ANNÉE 1983, DAVID, DERRICK ET DUSTIN, PASSIONNÉS PAR LA SCIENCE-FICTION ET LA POP CULTURE, DÉCIDENT D'ENVOYER UN MESSAGE DANS L'ESPACE GRÂCE À UN ORDINATEUR SOPHISTIQUÉ DEPUIS LEUR PETIT GARAGE À COSMOPOLIS, DANS LE CONNECTICUT. PUIS C'EST PARTI EN COUILLE.PLUS DE TRENTE ANS APRÈS, GRÂCE AUX EXPLOITS INFORMATIQUES DES "3D" (POUR "THREE DICKS"), LES ALIENS FOULENT ENFIN LE SOL TERRESTRE ! MAIS À QUEL PRIX ? C'ÉTAIT À L'ÉPOQUE UNE SIMPLE PASSION. NI FEMME, NI EMPLOI, DAVID, DERRICK ET DUSTIN ONT PASSÉ LE PLUS CLAIR DE LEUR TEMPS (ET LEUR VIE) À ÉTUDIER L'ESPACE ET LA POSSIBILITÉ DE LA VIE AILLEURS QUE SUR NOTRE BELLE PLANÈTE. SANS DIPLÔMES OU CERTIFICATS, ILS SE CONTENTENT DE CONCEVOIR DES ORDINATEURS ET AUTRES SOFTWARES CHEZ EUX DANS LE SEUL INTÉRÊT D'ENVOYER UN MESSAGE AU-DELÀ DE LA SURFACE TERRESTRE. ILS L'ONT APPELÉ CODE COSMO EN HOMMAGE À LEUR VILLE CHÉRIE (C'EST FAUX, ILS N'ONT JUSTE AUCUNE IMAGINATION), COSMOPOLIS.
EN COURS D'AFFICHAGE (WADE ET LE CODE SE BATTENT)

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les dix plaies d'égypte — atticus

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MADRE - MONSTERS QUEEN
Dalida Paneb
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Dalida Paneb

Lun 19 Nov - 15:26
Il y a quelque chose d'étrangement humain dans la notion d'égal. L'idée de rencontrer, comprendre, accepter son égal – un idéal à la fois proche et bien trop loin, qui se cache derrière des questions d'ego, d'altérité... d'humilité ? Voilà une difficulté bien trop humaine pour les monstres qui tapissent nos rues.

Enfermée dans un ensemble de cuir dangereusement flatteur, au sommet de ses talons à la pointe assassine, Dalida joue à faire tourner les anneaux qui ornent ses doigts. Le trac, vraiment ? Vous ne rêvez pas. Et pourtant, ce n'était pas encore vraiment ça. Oui, il y avait une certaine forme d'appréhension dans les errances de son regard impitoyablement profond. Et pourtant, jamais elle ne s'était sentie plus confiante que ce soir.

Légèrement avinés, ses yeux dorés titubaient de son verre à la surface du bar, jusqu'à ses hommes de main, dispersés dans la pièce. L'organisation de son entrevue de ce soir avait été parfaitement travaillée, et seuls ses hommes les plus discrets, les plus austères, et les moins humains, avaient été dispersés dans son ombre.

Et pour cause : c'était l'une de ces rares entrevues pour lesquelles elle avait pris l'initiative.

La Madre engloutit son verre puis harponne le barman, piégé dans ses caprices, et dans les réclamations d'une nouvelle boisson – quelque chose de plus approprié à son humeur, de moins agressif qu'une liqueur, mais quoi ? Du vin, tiens, et puis du bon vin, pas trop tannique, ni trop léger, et tu me laisseras la bouteille, et je te laisserai un pourboire digne de ce nom, oui, voilà. Faisons donc ça. De toute façon, elle ne lui aura jamais laissé le choix.

Et voilà que les vodka et les tequila sans nom qu'elle engloutissait depuis son arrivée, les voilà qui se teintent d'un carmin violent, voilà que l'eau se transforme en sang. Voilà que les verres s'arrondissent et s'élèvent, que sa langue se teinte sous la caresse du fruit transformé, et que son haleine vole le parfum lourd de ces vins bien trop rouges, éhontément, avec l'ardeur d'une vampiresse assoiffée.

Elle finit par quitter le bar, lassée de se cambrer sur son tabouret, et emmène verre et bouteille vers une table encerclée de fauteuils d'un confort décadent.

Il y a quelque chose de vulgairement rassurant dans le luxe démesuré de ces hôtels de riches – peut-être est-ce l'impression que le moindre de nos besoins y est anticipé, ou le tabou non assumé de l'aise accordée aux nantis, et pourtant refusée à tous ceux qui la mériteraient bien plus.

Sous les regards assidus des hommes postés à travers le lounge, la Reine des monstres apprécie la mélodie envoûtante du pianiste inspiré (ou peut-être tout simplement bien entraîné), perdue dans ses pensées. Elle réfléchit à ce qui l'attend – à celui qu'elle attend. Aux portes qui s'ouvriront et à celles qui se fermeront. Elle réfléchit à ce qu'elle sait, ce qu'elle devine, ce qu'elle a entendu et ce qu'elle a vu, ce qu'elle ne sait pas, ce qu'elle devinera.

C'est la qualité de ses vêtements qui attirera son regard avant sa taille. Qui aurait pu rater cette entrée remarquée ? Seul le pianiste ne quittera pas son concerto, tandis que tous les regards pivoteront, le temps de capturer cette terrible apparition. Peut-être insolente, peut-être méfiante, Dalida tourne la tête ouvertement vers lui, et lui offre un regard suffisant et curieux, caché derrière ses sombres lunettes Prada.

Elle attend qu'il vienne à sa table pour se lever et l'accueillir en bonne et due forme, préférant la chaleur d'une familiarité déplacée aux conventions étriquées d'une politesse maladroite.

— Bonsoir, Atticus. C'est un plaisir de te rencontrer enfin...

Il est impressionnant, mais il n'est encore rien qu'elle n'aie pas déjà vu.

(Ce n'est jamais qu'une question de temps.)
*
LEADER
Atticus
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Atticus

Jeu 17 Jan - 19:50
la vérité de la rumeur ne se conteste pas. c'est sa véracité qui est controversable. l'expérience du sujet est souvent différente de celle que l'on attend de lui dans ses rêves, petites constructions impatientes et menteuses. on peut douter du caractère vertueux d'un homme dont on a entendu parler longuement, et par plusieurs langues, et en plusieurs endroits ; mais on doute beaucoup moins de sa nature impitoyable, de sa violence putative, son insoutenable cruauté. comme si pour croire en quelque chose, il fallait que cette chose soit mauvaise, fondamentalement mauvaise, et qu'elle nous soit racontée bien, comme une belle histoire, parce que le mal n'ennuie jamais. le mal n'ennuie jamais, n'est-ce pas ? on fantasme l'ombre de l'homme avant l'homme car elle est plus grande et plus noire. la noirceur, on s'y attend toujours. surtout quand il fait nuit.

c'est la nuit qu'atticus se porte le mieux, parce que rien ne refrène l'obscurcissement de toutes les choses, vivantes ou moins vivantes, dans les rues de la ville. les monstres comme les hommes y cherchent quelque objet, de lutte ou de plaisir, ou bien de perdition, et prennent garde à choisir leur métier : faut-il participer du chaos ? ou s'y soustraire sagement, la peur en bandoulière ? en marchant dans la rue atticus observe le chaland et sa tendance à ne plus savoir placer un pied devant l'autre. il le devine mû par un état de conscience altéré ou par le simple égarement.

il entre dans l'hôtel, les lumières y sont basses. un petit groom peine à rattraper le duffle coat valentino qu'il laisse tomber par terre. quelques éclats de voix saluent son apparition : il ne fait aucun doute qu'on l'attend.

- groom, conduis-moi au salon.

atticus est surexcité. il lui faut parler au tout venant et se faire guider par le commis. il veut qu'on l'escorte vers l'ascenseur et qu'on lui propose des tapas. il se sait client, et connaît son standing, et souhaite qu'on le précède comme le businessman. il aime ces petits outils fastueux, inertes, inutiles, ces petites personnes dévouées, affairées, rapides. il mime le pas du président-directeur général. il singe le regard occupé du dirigeant. comme il l'aime, ce regard ! c'est celui de l'homme pressé, l'homme d'affaires. l'homme qui traverse les épreuves en costume élégant et dont on dit quand on le voit qu'il est très important.
y a-t-il un pli sur son veston ? il ne peut pas se le permettre. pas ici, pas ce soir.

le groom à la coiffure gominée et au pas saccadé - quoi de plus sophistiqué, de plus chic qu'un groom - le conduit au lounge, ou plutôt marche derrière lui en essayant de ne pas transpirer trop. ils arrivent. atticus se retourne, sourit, et passe le bout de son immense index dans les cheveux brillants du groom. celui-ci devient pâle, puis respire très vite, tout à coup saisi de tachycardie. alors atticus tapote charitablement son épaule puis ouvre sa main sur un billet. il avait toujours adoré "donner un pourboire".

- merci, groom. tu es... il cherche le mot le plus adorable qu'il connaisse. mignon.

il dispose, et l'assistance, devant l'irruption tranquille du colosse en trois-pièce, connait un court moment d'émoi. puis le bourdonnement propre à toute salle animée reprend sans encombre. l'imperturbable lyme attrape un verre au passage du serveur-plateau qu'il ne regarde pas : ses yeux cherchent autre chose, exaltés. et tout à coup ils trouvent. il ne leur fallut pas longtemps.

jaugeant de loin la créature qui l'invite à sa table il évolue sur la moquette nettoyée au bicarbonate. il se pose une question, peut-être une autre. personne ne sait. c'est à ce moment précis que tout se joue - la première impression. le reste n'a aucune importance.

les plafonniers fluorescents illuminent son visage, à elle, ce qu'il en voit, ses verres prada. et de détailler sans en avoir l'air le corps archangélique, le cuir échancré, le port indubitablement altier - l'odeur plus proche d'une couleur, finalement, qui brille comme une oriflamme. la première chose qu'atticus remarque, oui, c'est que la madre sent bon.
sa voix est engageante. il l'écoute. d'habitude il n'écoute pas beaucoup de voix. la sienne s'élève alors.

- dalida ! je voudrais dire que tout le plaisir est pour moi.

à son approche il étend le bras. il la surplombe mais ne se relâche pas. il suppose déjà les différences d'échelle et d'envergure entre eux alors que le sang pulse dans sa tempe, le temps d'une seconde quatre centièmes, un peu plus fort que d'habitude. ça y est. il entrevoit le début d'une bataille immobile, d'une guerre froide comme leur sang. il se demande s'il en verra la couleur d'une manière ou d'une autre. il l'imagine riche, fluide, épais comme un nectar.

- mais je dirais plutôt qu'il est partagé.

il pose sa coupe sur la table et sa main derrière l'épaule de dalida. alors il se souvient de la dernière fois qu'il a fait ce geste, autour d'une autre épaule, plus grande, plus dure ; avant de la briser. il comprend en la touchant que cette épaule-ci n'appartient pas à quelqu'un de tuable. ou à quelqu'un de simple, quelqu'un d'ordinaire.
il se frotte les mains avant de s'asseoir.

- je ne vais pas mentir. je suis affamé. un sourire tranchant s'ouvre sur son visage. on ne sert que des cocktails ici ?
les dix plaies d'égypte — atticus
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