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elle essuie un refus et le balaye mentalement, Clochette elle refuse le refus - des rouleaux de printemps ou rien. une grimace désapprobatrice et un charabia qui en dit long : Zep n'a pas le choix. en plus c'est pas bon l'eau. 0/10.

l'aiguille prend son élan et court et plonge à travers les écailles et c'est la course avec celle du rizzen et la petite fée oublie aussi vite ses histoires de yaourt et de robinet - cette peau émet une résistance farouche. elle court elle trotte elle s'élance et parcourt une distance respectable en quelques minutes à peine - il n'y a qu'une partie de la poitrine qui semble vraiment solide (merci la fée).

l'innocente apostrophée relève la tête, curieuse caboche qui épie un étrange branchement - tu pensais vraiment qu'elle continuerait tranquillement ? l'espiègle idiote appréhende une idée farfelue et ne soupçonne rien de la danse macabre qui survient - elle sursaute, fil et aiguille s'écrasent contre le corps et se perdent dans les boyaux, quel splendide spasme !

c'est d'abord un grognement de dégoût, un ❝aaaaaerwngh❞ d'enfant et une déformation du visage - plissement des yeux, retroussement du nez et froncement des sourcils. et puis c'est un rire strident un ricanement moqueur la secousse intempestive de son gosier - elle a vu la tête de l'autre, le prankeur pranké comme on dit.

pour sa défense : ❝Zep est un gros menteur et en plus il ne sait même pas coudre…❞ un soupir aux allures de lassitude. ❝La partie recousue par Clochette a très bien tenu…❞, fait la voix fluette en se dirigeant vers le placard. la serpillère s'improvise acrobate et s'envole de Clochette à Zep - en plein dans la tête ?

❝Zep n'a même pas pensé à nettoyer le corps ? Il voulait vraiment le ranimer pour faire une grande marionette ?❞ a-t-elle, détective en herbe, percé le grand Frankenstein bis à jour ? débarrassée de l'odieux instrument ménager elle se penche vers l'alien inerte elle inspecte elle étudie elle dévisage - quelle horreur ! ça ne mérite même pas d'être empaillé non non non. ❝C'est vraiment moche…❞

la tête d'une fée pleine de chiffres remplie d'abstractions vide de sens a trottiné jusqu'à la banque pour empiler un étrange papier dans les menottes innocentes. pas certaine de comprendre ni sûre de se rendre compte que retirer autant d'un coup Ça ne se fait pas. elle a cru elle a pensé elle a espéré avoir cassé la machine. elle a importuné un brave monsieur, âme perdue dans le tohu-bohu de ses âneries de gamine - l'âge adulte ne se falsifie pas.

et puis son ricanement s'est tu pour une cristalline seconde et son regard s'est égaré et C'est trop bien c'est comme dans les films ! des étoiles dans les pupilles, le coeur qui cogne qui s'affole qui résonne jusque dans ses ailes rangées bien sagement. deux silhouettes qui dansent et qui s'activent et qui font encore plus peur que dans les films - elle tremble et elle sourit, une première et doucereuse sensation. c'est ça être sur le devant de la scène ?

les mirettes et les oreillettes grandes ouvertes elle balance la tête et se répète muette qu'elle vit encore mieux qu'un braquage de supérette. et les masques se meuvent et les voix l'éclaboussent et un garçon lui envoie des étincelles avec ses yeux - il veut qu'elle joue aussi ? ❝Clochette pense que c'est car c'est un vampire… en plus elle n'a même pas de chocobons, et c'est pas beau de mentir.❞ (une moue déçue) ❝en plus si elle faisait de super cocktails elle pourrait être riche et n'aurait pas besoin de braquer les banques…❞ eh oui, cela va de soi, ami à casquette !

des cris des soupirs des grommellements et un ricanement suraigu - festival sonore dans la pièce aseptisée, spectacle fort divertissant pour la minuscule. ❝Clochette ne veut pas se battre, ce serait trop facile. Clochette a juste raison, et en plus les yaourts à la cerise c'est toujours dégueu.❞ sans pitié sans détour la voix fluette va droit au but comme toujours, un sprint pour énerver l'énergumène - promis, elle l'aime bien.

l'attention détournée l'esprit de l'alouette a trouvé comme une nouvelle poupée et déjà le yaourt est oublié. l'amusement est toujours promis l'ennui toujours tué dans l'oeuf avec Zep et la Clochette virevolte vers le cadavre sans gêne sans arrière-pensée - ici n'est qu'un atelier comme un autre. du pareil au même la chirurgie et la couture, vraiment.

rétrécie encore quelques instants elle s'en met plein les mirettes inspecte suit les courbes et les points déposés sur le corps glacé. ❝Du piètre travail… Clochette a vu pire mais heureusement qu'il ne va pas défiler celui-là, saperlipopette !"❞ insecte il y a une seconde, à l'échelle humaine moyenne à présent, la fée ôte lentement ses gants les abandonne un peu plus loin (loin du yaourt loin du cadavre loin de la saleté, beurk).

oups la ridicule petite tête a oublié où trouver fil et aiguille, quel dommage. un tiroir plein de paperasse un autre plein de poudres et de plantes - bingo ! c'est au bout du troisième sans dessus dessous qu'on trouve. beeeuh, le matériel médical est froid et lourd, elle ne recommande pas. ❝Zep achètera des rouleaux de printemps à Clochette pour ça ?❞ non non non il n'allait quand même pas penser oser imaginer s'en sortir comme ça, le grand ?

radieuse matinée soleil éclaté et éclatant entre les immeubles un courant d'air s'épanouit et porte l'ailée nonchalamment. un rêve ou deux plus loin elle s'agite elle saute de tête en tête elle importune tous les passants c'est son jeu d'aujourd'hui c'est une sortie indésirable c'est un improbable saute-piéton.

un rire entêtant jaillit ici et là, la minuscule voix et l'invisible coupable volatilisées avant d'être repérées - misérable existence que celle d'une extra-terrestre perdue dans le ciel céruléen. une minute et deux et quinze et autant que tu veux qui s'écoulent comme du jus de fruit dans les rues de Ryld et des jurons de ses voisins de ses habitués de quelques alertes voyageurs matinaux.

elle pourrait sauter voyager s'élancer de caboche en caboche toute la matinée lui semble-t-il mais une immense paume finit par s'emparer de la brunette et emprisonner sa chansonnette. ❝C'est ce truc qui nous emmerde depuis tout à l'heure ? Mais elle est minus, j'vais l'écraser moi, cette chieuse !❞ aïe aïe aïe c'est la fin game over fée Clochette est-ce donc ainsi que tout va- ❝DABALA !❞

tekm salvatrice que voilà Dabala, où est donc la télécommande ? ❝Dabala, Clochette va mourir !! Il faut l'aider vite vite vite !!❞ un ton pressant un ton impatient est-ce que Dabala a installé Siri ? ❝Dabala, attaque Tonerre !!❞ décontenancé l'assaillant par ces piaillements larmoyants voilà la chance de Dabala, c'est l'heure de jouer les héroïnes !

un silence un peu long un peu creux un peu poussiéreux comme cet appartement - vraiment aucun goût en décoration. chez Clochette c'est customisé c'est entreposé c'est le souk aux babioles aux épices aux tissus encombrants, quelle drôle de chambre dans ce grenier humain ! c'est un jour minuscule et un jour immense terrain de jeu c'est toujours un nouveau lieu, éternel recommencement dans sa tête d'enfant.

la volatile fait le tour du silence et du bureau, saute sur un livre et s'élance sur le luminaire - ennuyeux, ennuyeux, en-nuy-eux ! pourquoi est-ce que Ça ne parle donc pas ? Clochette ne lui a pas volé sa langue ne l'a pas privé de parole, Clochette est une (alien) fée mais elle n'en a pas le pouvoir non non non. elle ne farfouille pas elle ne se perd pas elle ne cambriole pas, il n'y a rien par ici rien du tout rien de rien !

elle fredonne quelques vagues mélodies quelques chansons de voyage, entêtantes calomnies portées par une voix aérienne. jusqu'à ce que -gloire tant attendue, noeud dramatique insoupçonné- Seong se présente. elle tape dans ses mains un unique applaudissement à l'odeur de l'impatience et revient à grandes enjambées vers ce coin de bureau si proche et si loin de lui.

❝Seong !❞, qu'elle répète à tue tête. un gentil personnage, adjuvant du conte d'aujourd'hui, le doute est facilement balayé. la petite se remet en vol (elle a les jambes fatiguées) remet aussi son sourire sur son visage, brosse ses cheveux d'une innocente menotte.❝Clochette n'en sait pas beaucoup non plus sur les humains, et Clochette aime bien les devinettes. Est-ce que Seong veut jouer ?❞

qu'importe donc l'avis de l'humain, Clochette s'est mis une idée en tête et Clochette veut jouer, en cette seconde claire la partie est lancée envoyée débutée. elle virevolte elle bourdonne elle explore. ❝Il faut répondre par oui ou non : est-ce que c'est aussi vide dans toutes les maisonnettes ?❞ elle remplit l'air de paroles elle comble l'appartement de pensées et de bruissements soyeux, la minette.

rattrapée in extremis récupérée dans la paume gigantesque sauvée par l'écraseur - quel retournement de situation ! Clochette serait tombée dans une dangereuse pirouette un vol plané impromptu incontrôlé, un dérapage aérien non désiré. sympathique bourreau que celui qui la gracie sans comprendre.

❝eh bien, Ça ne veut toujours pas par- HIIII !❞ elle valdingue sans équilibre entre les doigts coupables, elle s'accroche à la fraîche peau et son regard ténu se fait minusculement meurtrier, sa voix méliflue devient écho de celle de l'humain. les tremblements ont cessé mais la stupeur persiste, fascinante expression que celle de l'ignorant.

l'alouette constate, dévisage, jauge ce grand bout de chair et ses propos désordonnés - tout cela n'est-il pas évident ? une absconse grimace fait brève apparition sur ses traits fins et la voilà qui s'égare de ses petites ailes dans un air clos et fade. ❝Clochette ne s'est pas introduite chez ce monsieur, c'est lui qui l'a emmenée à Perpette.❞ elle pointe du doigt le brunet et sa voix chante, ses ailes traînent entre les meubles. posée sur le bureau : ❝Clochette, drizzt, couturière près de chez les gens, aimerait qu'il se présente aussi. Elle n'aime pas la décoration ici ça manque de paillettes.❞

pirouette girouette la Clochette elle bringuebalait dans les airs crépusculaires de la Terre et roulait tournait valdinguait dans l'immensité du parc d'attractions qu'on appelle Cosmopolis. galipettes arabesques et sauts de l'ange balayés par une rafale un peu trop brusque - elle a dérapé elle s'est (presque) écrasée la petite fée.

quelques centimètres emportés des dizaines des centaines des milliers de mètres par le zéphyr obscur. non je ne dirais pas perdue je dirais plutôt aventurière improvisée - c'est toujours l'heure de l'exploration. Terre est grande et le mystère immense terrain de jeu pour l'enfant sans limites arrivée à l'aléatoire point de départ.

égarée elle ne perd pas le Nord et son oreille lui signale une voix familière, un compagnon de fortune dans ce nouveau voyage nocturne. Clochette se pose des questions, un ou deux au moins, peut-être trois et elle bourdonne jusqu'à l'extra-terrestre de type rizzen-défoncé en toute discrétion. l'idée du siècle n'est pas celle de la volatile mais elle est bien quand même son idée - plouf, dans le sac de Zep !

un plongeon dans le train en marche et elle se fait trimballer balloter transporter dans ce sac à l'odeur douteuse et à la houle irrégulière. quand est-ce qu'on arriiiiive ? et où est-ce qu'on va ? aucune conscience aucun regard juste beaucoup d'idées et des histoires par centaines qui débordent de sa caboche pendant la Zep-opée d'aujourd'hui.

l'ennui allait la serrer, l'écraser cette petite poupée quand justement finalement (à point nommé) la ligne d'arrivée est franchie et la fermeture du sac tombe sous la lumière des néons. ❝Aaaah, Clochette en avait marre d'attendre ! Le trajet était un peu long, 6/10.❞ sa voix jaillit comme elle-même jaillit hors du contenant et virevolte dans la pièce inconnue à l'odeur d'hôpital. ❝Clochette espère que Zep va faire quelque chose d'intéressant ce soir, ç'aurait été bête de venir jusqu'ici pour rien… Alors qu'est-ce qu'il trame avec ce sac qui pue, le malhonnête ?❞

une, deux, trois. réveil matin. incroyable invention la pharamineuse épopée qui s’annonce d’un coup d’alarme. tous les jours une mélodie différente, uniques glas au quotidien qui colorent la courte vie. un chant de sirène et un rire cristallin ce matin — Clochette n’a pas assez dormi.

quatre, cinq six. les doigts courent sur le tissu l’aiguille galope mais qui gagnera la course ? dentelle sauterelles ribambelles dansent dans un petit atelier improvisé. haute teinture grande couture simples blessures et même les animaux morts, que ne peut-elle pas saupoudrer de poussière de fée ? sa voix pétille et son aiguille piétine, simple journée dans la macropole.

sept, huit, neuf. Clochette a bien sommeil, Clochette décrète donc maintenant son atelier fermé. aléatoires horaires d’ouvertures, trajectoire de vol insensée — c’est si ennuyeux de faire la sieste. l’immensité minuscule de ce ciel comme une miette de cookie dans l’univers lui donne le tournis. soupir.

dix, onze, douze. Clochette s’évanouit dans tout ce rose, étoffe basique et de facture douteuse, nid confortable pour une poupée qui s’est perdue.

treize, quatorze, quinze, vingt.

vingt-et-un déjà ? ❝HIIII !❞ résonne dans la capuche — qui donc a eu l’idée d’écraser la Clochette ainsi ? Ça déblatère du non-sens en continu et Ça ne se rend même pas compte qu’elle ne peut se défaire de cet écrasement en bonne et due forme. l’insecte recroquevillée sous les vêtements gigote et grouille jusqu’à l’apparition de la fade lumière artificielle.

l’air remplit à nouveau son champ de vision, ses mirettes s’envolent et l’alien minuscule se pose sur une tête brune. ❝Ça devrait faire plus attention à là où Ça met la tête… Ça a presque écrasé Clochette, envoyé l’innocente au casse-noisette ! Ça va s’excuser peut-être ?❞, fait la voix fluette. aujourd’hui et pas demain Clochette n’a pas toute la soirée (si).