ANNÉE 1983, DAVID, DERRICK ET DUSTIN, PASSIONNÉS PAR LA SCIENCE-FICTION ET LA POP CULTURE, DÉCIDENT D'ENVOYER UN MESSAGE DANS L'ESPACE GRÂCE À UN ORDINATEUR SOPHISTIQUÉ DEPUIS LEUR PETIT GARAGE À COSMOPOLIS, DANS LE CONNECTICUT. PUIS C'EST PARTI EN COUILLE.PLUS DE TRENTE ANS APRÈS, GRÂCE AUX EXPLOITS INFORMATIQUES DES "3D" (POUR "THREE DICKS"), LES ALIENS FOULENT ENFIN LE SOL TERRESTRE ! MAIS À QUEL PRIX ? C'ÉTAIT À L'ÉPOQUE UNE SIMPLE PASSION. NI FEMME, NI EMPLOI, DAVID, DERRICK ET DUSTIN ONT PASSÉ LE PLUS CLAIR DE LEUR TEMPS (ET LEUR VIE) À ÉTUDIER L'ESPACE ET LA POSSIBILITÉ DE LA VIE AILLEURS QUE SUR NOTRE BELLE PLANÈTE. SANS DIPLÔMES OU CERTIFICATS, ILS SE CONTENTENT DE CONCEVOIR DES ORDINATEURS ET AUTRES SOFTWARES CHEZ EUX DANS LE SEUL INTÉRÊT D'ENVOYER UN MESSAGE AU-DELÀ DE LA SURFACE TERRESTRE. ILS L'ONT APPELÉ CODE COSMO EN HOMMAGE À LEUR VILLE CHÉRIE (C'EST FAUX, ILS N'ONT JUSTE AUCUNE IMAGINATION), COSMOPOLIS.
EN COURS D'AFFICHAGE (WADE ET LE CODE SE BATTENT)

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ça devait être toi (harry)

*
AGENT
Gabriel Ardan
Crédits : 18
Gabriel Ardan

Jeu 30 Aoû - 1:39


IT HAD TO BE YOU

musique - Monsieur. Le stagiaire est arrivé, il est à l'accueil.

Le soupir de Gabriel en dit long. D'un geste de la main, il salue les collègues avec qui il échangeait sur les dernières missions effectuées et les quitte au profit d'une future recrue - un stagiaire, disaient-ils. L'idée même lui fait claquer sa dent contre son palais et secouer la tête. Devoir jouer les mentors ne fait pas parti de ses compétences et pourtant c'est bien à Ardan que l'on a confié cette difficile tâche - de par son attitude exemplaire et son ancienneté au sein de l'organisation.
Ses talons claquent des les couloirs immaculés, un tempo qui ne cesse qu'une fois au hall d'entrée.

Il le jauge alors, sans ménagement. Timidement assis sur une chaise, un jeune garçon qu'on ne regarderait qu'à peine. Une tenue peu exemplaire, qui ferait presque rouler des yeux. La secrétaire sourit, Gabriel ne prend pas la peine de lui répondre.

Il approche.

Monsieur Marlow, commence-t-il, dans sa formalité naturelle, je suis Gabriel Ardan - agent Blue. Je suis chargé de votre formation au sein du MIB. Veuillez me suivre.

Sans même lui faire grâce d'une quelconque chance de répondre, il tourne les talons et reprend le chemin inverse, s'engouffre dans les couloirs. Clac, clac, clac, clac, l'échos de ses pas ont désormais des jumeaux qui les suivent de près. Vous êtes prié d'être présent de neuf heures à vingt heures chaque jour à l'exception du dimanche puisque vous êtes stagiaire. Votre tenue devra être impeccable et il en va de même pour vos cheveux. Ne les laisser pas trop pousser ou mettez-les vers l'arrière, dégagez votre visage. Repassez correctement vos chemises et nouez votre cravate avec soin. Vous ne m'accompagnerez en mission que si je le demande, auquel cas je vous demanderai de faire preuve de discrétion et de vous taire à moins que je ne vous indique le contraire.

Gabriel prend la dernière porte du couloir - le dressing. Dans la pièce, des centaines de costumes sont accrochés ci et là. Il en décroche un et le pose dans les bras du jeune homme. Ceci est pour vous. La taille devrait convenir. En prenant un instant de silence, il réalise à quel point il avait pu bavarder. D'un ton plus reposé, il reprend :

J'exige un comportement irréprochable. Vous n'êtes pas en stage n'importe où. Vous êtes au MIB. Vous ne toucherez aux armes et accessoires que sous ma supervision. Je ne vous quitterai jamais des yeux et chaque écart, chaque faux pas pourra vous être fatal. Me suis-je bien fait comprendre ? Il hausse le menton. Bien. Maintenant ; avez-vous des questions ?



featuring harry
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STAGIAIRE
Harry Marlow
Crédits : 62
Harry Marlow

Jeu 30 Aoû - 2:25
music

Tu tripotes le bout de papier que t’as donné cette jeune femme dans le bus ; tout à fait charmante - aussi gracile qu’un cygne as-tu pensé. Dommage qu’elle ait à succomber du cancer, c’est un trépas des plus désagréable. D’elle, ne te reste à présent que son bout de papier que tu viens de mettre en pièces - tu ne sais pas ce qu’elle y avait écrit, tu ne tenais pas à le savoir. Un numéro, un compliment ?

Soudain, il est là. Ton mentor. Ses pas, s’ils avaient depuis longtemps trahit son arrivée, ne t’ont pour autant pas convié à te lever de ta chaise pour être prêt à le saluer. C’est que ne sachant pas encore quel rôle tu vas lui servir - le recul est de mise. Tu écoutes, docile - le visage ancré sur le sol tandis que vous cheminez le long du couloir jusqu’au dressing.

Le flot de paroles dont il t’assène t’arrache, un peu malgré toi, un soupire d’ennui. Tu acquiesces, sans savoir s’il fallait ou non répondre par la positive à ce qu’il venait de te dire - de te demander ? Et, enfin, tu lèves les yeux sur lui. Éviter ce type de contact est monnaie courante pour ta pomme ; c’est fatiguant de connaître la mort de quelqu’un - fatiguant, stressant et parfois traumatisant.

Or tu les as levé, tes putains de yeux, tu les as levé sur le bleu des siens. Harry… Idiot ! Les vêtements t’échappent - leur si parfait repassage s’en va dire bonjour aux plis lorsqu’ils tombent à tes pieds. Tu hoquettes - mais gardes pour autant, c’est étonnant, un certain stoïcisme.

Il y’a du sang sur le parquet - une marre de sang. Il a des contrastes d’or et de bronze, cadeau des faisceaux du lustre gouvernant au plus haut. Tu n’en as jamais vu autant. S’y reflètent des tableaux, des livres aux reliures dorées, des moulures d’un âge révolu. Une oeuvre d’art sinistre - tu grimaces. Au fond de la pièce, il trône. Posé sur un fauteuil, le buste basculé vers l’arrière, les bras ballants de par-dessus chacun des accoudoirs et les jambes droites. Sa gorge, plaie béante de chairs, mériterait le trophée de l’horreur s’il n’y avait pas l’abomination séant sur son poitrail. Ouvert - les côtes saillantes et la peau écorchée ; le trou vomit des fleurs fraîches, beauté contraste d’avec la laideur dans laquelle elles trempent et en leur centre, une branche de bois pourri sur laquelle le coeur, fumant, est embroché. Un miroir, suspendu à l’horizontal par une corde depuis le plafond derrière la scène mortuaire, te renvoie ton reflet.

Tu hurles. Aucun son.

Ton esprit revient à la réalité - quelques mois, il ne lui reste que quelques mois. Sans plus de retenue mais avec une désinvolture vorace, tu le dévisages. Gabriel Ardan. Ironie de porter le nom d’un ange lorsqu’on périt par les mains d’un démon - car seul un démon peut infliger pareille cruauté, non ? Et pourquoi t’es-tu vu le jour de sa mort ? Cela ne t’aies jamais arrivé jusqu’à présent, d’apparaître dans une de tes visions.

Un mauvais pressentiment parcourt ton échine.

Tu sors une cigarette de ton sac à dos, l’allumes - « J’ai faim. » Sans transition ni bon sentiment - une telle secousse ne peut t’affecter autrement qu’en te poussant à réclamer la plus primaire des nécessités : manger.

« Vous avez un distributeur ou une cafétéria ? Ou… » - c’est le moment de tester le rôle de l’adolescent insolent  - « Vous m’faites la cuisine ? » Tu ris, délivrant la facétie de tes traits juvéniles puis expires une bouffée - la fumée grisâtre entachant le peu d'oxygène de la pièce.

Il n'a pas l’air du genre à s’attendrir sur l’orphelin à la vie de merde ou le petit enfant de coeur - il n'a pas l’air d’avoir l’air tout court. Froid, imposant, classe. Bel homme, tu supposes ? Le timbre stricte, l'inflexion dure. Qui est ce type qui peut inciter à tant de barbarie et - tu dois l’admettre puisque tu n’as pas cessé de le fixer - à tant enflammer ta curiosité ?













*
AGENT
Gabriel Ardan
Crédits : 18
Gabriel Ardan

Jeu 30 Aoû - 3:02


IT HAD TO BE YOU

musique - L'insolence.
Il l'a connu aussi, comme n'importe quelle fougue de la jeunesse.
Et comme n'importe quelle fougue de la jeunesse, Gabriel en a connu les répercussions. Peut-être trop tard parfois. Il avait fait tomber sa tenue, allumé une cigarette, l'avait presque insulté et ce en remord. Seulement avec cette lueur provocante et si détestable qu'il en avait presque levé la main pour la présenter à sa mâchoire en guise de réponse.

Mais Gabriel ne cède pas à la tentation, aussi attrayante se peut-elle se présenter sous ses traits de luxure et de passion. À la place, il lui arrache la nicotine de la bouche et le prive d'un plaisir dont lui-même ne peut se passer. Droit dans les yeux,  faisant de lui cet enfant ridicule et impuissant que l'on peut manier, gronder à raison.

Sachez, monsieur Marlow, que je n'aurais aucun scrupule à vous ridiculiser devant qui que ce soit. Que je n'aurais ni honte, ni remords à l'idée de vous gifler et de vous rappeler votre place, c'est à dire dans mon ombre. Sa voix se baisse, doucement, tout doucement. Ses mots sonnent comme un avertissement, une dernière chance : et c'est bien de cela qu'il s'agit. Je n'ai aucune obligation de vous garder ici. Vous serez perdant, sur tous les plans. Ce n'est pas ce que vous voulez, n'est-ce pas ? Ne me faites pas me répéter. Il le jauge du regard, une nouvelle fois, de la tête au pied. Ses lèvres accostent son oreille, et d'un souffle, il ajoute : restez à votre place. Ou vous le regretterez.

Gabriel se redresse. Sa main tremble encore d'agacement - non, de rage. Et lui qui n'attendait qu'à ressentir agacement et déception face à cette nouvelle circonstance, se trouve plutôt joueur, aux abords de l'amusement. Pour la première fois de toute sa carrière, il avait véritablement le pouvoir.
Le pouvoir de choisir.
Un pouvoir qu'il n'exerçait que par la vie, que par la mort, mais qu'aujourd'hui il découvrait sous un tout autre accoutrement.

Enfilez ce costume et retrouvez-moi dans mon bureau à l'étage. Mon nom est sur la porte. Il tourne les talons, ouvre la porte du dressing. Puis s'arrête, n'oubliant pas de préciser : Oh, et amenez-moi un café. Il sourit, mesquinement, puis disparaît aussitôt après avoir éteint la cigarette contre la poubelle la plus proche.

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STAGIAIRE
Harry Marlow
Crédits : 62
Harry Marlow

Jeu 30 Aoû - 3:52
music

Tu ne cilles pas, pas d’un millimètre - rends grâce à tes années de coups bas, de coups durs, de coups sur coups. Toute la glace de son être dont il t’offre une première et incroyable impression, n’a d’effet qu’en ton fort intérieur. Toujours être de marbre à l’extérieur, ne rien laisser transparaître : tel est ton adage.

Tu en as connu des sales types - et connu paraît presque, en l’occurence, trop pauvre comme verbe. Or, d’entre tous, il tire son épingle du jeu. Il suinte de lui un sentiment bien plus redoutable que les autres. Un sentiment inconnu mais suffisamment fort pour que tu le devines.

Le seul sale type qui s’en rapproche, de ce sale type-ci, c’est ton père. Du moins, celui que tu aimes encore à considérer comme tel, en dépit des sévices qu’il t’a fait endurer. Avouons que, pour la majorité d’entre eux, tu étais consentant. C’est une autre histoire. Passons.

Lorsqu’il disparaît, emportant ta cigarette et ta fierté - ne te reste que l’écho de son murmure. T’as les poings si serrés qu’on en voit le blanc de leurs jointures. Connard… Un moment, tu demeures silencieux, imaginant à nouveau la scène abjecte de sa mort - cela te réconforte un peu. Comme pour tous les adolescents revêches à qui ont fait ravaler leur insolence, les pensées et souhaits haineux sont bienvenus !

Tu enfiles le costume, délaisses avec contrariété ton sweat et ton jean dans un coin - tu n’es pas certain d’avoir correctement mis ta chemise, ta ceinture, tes chaussures. Putain ! C’est normal qu’il y’ait un trou au milieu de ta veste ? Ah, non, tu l’as juste mal boutonnée. Tant pis. Tu te sens ridicule, pas à ton aise et trop voyant dans ces vêtements. Paradoxal puisqu’ils sont noirs, ta couleur fétiche… Mais trop propres, trop parfaits, trop sérieux. Trop adultes.

Une machine à café à présent. Où est-ce que dans ce satané bâtiment aseptisé, il y’a une machine à café ? Tu mets bien vingt minutes à en trouver une. Une lente ! La totale ! Tu comptes… 1 minute et 48 secondes pour qu’elle délivre un petit gobelet de 15cl. Ta seule victoire sur cette humiliation ? Tu as tellement sucré le café qu’il en est infecte, totalement inbuvable - t’as goûté, t’en témoignes !

Commence doucement la montée de ta colère…

Sur ton chemin jusqu’à l’étage, tu croises d’autres agents - des clones, tous des clones ! Une secte ne pourrait pas être mieux représentée - à cette idée, tu ris. Qu’est-ce que tu fiches ici ? Pourquoi ton conseiller juridique a tant tenu à ce que tu fasses un stage ici ? ICI ? C’est injuste ! Tu ne ris plus. Et plus tu rumines cet état-d’âme, plus tu pestes.

Enfin, tu es devant sa porte - tu entres, sans te donner la peine de frapper évidement et t’en va ensuite poser le gobelet sur son bureau. « De rien, c’est un plaisir. » - tu lui payes ton plus beau et large sourire. Puis, omettant toute discrétion, tu t'octroies le loisir de marcher dans la pièce - détaillant ce qui s’y trouve avec un faux-air d’intéressé. T’aimes juste jouer au plus con.

« Blue c’est parce que vous adorez nager parmi les dauphins dans la mer des caraïbes ? » Tu te retournes, le fixes - sans te départir de ton sourire damné. « Bien sûr que non. Laissez-moi deviner… Vous êtes plus du genre cave humide, victime ensanglantée et verre de whisky. » Ce à quoi tu ne dirais pas non, là tout de suite - même si la soif n’est pas le premier besoin que tu dois assouvir. « Au fait. J’ai toujours faim. »

Tu finis par t’asseoir sur la chaise lui faisant face, mains jointes sur ton estomac et nez en l’air. « En quoi va consister mon job ? Et j’parle pas de jouer votre larbin. » En attendant, t'as enfilé ton costume et tu lui as ramené son café - saboté ou pas, comme il te l'a ordonné. Ça t'emmerde.

Alors tu restes le nez en l'air et l'air ailleurs. Tu ne sais pas trop ce que tu cherches dans ce plafond mais tu n’y trouveras certainement pas ta bonne étoile, Harry. Elle t’a fuit.













*
AGENT
Gabriel Ardan
Crédits : 18
Gabriel Ardan

Jeu 30 Aoû - 12:56


IT HAD TO BE YOU

musique - Gabriel joint ses mains sur son bureau et regarde avec attention Marlow. Ce dernier s'impatiente, montre les crocs et pourtant, est incroyablement docile. Il semblerait que son prédateur ait fait germé en lui un sentiment de crainte et surtout de honte - sa voix n'en tremblerait pas autant dans le cas contraire.
L'agent découvre alors une forme d'amusement à décrypter chaque mot, chaque geste. Harry observe, absolument tous les détails - à l'exception de ce qui, désormais, est son mentor. Ses yeux se lèvent, devinent des formes invisibles, assis face à lui.

Relevez-vous. Sur ces mots, Ardan en fait de même. Il contourne son bureau et se plante face au jeune homme - ils font la même taille, mais sa posture le raccourci de quelques millimètres, voire centimètres. L'agent lève ses mains au niveau de son cou, réajuste le col et défait la cravate pour en refaire un noeud digne de ce nom. Pendant ce temps, il dit : Vous n'avez aucune connaissance de la signification des couleurs, je me trompe ? Il lève un oeil curieux à son encontre. Bien sûr, le bleu est la couleur de l'océan, du ciel, de la nuit. C'est une couleur complexe par ses nuances, facile à aimer. Les gestes de Gabriel sont fins, à l'inverse de ses doigts bouffis par les coups assénés. En Grèce, les maîtres du Temps, appelés les prêtres de Chronos étaient vêtus de bleu. Un peu plus tôt, dans l'Egypte Ancienne, le bleu symbolisait l'immortalité. Quant aux premiers chrétiens, ils avaient fait le choix d'associer cette même couleur à Dieu. Sans une once de gêne, il défait la ceinture de Marlow pour mieux rentrer sa chemise dans son pantalon. En dehors de cela, le bleu représente aussi de nombreux sentiments. La connaissance, l'intelligence, la sincérité, la loyauté. Un sourire discret creuse ses joues. Mais aussi la colère et la peur. Il serre la ceinture d'un coup sec et la lie pour la journée, non sans plaisir. Ou peut-être que mes supérieurs m'ont imposé ce nom en référence à la couleur de mes yeux, tout simplement. Qui sait ?

Gabriel tourne les talons et s'attarde sur le gobelet, en analyse les moindres recoin d'un regard attentif. Il y plonge ses lèvres et les retire aussitôt, grimace. Sucré. Il ne lui en tiendra pas compte cette fois-ci.
Seulement, cette fois-ci.

Rasseyez-vous. Ordonne-t-il.

Pendant ce temps, lui, reprend sa place derrière son plan de travail. Votre travail consistera à observer en vous taisant et en m'accompagnant là où je le désire. À la fin de votre stage, si votre comportement fut exemplaire, vous pourrez rejoindre les nouvelles recrues et choisir votre propre nom. Je vous conseille d'y réfléchir dès maintenant car il n'y aura aucune possibilité de changement par la suite. Bien que j'ai déjà une petite idée en tête, son sourire devient moqueur, agent Coffee.

À ce propos, il verse l'entièreté de la boisson dans la poubelle à côté.

Vous ne m'avez pas l'air très investi à l'idée même de faire ce stage. Il se penche vers lui. Sachez que vous vous embarquez dans des histoires lugubres et violentes. Avec des personnes qui ne seront jamais vos amis. Alors, si vous avez peur, il est encore temps de fuir. La porte est encore grande ouverte. Et croyez-moi, je n'aurais aucun regret à vous y mener. Un nouveau sourire. Allez manger à la cafétéria. Et ramenez moi un autre café à votre retour. Il n'oublie pas d'ajouter : Sans sucre.

featuring harry
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STAGIAIRE
Harry Marlow
Crédits : 62
Harry Marlow

Jeu 30 Aoû - 14:41
music

Ce n’est pas bon Harry, tu ne devrais pas baisser ainsi ta garde… Tu as beau maintenir ton rictus de petit diable, tes yeux trahissent la captivité dans laquelle il te plonge. Encore un peu et le bleu devient ta nouvelle couleur favorite ; pas tant parce qu’il noie ses yeux - dont tu remarques seulement l’énigmatique éclat - mais plutôt pour la valeur qu’il a eut auprès de certaines cultures à travers l’Histoire et pour la valeur qu’il a encore. Tu aimes apprendre - tu aimerais apprendre toute chose.

La référence aux chrétiens t’as particulièrement plu. Toi, dévot féroce du Seigneur, peut maintenant l’imaginer nimbé de lumière et de bleu. Lové dans tes pensées, tu ne le sens pas réajuster ton costume - c’est lorsqu’il sert ta ceinture d’un coup sec que tu reviens à la réalité, défait de sourire et de songe.

Sa proximité, si fugace fut-elle, t’a dérangé au sens le plus péjoratif du terme. Personne ne doit te toucher à moins que tu ne le souhaites, personne.

Sourcils froncés, un air de défi peint sur ta moue, tu l’observes se rasseoir. Il te somme de l’imiter, ce que tu choisis de ne pas faire. Debout, l’impression d’être maître de toi est plus forte - c’est également plus facile de l’observer sous cet angle.

Il se moque. Coffee. Tu grimaces. Il semble prendre plaisir à t’arracher ce genre de mimiques, à te rappeler ton infériorité. Les adultes, tous les mêmes, tous perfides et manipulateurs. Cela te déprime de savoir que tu auras, un jour, le devoir d’en être un et d’agir en tant que tel.

Changement de tactique. Tu ne comptes pas te laisser mener par le bout du nez - « Je suis très investi, détrompez-vous. Je suis sûr que je vais me plaire ici. C'est tout à fait le nouveau départ dont j'ai besoin. » Tu mens, recouvrant facétie et insolence. « Les histoires lugubres et la violence, ça me connaît bien. » Une vérité, pour une fois.

À l’image d’un jeune loup, tu t’avances tranquillement jusqu’à lui, t’affranchissant de ta brusquerie pour une démarche souple.

Les hommes et les femmes divergent sur tant de plans - l’anatomie, principalement. Or, susciter le désir chez l’un ou chez l’autre ne relève pas d’une question d’anatomie. Ils sont inflammables d’une pareille manière - à quelques détails près. Tu es très au point dans ce domaine - l’expérience et les années peuvent en justifier.

Ainsi, l’abaissant au vulgaire rang de client, tu t’installes sur ses cuisses. Tes mains glissent sur les pans de son cou pour mieux plonger dans son dos au-dessous de sa chemise - à l’égale de tes jambes, que tu joins à l'arrière du fauteuil, officiant ainsi comme un étau.

Quelques millimètres absolvent sa bouche de la tienne - « Partons sur de meilleures bases, voulez-vous ? » - tu souffles et tes lèvres s’enhardissent d’un fin sourire. « Je vous offre la jouissance de toute une vie et vous, vous m’offrez l’absence de votre ombre - la liberté. »

User de tes talents ne t’a pas été nécessaire depuis un très long moment. Fait dont tu ne pouvais qu’être heureux - tu hais le sexe, tu n’y a jamais pris de plaisir. Tu n’en prendras jamais. Malgré cela, tu lui reconnais une grande utilité. Combien de personnes as-tu plié à tes souhaits par son biais ? Beaucoup.

C’est comme avec papa. - et cette idée te secoue d’un rire jaune silencieux.

Niché dans sa chaleur - les mains revenues subtilement sur le noeud de sa cravate pour l’en défaire, tu attends. Un tantinet penché en arrière, ton vert dans son bleu, tu conclues - « Deal ? »













*
AGENT
Gabriel Ardan
Crédits : 18
Gabriel Ardan

Jeu 30 Aoû - 15:39


IT HAD TO BE YOU

musique - De sa bouche à la longueur de ses cils, Gabriel s'accroche à chaque détail. Il n'arrive pas à ressentir une once de surprise, il en est même déçu. Il lui avait offert le bénéfice du doute au premier regard, s'attendait d'abord à un jeune homme dans la fougue de l'âge, désintéressé, désemparé. Mais il n'a suffit que de quelques pas pour en changer le masque, se décorant de satin et de dentelle.

La luxure, Gabriel s'y refuse - une perte de temps, d'énergie, quand bien même elle se déhanche, vile tentatrice. Leur souffle qui se mêlent, dansent, endiablés. Il glisse ses mains au dessous de ses cuisses et le soulève avec une aisance insoupçonnée, bascule ce corps comme une poupée désarticulée sur le bureau. Dans son mouvement, il en profite pour saisir son pistolet et le caler sous le menton de Marlow. Le doigt sur la gâchette, l'autre main à côté de son visage, c'est sous un ton limpide qu'il répond : Nous utilisons ces armes sur les aliens. Je serais curieux de découvrir leur effet sur un homme. Il défait le cran de sécurité. Si vous vouliez être libre, vous n'auriez jamais dû venir ici en premier lieu. Car vous êtes sous mon commandement. Et par extension, sous le commandement de Cosmopolis. Gabriel aborde un tel sujet sans grande conviction, lui même briseur de règles par excellence comme peuvent en témoigner les salles au sous-sol.

Doucement, ses lèvres glissent une nouvelle fois au creux de son oreille. Recommencez, et vous ne pourrez plus jamais utiliser vos jambes de cette manière. Ni vos mains. La poigne autour de l'arme se détend tandis qu'il se redresse et se défait de l'emprise vicieuse du jeune homme. Et n'en doutez pas ; je sais comment m'y prendre.

Ardan ne peut s'empêcher de grimacer - le contact avec les hommes ne lui ai en aucun cas familier. Bien que fermé d'esprit, il n'a jamais omis l'idée qu'un tel acte puisse arriver, un jour. Si seulement son travail ne lui prenait pas autant de temps et d'énergie - mais force est de constater que même devant le fait accompli, quelque chose domine toujours : la discipline.
Après avoir rangé le pistolet à sa place, il refait sa cravate d'un noeud un peu plus serré que le précédent.

Je comprends ; la hiérarchie, vous la trouvez abjecte. Vous, l'anarchiste, rêveur, désireux de liberté et des jouissances d'une vie sans retenue. Dans ce cas, qu'est-ce qui vous a poussé à vous enrôler de la sorte ? Il lui adresse un dernier coup d'oeil. Ce n'est pas d'un nouveau départ dont vous avez besoin. C'est d'une échappatoire.

featuring harry
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STAGIAIRE
Harry Marlow
Crédits : 62
Harry Marlow

Jeu 30 Aoû - 16:33
music

Ce revirement de situation t’étonne un tantinet - froid, implacable et intransigeant, d’accord… Mais insensible à l’appel charnel ? Son contrôle de soi est-il à ce point ferme pour qu’il en réprime jusqu’à la liberté de son corps ? Rares sont ceux qui t’ont résisté - en fait non, ils finissent toujours dans tes filets, tôt ou tard.

Et tandis que tu sens le canon attenter à ta vie et son souffle se mourir contre tes tempes - tu songes. Un os. Ce types est un os. Le genre d’os qu’on déterre au milieu d’un désert - impossible à identifier, à dater, à comprendre. Quel devra être ton masque pour pouvoir au mieux l’appréhender, l’amadouer ?

Son poids te libère, il réajuste sa cravate - tu te relèves - le fixes. « Au contraire de cette arme, vous ne savez visiblement pas comment vous y prendre avec moi. » - tu dis, très simplement. L’envie de fumer te frappe alors avec soudaineté ; tes cigarettes sont restées dans la poche de ton jean. Rien n’est perdu, tu remarques un paquet sur un coin de son bureau.

Sans gêne, tu te sers. Qu’il ose te la reprendre celle-ci et tu la lui écraseras sur son impeccable et immaculée veste.

« Je ne suis pas un rêveur anarchiste. » - sur ces mots, tu recouvres ton sourire enfantin. « En revanche, vous marquez un point. Je cherche une échappatoire. » Pour être tout à fait exacte, tu recherches la secte que tu as perdu - au sens propre comme au sens figuré. Si le commun des mortels emploie le mot famille - toi, c’est le mot secte.

Question de point de vue, question de vécu.

Ce n’est pas tant par naïveté mais plutôt par confort. Au sein du « Cercle de Mammon », outre la dépravation et les actes de barbarie, les fidèles t’entouraient, te soutenaient… Tu étais guidé. Cela te manque, les prêches du prêtre de la communauté, sur le démon et Dieu. Bizarre, n’est-ce pas ? Tu n’irais pas jusqu’à dire que tu les aimais - tu n’aimais que ton père - mais tu ne les haïssais pas non plus.

« Je suis pupille de l’État, c’est Cosmopolis qui me veut ici, pas moi. Mais… » Tu t’approches jusqu’à lui faire pleinement face - ton visage optant pour la docilité, comme en témoignent tes traits détendus. « Si je ne peux pas être votre pute, je veux bien être votre toutou. Qui sait, j’y prendrais peut-être du plaisir ? » Non, certainement pas. Seulement, jusqu’à nouvel ordre et jusqu’à ce que tu saches comment te dépêtrer de son ombre - et surtout de son autorité, tu vas la jouer profil bas.

Adoptant ton rôle de stagiaire modèle la seconde suivante, tu passes tes mains sur ton costume, l’en débarrassant de ses plis avant de faire de même avec ta tignasse - quelques arrangements du bout des doigts et te voilà presque aussi propret qu’un jeune premier de classe. « Voyez ! Prêt à vous cirer les pompes. » - que tu déclares, transpirant l’insolence.

Tout en savourant une dernière bouffée de ta comparse de névrose, tu t’offres un ultime geste libre - à savoir le coller à toi en tirant d’un coup sec sur la boucle de sa ceinture. Ne rompant pas le lien du métal et de ta paume ; de celle étant libre, tu places le mégot - n’ayant plus qu’une bouffée à offrir avant de s’éteindre - entre ses lèvres. « Je peux même vous apprendre deux, trois trucs. Comme… Être un peu moins discipliné ? »

Puis, tu recules.
Prêt à descendre à l’étage du bas, prêt à t’asseoir parmi les zombies clones à la cafétéria, prêt à te dépêcher de manger pour mieux revenir répondre à ses attentes.

« Sans sucre, votre café, c’est bien ça Monsieur ? »

Tu ris. En silence, en cachette, pour toi-même. Tu ris.













*
AGENT
Gabriel Ardan
Crédits : 18
Gabriel Ardan

Jeu 30 Aoû - 17:56


IT HAD TO BE YOU

Tu le dévisages comme on le ferait avec un enfant indiscipliné. Harry parle, se moque, dans un faux-semblant de soumission. Il se délie de ses péchés dans le mensonge - une provocation que Gabriel supporte à peine. Mais il ne dit rien - ni à ses mots, ni à ses gestes tentateurs. Il le toise d'un regard dédaigneux. Pendant ce temps, le jeune homme s'en va, s'exécute.
Cependant, au moment où la porte s'ouvre, un collègue arrive en panique, le front suintant et le souffle coupé.

Agent Blue ! On vous demande à la banque, on a un Krarn qui menace de faire exploser la tête de deux employés ! Vous feriez mieux d'appeler votre équipier et-
C'est mon équipier.

musique - Dit-il en poussant Marlow dans le couloir pour le devancer.
Gabriel soupire - mais c'est son job. Alors, à défaut de ne pas être le plus grand des saints, il fait toujours ses missions proprement, jusqu'au bout.

Passons par l'armurerie.

(...)

Gabriel ouvre un gigantesque coffre fort à l'aide d'une tripotée de code - il lui aura fallut des mois avant de tout retenir sans l'aide d'un morceau de papier. S'offrent face à eux une panoplie entière d'armes dignes de films de science-fiction. Il met dans les mains de son acolyte un pistolet léger. Ne l'utilisez que si je vous le demande. Il n'a plus le temps de ressasser ce qu'il se passait dans son bureau.

Quelques minutes après, ils descendent jusqu'au parking sous-terrain.

Des voitures noires alignées à la perfection les unes à côté des autres - sans fantaisie, tout en grande sobriété et discrétion. Des copies de copies.
Gabriel sort ses clés et appuie sur le bouton. Le véhicule roule jusqu'à eux et il monte au volant, invitant le stagiaire à prendre la place du passager.

Ils roulent pendant dix courtes minutes jusqu'au lieu problématique.

Vous êtes chanceux : de l'action dès votre arrivée.

Ils s'arrêtent et sortent. De l'extérieur, cette petite banque modeste n'attire pas l'oeil - raison pour laquelle elle doit être prise d'assaut.
Son pistolet de sorti, Gabriel entre et s'assure qu'Harry le suive de près. Dans son ombre.

À l'intérieur, deux femmes en tailleur prises sous le bras d'un Krärn qui n'a même pas pris la peine de garder une apparence humaine. Et cet extra-terrestre n'est pas inconnu au MIB.

Heimdall. Encore toi ? Relâche-les si tu ne veux pas finir comme la dernière fois.
Oh-oh-oh. Ne serait-ce pas l'inspecteur Blue avec sa belle gueule et ses grands discours ?! Nah, j'ai pas très envie de lâcher ces deux belles connasses qui me doivent une tripotée de fric. Un découvert par ci, un découvert par là... Des frais de commission...
C'est la vie, c'est pareil pour tout le monde. Je ne te le demanderai pas une troisième fois : laisse-les partir ou tu vas avoir de sérieux problèmes.

Heimdall a un rire gras, il lance, hilare : HAHAHA ! Tu veux dire, comme dans ta petite cachette sombre où tu t'es bien fait plaisir mon mignon ! T'inquiètes pas, t'inquiètes pas, ton heure viendra aussi, y a une tripotée d'alien qui aimerait te faire la peau tu l'sais ça ?! Oeil pour oeil, dent pour dent, littéralement ! Ahahaha- oh ? Tiens tiens t'as amené ton môme ? S'il est pas mignon... Gabriel fronce les sourcils et tiens fermement le canon pointé en sa direction, jambes fléchies, prêt à esquiver un coup. ... JE ME LE BOUFFERAI BIEN !!

Sans plus attendre, Ardan glisse devant Marlow pour tirer dans la jambe du mastodonte. Ce dernier s'en va à reculons dans un râle de douleur immonde.
Gabriel en profite pour lui glisser un mot : Discutez avec la cible avant de tirer. Seulement si elle s'avère dangereuse, tirez, jamais de façon fatale à moins que votre vie soit en danger. Notre mission est d'abord d'emprisonner, pas de tuer. Il jette un coup d'oeil par-dessus son épaule. Sortez votre arme, retirez le cran de sécurité et visez bien. Ne tirez pas.

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*
STAGIAIRE
Harry Marlow
Crédits : 62
Harry Marlow

Jeu 30 Aoû - 20:49
music

Tu n’as pas le temps de jouer les apprentis barista - parce que c’est ce que tu aurais fait, en préparant un café toi-même dans les cuisines. Quitte à être un lèche-botte, autant être le meilleur. Un agent, affolé, somme ton mentor de venir régler un problème urgent - et vous voilà partis. Vous, oui. Il a fallut qu’il te traîne à sa suite - t’arrachant un long soupire de contrariété.

Contrariété à court terme… Face aux armes, ta jeunesse prend le dessus. C’est les yeux exorbités et la moue impressionnée que tu les détailles, une à une. Y’a encore plus de choix que dans Call of Duty - elles sont rutilantes, puent la technologie de luxe. T’es conquis ! Si tu pouvais touuuuuuutes les tester...

Après ce petit détour, direction la voiture. Sportive. Classe. Noire. Elle t’impressionnerait sans doute si tu n’étais pas trop occupé à manipuler ton pistolet comme un enfant le ferait. Tu te demandes si ça peut tuer un homme ? Est-ce que tu auras à t’en servir ? Est-ce qu’il a déjà tué, lui ? Oui, tu en es persuadé. Est-ce que l’alien à intercepter est dangereux ?

Ton adrénaline monte d’un coup - t’es trop excité par l’action à venir !

Lorsque vous pénétrez la banque, la première chose qui te vient à l’esprit c’est : Seigneur qu’il est LAID. Les deux nanas, normales, rien à signaler mais… Qu’est-ce que c’est que ce machin qui les retient en otage ? Un iguane qui s’est bouffé trop de McDo ?

Tu éclates de rire - Heimdall qu’il s’appelle… Tu l’imagines être appelé par sa maman au supermarché. « Le petit Heimdall est attendu au rayon mouches, le petit Heimdall ! » Tu ris plus fort encore ; t’en es secoué, au point que tu doives te tenir les côtes.

Harry, 6 ans.

Au moins ce qu'il dit est intéressant : alors, tu as vu juste. Monsieur le névrosé de la discipline est du style cave humide et victime ensanglantée ? Ahah. Ça n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd - tu comptes bien le cuisiner sur le sujet, dès que t'en auras l'occasion...

Mais là.
Là t'es occupé à te foutre de la gueule du lézard.

C’est dur de reprendre ton sérieux, même quand Ardan te glisse quelques conseils à l’oreille. Il te faut trente longues secondes pour que ton souffle se stabilise. Les yeux humides, la bouche rieuse, tu pointes ton arme sur le Bulbizar - c’est le nom, bien plus approprié selon toi, que t’as décidé de lui donner.

Viser, c’est tout. Pas de geste brusque - bon, ça c’est un peu loupé avec ton rire vibratoire - pas de paroles inutiles, pas de tentatives solitaires. Ce n’est pas trop compliqué. Enfin… Ça risque de le devenir là, puisque Bulbizar vous charge !

D’un coup de griffes il t’envoie contre une pancarte publicitaire - tu vises puis tu tires mais n’atteint que le plafond dont les débris te manquent de peu dans leur chute. C’est énoooorme ! Harry, 6 ans ET inconscient.

Il se déplace vite et agilement le salaud écailleux, tu dois le reconnaître ! Pas assez pour te chopper cependant. « Si t’as envie de me bouffer, va falloir que t’arrête de danser comme une ballerine ! » - aussitôt tu te relèves et cours jusqu’au fond de la banque - espérant que ta diversion servira à Ardan, qu’il ait une ouverture pour sortir les deux victimes.

T’es pas sûr d’être celui qui doit assumer le rôle de la première ligne - est-ce grave ?

Sans t’arrêter de fanfaronner et de courir à droite, à gauche - un asticot monté sur patins à roulettes - tu finis par te planquer derrière un comptoir. Heimdall, fou de rage, se fie de se faire canarder et déboule comme un taureau en furie, défonçant ta muraille de fortune. « PETITE MERDE, QUAND J’EN AURAIS FINI AVEC TOI, TON PARTENAIRE TE RAMASSERA À LA PETITE CUILLÈRE ! » - t’esquives un premier coup - « Cause toujours le moche, t’es bon pour la retraite. » - un second.

Il balaye d'un revers de queue le carrelage, te jette de la poussière et des gravas dans les yeux - aveuglé, t’en perds ton équilibre ; sa gueule béante est prête à broyer ta tête - tu tires, tu loupes - « BLU- » Ses dents se referment sur ton bras - tu tires encore. Et c’est ce réflexe de survie qui te sauve. CRAAAACK - Heimdall s’effondre sur le plan de bois du comptoir qui jonchait déjà le sol, le brisant pour de bon.

Tu hurles de douleur, manquant de t’évanouir à la vue du sang noyant ta manche. T’as si mal que t’en crèverait si tu le pouvais. Il ne t’a pas loupé - t’es presque sûr qu’il te faudra une prothèse, ou pire : qu’on va t’amputer.

Non, peut-être que tu exagères là…

T’arrives difficilement à constater l’état de l’alien : il semble en vie, tout juste. Tu te traînes hors des débris, longeant les murs pour mieux t’effondrer la minute qui suit. Qu’il arrive, Ardan, qu’il arrive et qu’il te sorte de là. Vite.













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AGENT
Gabriel Ardan
Crédits : 18
Gabriel Ardan

Jeu 30 Aoû - 21:49


IT HAD TO BE YOU

musique - La provocation ; le plus mauvais stratagème des débutants et pourtant la technique la plus surestimée chez eux. Gabriel a bien connaissance du sujet. Plus jeune, lui aussi sous estimait ses captures - ces erreurs qui lui ont valu plus d'une cicatrice dont il n'aime guère toucher les détails.
Il parvient à esquiver le premier coup, mais impossible d'en dire autant pour Marlow qui virevolte à l'autre bout. Il tire, au hasard également.

Ardan jauge la dangerosité et la difficulté de l'instant. Les lieux tombent en morceau, Harry provoque Heimdall et les deux jeunes femmes, en revanche, parviennent à trouver un endroit où se cacher - il n'aura pas à s'inquiéter pour elle. L'agent Blue lève son arme et pointe en direction du Krärn agité, mais impossible de tirer - il risquerait de blesser le gamin. Il serre les dents, attend le meilleur moment. Plus loin, une plaie béante s'ouvre, le sang jaillit sur le sol. Contre toute attente, Gabriel ressent la détresse.

Pan.

Heimdall devient alors immobile, figé comme une statue grecque. Une seconde plus tard, la balle fait l'effet d'une bombe et son crâne explose en morceaux.

D'un soupir, il range son arme. Les deux jeunes femmes crient dans son dos. La mission avant les collègues.
L'agent pose ses lunettes sur le bout de son nez et sort ce qui peut s'apparenter à un vulgaire stylo plume blanc. Veuillez regarder par ici, je vous prie. Flash. Elles sont comme lobotomisées. Un panneau publicitaire est tombé et a ravagé la banque. Vous avez eu le temps de sortir à temps ainsi que tous les autres clients. Vous pouvez rentrer chez et vous reposer désormais. Et sans un mot de plus, elles s'exécutent.

Gabriel remet tout son matériel dans sa poche et fait demi tour jusqu'à Harry. Là non plus, il ne lui dit rien - sa colère est silencieuse, glaciale.

Il glisse un bras sous ses genoux et sous ses bras pour le transporter à l'extérieur, enjambant la dépouille de l'alien qui git au sol comme un vulgaire lézard écrasé.

Vous êtes d'un pathétique. Peste-t-il finalement à l'encontre du stagiaire.

Il le dépose à l'arrière de la voiture sans plus attendre et conduit jusqu'au centre avec hâte. Arrivé sur les lieux, les deux hommes sont pris en charge, Harry amené dans la cellule médicale.

(...)

Il avait fallut pas loin d'une heure pour soigner, calmer et recoudre les blessures d'Harry Marlow. Quand bien même il ne fera que prétendre le contraire, Gabriel a passé cette même heure les mains jointes dans son dos à se mordre les lèvres, se triturer les ongles, réfléchir, s'inquiéter, s'agacer. L'un de ses supérieurs a fini par venir pour l'incendier, lui répéter combien il a été imprudent d'amener une jeune recrue en mission et de risquer sa vie de la sorte.
Quand finalement l'une des infirmières vient à sa rencontre.

Vous pouvez lui rendre visite.

D'un geste, il l'a remercie et foule ses pas jusqu'à l'infirmerie. Il lui fait signe de les y laisser, seuls. Elle acquiesce, et disparaît dans une autre pièce.

C'est pour cette raison qu'il ne faut ni jouer la carte de l'insolence, ni de la négligence. Gabriel pose ses yeux un instant sur l'épaisse bande qui entoure le bras de Marlow.

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STAGIAIRE
Harry Marlow
Crédits : 62
Harry Marlow

Jeu 30 Aoû - 22:37
music

Tu sombres lentement dans un lac d’eau sombre - douce, profonde et sans vagues, elle te berce. Le dernier morceau de ta conscience emporte la réflexion d’Ardan tandis qu’il te porte - il te porte ? - jusqu’à la voiture. Pathétique. Ahah… Tu souris, soulignant ainsi l’absence de limites de ton espièglerie… Elle te suit jusque dans ton évanouissement.

À ton réveil, tu te découvres enveloppé de draps blancs, lové dans un lit moelleux. À tes côtés, plusieurs infirmières s’affairent à te soigner - des seringues par ci, des pansements par là. Et tac ! Elle arrive aussi rapidement qu’un éclair, la douleur, te rappelant qu’elle ne compte pas te quitter de si tôt. Vive, brûlante, elle dévore ton bras - tu geins, le visage déformé par une affreuse grimace.

Un coup d’oeil sur les dégâts : des agrafes, des fils puis finalement un énorme bandage. Du rose vif, ton teint se décolore dangereusement à jaune pâle. L’odeur de l’alcool désinfectant t’arrache un haut le coeur. Déjà tu songes à t’enfuir, comme si la fuite était le remède miracle.

Soudain, il entre, ton sauveur, te coupant dans tes suppliques intérieures. Il ne semble pas du tout, mais alors pas du tout content de toi. Il y’a quelques heures encore, tu te serais bien marré de le voir aussi contrarié, t’aurais même remué le couteau dans la plaie. Plaie… Non, non, non, ne penses pas à ce mot…

Aaaah, mais ne regarde pas ! Ça suinte, c'est immmmonde !

Là, tu te sens comme un chiot après une bêtise - tout penaud, tout bête. Ça t’emmerde de l’admettre, mais s’il n’avait pas été là, tu ne serais pas plus vivant que ce trou d’cul d’Heimdall. Qu’il pourrisse en Enfer ! « Je suis désolé. » - tu marmonnes, sincère, évitant soigneusement de croiser son regard. « Vous n’avez pas eu trop d’ennuis par ma faute ? »

T'as besoin de réconfort - là, tout de suite, maintenant.

Tes doigts glissent jusqu’à ton cou, cherchent - ne trouvent pas. Où est-elle ? « Ma croix ! » - tu te retournes et le dévisages, la mine affolée, cherchant une réponse qu’il ne peut te donner. « J’avais une croix, une chaîne ! Elle n’est plus là ! » Dans ta panique, tu te lèves - manque de tomber de manière très ridicule du fait de ton pied coincé dans un drap - puis fouilles la chambre.

Nulle part.

La chamade de ton coeur bat à tout rompre - accentuant le mal de ton bras. Rien n’y fait, tu ne t’arrêtes pas. C’est à l’arrivée du médecin, tenant en l’air un petit sachet plastique renfermant l’heureuse élue, que tes sueurs froides s’évaporent. Tu t’en empares comme un assoiffé s’emparerait d’un verre d’eau et l’enfiles aussitôt avant de t’asseoir sur le rebord du lit.

« Du repos, jeune homme ! Pourquoi être aussi agité ! Il se détourne et croise les bras devant Ardan. Et vous, ne pouvez-vous pas mieux vous en occuper ?! » - pas le temps de réponde à la remarque agacée de Mister Blouse Blanche - il repart, grommelant sans doute des jurons du style « plus de respect pour le corps médical, foutus agents surpayés. »

« J’y tiens beaucoup. Tu ranges la petite croix sous ta chemise. C’est à ma maman, la vraie. » - tu dis, de la manière la plus naturelle au monde avant de te rendre compte de l’incroyable vulnérabilité dans laquelle tu viens de te mettre - à tes seuls frais.

Avec tout ce qui s’est passé, en si peu de temps, t’as le cerveau un chouya retourné. Allons, respire. Ce n’est pas si grave d’être un peu toi-même Harry !

Les gargouillements de ton estomac brisent subitement la quiétude environnante - tes lippes s’étirent en rictus mi-gêné, mi-amusé. « Je n’ai toujours pas mangé. J’ai trop envie d’un kebab et de frites. J’en connais un bon dans le centre. On y va et vous me l’offrez ? Promis, après, je redeviens un gentil toutou. »

Le gamin qui perd pas le nord - genre, pas du tout.













*
AGENT
Gabriel Ardan
Crédits : 18
Gabriel Ardan

Jeu 30 Aoû - 23:45


IT HAD TO BE YOU

musique - Je suis désolé et Gabriel ne peut pas être plus surpris. C'est avec un peu plus d'attention qu'à son habitude qu'il écoute la suite de ses dires et de ses angoisses lorsqu'il réalise qu'un objet de passion vient tout juste de disparaître. Pourtant, il ne cille pas, ni ne cherche. Il remue draps et oreilles à la recherche d'un amour perdu et en cela, il en devine un amour religieux. Une nouvelle piste se trace vers le décryptage du personnage de Marlow. Quelle drôle d'ironie, d'être si insolent et pourtant si adorateur d'une fable.
Non, d'une farce.

Un infirmier revient exaucer son souhait et sermonner Gabriel pour son manque de paternité face à une telle situation. Ce à quoi il ne répond qu'en baissant la tête - il n'a ni le statut, ni les raisons pour aboyer plus fort. Il sait où se mettre, et quand.

Harry parle comme un enfant - une nouvelle surprise. Il parle de sa maman et pas d'une mère, ni d'une génitrice ou quelconque sobriquet qu'un voyou pourrait donner en son honneur. Jusqu'à ce qu'en revienne le sujet du repas. Ardan laisse échapper un soupire exaspéré.

Je ne veux pas que vous deveniez un chien. Le bleu de ses yeux rencontre les siens. Je veux que vous deveniez un homme.

L'atmosphère immaculée du M.I.B devient pesante et malgré sa lutte pour aller à l'encontre des caprices de son stagiaire, Gabriel fini par céder. Mettez vos chaussures qu'il dit en entreprenant le chemin vers la sortie en premier.

La chaleur à l'extérieure est étouffante. Il espère pour la pluie et le vent tandis qu'il se sent mourir sous sa veste noire. Gabriel presse le pas jusqu'au restaurant le plus proche - français, cela va de soi.
Ils prennent tous les deux places sur une banquette à l'intérieur. Un croque-monsieur pour lui. Commande-t-il avec une pointe d'ironie, accompagnée par son accès français qui ne le quitte jamais vraiment.

En attendant le retour du serveur, l'agent Blue fait le choix d'entamer la conversation.

Au moindre débordement comme tout à l'heure, je vous ferai renvoyé. Comme une douche froide. D'où venez vous, Harry ? Il semblerait que la curiosité ait fini par pointer le bout de son nez.

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STAGIAIRE
Harry Marlow
Crédits : 62
Harry Marlow

Ven 31 Aoû - 0:35
music

T’es trop heureux de pouvoir bientôt manger pour râler sur le choix du restaurant - déjà, rien que le fait que ce soit un restaurant, pour toi, c’est un truc incroyable. T’es habitué aux fast-food, que dis-je, tu y as été allaité ! L’odeur planant dans les lieux est alléchante, le bruit des couverts et les conversations des autres clients te font l’effet d’un agréable ronronnement - tout cela te plaît.

« Je ne veux pas être un homme. » - tu dis avec un très grand sérieux, reprenant le fil de la conversation précédente. C’est à ce moment que le serveur arrive, stoppant la possible poursuite de ce sujet. Ce n’est pas comme si tu tenais à ce qu’il se poursuive - expliquer ta profonde hantise de grandir et ton dégoût des adultes ? Non, il ne ferait que se moquer.

Tu t’apprêtes à commander au moins cinq plats mais Ardan te devance et te choisit un croque-monsieur révélant par la même occasion son français parfait. Tu tiques. Premièrement parce qu’il parle français - une langue que tu apprécies mais qui te semble grandement loin de tes capacités linguistiques. Deuxièmement parce que tu jurerais qu’il y’a, dans son choix de plat, une blague douteuse.

« UN COCA ! » - tu parviens à accrocher l’attention du serveur avant qu’il ne disparaisse en cuisine.

Sa petite menace, acerbe, te fait l’effet d’ongles grinçants sur un tableau - ok, ok, tu ne feras plus le con - plus trop - juste un chouya, de temps en temps… En tous cas gamin, admets que tu l’as à la bonne le connard. C’est vrai, tu apprécies sa compagnie - enfin, non, tournons la situation différemment : tu ne détestes pas sa compagnie. Dans une heure ou demain, tu te remettras à le maudire - sans doute ?

Tu chasses les inquiétudes à venir en reportant ton attention sur la corbeille de pain. En une minute, elle est dévalisée et ta bouche est pleine. C’est gênant - c’est à ce moment qu’il décide d’entamer un tout autre genre de conversation.

Une nouvelle fois, tu tiques.
Qu’est-ce qu’il en aurait à fich’ d’où tu viens ?

Tu avales, lentement, le dévisageant avec une malice bourrée de sous-entendus. « Vous allez finir par vous attacher à moi. Vous verrez. » - ton assiette et ta boisson arrivent et tes yeux sortent presque de leurs orbites. C’est trop joliment présenté et ça a l’air telllleeeeement bon ! « Vous ne mangez rien vous ? » - t’as déjà ta première bouchée prête au bout de ta fourchette.

« Je viens d’un peu partout, je crois ? » - du jambon, du fromage fondu et de la béchamel ? Tu bénies tous les français ! « J’ai enchaîné les familles d’accueils, alors c’est compliqué de dire d’où je viens. Je ne sais pas en fait. » - et tu poursuis ta dégustation, très naturellement, pas le moins du monde inquiété de trop en dire, ni même soucieux de mentir - « J’ai eu une vraie famille, une fois, mais les services sociaux n’étaient pas contents, à cause des rituels et des trucs soi-disant louches que faisait mon père. Ils m’ont donc reprit ! »

Même la salade verte, tu l’englouties ! Tu ne laisses que des miettes et un estomac comblé de bonheur. Cela t’a redonné des forces, les idées plus claires et une énergie nouvelle pour affronter la fin de journée. Y’a que la douleur de ton bras qui persiste à t’emmerder.

« Mon père, de la famille là, il a fondé le Cercle de Mammon. C’est un type super intelligent, qui guide beaucoup de gens. Sauf qu’il fallait parfois faire des choses, des offrandes et moi je devais aider… » - de vagues images te reviennent. Cela te plombe subtilement le moral - un silence de quelques instants s’installe avant que tu ne commandes au serveur passant là, d’un geste du doigt sur la carte, une coupe de glaces.

« Et vous, Gabriel, vous êtes le grand méchant loup du MIB ? Vous croquez les aliens dans votre grotte secrète ? » - la paille de ton coca entre tes dents, tu cales ton menton entre tes mains - « Vous en avez bousillé combien ? Vous arrivez à dormir, sachant qu’l y’en a tout une armée qui veut votre mort ? » C’est Heimdall qui l’a dit - et même si tu ne le connaissais pas et que t’es content de sa mort, tu ne pourrais être plus persuadé de la véracité des propos qu’il a tenu durant le braquage.

Gabriel Ardan est tout sauf un ange.













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AGENT
Gabriel Ardan
Crédits : 18
Gabriel Ardan

Ven 31 Aoû - 1:16


IT HAD TO BE YOU

musique - Il l'écoute avec presque trop d'attention - les images défilent comme un film en noir et banc dans sa tête. De l'orphelin difficile, des familles, des dizaines de visages différents. Tant d'acteurs en si peu de temps qu'il est facile de s'y perdre. Puis, une secte. La bande se teinte alors en rouge et l'oreille de Gabriel ne décroche pas de son récit, quand bien même ses yeux se perdent dans les moulures aux murs et les différentes photographies encadrées à ces derniers. Le Cercle de Mammon est n'est ni un mythe, ni une légende urbaine : ce sont des faits prouvés et Ardan était loin de s'attendre à devoir couver le rejeton d'un gourou de cette trempe. Son sang se refroidit aussitôt à cette même idée, comme tout à coup pris par un sens moral sans faille, lui qui se prête pourtant à des rituels tout aussi macabres, égoïstes et vicieux. Mais savoir que le rejeton de la secte aie baigné dans des affaires de pédophilie et tout autre scandale inhumaine le touche personnellement, sans vraiment y trouver une raison juste et valable.

Petit à petit, Gabriel réalise qu'il ne s'agit pas seulement d'un adolescent perdu mais d'un adolescent bourré de mauvaises ressources. Son comportement devient une évidence face à ces quelques bribes du passé et peut-être se sentira-t-il plus apte à accepter ses débordements dans le futur, qui sait.
En tout cas, il semblerait que son invité ait fortement apprécie le repas car il n'en reste plus une miette. Bien entendu ; c'est la cuisine française. Impossible de la détester, à la fois bourrative et raffinée, une explosion de tendresse et de saveur sur le palais.

Harry s'intéresse désormais à son hôte - chose à laquelle il ne s'attendait pourtant pas, après tout ce remue-ménage. Gabriel humidifie ses lèvres et se racle la gorge, cherchant par où commencer, comme pour justifier ses crimes.

Je ne suis pas le grand méchant loup. Mais je fais effectivement parti de la meute. Comme vous l'avez constaté, je ne suis qu'un simple agent. Il fait craquer son cou avant de relâcher son dos contre le dossier, presque lascivement. Cependant, et vous l'apprendrez avec le temps, le MIB fait face à de nombreuses difficultés pour retracer l'ennemi - principalement l'unité 426, mais j'imagine que vous en avez entendu parler. Je me suis porté volontaire pour qu'ils... disons, nous apportent des réponses, de gré ou de force. Des flashbacks violents s'enchaînent. Gabriel redescend sur terre. En dehors d'être agent, je suis aussi bourreau. Ces actes ne sont pas très légaux. Pour la petite histoire, l'organisation des Men In Black a été formé dans les années 90 afin de calmer les ardeurs des aliens extrémistes sans pour autant en fait des martyrs de choix. À l'époque encore, tout était différent. Le MIB était davantage respecté, malgré ses actions plus modestes. Les maires ne veulent pas que le racisme alien-humain s'émancipe. C'est pour ça qu'on utilise les flash pour lobotomiser les victimes. C'est idiot, si je pouvais je ne le ferai pas, mais c'est le protocole. Un bon chien de garde, ce Ardan. Mais je hais les aliens. Appelez moi raciste, si cela vous chante.

Gabriel finit par croiser son regard. Il a encore de la mie sur le duvet.
Agacé par cette petite négligence - qui pourtant, n'a rien de terrible - il prend la serviette sur la table pour essuyer le contour des lèvres de Marlow.

J'apprécie que vous m'ayez dit la vérité à votre propos. Il repose le tissu. Mais n'ayez plus jamais ce genre de comportement à mon égard. Dit-il en faisant référence à cet épisode collé-serré sur sa chaise. Je comprends votre passé et une partie de votre façon de fonctionner mais je ne suis pas un membre d'une quelconque secte et je ne suis pas intéressé par de telles avances. Son ton est étrangement doux et préventif. C'est vrai, peut-être qu'il commence à s'attacher à lui sans le réaliser. En revanche, il lui arrache la paille du bec, agacé par le mouvement vertical répétitif sous son nez. Si vous voulez faire vos preuves et gagner votre liberté, montrez vous simplement digne du poste que l'on vous offre ici et considérez cela comme votre rédemption.

Dans un instant de silence et de réflexion, Gabriel finit par glisser : Je réfléchis encore à votre surnom... agent Coffee... agent Lolita... Un sourire redresse ses pommettes saillantes et fait ressortir le bleu de ses yeux. Agent Sawyer ?

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STAGIAIRE
Harry Marlow
Crédits : 62
Harry Marlow

Ven 31 Aoû - 2:15
music

Tu bois ses paroles comme un chaton boirait du petit lait. Tout attentif que tu es Harry, tu en oublies ton coca - ta boisson favorite, ta boisson que jamais tu n’oublies, ta boisson que tu bois en toutes circonstances, bref - vous avez pigé.

Il y’a, à certains moments de son récit, une inflexion douce dans sa voix. C’est la première chose qui te déconcerte - d’entre tous les détails qu’il te fournit sur le MIB, son fonctionnement, le rôle qu’il y tient et même son point de vue sur les aliens… La première, c’est cette inflexion douce ; elle te laisse muet.

La seconde ?
Lui qui t’essuie la bouche ?
Bouche qui reste, d’ailleurs, ouverte - trop commutée par la surprise et l’incompréhension. S’est-il rendu compte, Mister Killer, de la tendresse - attend, est-ce bien de la tendresse, ça y ressemble non ? - de son geste ? T’es persuadé que si l’un des clients avait assisté à la scène, il se serait dit « Oh, c’est touchant un fils et son père. » ou - si tu t’en réfères à la partie déviante de ton esprit : « Oh, un escort et son client. »

C’est à peine si tu te jettes sur ta coupe de glace - je veux dire, tu t’y jettes lentement mais tu t’y jettes quand même. Parfums menthe et citron - tes favoris. La boule menthe t’arrache un sourire - elle est d'une teinte bleue. À croire que le destin te tend des perches pour mieux embêter ton mentor.

Mentor.

Pas mal finalement de le voir sous cet angle - t’as quoi à perdre à ce qu’il le soit ? Tu n’as rien, tu n’es rien. Autant en profiter pour apprendre un peu la vie à ses côtés - sans compter le fait que, l’emmerder, vraiment, c’est amusant.

Il va falloir que tu y mettes les formes et que tu la joues subtile - t’aimerais pas te retrouver dans sa cave humide, enchaîné à un mur dégoulinant de sang d’alien avec un panneau « vilain garçon » collé au front. Wow… Attends… T’as l’imagination fertile, là, Harry !

« Je ne déteste pas les aliens, ils me sont indifférents. » - tu souris, entamant ta première cuillère de la boule citron, presque invisible sous le nuage de chantilly - « Je ne vais pas vous juger si vous les haïssez. Ce serait idiot. À chacun sa haine. » - soudain, tu l’imagines dans une salle de torture, mettant en pratique ses méthodes. Ce doit être un sacré spectacle - tu aimerais bien y assister. Un jour, qui sait ?

Harry, 18 ans, zéro notion du bien et du mal.

Quant à considérer ton stage comme ta rédemption - mh. Dieu seul peut devenir ta rédemption - être un homme, être un agent : non. Sauf que Dieu, tu ne l’as pas encore trouvé. Bientôt - tu t’en rapproches, tu le sais, tu le sens. « Je serais obéissant. » - tu déclares, informant ton vis-à-vis que si tu ne chercheras pas à faire une brillante carrière, tu seras au moins pile dans le moule.

« En revanche... » - un sourire naît à tes lèvres, instant précis où tu optes non plus pour la boule citron mais pour la boule menthe ; cuillère lentement mise en bouche, regard de faux coupable, tu reprends - « Il me faudra du temps pour me défaire de ma façon de fonctionner, comme vous dites. » En soit, tu ne mens pas. Charmer fait partie de ta personnalité, tu supposes ? Ou ce n’est réellement qu’un reste de ton passage dans la secte ?

« Vous aurez souvent à me reprendre à l’ordre si vous voulez… Que ça rentre ? » - et ne reste de la boule menthe qu’un mince filet coulant sur la tige argentée dont tu te défais sur le bord de la coupe. Ton sourire, lui, est plus large que jamais. « Tâchez de vous habituez, du moins, jusqu'à ce que je sois guéri et... Sage ? » Un léger instant, tu maintiens cette grossière ambiguïté, feignant même de frôler sa jambe par accident.

Ton sérieux retrouvé, tu peux laisser libre cours aux faims de ta curiosité. Non ! Avant tout, il te faut clarifier un point ; « Ni Lolita, ni Coffee, ni Sawyer. Merci. » - génial, t’as le générique du dessin animé en tête. Cet être est définitivement diabolique ! Tu grimaces.

Bien. Reprenons : les faims de ta curiosité... « Vous venez d’où vous ? C’était quand votre premier meurtre ? Vous y prenez du plaisir, quand vous tuez ? Papa, enfin je devrais dire Mr. Cordell, dit que la souffrance est une super école, surtout quand elle est inffligée. Vous avez des enfants ? Vous êtes marié ? »

Le truc, quand t’es curieux Harry, c’est que t’as plus aucune logique - ton flot de paroles se déverse sans suivre aucun fil rouge. Une agitation de tous les diables ! Seuls tes yeux sont fixement ancrés dans l’océan arctique des siens - parce qu’ils sont bleus comme l’eau qui nimbe les icebergs. Oui. C’est ce genre de bleu ! C’est un très beau bleu.













*
AGENT
Gabriel Ardan
Crédits : 18
Gabriel Ardan

Ven 31 Aoû - 2:58


IT HAD TO BE YOU

musique - Dans de lascifs soupirs, Harry fait comprendre que le changer sera une tâche ardue, n'omettant pas de glisser le bout de sa chaussure sous la table. D'un geste presque brute, Gabriel se redresse, droit comme un piquet et s'éclaircit la gorge. La tentation n'y est pas mais les sous-entendus qui se murmurent autour de vous nagent comme des poissons dans un bocal.

Marlow l'afflue de questions, les unes plus lugubres que les autres - tantôt sur le travail, tantôt sur la vie personnelle. Ardan essaye de reprendre, dans l'ordre, remerciant au passage sa mémoire pour pouvoir le faire :

Je viens de France, pas bien loin de Paris, mais je pense que c'était facile à deviner. J'ai tué enfant. Il s'interrompt. Des animaux. Puis hausse les épaules. Mais j'ai arrêté ça. Et du plaisir... ? Oui, j'imagine. Mais je ne saurais pas l'expliquer. Des années de frustration témoignent. J'ai divorcé il y a un an. Et non, je ne peux pas avoir d'enfant. Sa stérilité avait réussi à détruire la seule chose à laquelle il s'était jamais accroché : son mariage. Même les monstres ont besoin d'amour, rien qu'un peu. Depuis, Gabriel n'a fait que s'investir davantage dans son travail. Y plongeant peines et remords. Y noyant tristesse et déception.

Ardan finit par se reprendre, très vite. Il ne veut laisser transparaître aucune émotion face à son stagiaire. Alors, il dépose la somme du repas sur la table avant de décider qu'il est temps de partir. Bref, vous pouvez rentrer chez vous. La journée est terminée. Il jette un coup d'oeil à sa montre. Il est à peine quatorze heures. Revenez demain à neuf heures, comme prévu.

Et alors qu'il s'apprête à tourner les talons, il se stoppe nettement, toise l'adolescent.

Marlow... Il se rectifie : Harry. Son ton prend des airs inquiets, compatissants. Je sais que cette tâche vous sera ardue mais tentez de couper tous les ponts avec votre secte. Ce que vous y avec appris. Tout. Il glisse les mains dans ses poches, titille le mégot de la cigarette qu'il lui avait volé un peu plus tôt. Vous êtes en sécurité, ici. Vous n'aurez plus besoin de tout ça. Vivez, simplement.

featuring harry
©️ SIAL ; icon tumblr


*
STAGIAIRE
Harry Marlow
Crédits : 62
Harry Marlow

Ven 31 Aoû - 3:16
music

Il t’amuse, avec ses tentatives scrabbleuses pour dissimuler la gêne de se savoir possiblement écouté et vu en ta compagnie - duo douteux ! Il t’amuse, avec ses vagues à l’âme ton du devines un familier parfum de nostalgie. Son honnêteté quant aux réponses qu’il te fournit, ne t’amuse pas, non, mais te fascine. Sans honte, sans faux-semblant, il admet éprouver du plaisir à tuer.

Toi aussi, même si t’adores les animaux, quand tu as du couper la tête du bouc lors du rituel du solstice d’hivers, tu as éprouvé du plaisir. Un plaisir particulier, un peu tabou, mais un plaisir tout de même.

C’est à regret que tu comprends, lorsqu’il met l’argent sur la table, que votre petite sortie est terminée. Tu soupires. T’as pas franchement envie de retourner au foyer et de retrouver tes trois autres colocataires. T’as encore moins envie de retrouver la nympho’ perverse qui te sert de conseillère professionnelle - « avec votre rapport de stage, une petite levrette, merci »

S’il ne t’avait pas vexé en t’administrant les dernières bonnes grâces - te défaire de l’influence du Cercle de Mammon - tu lui aurais joué le coup du chiot esseulé qui demande asile.

Mais non, comme dit plus tôt, t’es vexé.
Moue boudeuse et regard sur tes chaussures, tu marmonnes. « Mh, mh. Oui. J’essayerais. » Oh, tu suintes la mauvaise foi Harry…

C’est toi qui auras le dernier mot, et une dernière belle occasion de l'emmerder pour la journée - depuis l’une des vitres, un couple vous observe - pas forcément par intérêt, juste comme ça, comme les gens le font quand ils s’ennuient à un repas.

Avant qu’il ne te tourne le dos et ne s'en aille, tu attrapes son visage entre tes mains - yeux plombés par le malice - et lui lèches sensuellement l'une de ses joues. « À demain, maître ! » La femme manque de recracher son vin. Son mari reste de marbre - un rigolo, lui, c’est clair.

Tu pouffes et t’éclipses aussitôt, courant vers l’arrêt de bus. T’es certain de te faire réprimander au matin mais le matin n’est pas encore là.

Même si t’as un peu hâte qu’il le soit.













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