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| Dim 16 Sep - 21:32 « i’m a gold digger, a fake dreamer » MUSIQUE
Un toit… Il s’est laissé embarquer par la 426 pour un toit. Tu déglutis, blasé au possible. Quand bien même il te parle de ses aspirations vengeresses, de sa revanche sur la vie et sur les salauds qui l’ont brimé… C’est le toit que tu retiens.
Non pas que cela ne t’intéresse pas un tantinet, de le savoir enclin à jouer sur la corde obscure de l’existence… Mais… Vaut-il vraiment la peine que ta curiosité lui aménage un semblant de place dans ton esprit ?
Las, tu te te lèves et lui emboîtes le pas, trop heureux qu’il aille enfin se coucher - tu dis ça, mais t’aurais pu te casser plus tôt. Je suis ni d’un côté, ni de l’autre. Je suis du mien. - tu déclares, presque trop naturellement. S’en suit une cigarette et un bref coup d’oeil sur le port.
Vous rebroussez chemin, et tu regrettes en cet instant très précis où le vent s’engouffre sous ta chemise, de ne pas l’avoir laissé se démerder tout seul. Quelle barbe d’être un gentleman tout de même ! Demain, veuillez me retrouver à dix-neuf pile devant l’entrée de mon appartement.
Tu fixes ta montre, horrifié d’apprendre qu’il ne te reste que trois heures, non pas pour dormir, mais pour boucler un dossier urgent. Tes pas se pressent. En moins de cinq minutes, vous gagnez son logement.
Soyez à l’heure. Une minute de retard, et je vous ferais avaler par l’orbite droit de la bière, puisque vous semblez tant apprécier ce breuvage.
Un sourire, mauvais, se dessine sur ton visage tandis que tu lui tournes le dos. La fumée de ta cigarette enveloppe ton vague geste de la main - destiné à le saluer, à supposer ? Puis, à l’angle de l’escalier, en contre-bas, tu disparais.
Aussi étrange que cela puisse paraître, et Dieu sait que tu exècres l’idée de nourrir un parasite sous prétexte que ce parasite est intelligent et a deviné ton petit secret - tu as hâte de commencer cette cohabitation.
Tu y vois, George, l’occasion d’expérimenter moult choses - déjà, dévoilons ton envie irrépressible de lui inculquer les bonnes manières - le reste, mieux vaut ne pas le dévoiler…
Le rat des champs va devenir rat de laboratoire.
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