah. Voilà. Tu le tutoies. Tu avais presque oublié votre accord, c'est étrangement venu naturellement. Comme on l'fait avec un ami. Peut-être qu'il a fallut que tu en saches plus sur lui pour le considérer comme... comme tel ?

T'abandonnes la bataille un court instant - du moment qu'il te pince plus le gras. Tu t'laisses tomber un peu plus mollement dans le nuage de tissu, reposant ton avant-bras contre son torse avant de repenser à sa question précédente concernant l'unité.

Ils sont arrivés au bon moment, c'est tout. Tu soupires. J'étais un des meilleurs à la fac. Mais on m'a donné des excuses bidon pour me recaler alors quand mes parents l'ont appris, ils m'ont foutu dehors. Pas les larmes, c'est pas l'moment. Après cinq mois dans la rue, à crever la dalle, quand on vient vers toi en te proposer de réaliser ton rêve sous quelques conditions, en échange de fric et de protection, c'est dur de refuser... Et j'étais tellement, tellement en colère envers l'humanité que je m'en foutais.

Tu préfères ne pas préciser que tu as été renvoyé de la faculté non pas seulement par pur racisme, mais parce que tes idées étaient trop inquiétantes. Des idées qui sont allées jusqu'à l'unité - et eux, ça leur a plu. Non, tu ne diras pas à George que tu bosses là-bas pour créer l'hybride alien parfait qui viendra détruire les êtres humains - le groupe d'individus qu'il a choisi de rejoindre depuis tellement de temps.

Aujourd'hui, tu regrettes tes choix. Tu les as fait sous le coup de la colère, comme beaucoup d'autres. Tu réalises qu't'es pas assez mauvais pour porter les couleurs de la 426. T'as pas envie d'être un rouage dans cette guerre à venir. Mais quand tu n'y penses pas, c'est comme si ça n'existait pas...

Tout ça s'est fait en un an à peine... Ça passe trop vite.

Tu préfères changer de sujet, assez rapidement. Alors, tu lui demandes :

Comment elles sont mortes ?
BREATHE


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George Byron
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Dim 30 Sep - 23:36



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Le coussin s’écrase sur ta gueule et tu te marres comme un monstre en foire - repoussant l’arme pour la jeter plus loin. Ça te fait mal au ventre de rire en étant couché, t’as l’impression d’être un vieux moteur de bagnole, c’est ridicule - mais, c’est aussi agréable, dans le fond, ouais, c’est même très agréable.

Ce doit être la première fois que partagez un rire sincère, sans faux-semblant, sans retenue - un rire de petits cons.

Puis il te révèle le pourquoi du comment, le pourquoi de la 426, le comment de son arrivée, de son embrigadement. Cela te paraît presque idiot, avec du recul, idiot parce que cela aurait put être toi - si t’avais eu la même vie, les mêmes galères, t’aurais sans doute réagit de la même façon. Alors tu souris, l’air de dire que tu comprends, l’air de dire que ce n’est pas si dramatique.

T’es tellement un rebelle en fait, genre le Robin des Bois incompris des temps modernes. Je suis trop un privilégié ! J’te parle quoi, j’côtoie le roi des rebelles ! Un autographe s’il vous plaît… T’éclates de rire, encore, tu ne pouvais pas t’en empêcher - fallait que tu te moques, c’est trop facile avec Zack.

C’est aussi ta manière de compatir - bizarre comme manière, m’enfin, George, tu fais de ton mieux.

Tu gigotes un tantinet, tentes de trouver une nouvelle position - te sers une autre tasse de thé, tires un peu sur la pipe de narguilé, doucement, histoire de ne pas tousser comme une taffiole - tentes de plus belle de trouver une nouvelle position. Après moult tentatives, et peu désireux - bizarrement ? - de quitter sa proximité, tu optes pour son poitrail.

Ouais, tout ça pour en fait gravir les dix centimètres qui séparaient son ventre de son poitrail - ouais. T’es pas très loquace et clairvoyant ce soir Georgie. Vous formez une drôle d’équerre maintenant, l’un à l’horizontal, l’autre à la vertical.

Au moins, son poitrail, il te berce - y’a le tic tac de son coeur en dessous, à l’égal d’un métronome, il cadence son souffle, et presque par mimétisme, le tiens se joint à son rythme. Si tu n’étais pas tant animé par les restes d’euphorie, par le plaisir d’entretenir votre conversation, tu te laisserais volontiers cueillir par le sommeil. Ce n’est pas le meilleur des lits, ce poitrail tic-tac, mais c’est la meilleure source de chaleur.

Une chaleur qui t’est nécessaire pour accepter sa question. Il insiste, il veut savoir - tu t’en mords les lèvres. Tes yeux perdus sur le grain de sa peau, sur sa surface longiligne, tes cils s’y écrasent, tu réfléchis. Tu pèses le pour et le contre.

Un soupire, morose, et tu cèdes. Quand j’étais ado, au moment où je rencontrais Alice, je faisais partie d’un mouvement extrémiste moi aussi. Nous avons beaucoup souffert du racisme avec mes parents, ma famille. J’étais révolté. - et tu lèves les yeux sur lui, malicieux, parce que tu mets en lumière un point qui vous fut commun et que personne au monde n’aurait put vous soupçonner.

Sauf qu’avec Alice, j’ai compris qu’il y’a de la méchanceté partout et qu’on ne résout pas d’aussi gros problèmes avec la violence et le sang. Alors j’ai tiré un trait sur eux, et mon père aussi l’a fait. Mon père en faisait partie de ce mouvement, il en a même été le leader.

Tu te revois, pétillant d’impatience avant chacun de ses grands discours, avant chacune de ses apparitions devant le groupe. Tu te revois lui présenter Alice, mort de peur, tu le revois la prendre dans ses bras. Cela aura été le premier jour le plus beau de ta vie d’amoureux.

Mon père, il a réalisé qu’il faisait fausse route, qu’on faisait tous fausse route, après avoir lu un poème de Blake. Je ne sais plus lequel, je suis bête, je ne devrais pas oublier des trucs pareils… Bref…

Y’avait tellement de livres dans son bureau, tellement de bouquins - c’est à peine si vous pouviez vous y déplacer sans tomber nez à nez avec une reliure, des pages, de la poussière, des histoires. C’était chouette. Alice adorait y passer du temps, à découvrir un auteur, un conte…

Le groupe a mal prit le fait que je retourne ma veste. Ils étaient du genre à ne pas pardonner. Un soir, alors que je n’étais pas là, ils ont… Ils sont venus chez moi et… Tu auras fais de ton mieux George, mais il me semble que c’est légitime, à présent, qu’elles coulent, tes larmes.

Ta voix se tord dans un sanglot mais tu n’abandonnes pas, tu poursuis - Ils les ont enterré vivantes, mes chéries, ma fille, dans mon jardin. Dans mon jardin… À côté du pommier. Dans mon jardin, notre jardin… Je suis arrivé trop tard, j’aurais pu les sauver, mais je suis arrivé trop tard.

Ton père aura eut un sort tout aussi peu enviable, tes frères - pire encore. Mais c’est compliqué, le passé - il est compliqué, il y’a des détails qui manquent, des explications qui méritent des heures, des aveux qui réclament des jours… Il y’a ta mère, il y’a ta soeur. Le passé, c’est compliqué, trop compliqué.

Et plutôt que d’essuyer tes joues d’un foulard ou d’un oreiller, plutôt que de le laisser te voir subir tes souvenirs, tu recouvres ton visage d’une de ses mains, t’en sers comme d’un voile, comme d’un rempart. Raconte moi une blague, Zack, ou chatouille-moi, fais les disparaître. - leurs visages, leurs noms, ce passé compliqué.



*
Zep
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Zep

Lun 1 Oct - 0:02
musique - À cet instant, tu regrettes d'avoir été curieux. Tu regrettes d'avoir demandé parce que cette fumée éparse a un arrière goût sanglant. T'as la gorge serré et tu fixes un point invisible, au plus loin, tandis que le film d'une vie que tu n'as pas vécu se déroule devant tes yeux une nouvelle fois. T'en as un frisson, et cela ne fait pas spécialement écho à ton histoire ni à tes écarts, mais sa tristesse, tu la partages. Tu la partages et tu la ressens.

Tu comprends alors sa haine. Sans doute plus dévorante et plus justifiée que la tienne - dans le fond, tu n'avais presque rien perdu, si ce n'est qu'un rêve de gosse. Si tu avais eu la patience de parler, d'expliquer, peut-être que t'aurais été indifférent à ce brasier grandissant. Tu te sens comme un traître, à poser sa main sur ses paupières humides, alors que tu t'es abaissé à une solution de facilité pour ta propre survie. Manipulé par tes peurs et ton égocentrisme.

Je suis désolé.

C'est tout ce que tu parviens à dire - à souffler.

T'oses plus bouger ta paume alors que tu peux sentir les larmes perler entre tes doigts. C'est dur à voir, c'est dur à gérer. Tu sais fixer les blessures physiques, mais celles de l'âme et du coeur, tu en es incapable. Mais il t'appelle à l'aide, depuis son gouffre. Il suffirait de tendre une corde et de l'en tirer. Tu es drôle. Tu peux être drôle. C'est un de tes atouts.

Tu te racles la gorge, essaye de balayer ton envie de pleurer, bêtement.

Ok alors... Qu'est-ce qui est petit et marron ?

Tu grimaces. C'est nul, mais qu'est-ce que c'est nul. T'as honte. À peine. Un marron. Tu ris, dans ta tristesse, tu ris.

Et j'ai grave envie d'lâcher une caisse.

Tu ris, un peu plus.

Mais j'le ferai pas parce que tu vas t'évanouir et j'vais pas pouvoir te porter cul nu jusqu'à ton yacht. Si encore tu portais ton boxer moche avec ta vieille abeille là...

C'est tout ce que tu sais faire : changer de sujet. Fuir, encore. Ça a le mérite de marcher. Un peu.

Tu repenses à cette histoire de baise sauvage qu'il a déjà mentionné deux fois, sans raison.

... T'es sûr qu'on a couché ensemble ? J'en ai aucun souvenir.

Tu deviens rouge.

Me regarde pas wesh ! Tu plaques ta deuxième main sur ses yeux.
BREATHE


*
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George Byron
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George Byron

Lun 1 Oct - 0:34



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GEORGE & ZEP
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Il a du mérite, dans sa connerie et sa grossièreté, parce que si ça te blase - faut dire qu’il est vraiment grossier - ça te fait surtout rire. Ça a marché, il aura suffit d’une blague nulle et d’une allusion malodorante. C’est tellement lui, c’est tellement cliché, c’est tellement un boulet pour réconforter.

Pas besoin de grands discours quand on s’appelle Zackaria Webster.

La tristesse demeure, tapis dans l’ombre, mais tu ris et rire t’empêche de la laisser revenir. Tu lui balances un coussin dans la gueule, avant même de répondre à sa question ou de te moquer de sa gêne - ce n’était pas nécessaire de revenir sur ce sujet tabou. Quand bien même tu l’as évoqué - à chaque fois sous couvert de méchanceté, ça reste un sujet tabou.

Oui, vous avez couché ensemble, oui, vous étiez très saoules, oui, vous en flippez à mort - enfin, tu en flippes à mort, puisque t’es le seul à t’en souvenir. Vraiment, Zack, quel boulet putain, mais quel boulet. Sa cervelle doit être une passoire, c’est pas possible ! Un pur écervelé !

Comment fait-il pour être encore en vie ? Pour ne pas être tombé dans une bouche d'égout ou pour ne pas s'être pris un bus ? Ça te fait rire de plus belle et t’en profites pour prendre des airs princiers - du genre prince chochotte.

Déjà, je t’interdis de critiquer mes boxers Gucci. Ils sont super beaux et super confortables. Ensuite, je tiens à dire que le soir là, tu m’avais chauffé comme une pucelle en chaleur. Tu m’as même appris l’art du tek paf sexy, sur le cou et tout. - et tu hausses les sourcils à la manière d’un crétin, avant de lui offrir un clin d’oeil tout aussi peu classe.

Je compte pas te raconter les détails, tu peux voir un hypnotiseur si t’as envie que ta mémoire ne te boude plus. En attendant, je conclue cette interlude par ceci : qui n’aurait pas envie de coucher avec moi, franchement ? Tu te redresses sur les coudes, remue des épaules de sorte de “faire valoir la marchandise”, lui offres ton plus beau sourire puis ris à nouveau.

Elles auraient ris de toi, elle aussi, comme tu le fais à présent. Oriane t’aurait traité de débile, de ringard des bacs à sable ; Alice t’aurait tapoté l’épaule en te sortant une vieille remarque du genre l’autisme, un combat de tous les jours… À bien y réfléchir, avec du recul, les seins et la rousseur en moins, et le pénis aussi et - bref - Zack, il te rappelle Alice.

Ils ont cette même capacité à s’en foutre d’un peu tout, pour ne pas s’en foutre du tout - à être franc du col, bourrus et vindicatifs. Elle avait également un humour pourri, très graveleux, très porté sur le cul - ça te mettait mal à l’aise, et plus tu l’étais, plus elle prenait plaisir à jouer les reines de la vulgarité.

Cette comparaison t’arrache un rictus aux sonorités tristes. Une vague, ce passé, elles, vous, c’est une vague - tantôt elle s’écarte, elle rejoint le noir de la mer, tantôt elle revient, elle s’écrase sur ton rivage. L’euphorie s’amenuise, le silence vous gagne - léger, tranquille.

Un calme quelque peu étrange, quelque peu lourd. Alors tu te rassois, en tailleur, et tu le fixes - ses yeux verts, ses pommettes pointues, ses cheveux en pétard, sa moue de gars des rues, de gros dur au coeur de guimauve. Et t’as le ventre qui gronde, c’est sourd, y’a que toi qui l’entends, et t’as le coeur qui bat vite, et c’est parce que ton ventre gronde qu’il bat vite - sans doute, certainement.

Peut-être que c’est parce que tu veux jouer, que c’est parce que vous traversez des montagnes russes émotionnelles, peut-être que c’est parce que t’aimes le taquiner, t’aimes l’emmerder… Peut-être que c’est pour cela, pour toutes ces raisons ou pour aucune, que tu t’installes à califourchon sur lui.

S’il n’y avait pas le foulard, les oreillers, les couvertures - être nu aurait été drôlement plus gênant.

Tu encadres d’une main sa mâchoire, comme le ferait une grand-mère avec son petit-fils, et la remue avant que ton sourire ne s’étire, très large, très espiègle. Si tu veux, j’peux te faire revivre un bout de cette nuit, ça t’éviterait de payer un hypnotiseur. Tu persifles, goguenard.

Le truc, c’est que tu joues, pas vrai ? C’est une blague de plus, une guéguerre de plus. Il va te balancer un oreiller, tu vas lui en balancer un autre et vous allez pouffer comme des petits cons, parce que vous êtes des petits cons. Pas vrai ?

T’as pas vraiment envie de l’embrasser, t'as pas vraiment envie qu'il t'embrasse, George, pas vrai ? George ? Tu n’arrives pas à te défaire de son regard… George ?



*
Zep
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Zep

Lun 1 Oct - 12:42
Tu fais les gros yeux alors qu'il te conte la façon dont tu t'es comporté ce soir là. T'as envie de rétorquer, d'lui dire d'la fermer et le fracasser à coup de coussin et de chicha (oui, on en est là), mais l'embarras te prend à la gorge et tu te retrouves incapable de rétorquer. C'est vraiment la chose la plus honteuse qui ait pu t'arriver depuis bien longtemps (bon, ok, le viking c'était pire mais tu préfères l'effacer de ta mémoire illico presto). Si cette amnésie partielle ne t'avait pas frappé, tu aurais sans doute sauté au plafond dès ses premières remarques.

Tu rougis un peu plus tard, tu t'offusques, mais au moment où tu souhaites délier tes lèvres, voilà George qui s'adonne à un jeu beaucoup plus lascif. Tu ne le quittes pas des yeux - lui non plus. C'est silencieux. Tendu. Tu luttes pour laisser tes paumes plaquées sur le sol. Dans cet instant de battement, tu regardes sa bouche et le désir de les toucher titille ton esprit. Non ! WTF ! Non, ça risque pas !

What the fuck ?! T'es pas bien, on est dans un lieu public ! Allez, bouge ton cul !

Tu le pousses. Sans conviction. Si mollement qu'il ne déloge pas de son trône d'infortune. Tu deglutis. Maintenant, c'est sur sa poitrine que tu t'arrêtes. Bon, putain, Zack, arrête de déconner !

Il est où le George homophobe et raciste à souhait qui avait envie de vomir dès que je rentrais dans son champ de vision ?

Oui, oui. C'est ça, cache toi derrière la provocation, elle te sied bien.
Tu t'offres le droit de rire avant de lui donner - pour de vrai - un coup de traversin dans la tempe. Il bascule sur le côté. Tu ris encore un peu. C'étaient des mensonges aussi ?

Après avoir haussé lourdement les sourcils, tu t'apprêtes à le dévorer de ton ombre. En quelques mouvements serpentins, tu te glisses au-dessus de lui, retenu par la force de tes bras de chaque côté de son visage. Tu ne peux pas sentir la chaleur de sa peau et tu vas envie de te dire tant mieux alors que tes envies contraires te font frémir.

Tu d'vais être un sacré mauvais coup pour que j'en ai aucun souvenir. Ton sourire s'étire.Et si on suit cette logique... J'ai dû en être un sacré bon pour toi !

Ricanant, tu romps votre proximité. T'aimerais t'dire qu'c'est juste pour mieux jouer avec lui alors qu'tu n'fais que fuir. Toi, attiré par Lord Bidon ? Naaah... D'accord, il a une belle gueule mais il est insupportable. Et c'est un homme. Putain ce déni Zack, ce déni.

Assis à nouveau, enfouis sous un peu plus de coussins, tu lâches :

Meh, je veux pas m'en souvenir. C'est bien comme ça. Au moins, je peux te regarder en face. Enfin... Presque

Puis la question qui te titille depuis tout à l'heure, qui fait écho à cette partie de jambe en l'air et surtout, surtout, à cet impératif qu'il t'avait énoncé le soir où tu le quittais. Et... Ce baiser que tu avais presque oublié.

Je vais pas te juger ou quoi hein, c'est pas grave mais... T'es amoureux de moi ou quoi ?

Le plus gênant de vous deux, c'est vraiment toi, crétin.
BREATHE


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Lun 1 Oct - 17:22



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C’est pire que Tomorrowland - oui tu as été un jour faire ce festival de zouaves, oui, c’est très étonnant, oui, tu as énormément pris ton pied, non, tu ne l’avoueras jamais - pire ! Ce que Zack te fait vivre, c’est un genre de grand huit suivit d’un saut à l’élastique au dessus d’une fosse de crocodiles, suivit d’un looping de trois minutes dans l’hyper-espace et qui se termine dans un circuit d’auto-tamponneuses construit aux racines d’un volcan en éruption.

T’as l’esprit très imagé, George, c’est beau.

Entre son coup de traversin, ses moqueries, sa soudaine présence au-dessus de toi - et bordel t’en as le bas ventre qui te crie au feu parce que, bordel, t’aurais aimé qu’il te prenne, là, comme ça, à la sauvage, parce que bordel cette tension animale t’en peux plus - QUOI ?

Non, on raye ce flash, que dis-je, cette pincée pas du tout importante de pensée, d’envie, de truc, de chose, de machin d’on ne sait pas ce que sait et on ne saura pas, tu ne veux pas savoir.

Je disais ? Ouais, Zack, il te fait vivre un sacré parcours émotionnel là - et t’as à peine le temps de t’en remettre, à peine le temps de t’asseoir en tailleur avec ton regard halluciné et ta bouche entrouverte qui se moque de ton désespoir, t’as à peine le temps de te rembobiner ce passé très frais au ralentis histoire que le présent soit bien établit - qu’il t’assène le coup fatal.

T'es amoureux de moi ou quoi ?

FATAL, GEORGE ! FATAL ! T’en laisses échapper un hoquet d’hébétude - et franchement, un autiste au sens très crétin du terme et non médical, au sortir d’une visite d’un camp de concentration dont les explications furent tenues par un guide vietnamien qui cause dans un anglais à l’accent japonais - c’est tout à fait horrible et louche comme comparaison, tu l’assumeras - n’aurait pas expression plus ahurie et stupide au visage.

P… PARDON ? - ta bouche demeure grande ouverte, visiblement trop heureuse de se moquer, plus fort encore, du désespoir qui ronge les battements de ton coeur, de sorte qu’ils soient - ou totalement absents, ou si rapides que même le son ou la lumière ne peuvent rivaliser.

Déjà… Alors, déjà… Ok… Déjà trouduc, JE SUIS UN HYPER BON COUP ! Ok, j’ai pas une libido de dingue, j’suis pas accro au sexe, enfin j’aime bien mais là n’est pas la question. WOW C’EST PAS LA QUESTION ! Je suis un hyper méga bon coup. Toujours commencer par soi, par la valorisation de soi, c’est une devise chez toi Georgie, une grande et belle devise.

Si tu ne t’en souviens pas, c’est que l’orgasme t’a ravagé le cerveau et… Et… ENSUITE… TU ES UN MAUVAIS COUP ! OUAIS ! Non. Si. En fait je ne sais même pas, PUISQUE TU NE M’AS PAS BAISÉ. C’est moi ! MOI ! Tu l’as prise, et t’en redemandais ! OUI ! Je t’ai pris, TOI NON. - toujours continuer par…non, là c’est juste con, c’est ton égo qui parle, et ta conscience qui s’absente (surtout qu’il y’a deux minutes, tu l’aurais volontiers prise, sa bit-) - ok j’arrête.

Et ton embarras, et ta nervosité, et ton débit de paroles insensé sont tels que tu craques, tu lui lances une armada de coussins dans la gueule - parfois violemment, parfois mollement puisque t’encaisses encore avec peine la portée de ses mots.

Surtout… Surtout de ses derniers mots. Quelques minutes, temps nécessaire à ton souffle pour adopter une rythmique normale, et tu t’étales en étoile de mer sur le tapis. Le plafond est chouette - bien plus chouette que ses yeux verts hypnotisants et enivrants et électriques - ouais, tout à fait, le plafond a un sex-appeal terrible, il t’aguiche comme jamais personne ne l’a fait.

Coquin de plafond !

J’suis pas amoureux de toi ! Jamais ! Je reste homophobe, je veux dire, non, enfin, j’aime pas les hommes quoi. C’est clair ? Je ne t’aime pas. Je ne te hais pas, ça, d’accord, je l’admets, ok, ok mais je ne t’aime pas. JE SUIS PAS AMOUREUX ! Un vent froid, né au noir de ta poitrine, serpente jusqu’à tes lèvres qui se pincent à son échappé - ses boucles rousses te chatouillent le nez.

Jamais, jamais, jamais. J’aime Alice, j’aimais, je l’aime encore, y’aura qu’elle, c’est tout. - et tu soupires, accueillant cette douche gelée avec un peu moins de dédain que tu ne l’aurais cru - elle te coupe à la folie, à la déraison de ce moment, si cocasse et loufoque fut-il.

T’es salement désireux d’une cigarette - la chicha et le thé de retraité, ça va cinq minutes. T’as salement envie que ce malaise disparaisse et que vous puissiez vous regarder - que tu puisses le regarder.

C’est un jeu tout ça, c’est rien, c’est juste un jeu. J’aime t’emmerder. J’m’y prends d’une manière pas conventionnelle, je suppose, ouais non, c’est clair… C’est qu’un jeu Zack, j’ai jamais vraiment eu d’amis tu sais - te moques pas ! Je m'la joue pas Calimero - du coup voilà, je ne sais pas, c’est nouveau. Mh, mh, vas-y Georgie, vas-y, planques toi, espèce de lâche.

Quand enfin, tu oses tourner la tête vers lui, ce que tu redoutais arrive : t'as une chaleur vicieuse qui te chatouille les joues et le bassin. C'est chiant, qu'est-ce que c'est chiant, mais tant pis, t'y fais face, tu maintiens ta gueule de mec sérieux, de mec qui croit ce qu'il dit - et t'y crois, t'espère y croire.

T'es salement désireux d’une cigarette.




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Zep
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Zep

Lun 1 Oct - 21:21
musique - C'est la pire réaction jamais vue - il braille, râle, il bégaye, il rougit. Tu t'contentes de l'regarder silencieusement alors qu'il se terre un peu plus dans ses persuasions, dans son coin. Oui, oui, George, c'est bien, t'as raison...
Le fait qu'il cherche autant à se justifier t'arrache un sourire moqueur. Promis, celui-ci n'est pas volontaire. Encore moins le fait que tu ne décroches pas tes yeux de lui, même lorsqu'il finit, et que le silence s'éprend de la pièce. L'ambiance est un peu plus lourde, et à la fois plus légère qu'autrefois. C'est un étrange méli-mélo dont vous êtes victimes. Tu peux lui pardonner alors ses écarts. Tu crois.

Ok, ok, calme-toi, je te crois. Pas du tout. Enfin, tu préfères le croire, c'est mieux. Tu te poseras moins de question dans le futur. Bon du coup, si j'peux te donner des conseils, on n'embrasse pas son pote quand il veut partir... Tu ricanes. T'aimerais ajouter : on ne le chauffe pas non plus, mais cette étape est déjà passée depuis belle lurette. Pour le reste, on ferait mieux d'oublier. Parce que t'avais mal au... bref. BREF OUI TU TE SOUVIENS DE LA DOULEUR LE LENDEMAIN MATIN ET TU PARLES PAS DE TA MIGRAINE.

J'suppose que je te déteste pas non plus. Avoues-tu, la nuque calée dans les coussins et les yeux vers le plafond aux arabesques violettes et bleues. T'es spécial. Tu ris, c'est vrai qu'il l'est. Dans d'autres circonstances, on aurait pas pu être amis. Silence. Mais dans celles-ci, on peut. Tu balances ton crâne sur le côté. Je crois. Parce que c'est toujours mieux que de bosser pour lui - moins contraignant, moins honteux. Il t'aura fallut ça pour t'rendre compte que tu l'aimes, ta liberté.

On a pas très bien commencé notre relation mais-

C'est difficile de parler à coeur ouvert, sans un coup de main de ta copine la bière ou sa cousine la coke.

T'es plutôt cool, au final. Sous tes airs de princesse. Ouais, je pense qu'on pourra devenir de bons potes.

Tu lui offres ton plus beau clin d'oeil.

Par contre, plus jamais tu touches à mon cul. Et je veux plus t'voir à poil. Ça devient chelou à force. Enfin, bref.

Un sourire placardé sur l'faciès et tu te relèves, lui tournant l'dos parce que même si tu n'es pas bien pudique, ça n'ferait pas sens que tu t'montres le paquet à l'air sans la moindre gêne après ce que tu viens de dire. Tu choppes le thé et en bois une gorgée. Ark. T'aimes vraiment pas ça.

C'est l'moment pour moi d'partir pour ma rue. J'ai encore du taff à faire alors... Sans rancune. Tu l'regardes par dessus ta propre épaule. Avec notre poisse, on s'ra forcément amené à s'revoir, pas le plus grand des hasards. Tu t'tournes, finalement (bah bravo champion), écartes les bras. Un câlin d'au revoir cette fois ? Sans sous entendus, sans que ça soit chelou. Juste un câlin bien chelous en mode bro, et même si on s'touche les couilles là, ça compte pas, parce que j'ai dis qu'on était bro.

Tu pouffes. T'es vraiment un abruti.
BREATHE


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Lun 1 Oct - 21:53



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La gêne demeure, ouais, t’as beau dire, t’as beau faire et t’as beau te persuader que tout a été dit, qu’il ne reste rien de caché ni derrière son sourire, ni derrière le tiens - la gêne demeure. Tu te lèves, remettant en place le foulard couvrant ton intimité - évitant très, très, très soigneusement de regarder la sienne - parce que bon, con qu’il est, il a le coucou à l’air.

D’ailleurs… Est-ce que les “bros” se font des câlins en se frottant les couilles ? Ça te paraît un peu louche là, un peu trop beaucoup louche. T’es joueur, ok, mais le jeu a ses limites, surtout après vos petites confessions ô combien jolies (niaises) sur l’amitié - tu sens l’ironie, là, tu la sens Georgie ?

Alors tu te la joues princesse, comme d’habitude j’dois dire - et tu placardes un coussin entre vous. Puis, tu l’enlaces, tu le prends dans tes bras. T’aurais pu ne pas le faire, t’aurais pu simplement te marrer et sortir une autre boutade graveleuse - non, t’as pas pu résister.

C’est hyper bizarre, hyper maladroit et tu ne dis rien pendant quelques secondes. Tu es là, à tapoter son dos et à étouffer un vieux rictus de gosse contre sa nuque. Il sent bon - enfin, y’a les odeurs d’alcool, de sueur, de tabac - mais y’a un je ne sais quoi qui fait qu’il sent bon, que t’apprécies son parfum…

Mh…

Je suis pour qu’on ne se touche plus jamais tout court, en fait, qu’on vive une amitié platonique, c’est bien une amitié platonique. - et tu te marres plus fort, rompant le contact avec un tantinet de regret dans le regard, regret qui ne sera ni vu, ni perçu - tu t’en gardes, fuyant pour un horizon tout autre. La table basse, les murs, les tasses de thés. Tout sauf lui, en soit.

L’idée qu’il parte, là, tout de suite, que tu partes également de ton côté - que vous rentriez chacun dans vos logis, ça te fou un tantinet le cafard. Vivre des montagnes russes pour se jeter un vieil au revoir de feuilleton télé du dimanche à la gueule ? Sérieusement ?

Ok, la raison de ton cafard, elle est davantage dans la tristesse de te retrouver à nouveau orphelin. Il te manque, tu lui as dis - il te l’a dit… Certes, Adolf est là mais… Le yacht, ça fait une semaine qu’il te semble salement ennuyeux. Vous ne pourriez pas juste faire comme avant ? Non, être son boss, lui ton dealer, c’est naze, ça n’a rien donné de bon.

Mauvaise idée.

Zack tu sais… Si tu veux, je peux te louer le loft… Cela serait comme une collocation, un truc que les “bros” font, non ? Je sais que t’as pas de tunes du coup, tu me payerais en coke ou… Ouais non, ce n’est pas sain… Ou alors tu me payes dès que tu peux. J’te demanderais pas grand chose, genre 50 balles par mois. Plus de dîner obligé, plus de caméras, plus de règles, tu fais ta vie.

De toute manière, du fric, t’en as pas besoin - c’est juste une question de principe, pour ne pas endosser le rôle du connard qui en profite… Tu n’as franchement pas le souhait de repartir dans les rouages de votre première tentative de coexistence.

T’as juste pas envie d’être seul George, t’as juste envie qu’il revienne.

Dis moi non, oui, c’est ok, comme tu le sens. Puis je suis tellement cool, tellement beau gosse, tellement incroyable… Ce serait bête de ne pas jouir de ma personne ! À ton tour d’écarter les bras, de prendre la pose d’un héros grecque, d’un conquérant. Non, vraiment, comme tu le sens. Je ne t’oblige à rien. Sérieux retrouvé, sérénité retrouvée - ce fut ardu - t’inspectes brièvement ton corps, t'inspectes souvent ton corps.

Y’a des suçons, des griffures - les restes des sangsues du carré VIP. C’est dégoûtant…

Y’a surtout un putain hématome au niveau de ta hanche, à droite, et ça te rappelle que t’as bousculé pas mal de monde dans la boîte. C’est idiot mais le fait de le remarquer, cet hématome, ça te provoque la douleur de l’avoir. Tu grimaces, le tapotes du bout des doigts, grimaces plus grossièrement.

Ça m’arrangerait d’avoir un docteur à domicile aussi, vu comme j’suis maladroit et hypocondriaque. Mais vraiment hein, fais comme tu le sens. - tu éclates de rire, mi nerveux, mi amusé - conscient de ne pas du touuuut insister et de ne pas du touuuut flipper de cet hématome trop moche.

Tapette.





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Zep
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Zep

Lun 1 Oct - 22:41
musique - C'est l'étreinte la plus amicale que tu aies pu faire depuis très longtemps - et c'est étrange de le faire avec George. Tu sens aussi la gêne vous mordre alors qu'vous vous tapotez mollement le dos et qu't'oses à peine poser ton menton sur son épaule. Mais c'est agréable et c'est toi qui l'a presque réclamé. T'es satisfait et gêné, une drôle de sensation qui germe au niveau de ton ventre.

Ton sourire s'amenuise au gré d'un brin de tristesse lorsqu'il réitère sa demande qui, autrefois, fut un ordre. Retourner vivre au yacht, avoir la belle vie : un lit, des vêtements, du chauffage, une douche, de la bouffe comme tu le veux. Une présence dans les moments trop solitaires. Tu d'vrais t'en réjouir ? Non ? Alors pourquoi cette moue abattue, pourquoi tu fuis son regard, pourquoi tu baisses la tête, pourquoi ça t'enchante pas.

Écoute, George... Tu claques tes mains, les frottes, tritures tes doigts les uns après les autres. J'vais être honnête : j'en crève d'envie. C'était vraiment cool, pour le peu que ça a duré... Et pour la façon dont ça s'est terminé. En oubliant les repas imposés, les consignes, les caméras. Mais maintenant qu'il te l'offre sans toutes ces contraintes, pourquoi tu hésites ?

Mais j'peux pas accepter. Si t'as b'soin d'moi, j'traîne au refuge alien ou dans les rues les plus pourries de Cosmopolis, je change souvent de squat. T'as qu'à crier mon nom et j'viendrai te retrouver, princesse. Tu ris. Tristement ? Oui.

Tu lui dois pourtant d'amples explications. Des explications qui vont te coûter gros, tôt ou tard.

Je t'ai pas tout dit, pour l'unité. Tu déglutis. T'as les jambes qui tremblent et le teint livide. Si on m'a recruté, c'était pour... mes penchants un peu étranges. Tu détournes le regard. Tu te souviens quand j'ai dis à Aberdeen que je le ferai revenir à la vie ? Tu serres les poings. Je peux vraiment le faire. Je sais le faire, en partie. C'est difficile d'en venir aux faits. J'ai un énorme complexe de Frankenstein, depuis toujours. Ma mission principale c'est d'créer un hybride alien surpuissant, une machine de guerre pour détruire l'humanité et l'asservir à la cause extra-terrestre.

Ça y est, tu rencontres ses yeux.

Cette même humanité à laquelle tu appartiens.

Cette même humanité que tu aurais aimé chérir plutôt qu'autre chose.

Malgré moi, je suis du côté de ceux qui ont enterré ta femme et ta fille. Avec le temps, je n'adhère plus à leurs idéaux... Je suis juste trop lâche pour fuir. J'ai trop peur pour ma vie... C'est la première fois que tu en parles à qui que ce soit. Tu n'es pas supposé savoir tout ça, je suis désolé. Je veux pas qu'tu sois la première victime du sale complot auquel j'participe.
BREATHE


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