ANNÉE 1983, DAVID, DERRICK ET DUSTIN, PASSIONNÉS PAR LA SCIENCE-FICTION ET LA POP CULTURE, DÉCIDENT D'ENVOYER UN MESSAGE DANS L'ESPACE GRÂCE À UN ORDINATEUR SOPHISTIQUÉ DEPUIS LEUR PETIT GARAGE À COSMOPOLIS, DANS LE CONNECTICUT. PUIS C'EST PARTI EN COUILLE.PLUS DE TRENTE ANS APRÈS, GRÂCE AUX EXPLOITS INFORMATIQUES DES "3D" (POUR "THREE DICKS"), LES ALIENS FOULENT ENFIN LE SOL TERRESTRE ! MAIS À QUEL PRIX ? C'ÉTAIT À L'ÉPOQUE UNE SIMPLE PASSION. NI FEMME, NI EMPLOI, DAVID, DERRICK ET DUSTIN ONT PASSÉ LE PLUS CLAIR DE LEUR TEMPS (ET LEUR VIE) À ÉTUDIER L'ESPACE ET LA POSSIBILITÉ DE LA VIE AILLEURS QUE SUR NOTRE BELLE PLANÈTE. SANS DIPLÔMES OU CERTIFICATS, ILS SE CONTENTENT DE CONCEVOIR DES ORDINATEURS ET AUTRES SOFTWARES CHEZ EUX DANS LE SEUL INTÉRÊT D'ENVOYER UN MESSAGE AU-DELÀ DE LA SURFACE TERRESTRE. ILS L'ONT APPELÉ CODE COSMO EN HOMMAGE À LEUR VILLE CHÉRIE (C'EST FAUX, ILS N'ONT JUSTE AUCUNE IMAGINATION), COSMOPOLIS.
EN COURS D'AFFICHAGE (WADE ET LE CODE SE BATTENT)

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la rencontre des eaux (harry)

*
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Gabriel Ardan
Crédits : 18
Gabriel Ardan

Lun 10 Sep - 19:15


LA RENCONTRE DES EAUX


ambiance - Les oiseaux piaillent assez forts pour lui faire ouvrir les yeux d'un coup. Quelle heure est-il ? Il se rue sur son téléphone : sept heures et demie. Un soupire s'échappe. À ce même instant, une pression sur son bras le ramène à la réalité. Contre ce dernier, Harry dort encore paisiblement tandis que le soleil matinal s'est levé sur son visage. Ses lèvres glissent à son cou, à sa mâchoire, à sa pommette, jusqu'à leurs jumelles, dans un sourire encore endormi. Hey. Murmure-t-il contre sa bouche en lui volant un second baiser.

Gourmand mais fort d'esprit, Gabriel se contente de ces quelques caresses avant de prendre la direction de la douche. Il lui faut au moins cela pour se réveiller pleinement lorsque, très vite, les souvenirs de la veille lui reviennent. De ce baiser échangé, de ces mots partagés, sa poitrine se serre, mais différemment - presque agréablement.

Sans plus tarder sous l'eau, il saisit une serviette et la joue autour de sa taille avant de se retourner vers la chambre à coucher. Allez, réveille-toi, on va finir par être en retard à cause de toi. Il saisit dans sa commode deux costumes, l'un étant nettement trop petit pour lui désormais devrait lui aller parfaitement.


**

ambiance - Gabriel détester rouler dans Cosmopolis et passer par le centre-ville pour rejoindre les bureaux. Depuis toujours, il a préféré les petites routes de campagne autour de la métropole, espérant éviter le plus de trafic possible. Un moment pour se ressourcer, penser. Aujourd'hui n'est pas une exception, même avec Marlow.

Prêt à faire comme si de rien n'était au travail ? Il lui lance un regard moqueur, comme si cela allait être une tâche aisée pour lui aussi. Reste dormir aussi, ce soir. On ira au restaurant. Ses joues se creusent d'un nouveau rictus, ravi à l'idée de ne pas avoir à cuisiner mais aussi d'éviter les dégâts corporels comme hier.

Sa main lâche le levier de vitesse pour reposer contre la cuisse du garçon. Je pense que ça va te plai- Il lui jette un coup d'oeil inquiet. Tout va bien ?

featuring harry
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*
STAGIAIRE
Harry Marlow
Crédits : 62
Harry Marlow

Lun 10 Sep - 20:50



music

Le brouillard immerge tes pieds, coulant à ras du sol - tout autour, l’obscurité est maîtresse. Tes cinq sens réunis n’ont à t’offrir que peu d’informations - l’humidité du sol, le froid de l’air, les murmures désordonnés et les silhouettes indistinctes se dessinant de part et d’autre des lieux.

Une nauséabonde odeur te parvient soudain, extirpant ton corps à l’ankylose dans laquelle tu l’avais plongé. « Harry ! Harry ! HARRY ! » Je dois le sauver… La peur t’embrase, tu veux hurler mais ne le peut, parce qu’elles te trouveraient…les bêtes qui se cachent dans l’ombre.


Allez, réveille-toi. Lentement, tu ouvres les yeux, ayant le regret de ne pas avoir savouré ces baisers dont ne reste que le parfum sur tes lèvres. Gabriel est là, au sortir de la douche, t’alarmant sur les minutes qui défilent un peu trop vite.

Tu t’actives, silencieux - n’ayant ni la journée d’hier, ni celle à venir en tête - non, il n’y a que les bêtes, les bêtes qui se cachent dans l’ombre.

/ / / / / / / / / / / / / / / /

Il est si tôt et il fait pourtant si jour - un grand soleil, comme ceux que la fin de l’été aime offrir pour être mieux déploré l’hivers. Les bâtisses défilent les unes après les autres, au contraire de ton regard, fixé sur leur reflet renvoyé par la vitre.

Sa voix te maintient hors des brumes et tu souris, attendri de son geste et de ses mots. Ils trahissent une forme d’inquiétude inédite - votre union, naissante et déjà en péril. Il vous faut la protéger des commérages et des jugements hâtifs.

« Promis, j’essayerais de ne pas t’enlever sauvagement ton costume, et de ne pas t’amener à me faire l’amour sur ton bureau. » L’idée est cela dit fort plaisante - et malgré cela, ton sourire peine à grandir.

Il n’est pas dupe - il le perçoit, que quelque chose cloche. Ce quelque chose qui t’est si familier - un mauvais pressentiment. « Tout va bien, j’ai juste fais un ma- GABRIEL ! » - tu tournes d’un coup sec le volant, envoyant la voiture via un enchaînement de rouleaux s’encastrer vingt mètres en contre-bas du fossé, dans un arbre.

Ce que tu emportes avant l’inconscience, c’est l’image irréelle et pourtant on ne peut plus concrète de cet agneau traversant la route - et que vous auriez mieux fait d’écraser.

/ / / / / / / / / / / / / / / /

Une effluve âcre de foin coupé te cogne brutalement le nez - aussitôt te viennent de terribles nausées. Accompagnées de douleurs lancinantes que tu ne parviens pas à identifier, elles ont raison de ton aplomb - tu rends le contenu de ton estomac à tes pieds.

C’est l’esprit un peu plus clair que tu réalises être ligoté à une chaise, plongé dans le noir total. Cette peur qui t’as embrasé dans ton cauchemar, cette nuit, te visite authentiquement cette fois-ci. « GABRIEL ! GABRIEL, TU M'ENTENDS ? GABRIEL OÙ ES-TU ? »

Tu te débats mais rien n’y fait - les cordes sont trop serrées. Rongé par l’angoisse, tu espères, tu pries, tu implores les cieux pour qu’il soit en vie, là, quelque part. « GABRIEL ! » Des bruits de pas, le frôlement d’une présence dans ton dos.

On t’enlève ton bandeau.

Les portes s’ouvrent, immenses et grinçantes, sur un champ de maïs. Dans une grange, tu es dans une grange. Non, non, non… « Bonjour, Harry. » Entrent un homme au masque de cerf, vêtu d’une longue et pâle toge puis trois autres. Un loup, un porc et un corbeau.

Elles sont là les bêtes, elles ne se cachent plus dans l’ombre.

« Tu nous as beaucoup manqué. » Elles coulent, désespérées et enragées, tes larmes - tandis qu’ils t’encerclent. « OÙ EST GABRIEL ? OÙ EST-IL ? RÉPONDEZ-M- » Le glas d’une gifle, le rire gras du corbeau - et tes mâchoires, tes mâchoires qui se crispent à en faire trembler tes os.

« Chaque chose en son temps mon garçon. Comment te portes-tu ? J’ai ouïe dire que notre Seigneur a été quelque peu… Désobligeant à ton égard ? Sache qu’il regrette et qu’il a hâte de te retrouver pour se faire pardonner. » À ce timbre perfide, tu devines l’identité de Jonathan Carter.

Le bras droit de Cordell.

« Je me fiche de savoir pourquoi je suis là, je me fiche de ce que vous me voulez mais Gabriel n’a rien à voir avec vous, avec le Cercle ! Libérez-le ! » Une seconde gifle, d’autres moqueries - et la certitude de n’être qu’aux racines de ton martyre.

« Miss Ives et Mister Broadwick s’occupent de lui. » Tu blêmis, le coeur figé et les sanglots sourds. « NON ! LAISSEZ-LE ! CARTER, PITIÉ ! » Ives et Broadwick, les deux faces d’une même ignominie. L’une porte le masque d’un lièvre, l’autre porte le masque d’un bouc. L’une aime briser, l’autre aimer éventrer.

L’Enfer vous a rattrapé, et ses démons avec.






*
AGENT
Gabriel Ardan
Crédits : 18
Gabriel Ardan

Lun 10 Sep - 21:47


LA RENCONTRE DES EAUX

ambiance - Le bruit sourd de ce qui ressemblait à la fin - et pourtant.

Le froid le mord, le ramène à la réalité. Sa vision est trouble et son crâne atrocement douloureux. Il n'entend rien, ne voit qu'à peine. Doucement, deux silhouettes se forment, face à lui. D'un bond, il semble se réveiller.  Un bond très vite coupé dans son élan.

Attaché à une chaise, il lui faut encore quelques secondes pour réaliser qu'il est seulement habillé de son pantalon. Trempé, de la tête aux pieds, et il aurait souhaité que cela ne soit que de l'eau mais l'odeur n'en démontre pas autant : il s'agit d'essence. Il lâche un râle de surprise, peine à retrouver ses esprits et commence à s'agiter. Qui... Ses yeux se raccrochent à ces animaux humanoïdes face à lui. Qui êtes-vous ?

Bienvenue au Cercle de Mammon.

Annonce la femme à la tête de lièvre, les bras grands ouverts comme une mère accueillant son enfant à la maison.

Le calme d'Ardan ne dure pas plus longtemps lorsqu'enfin, il balaye la salle du regard. Harry... Harry... Il n'est pas là. Il n'est pas là. Il n'est pas là.

William Cordell vous salue. Dit-elle dans un soupir presque exaspéré.

Gabriel serre ses dents et son ton se durcit aussitôt. Je vais vous tuer. Je vais tous vous tuer, bande de tarés. Qu'il siffle.

Toute votre haine sera bientôt pardonnée car notre Seigneur est grand.

Cordell. Déjà.
Maintenant, tout de suite. Il a frappé au bon moment ; le plus tôt possible, sa vengeance n'attendait pas, il aurait dû le deviner, s'informer au bureau. Mais il ne pouvait pas éveiller des soupçons quant à son implication, il ne pouvait pas...

Des gouttes d'huile perlent sur ses cils et il ne lui suffit que de cela pour remarquer qu'ils sont tous les deux armés de chalumeaux. Ses yeux s'écarquillent et il se fige aussitôt. Mourir, cela ne l'effraie pas.

Mais ne pas pouvoir sauver Harry le paralyse.

Le lièvre fait un signe de tête au bouc. Ce dernier, silencieux depuis plusieurs minutes, s'avance, tend ses mains jusqu'à Blue. Dans l'une d'elle, un couteau.
D'un simple réflexe, l'agent tente de reculer, en vain. Il sent la pointe appuyer contre sa joue, tout doucement, avant de s'enfoncer jusqu'entre ses dents.
Gabriel hurle de douleur, se débattant de toutes ses forces sans même pouvoir faire basculer la chaise.

Je lui avais promis qu'il pourrait vous écorcher un peu, à défaut d'avoir reçu l'ordre de ne pas vous éventrer... ni vous briser.

D'un nouveau geste, elle indique que tout est prêt. Tout.
Il déglutit son propre sang qui coule le long de sa gorge et de son torse - très vite essuyé par un linge blanc. La seconde suivant, il se retrouve bâillonné avec son propre masque sur la tête.

Le loup.

On l'habille alors d'une longue toge similaire à celles que les agresseurs peuvent porter et il découvrira très vite pourquoi.

L'on défait ses liens mais le bout du chalumeau et d'un couteau contre son dos l'empêche d'exécuter ne serait-ce qu'un mouvement défensif. On le fait avancer jusqu'à l'extérieur de la cabane. Dans un champ de maïs.

Un peu plus loin, il peut voir une autre grange mais il n'a pas le temps d'en deviner les silhouettes que le voilà face à une meute.
Son sang se glace lorsqu'il découvre sa propre copie, décuplée une vingtaine de fois. Devant lui, une tripotée d'hommes, de la même taille, portant la même toge, le même masque, imbibés d'essence. Le lièvre s'avance en plein milieu de la foule tandis que le bouc continue d'exercer une pression contre sa colonne.

Aujourd'hui est un grand jour pour nos fidèles ! Notre agneau s'est égaré... Willian Cordell souhaite le ramener dans le droit chemin et vous êtes invité à l'y guider... Parlez, et vous brûlerez. Tous dégouline du liquide visqueux. Gabriel tente d'analyser la scène qui, en dehors de toute sa théâtralité, s'apparente à une sorte de suicide collectif. De jeu de vie ou de mort. Et avec le tissu dans le fond de sa gorge, il ne risque pas d'être capable de dire ne serait-ce qu'un mot.

Votre proie s'est entichée de l'alpha. Si vous voulez l'obtenir, éliminez-le. Elle pointe Blue du doigt.

Retirer son masque. Il faudra qu'il retire son masque, sinon Harry ne le reconnaîtra jamais. Mais s'il le fait, il sera chassé par une dizaine d'hommes. Merde.

Les loups sont amenés chacun devant une entrée du champ. À l'horizon, rien d'autre que des plantations dont la hauteur dépasse l'entendement. Il ne pourra pas fuir. Pas tout de suite. Sans Harry. Il doit le trouver avant les autres, et vite.

Pendant ce temps, l'on assigne à l'agneau sa tenue, son masque, ainsi qu'un briquet : un ticket direct vers l'Enfer pour quiconque l'effrayerait.

Puis, d'un coup de feu vers le ciel...

À la chasse !

Ils s'élancent.


featuring harry
©️ SIAL ; icon tumblr


*
STAGIAIRE
Harry Marlow
Crédits : 62
Harry Marlow

Lun 10 Sep - 23:37



music

Le corbeau te défait de tes liens avant de violemment basculer la chaise en avant. Tu tombes genoux à terre, remerciant la dureté de celle-ci d’un grondement rauque. Se défilent sous tes paumes, le foin humide et le sang frais.

Lentement, tes yeux remontent le filet carmin, chaque battement de ton coeur redoutant qu’il ne s’arrête en découvrant le corps de Gabriel. Non. Le reflet de l’ovale te renvoie le corps d’un autre. C’est un agneau. Il git, pendu dans le vide par une patte, écorché et les chairs encore chaudes.

Alors seulement, tu comprends.

Ils organisent une chasse.

« Je vous en supplie… Ne faites pas ça, je vous en supplie…  Je vous en supplie, je vous en supplie… Pitié, ne faites pas ça… » - et tu rampes aux pieds de Carter, t’y accrochant avec toutes tes tripes, le visage empâté de larmes et de boue. « Préparez-le. »

On te soulève, sans qu’il n’y ait pour toi de chance de te débattre. Maintenu droit et docile face à l’homme au masque de porc, tu le regardes soigneusement t’enfiler la peau laineuse. Le parfum âcre de la mort t’emplit les narines.

Deux trous, jadis s’ouvrant sur l’innocence de l’animal, te permettent de conserver la vue - qu’est-ce que tu aimerais pourtant la perdre. Voir les monstres de nos cauchemars devenir réalité, qui d’entre nous le souhaiterez ? Ils sont là, tous, avares de ce que tu as cru, enfant, n’être qu’un jeu cruel.

Parmi ces loups nimbés d’essence, il y’a Gabriel. À cette pensée, un sanglot t’échappe. Appeler son nom, et c’est le condamner. Demeurer immobile, et c’est te condamner. Se faire dévorer par les rats te serait préférable à cette sinistre fable.

« Va, mon garçon, va chercher le Pardon. » Ils te charrient par les bras, et tu t’écorches les chevilles contre les gravas en conséquence de cette lutte pour qu’ils te relâchent.

Le coup de feu retentit - trop tard. La chasse est ouverte.

Haletant, la poitrine au bord de l’implosion, tu cours sans avoir ni direction, ni destination. S’élèvent dans les airs les hurlements hilares et frénétiques de tes poursuivants. Tu cours, tu cours, tu cours - c’est tout ce qui t’importe, là, maintenant… Courir.

Des fragments de ton enfance reviennent à la surface de ton esprit, alimentant ta peur déjà vorace. Ce calvaire, tu l’as déjà vécu. Tu peux en tirer profit, tu le sais, tu es plus résistant qu’ils n’aiment à le croire. Ressaisi-toi, bats-toi Harry !

Gabriel… Où es-tu ? Tu tournes à gauche d’une allée, évitant de peu un trio aux aguets. Caché dans l’ombre des épis, recroquevillé contre une motte de terre, tu attends. Sans un bruit, les yeux aussi mobiles qu’attentifs - tu observes les loups, tu cherches un détail, un détail qui te permettrait de le différencier.

L’un d’eux passe, rapide et pourtant si lent à balayer l’horizon du regard - sous tes paupières se met à danser un feu-follet bleu. C’est lui ! Précautions de mise, tu sors progressivement de ta cachette et t’apprêtes à le poursuivre. « Ga… » CLACK ! Ton murmure se meurt contre la barre de fer.

La douleur t’arrache un hoquet nauséeux et tu peines à te redresser, les bras tremblants sous le poids de ton torse - un autre coup, un autre, un autre, un autre. Ton épaule gauche lâche, brisée - ton dos se ploie, mutilé.

Tu te traînes sur un mètre, fouillant fiévreusement tes poches à la recherche du briquet - les bottes de l’un de tes deux assaillants t’enfoncent dans la tourbe. C’est son comparse qui t’évite l’asphyxie, en te tirant les cheveux en arrière.

Tu dégueules l'eau marron qui a manqué ta vie de peu.

Ils te laissent le temps de te retourner - et tu peux sentir se dégager d’eux une faim plus dangereuse que celle qui habite naturellement le prédateur auquel ils usurpent les traits.

Ils rient, décidés à s’amuser.

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< ! > < ! >

Tant qu’il te restera du sang et de l’oxygène, tu lutteras pour votre survie. Tu chemines jusqu’aux abords d’un ruisseau, percevant l’écho de la traque se poursuivant au loin. Réfléchis, réfléchis Harry.

« Bleu… » Oui… Du bleu, du bleu du bleu ! C’est ça ! Il y’a une bouteille de verre bleue, gisant sous les remous. Tu l’attrapes, manquant de glisser dans la vase.

« GABRIEL ! GABRIEL, JE SUIS LÀ ! » - tu cris, t’époumonant, puis déposes la bouteille sur le chemin séparant le ruisseau et le champ. Ils vont venir, tous, mais qui ferait attention à une bouteille bleue posée droite et en plein milieu du chemin ? Qui si ce n’est un autre bleu ?

Ainsi, tu pourras le reconnaître.
Ainsi, vous aurez une chance.

Ça marchera.
Il faut que ça marche.

La meute s’approche. Tu t’adosses à un arbre, jouant du bout des doigts avec le briquet.
Qu’elle vienne.






*
AGENT
Gabriel Ardan
Crédits : 18
Gabriel Ardan

Mar 11 Sep - 0:30


LA RENCONTRE DES EAUX

musique - Et dans sa course, il aperçoit plus loin des loups s'entretuant sauvagement, s'étranglant, se marchant dessus, chacun persuadé d'avoir obtenu la vérité et la réparation au creux de leur main - mais ils ignorent que tout coule entre leur doigt comme de l'eau.

Gabriel court, sans relâche, à en crever à son tour, à en vomir ses poumons. Sa gorge le brûle, sa joue crispée se déchire toujours un peu plus. Au loin, le soleil se lève un peu plus. Et c'est une belle journée qui s'annonce. Sans un nuage, sans un vent froid.

En quoi va consister mon job ? Et j’parle pas de jouer votre larbin.
Je ne suis pas un rêveur anarchiste. En revanche, vous marquez un point. Je cherche une échappatoire.
Je ne veux pas être un homme.

Il va vouloir se venger. Il attendra patiemment que vous ayez baissé votre garde, un mois, un an, dix ans s’il le faut. Il frappera un jour où vous seriez à table, dînant paisiblement. C’est un vicieux, un sadique.

Je suis déjà tout à vous.

Je t'aime.


Il n'a pas l'esprit à pleurer et pourtant ses yeux bleus se teintent de rouge lorsque ce semblant de vie défile dans son esprit. Il ne peut pas perdre, pas maintenant. Il payera pour ses crimes, un jour s'il le faut. Il s'y offrira même volontiers. Mais pas maintenant, pas tout de suite, pas comme ça, pas en emportant la seule personne qui ai jamais compté jusqu'à présent. Pas dans le sang, pas dans les larmes, pas dans les regrets. Tout, sauf ça, par pitié.

Ses poings se serrent tellement fort qu'il s'en écorche les paumes et au prochain tournant, en poussant le maïs, il fracasse un autre loup avec son poitrail. Celui-ci se relève, agacé, furieux même. Ne cherchant même pas à différencier un collègue de l'alpha pris pour cible, il rue ses mains à sa gorge mais Ardan prend le temps de mettre son expertise en oeuvre.

Tai Otoshi, une prise de judo basique, difficile à contrer.

Vous avez plutôt intérêt à réussir vite cette prise, car ce qui suit va vous déstabiliser.


Sa semelle s'abat contre son crâne comme on le ferait avec une fourmi. Il se brise en deux, après seulement quelques coups acharnés.
Un second approche, alors il n'a qu'à lui briser la nuque.

Un troisième, armé d'une planche de bois, la lui fracasse contre la nuque. Il tombe au sol, le souffle court, mais il parvient à esquiver ce coup qui aurait pu être fatal. Sans armes, sans repères, il ne peut pas lutter aussi facilement. Alors il prend la fuite, quand bien même sa soif de vengeance a atteint son paroxysme.

Vous savez, vous êtes beau quand vous riez, cela vous va bien la joie.

Et après cinq minutes encore à courir sans jamais savoir où aller, il s'arrête. Le visage vers le ciel, quand peu à peu il peut sentir son âme se dissoudre. Lorsque tout à coup, la voix de Harry résonne dans tout le champ. Alors ses jambes le guident, automatiquement, jusqu'à la source de ce hurlement. Au passage, il croisera un loup en feu, puis deux, puis trois, comme une épidémie.

Sa course l'amène jusqu'au bord d'un ruisseau quand déjà, il voit trois autres devant lui, aux aguets. À tâtons, il avance, quand soudain, ses pieds heurtent quelque chose. Il baisse les yeux. Une bouteille. Ses sourcils se froncent.
Il ne lui faut pas plus de temps pour comprendre.

Il saisit le récipient et le brise contre le premier tronc qu'il trouve. Le bruit du verre fait réagir ses adversaires mais pas assez pour esquiver leur tuerie.

Dans une folie monstrueuse et des râles qui vont au-delà de la colère, il tranche la gorge du premier, éventre le second, poignarde douze fois le dernier. Ardan sectionne leurs membres, leurs yeux, leur bouche : tout. Jusqu'à ce qu'un bruit ne le sorte de son état second.

Lentement, il s'approche d'un autre arbre avant de bondir face à lui.
Mais lorsqu'il fait face à l'agneau, son coeur loupe un battement et enfin, il se dit : c'est fini...

Gabriel montre ses paumes pour lui indiquer qu'il ne lui fera aucun mal mais combien on dû tenter cela depuis le début de la chasse ? Alors, il pointe du doigt et du majeur ses propres iris, puis ses pieds.

Lorsque tu es perdu, regarde tes pieds. C’est ici que tu es. Là. Maintenant.

Dès que le message semble passé, il ne perd pas une seconde de plus pour retirer son masque, le jetant de rage le plus loin possible, de la même manière qu'il se débarrasse du foulard autour et dans sa bouche. Sa joue béante pullule de sang, son front a une plaie ouverte - il peut sentir la douleur à l'air frais.

Il s'abaisse au niveau de Harry et le défait de son faux visage. Tu n'es pas un agneau. Tu n'es pas faible.
Tu es un fauve, un prédateur. Pas une proie. Plus jamais, une proie...


Harry... !

Blue le jauge de la tête aux pieds et dès lors qu'il remarque ses cuisses dégoulinantes de carmin, sa colère devient noire.

... Putain, putain, PUTAIN !!

Il fracasse le tronc de son poing dans un hurlement de rage se terminant dans un trémolo.
Dans un sanglot.
Et il pleure, parce qu'il ne sait pas quoi faire.

Il pleure, parce qu'il réalise ses erreurs.

Vous ne le tuerez pas. Vous m’entendez, Gabriel ? Je vous l’avais dis, de ne pas le faire. Je vous faisais confiance.

Gabriel essuie ses larmes du revers de sa main, se barbouillant le faciès de boue, de sang, le sien, celui des autres.

Ses pulsions doivent être remises à plus tard. Mais elles ne vont jamais mourir.
Jamais.

Il soulève Marlow à nouveau, les renvoyant à ce macabre soir dans la forêt après l'introduction à toute cette horreur. Et, malgré l'épuisement, il court le plus loin possible. Il passe au travers du ruisseau pour rejoindre une forêt, espérant croiser une route ou un sentier à un moment donné.

Les minutes défilent, et lorsqu'il pense les avoir suffisamment distancé, il se repose à terre, dans l'ombre d'un rocher. Un coup d'oeil à gauche, puis à droite. Rien. Alors, dans ce moment de paix, il le prend dans ses bras, le serre fort contre sa poitrine encore pleine d'essence.

Je t'aime, je t'aime, je t'aime, je suis tellement désolé, tout ça est de ma faute, j'aurais dû t'écouter, Harry.

Et cette fois-ci, ce sont ses paupières qu'il ferme de toutes ses forces.

Parce qu'il ne peut pas flancher.



featuring harry
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*
STAGIAIRE
Harry Marlow
Crédits : 62
Harry Marlow

Mar 11 Sep - 9:05



music

Lové dans sa chaleur, débarrassé de la toison de l’agneau et de la puanteur des chairs carbonisées, tu formules le souhait de mourir. Ce serait une mort douce, paisible, couvée d’amour et sans regrets, puisque ce serait une mort sertie de ses bras.

Or, mort, tu ne pourrais assouvir cette faim grondante et enragée de faire payer leurs crimes à ces enfants de putain, trop lâches pour ne pas sortir sans masque. Humiliés, battus, raillés, torturés - de combien de vices devront-ils répondre ? Ni pardon, ni justice ne les sauvera.

Ce soir, ils mourront. Ils mourront et tu les contempleras, tu imprimeras une à une leurs morts dans ta mémoire et les revisitera en rêve, avec une joie et un plaisir sans égal.

Je t'aime, je t'aime, je t'aime, je suis tellement désolé, tout ça est de ma faute, j'aurais dû t'écouter, Harry.  Tu déloges ton nez de son cou, ravalant ton fiel et tes sanglots pour le faire taire d’un regard aussi désolé que tendre.

« Demain matin, je me réveillerais à tes côtés et je t’embrasserais cette joue. » - tu effleures la malheureuse éventrée du bout des doigts - « Puis tu te lèveras, et tu m’inviteras sous la douche. Nous ferons l’amour. » - un maigre sourire naît à tes lèvre, bravant les ravages et la saleté nimbant ton visage - « Nous prendrons ensuite le petit-déjeuner, et tu me réprimanderas sur la manière gloutonne avec laquelle je mangerais mon croissant. »

Si tu le pouvais, tu fondrais en larmes - mais il n’y en a plus, elles sont toutes parties, elles ont toutes coulé. Il est vrai que chagrin n’a plus sa place - trop dérisoire, trop vain.

Ce que tu viens de lui dire, cette aimable fable, tu aimerais la lui promettre comme vérité - vous le promettre. Tu aimerais avoir la certitude que quelqu’un va sortir de ces fourrés, car ayant été alerté par la fumée et les cris - qu’il vous emmènera en voiture en lieu sûr.

Tu aimerais avoir la certitude que ce matin est là, tout proche.

Non.

Prenant garde à ne pas solliciter ton épaule ankylosée, tu te lèves et l’enjoints à te suivre. Le plus silencieusement possible, tu vous conduis au bord du ruisseau, à un endroit où l’eau est profonde et les berges larges.

Doucement, tu t’y enfonces, laissant le courant et ses remous laver tes jambes, tes cuisses, ton ventre - et toute autre partie souillée ou meurtrie, physique et psychologique, lorsque tu décides de t’y allonger.

La morsure fraîche emporte de minces filets rouges et terreux dans son sillage.

Un instant, un court instant, tu profites de ce peu de soulagement - les paupières clauses et les traits détendus. Lorsque tu regagnes la rive, trempé mais l’esprit plus limpide que jamais, tu retrouves le lit de sa joue ravagée - le froid de ta paume s’y appliquant comme un baume.

Après quoi, tu l’attires à ta suite, retournant dans l’eau pour mieux le débarrasser de l’essence qui l’imbibe. On dirait que tu façonnes une statue d’argile, cherchant dans les plis de ses muscles et dans les contours de sa peau des formes imaginaires.

« Je veux qu’ils souffrent. Je veux qu’ils aient mal. » Tu dis, sans émotion aucune. Ne demeurent que tes yeux pour témoigner de cette incendie sourd qui tempête en toi. En réponse, au loin, tu perçois les échos des loups restants, frustrés de ne pas vous trouver.

Tu sors le briquet d’une poche de ta blouse, qui au contraire de ton pantalon, n’as pas été abandonné. Oh et tu n’es pas prêt de l’abandonner cette nuit, tu ne l’abandonneras jamais… comme un rappel de ce que les hommes sont capables de faire lorsqu'ils se travestissent en monstres.

« Je veux qu’ils brûlent, tous. » Aussitôt, tu reprends la direction du champ.

À ses abords, il y’a des corps, des éclats de verre - une marre de sang, plusieurs même. Vestiges de la folie vengeresse de Gabriel. Étrangement, cette scène macabre te réchauffe le coeur - il s’est battu pour toi, il a tué pour toi.

Je t’aime.

« Aide-moi s’il te plaît… » - un murmure, une prière. Tu empoignes l’un des cadavres puis le traînes jusqu’à une rangée de maïs. Un autre, réitérant le même geste mais à quelques mètres d’écart - puis un autre et encore un autre.

Le cliquetis, l’étincelle et tu allumes les défunts. S’ils pensaient échapper aux flammes dans l’au-delà, les voilà relogés à la fonction de torche. Très vite, le feu se propage, grignotant épis après épis le champ.

Des râles et des hurlements d'agonie retentissent - ton sourire s’élargit, tes pupilles se dilatent, ton pouls s'accélère.

Voici mon art.






*
AGENT
Gabriel Ardan
Crédits : 18
Gabriel Ardan

Mar 11 Sep - 19:47


LA RENCONTRE DES EAUX

musique - Il suffit de parler de demain pour que l'espoir renaisse de ses cendres. À la manière d'un phénix, son coeur se ravive, ses sens plus aguerris. Gabriel s'impose un instant de répit, observant Harry se laisser bercer par les flots du ruisseau, dans un nouveau baptême - sa renaissance, à lui, à son tour. Son vêtement s'imbibe d'eau et son sang s'échappe en lacets le long de l'eau. Très vite, le même rituel s'impose. Je veux qu'ils souffrent. Je veux qu'ils aient mal. Son bleu toise l'horizon. Tout ce que tu voudras. Murmure-t-il.

Peu après, les voilà à faire ramper les cadavres au sol, les uns après les autres afin de former une mèche mortelle. Le champ de maïs se défigure en un Enfer bien mérité et il ne faut pas moins de trois minutes pour que les flammes dévorent les lieux, meurtrières, affamées. Dans ses yeux se reflète la danse macabre des loups sautant et courant au travers de la plantation à la recherche d'une échappatoire au coeur du pandemonium.  C'est sur cette image que se referme leur misérable vie.

Harry a un sourire jusqu'aux oreilles et Ardan de même - comment ne pas résister ? En dehors de la beauté du spectacle, il y a la satisfaction d'être en vie. D'avoir sauvé. D'avoir été sauvé.

D'avoir survécu.

D'avoir fait quelque chose de bien dans l'horreur.

Cependant, le temps n'est pas à l'admiration ni à l'allégresse. L'agent empoigne sa main et dit, d'un ton bien plus sérieux et entreprenant : Trouvons une voiture et fuyons.

Pour cela, il n'y a pas d'autres choix que de retourner aux alentours de l'amas de cabanes et granges un peu plus haut.

Sans plus patienter, ses pas se transforment en course. S'il ne peut tuer qui que ce soit de plus, alors il veut des pistes pour la suite - car la guerre ne sera finie qu'une fois qu'il se sentira satisfait de sa vengeance. Des réponses, des idées, il n'y en aura qu'à l'endroit où il s'est réveillé.

Il se sent tout à coup pris de nausées et de vertiges. Il s'arrête, un instant, aux abords de la cabane encore intact. La douleur dans son crâne et dans son estomac est insupportable, mais pas plus que cette impression de flotter, de perdre ses moyens. Avance, avance, ça va... Il pousse Harry vers l'avant en prenant le soin de le suivre de près.

De retour dans la cabane, il n'y a plus personne. Que du foin au sol et des babioles. Il nous faut des armes, au cas où.

Gabriel perd l'équilibre, tombe au sol, le visage en sueur. Il a froid. Très froid. Très chaud aussi. Et le pire dans tout cela : il ne comprend pas.

Il ne comprend pas jusqu'à retrouver ce couteau dont la lame s'était enfoncée entre ses mâchoires un peu plus tôt. Sur celle-ci, en plus du sang, il y a des résidus étranges. Blue fronce les sourcils. Qu'est-ce que...

Sans parvenir à se relever, il rampe jusqu'à une vieille commode en bois abandonnée ici. Sur le dessus, de vieux bocaux plein de poussière. Sauf un.

Merde. Il siffle entre ses dents. Ils m'ont drogué. De rage, il jette le récipient contre le mur. Gabriel tente de garder son calme mais son coeur s'emballe aussitôt et sa gorge devient sèche. Sa poitrine rompt presque sous les battements. J'ai dû en avaler avec le sang quand il m'a transpercé la joue. Pas assez pour que ça fasse effet sur le coup mais... plus tard. Le fait même d'en parler lui ravive son calvaire.

Ils savaient... Ils savaient qu'on allait gagner... Lâches.

Mais il n'y a pas plus de temps à perdre. Le feu gagne du terrain et ils sont sans doute proches également. Tous n'ont pas pu périr pendant l'assault. Gabriel peine à se relever, mais il le fait. Il y met tout son possible afin de rester concentré et digne. Il tend le couteau à Harry. Prends ça. Il prend une grande inspiration. Vise la gorge ou le visage, le plus possible. Et...

Ses paumes se posent sur ses mâchoires. Si quelque chose arrive, je veux que tu fuis le plus loin possible et que tu me laisses. Trouve un téléphone, ou mieux, une voiture. Appelle la police, sans hésiter. Je connais quelqu'un qui saura t'aider. Le commissaire de Cosmopolis... Demande-le... Wolfgang Faden.

Ses morts se meurent en un baiser contre son front. On peut le faire, mon amour. Dit-il de son français.

Alors, ils s'élancent hors de la cabane et s'enfuient toujours plus loin. Ses jambes l'abandonnant, à l'instar de son esprit. Quand soudain, un coup de canon résonne dans le champ, au beau milieu du crépitement du feu. De loin, des hommes et des femmes masqués arrivent, armés des armes les plus primaires mais aussi les plus avancées. Merde, allez, allez ! Il appuie contre son dos et l'oblige à se tenir le plus proche du sol possible. Le blé est bien moins haut et dense que le maïs, plus facile de s'y faire repérer de surcroit.

Pourtant, en remontant assez haut, ils finissent par trouver une butte, et par-delà celle-ci, une route apparaît dans le paysage.

Harry. Il l'attrape par le bras. Trouve une voiture. Yeux dans les yeux. Je ne peux pas conduire ni courir davantage dans cet état. Je vais faire diversion en attendant, d'accord ? Sa prise se relâche.

Fais-moi confiance.
Je ne vais pas mourir aujourd'hui.


Parce que nous avons parlé de demain.

D'un nouveau jour.

Pas d'un rêve, simplement d'une réalité.

Et, après tout, demain est si proche...

featuring harry
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*
STAGIAIRE
Harry Marlow
Crédits : 62
Harry Marlow

Mar 11 Sep - 21:05



music

Tu scrutes les lieux tout autour de vous, cherchant un refuge où les murs ne vous montrent que poussière et débris. Les bocaux sales, la paille humide, la chaise aux liens défaits - à chacun sa haine lui as-tu dis un jour… Quel n’est pas ton désespoir de vous en savoir une en commun à présent.

C’est à peine si tu l’écoutes te détailler les instructions à suivre dans l’hypothèse où vous seriez séparés - où il devrait rester en retrait.

L’imaginer subir les menaces et les tortures de Ives et Broadwick n’est pas en reste sur ta liste de douleurs à supporter. Or, l’heure est à la fuite, l’heure est à demain. Alors tu cours, encore, toujours, tu cours jusqu’à ne plus sentir la plante de tes pieds.

À chaque mètre qu’ils engloutissent, ton regard passe par-dessus ton épaule - il ne doit pas flancher, pas si proche de votre victoire. Gabriel, tu ne dois pas flancher. Elle est là, à quelques mètres, la route - avec elle vous attend la liberté.

Je vais faire diversion en attendant, d'accord ? Nul besoin d’entendre le reste de ce non sens. Tu ne le laisseras pas risquer sa peau - s’il ne meurt pas d’un coup de fusil, il mourra des sévices qu’ils lui infligeront. Hors de question.

« Je refuse, et n’essaye pas de négocier ! Je refuse que tu fasses diversion ! Dans l’état où tu es, ils t’attraperont en moins d’une minute. Tu ne tiens presque plus debout ! » Doucement tu le tires à l’ombre d’un immense chêne.

Au loin tu entends les cris de vos poursuivants - bientôt tu perçois les lucioles rouges de leurs torches. Ils arrivent. « J’ai une idée. » Maigre, il renaît, ton sourire aux promesses des jours à venir.

« Tu dois me faire confiance. » Puis, tu l’invites à s’allonger sous les racines, dans le creux qu’elles forment, entremêlant roches et fougères. Une niche à l’abris des maux du monde. « Restes-y et attends moi. »

Non sans insister, tu parviens à obtenir gain de cause. Avant de partir, tu le recouvres davantage de branchages - allant jusqu’à le faire se fondre dans les contours de la forêt. Invisible. Le coeur battant, tu rebrousses chemin.

Silencieux, tu observes les silhouettes s’éparpiller entre les arbres. Tu cherches, tu cherches - détaillant chaque posture, chaque geste, chaque corps un tant soit peu perceptible sous les toges et les blouses épaisses.

Les échanges sont orageux, frustrés et grondants. Ils ont peur d’avoir perdu votre trace, ils ont la hantise de vous savoir sains et saufs - ce mélange d’émotions leur nuit. Garde baissée et dos courbés par la fatigue, les loups sont vulnérables.

Ainsi, après avoir écumé encore quelques temps leurs allées et venues, tu quittes le sapin derrière lequel tu t’étais dissimulé. Veillant à ce que celui sur lequel tes yeux se sont arrêtés ne soit pas rejoint par d’autres, tu provoques un léger bruissement.

Il se dirige vers toi - les sens en alerte.

Il s’approche - plus près, plus près, plus près. Tu inspires une immense bouffée d’air, paupières closes et gorge nouée. À l’instant où son regard croise le tiens, le coup s’abat. Il tombe, fébrile. Une nouvelle fois, tu soulèves la lourde pierre officiant en bourreau - un autre coup.

Son visage se brise, libérant de ça et là os et sang comment autant d’immondices et de pourritures. Galvanisé par la rage de vivre, endoctriné par une colère noire, tu continues à massacrer le peu d’humanité qui restait à ses traits.

Ton premier meurtre à mains nues.

Même mort, il gagne Harry.
Il gagne parce que tu viens de commettre l'irréparable.
Il emporte un nouveau bout de ton âme.

Lorsque tu t’arrêtes, le souffle court et les bras tremblants, ne demeure de sa tête qu’une informe et répugnante bouillie et de son corps qu’un amas de de chairs. Satisfait, tu t’éternises un moment à le contempler. La même morphologie, la même taille, la même allure. Il te ressemble.

C’est parfait.

Après avoir enfilé ses vêtements et son masque, et après lui avoir enfilé les tiens - tu tends le piège. « JE L’AI EU ! JE L’AI EU ! J’AI TUÉ HARRY ! J’AI TUÉ HARRY ! VENEZ ! » - tes cris se tordent, déformés par ce timbre gras et grossier que tu empruntes.

Lorsqu’ils apparaissent, tu te dissous aussitôt dans la masse. Carter, la mine contrariée, se penche immédiatement à ton - ? - chevet. Il manipule, touche, grommelle - tes nausées te reprennent, de même que cet incendie qui bat tes veines.

Retiens-toi Harry, retiens-toi.
Il mourra, tôt ou tard, comme les autres.

« Allez me chercher Sybil. » Cette chère et tendre Sybil, la médecin autoproclamée du Cercle. La vipère, la sorcière… « Je veux qu’on emmène le corps à la grange et qu’elle l’analyse. » Il marque une pause. « Qui. Qui a tué notre agneau ? »

Mais tu es déjà un parmi tant d’autres, un tueur parmi cent tueurs.

Discrètement, tu rejoins le trio en partance pour le domaine - faisant mine de vouloir ramener Sybil avec eux.

Au détour d’un chemin, tu les quittes, prétextant la perte de ton fusil. Personne ne pose de question. Personne n’a envie d’en poser - pas quand l’agneau chéri de Cordell git sur un lit d’épines et de boue.

Il te faudra quinze minutes pour regagner l’abris de fortune où t’attend demain. À mi-voix, les yeux humides et la peur dévorant tes tempes - tu dégages les branchages. Faites qu’il y soit, faites qu’il m’ait attendu. « Gabriel, mon amour. C’est Harry. Je suis là. C’est Harry. »

En contre-bas sur la route, les phrases d'une voiture surgissent.






*
AGENT
Gabriel Ardan
Crédits : 18
Gabriel Ardan

Mar 11 Sep - 22:03


LA RENCONTRE DES EAUX

musique - Non... Non... Harry, arrête, ne fais pas ça... Il le supplie du regard et de la maigre force qu'il lui reste, il s'agrippe à sa manche. Ses doigts glissent, sa main retombent contre son abdomen pendant que l'adolescent disparaît à l'horizon, sa silhouette devient floue, et Gabriel ne peut que murmure : Reviens...

Son esprit s'échappe. Pendant cinq minutes ou une heure, il l'ignore. Entre les branches, il aperçoit le ciel. C'est encore une belle journée, se dit-il, jusqu'à ce que le souvenir de Harry lui morde la conscience.
Il ne peut pas être pathétique, encore moins faible. Cette drogue n'aura pas raison de lui et il ne lui en faut pas plus pour s'enfoncer deux doigts dans le fond du gosier pour vomir tout ce qui se trouve dans son estomac : un mélange de restes, de sang et de drogue. Cela ne le sauvera pas de son état second mais l'empêchera très certainement d'empirer.

Et pourtant, malgré toute la bonne volonté du monde, ses jambes refusent de se mouvoir davantage. Son corps est mou, dans une extase horrifique. Pendant ce temps, il pense.

Il pense d'abord au Cercle de Mammon - à quel type de secte font-il face. Vivent-ils en autarcie ? Ont-ils peur de leur gourou au point de lui obéir au doigt et à l'oeil, ou bien sont-ils simplement fidèles à ses idéaux, endoctrinés depuis trop longtemps pour en différencier le bien du mal ? Pourquoi Harry s'en est-il sorti ? Comment s'en est-il sorti ? Comment peut-il le supporter ? Au fond de lui, les mots de Cordell lui font-il toujours écho ?

Quand soudain, ses songes divaguent sur le passé. Pas le passé lointain, ce passé encore palpable. Celui où le vent matinal effleure leur visage et qu'ils se murmurent des promesses lovés dans les draps et les oreillers. Il s'apaise, malgré lui, malgré sa détermination.

Jusqu'à ce que les branches finissent par dévoiler le soleil dans toute sa splendeur. Gabriel fronce des sourcils, aveuglé un instant alors que, dieu merci, Harry apparaît devant ses yeux, le visage tâché de sang. Qu'as-tu fait... ?

De toutes ses forces, ses doigts s'élèvent au niveau de ses joues. La réponse, il l'a. Mais il ne peut l'accepter.

Il se tord de chagrin et de douleur mais le son d'un moteur le remet dans le droit chemin. En usant de sa volonté la plus profonde, il s'accroche à ses bras pour se relever et hâter le pas jusqu'à la route. Quelques secondes plus tard, une voiture s'arrête à leur niveau.

Deux hommes, dont Gabriel et Harry ignoreront leur identité jusqu'à la fin de leur vie - mais ces deux sauveurs méritent bien d'être mentionnés ici.  

Joaquin et Harper Beck. Ils sont frères et n'ont pas eu la vie facile non plus. Ce même jour, ils revenaient de l'enterrement de leur mère. L'un est routier, l'autre diététicien.
Rien ne les obligeait à s'arrêter pour récupérer deux hommes souillés par le sang et la peur.

Et pourtant.

Gabriel et Harry rentrent, sans plus attendre, se jetant sur la banquette arrière. Le conducteur s'écrit : Vous êtes blessés ?! On vous amène à l'hôpital et on appelle la police !! Il appuie sur la pédale et la voiture démarre à vivre allure. Qu'est-ce qui vous est arrivé ? Oh, eh ! Répondez ! Harp', appelle la poli- oh bordel. Sur la droite, le champ de maïs en feu - mais déjà plus aucun corps apparents.

Pas la police. Ni l'hôpital. Parvient-il à ordonner.
Vous êtes malades !! Vous êtes dans un état pas possible !!
Non. Il geint en se tenant l'estomac. 585 Pendergast Street... Sa propre adresse. N'en parlez à personne, s'il vous plait...

Harper a les yeux écarquillés, mais il ne dit plus rien. Pourtant, son coeur tambourine très fort contre ses côtes. Il est effrayé, mais son instinct de survie le pousse à accepter. Il en va de même pour Joaquin, accelerant jusqu'à l'adresse de destination.

**

Ils sortent enfin du véhicule. Les deux frères les observent depuis leur siège, encore bouche bée par cette aventure folle dont ils n'auront jamais le fin mot de l'histoire.
Ce que Gabriel et Harry ignorent également à leur sujet, c'est que les Beck sont des frangins soudés et fidèles. De toute leur vie, ils ne parleront que de cet évènement entre eux. Un jour, éventuellement, ils finiront par découvrir la vérité. Ils feront le lien, le tri dans leur tête.
Mais ils ne trahiront jamais.

Gabriel referme la porte derrière lui.

Cette maison ne lui a jamais semblé aussi chaleureuse.

Il s'écroule au sol, à genoux, emportant Marlow dans sa chute.

Et il le prend dans ses bras. Le plus fort possible.

On est vivant. Dit-il. On est vivant.

featuring harry
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*
STAGIAIRE
Harry Marlow
Crédits : 62
Harry Marlow

Mar 11 Sep - 23:01



music

Le trajet en voiture se fait étrangement paisible - tu t’offres le luxe de ne pas écouter vos sauveurs et leurs doutes, non - tu préfères au brouhaha le calme offert par la vitre au défilé de lumières nocturnes. Bientôt, il n’y a plus d’arbres mais des immeubles et des lampadaires.

La maison est proche.

Lorsque vous arrivez, plantés sur le seuil - tout autour de vous, le silence tranquille de la banlieue endormie vous immerge. C’est irréel, trop beau, c’est comme si vous y étiez encore dans ce champ en feu et que tout ceci n’était qu’un rêve.

Au sol, dans ses bras, ce sont ses mots qui te libèrent de ton mutisme et des tes craintes. Tu le sers plus fort encore qu’il ne le fait - l'oxygène te manque, l’affliction te martèle mais tu n’en démords pas. Cette étreinte, elle t’est vitale.

« Ils reviendront, ils reviendront et quand Cordell apprendra ce qu’il s’est passé… Gabriel, nous ne serons jamais en paix, jamais. Il faut qu’on parte, il faut qu’on quitte Cosmopolis. Allons en France, allons n’importe où mais pas ici, plus ici… »

Emporté par tes angoisses et le flot de paroles illogiques de celles-ci, tu te relèves. Un bref coup d’oeil sur ton état et le sien te font l’effet d’une décharge électrique. Vous êtes au moins aussi pathétiques que bizarrement attendrissants.

Ils paieront, ils paieront !

Un brin plus calme, tu l’aides à se relever et vous conduit en direction de la salle de bain. « Je suis désolé. Je… » Parler te semble inutile. Le plus important, là tout de suite, c’est de vous débarrasser de ce qui vous souille - mais surtout de vous soigner.

Ton épaule te lance terriblement - ton bas-ventre et ton entre-jambe également. Douleur que tu choisis d’ignorer, elle saura tôt ou tard te rappeler ses origines…

Assit sur le rebord de la baignoire, munit d’un coton et de désinfectant trouvés dans la petite armoire vitrée, tu entreprends avec une douceur extrême de panser sa plaie. D’abord fixés sur elle, tes yeux dérivent lentement jusqu’aux siens.

Sans que tu ne saches pourquoi, de voir ce bleu si profond, que tu chéries plus que tout au monde, noyé par la saleté et le sang… Ta contenance bat en retraite. C’était le rappel de trop. Les bras ballants, tu te laisser glisser jusqu’au sol.

« J’ai tué un homme… J’ai tué un homme, j’ai tué… J’ai tué un homme… » Tes sanglots s’épuisent contre le carrelage et tu te tords, tu te tords comme un fil de fer rouillé. Tu te tords de ce crime qui hante jusqu’à la plus infime pulsation de tes veines.

Et tu as beau espéré que cette petite voix au fond de toi te dise qu’il l’a mérité, comme ont mérité les flammes ces loups qui t’ont violé, comme ont mérité l’agonie ces dégénérés qui vous ont pourchassé…

Non, rien n’y fait - tu te tords, tu te tords comme un fil de fer rouillé.

Ton âme s’est morcelée.

L’entièreté de cette journée te renvoie au centuple les émotions qu’elle t’a fait vivre, et tu les libère toutes à la fois. Tremblant, suant, riant, hurlant - c’est impossible, impossible que vous soyez vivants, mais vous l’êtes, vous l’êtes bel et bien. Comment ?

Quelle est cette bonne étoile sadique qui vous pousse aux Enfers pour mieux vous en tirer ? Pourquoi ? Pourquoi vous faut-il souffrir autant ? Pourquoi ne pas jouir, comme n’importe qui d’autre, d’une vie ordinaire et rangée ?

« Gabriel ! Gabriel ! Gabriel… »

Son prénom que tu répètes, épris d'une soudaine et dévorante fièvre, tandis que tu t’agrippes à ses jambes pour te redresser. Sa bouche que tu maries à la tienne dans un élan désespéré et vorace. Vos vêtements que tu enlèves maladroitement. Votre nudité que tu veux joindre.

Sa peau que tu veux sentir comme on sent le soleil sur les pierres. Son dos que tu coinces contre le mur de la douche. Sa respiration que tu voles par ces baisers toujours plus passionnés. Et l'eau que tu invites, l'eau qui vous averse.

On est vivant.

Oh baby baby it's a wild world
It's hard to get by just upon a smile
Oh baby baby it's a wild world
...





*
AGENT
Gabriel Ardan
Crédits : 18
Gabriel Ardan

Mer 12 Sep - 0:02


LA RENCONTRE DES EAUX

musique - Ce baiser, c'est comme respirer à nouveau. Il l'accueille à bras ouverts, l'enlace de tout son possible, le serre comme il le peut et bientôt, la drogue qui coule dans ses veines n'aura plus raison de lui, ni de son esprit. C'est toute l'angoisse qui se relâche, suivie de près par la peur et de la tristesse. Car maintenant, oui, il sait. Il ne se souvient pas d'avoir autant eu peur.

Il lutte, il lutte si fort mais il peut encore sentir les muscles de ses cuisses enflammés par cette course au travers des champs, il peut encore sentir la douleur de ses bras qui ont frappés, qui ont tué.

Déjà à bout de souffle malgré lui, Ardan rompt de quelques millimètres leur proximité enivrante afin de mieux plonger son regard dans le sien - il aimerait, du moins, si seulement il ne se sentait pas happé par ces lèvres roses encore tordues par un chagrin sans égal. Ne t'en veux pas pour ce que tu as fait. Il dit, à mi-voix, les mains plaquées contre ses omoplates. Ne t'en veux jamais pour avoir fait tout en ton pouvoir pour survivre.

Son front rencontre le sien. Il ferme les yeux, tandis que quelques gouttes perlent au bord de ses cils bruns. Je ne veux pas fuir. Quelque chose m'oblige à rester. Je ne sais pas quoi, mais je dois demeurer à Cosmopolis. Avoue-t-il à demi embarrassé par cette idée sortie d'on ne sait où. Nous sommes de ceux qui survivent, Harry. Nous ne sommes pas morts aujourd'hui, nous ne mourrons pas demain non plus. Et contre ses lèvres, il conclue : je n'arrêterai jamais de te protéger.

Pourtant, l'amer sentiment d'avoir échoué le fouette en plein visage à la vue du sang séché qui glisse dans le syphon de la douche.

Blue se frotte frénétiquement le crâne, se débarrassant de leurs souillures le plus vite possible. De la même manière, il part mettre les cheveux de Harry vers l'arrière, dévoilant l'entièreté de son faciès. Tu es beau. Contre toute attente, il parvient à sourire, à défaut de ne pouvoir lui offrir un amour charnel là, de suite.

Je suis tellement épuisé... et pourtant il y a tellement de choses à faire maintenant... Il ferme les yeux, appuie son crâne contre la paroi gelée sans se défaire de l'étreinte pour autant. Appeler le bureau... annuler une journée de travail... prendre un congé... rester sur nos gardes... dormir... se soigner... réfléchir à comment se protéger la prochaine fois... Gabriel fronce les sourcils et lâche une sorte de couinement agacé.

Je te laisse faire l'effort de réfléchir et de choisir... pour une fois. Non sans un peu d'humour, aussi affaibli soit-il.

featuring harry
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STAGIAIRE
Harry Marlow
Crédits : 62
Harry Marlow

Mer 12 Sep - 12:31



music

Nous sommes de ceux qui survivent, Harry. Je n'arrêterais jamais de te protéger. Tu es beau. Je te laisse faire l'effort de réfléchir et de choisir... pour une fois.

Ces paroles seules suffisent à te débarrasser de tous mauvais sentiments grignotant les pores de ton esprit. Alors, aussi collant qu’un tique, tu l’enlaces en entremêlant vos bras et vos jambes - manquant de vous faire tomber.

Le minois logé contre son torse, les doigts s’agrippant au creux de son dos, tu te laisses un moment bercé par le son de l’eau. Incapables de fondre, insolubles - vous êtes insolubles sous l’eau. Voilà qui est paradoxal - comme votre couple, d’ailleurs.

Cette proximité tend à, lorsque tu sens que ce ne sont pas seulement vos peaux qui se touchent… - énormément t’embarrasser.

Quoique cet embarras se transforme vite en une perche dorée pour ta facétie et tes jeux douteux. « Aurais-tu des origines africaines ? » - et ton sourire, si timide il y’a quelques minutes, s’enhardit de charmes.

Habilement, tu glisses une main jusqu’à l’endroit sous-entendu et en détoure lascivement les reliefs - seulement quelques secondes. Plus, et tu aurais perdu le contrôle de ce qui n’est, selon toi, qu’une plaisanterie graveleuse.

« Comment font-elles, ces femmes qui te côtoient, pour ne pas te sauter dessus ? Si je le pouvais… » - si ton corps le permettait, si la brèche béante de ton estime se refermait - « Je le ferais immédiatement. » Considérant comme suffisant ce petit manège, tu t’écartes et sors de la douche. Aussitôt enveloppé d’une serviette moelleuse.

« Tu es à moi. Pas vrai ? Si une femme ose te draguer sous mes yeux, je la flambe à l’essence. » Menace à l’humour noir - dont tu te gardes bien de rire à gorge ouverte, au vu des circonstances.

Face au miroir, tu restes un moment muet. C’est bizarre de te voir propre, sans plus de boue ni de sang, sans plus de paille ni de poussière. Et, le temps d’un éclair, c’est le visage du garçon que tu as tué qui s’y reflète. Tu hoquettes. Il disparaît.

« La prochaine fois, il ne faudra jamais qu’on sorte sans être armé… Ensuite, je pense qu’ils ont déjà réalisé, là, que le cadavre qu’ils ont n’est pas le mien. Cordell doit être au courant. Il ne se passe pas une minute sans que ses larbins ne l’informe du moindre fait et geste du Cercle. »

Sec, tu t’éclipses jusqu’à la chambre pour mieux te vautrer sur le lit, non sans pousser un râle soulagé. Or, la chute réveille la douleur de ton épaule - tu tiques. Il est vrai qu’il faut vous soigner.

Gabriel n’est pas mieux loti que tu ne l’es… Sa joue, les effets de la drogue… Il a morflé.

Alors, en bon enfant de coeur, tu quittes ta paresse pour l’armoire à pharmacie. Du fil, une aiguille, des cotons, des pansements - tout ce que tu trouves, tu le prends et le poses sur le matelas.

« Ils sont tous endoctrinés, tu sais. De vrais clones zombies. Moi-même je l’ai été. Cordell est un magicien de l’éloquence. Il pourrait convaincre le Pape de rejoindre ses rangs… »

Tu t’assieds, observant à la loupe les bleus et égratignures habillant tes jambes. C’est comme une allergie, comme une malédiction - jamais tes jambes n’ont été vierges plus d’un mois. Il faut toujours que le destin te fiche dans les pattes des problèmes !

Non… Ce n’est pas entièrement vrai.
Il t’a offert Gabriel. Cela vaut bien toutes les peines du monde, non ?





*
AGENT
Gabriel Ardan
Crédits : 18
Gabriel Ardan

Mer 12 Sep - 19:47


LA RENCONTRE DES EAUX

musique - Gabriel se retient de glousser - si les femmes qu'il côtoie résiste à l'envie de lui sauteur au cou, elles sont simplement pleine de pudeur et de bon sens, ce qui n'est visiblement pas le cas de Harry qui se veut à mi chemin entre l'humour et l'insolence. Dès lors que son toucher l'effleure, l'amusement d'Ardan s'effondre. Ses yeux se ferme et peut-être qu'il souhaite plus, au plus profond de lui. Malgré tout, la réalité le rattrape à grandes enjambées et le souvenir de cette douloureuse journée ne s'en ira pas de sitôt - et encore moins la conscience d'avoir un amant qui a été violé par sa propre faute. Cette même idée lui arrache un regard noir, la colère l'envahit à nouveau, à l'instar de la frustration. Si seulement il l'avait trouvé un peu plus tôt...

C'est dans la promesse de ne jamais l'oublier et ne jamais le pardonner qu'il choisit de s'adoucir en le rejoignant hors de la douche, enfilant juste un sous-vêtement puisque le fait même de soulever ses jambes est d'une douleur sans nom. Assis sur le lit, il le regarde déballer les affaires de soin et l'écoute presque vanter le pouvoir de Cordell sur le peuple et les grands noms de cette société.

Ne la recouds pas. J'irai le faire à l'hôpital demain. Souffle-t-il, hors contexte, avant de se laisser tomber sur le lit, emportant son amant dans sa chute.

Penses-tu qu'ils pourraient se laisser berner par un nouveau gourou ? Il fixe le plafond, contemplatif. De loin, tu es sans doute leur favoris... Peut-être que ta parole finirait par avoir un poids si tu es capable d'utiliser ton charisme et ta connaissance sur le sujet. Cette idée ne le plait pas, mais c'est la plus vicieuse qui lui effleure l'esprit. J'aimerais me dire que ces gens sont des victimes mais après tout le mal qu'ils ont fait... Je ne peux pas me le permettre. Des flashs de la chasse lui arrachent un frisson de dégoût. Et si... Il hésite. Et si tu parviens à remplacer Cordell et les pousser au suicide collectif ? Comme un poison. Pour te débarrasser d'eux une fois pour toute. Car sans sa communauté, le gourou n'est plus rien et son pouvoir deviendrait inutile. Le fait même de songer à renvoyer Harry là-bas l'agace, mais pour sûr, il le surveillerait dans l'ombre. Toujours est-il que cela reste peu probable au vu de leur aversion et amour contradictoire envers leur précieux agneau. Ils ne veulent pas te tuer... Quand bien même ils essayeront de te faire du mal, et de t'effrayer. Ils te veulent, tout entier. Comme un futur prophète, le plus grand des martyrs...

Finalement ses doigts se posent sur le revers de sa main, la caresse doucement. Je me demande encore comment tu as pu t'en sortir avec toute ta tête... et la conscience que tout cela était terrible. Il murmure.

Au fait, je crois avoir trouvé ton nom d'agent.

Il bascule sur le côté, allant surplomber l'adolescent.

Fox.
Parce que tu n'es pas un gibier. Tu es malin et adroit. Moqueur et intelligent. On a envie de t'avoir, mais tu ne te laisses jamais faire. Tu es chassé, alors que tu ne le mérites pas. Tu es opportuniste. On dit de toi que tu es nuisible, mais tu es nécessaire.
Comme un renard.


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STAGIAIRE
Harry Marlow
Crédits : 62
Harry Marlow

Mer 12 Sep - 21:00



music

Un large sourire, suintant l’amusement et la joie, déforme ton visage. Un renard, hein ? Voilà qui te sied à ravir. Qui plus est, c’est un animal que tu aimes tout particulièrement, en plus des chats et des loutres. Validé ! Ton nom d’agent sera Fox et gare à ceux qui tenteront de t’attraper.

Ne l’a t-il pas dit lui-même, malin et adroit, qui ne se laisse jamais faire ? C’est tout toi Harry. « Très bon choix, Agent Blue, largement mieux que Coffee ou Sawyer… » - tu ris, le souvenir de ces propositions loufoques te revenant à l’esprit.

Tu encercles son cou de tes bras et l’amènes à tes lèvres, l’empêchant de te surplomber davantage. Bien entendu, tes qualités de tique gluante ne sont plus à vanter - c’est donc tout naturellement que tu emprisonnes son dos de tes jambes. Un vrai koala.

Jamais satisfait, sans cesse en besoin permanent de contact et de chaleur. Un jour, Gabriel finira par se briser tant tu l’auras serré et collé.

Multipliant les baisers papillons, de ça et là ses joues, son front, son nez, ses paupières, sa bouche - et ne te défaisant pas de ce sourire taquin, tu en oublierais presque tes douleurs et les siennes.

Vous offrant un moment d’accalmie - à savoir toi le laissant enfin respirer… Tu en profites également pour reprendre tranquillement le fil de la conversation. Rien n’est à prendre à la légère dans ce qui a été dit, dans ce qui a été sous-entendu.

N’importe quel moyen serait bon pour se débarrasser de vos démons et de leur gourou de pacotille…

Les yeux plaqués sur le plafond, tu réfléchis au passé, au présent et à l’avenir - le tout ayant comme thématique Cordell.

« J’ai eu de la chance de m’en tirer. » Si on peut appeler ça de la chance - ce sont les services sociaux qui t’ont tiré de ce trou à rats. « Je n’avais pas les idées claires, j’étais très jeune. Il m’a fallut plusieurs années de suivi psychologique avant de me débarrasser de leur doctrine. Or… Ce qui est bizarre… c’est que j’ai toujours su, malgré tout, au fond de moi, que Cordell était malsain et que ce qu’il me disait n’avait rien de beau ou de vrai. »

Un instant, tu demeures circonspect, comme embarrassé par tes propres pensées et conclusions.

« Je t’avais dis, non, que parfois, je crois entendre ma mère dans ma tête ? Si je ne suis pas fou, si elle me parle vraiment, alors ce doit être elle qui m’a protégé. Quand il me faisait du mal, je sentais comme un parfum de rose autour de moi. Cela m’apaisait, cela me permettait de rester lucide et d’encaisser, de ne jamais… Céder à l’envie de mourir ? Je me suis rendu compte après quelques temps que ce parfum, je le sentais uniquement dans mes rêves ou lorsque j’étais inconscient. Étrange, hein ? »

À nouveau, tu ris. Envieux d’une cigarette, tu te lèves à la recherche d’un paquet. À peine en trouves-tu un, traînant sur un coin de la commode, qu’une allumette se craque et que ta gorge expire une opaque fumée grisâtre.

Puis, regagnant le lit, tu choisis les cuisses de Gabriel comme reposoir pour ta tête. Ton vert rivé sur son bleu, tu poursuis tes élucubrations…

« Il a des amis tellement haut placé que j’ai crains toute ma vie qu’il ne me reprenne. Il ne l’a jamais fait, ce que je trouve curieux. Peut-être voulait-il que je grandisse pour mieux me défendre ? » Un rictus jaune déforme tes traits. « Il aime la combativité. »

Tu tiques, sourcils froncés - « Ou peut-être que tu as raison, peut-être que le Cercle me voit comme un prophète en devenir, peut-être que ces gens m’adorent… Mon don les a toujours impressionné. Cordell aurait pu craindre que je ne le remplace, ou qu’il perde sa crédibilité ? Ce serait intéressant d’essayer de le combattre à son propre jeu… Mais… Je ne suis pas certain d’avoir envie, même pour de faux, de me frotter de l’intérieur à ces fous furieux. »

Une grimace remplace la douceur de ton sourire, mimant ton dégoût pour les sus-nommés.

« … Si ils se suicident collectivement, ils passeront pour des martyrs et cela inspirera d’autres fous furieux à recréer le Cercle, ou une autre secte. Non… Il faudrait collecter des preuves, en fabriquer s’il le faut, pour que les procès s’accélèrent et qu’ils finissent en taule ou sur la chaise électrique. »

L’idée de les voir vibrer mortellement sur la Veuve Courant te plaît - ô oui, grandement !

« Mh… Dis moi mon chéri… » - revoilà ta facétie ; tu te redresses, délaissant le moelleux de ses cuisses. « Qui est Wolfgang ? Il semblerait que Cordell ne soit pas le seul à avoir des amis haut placé. C’est un commissaire, m’as-tu dis, mh ? »  

Se joignant au minois que ta facétie habille : tes mains baladeuses…  Elles se débarrassent du mégot de ta cigarette pour mieux ramper su son buste, qu’elles amènent finalement à s’incliner en arrière.

À ton tour de le surplomber.

À califourchon, c’est tout à loisir que tu peux dévorer la beauté et la rudesse de son corps. Corps beaucoup trop tentant. « Est-ce que je peux te toucher ? » On ne peut plus sérieux, on ne peut plus candide, tu attends son consentement.

Un enfant aux portes d’un nouveau terrain de jeu, impatient d’en découvrir les cachettes et les plaisirs.

D’ordinaire, tu ne te serais pas fait prier - pas besoin de permission lorsqu’on s’appelle Harry Marlow. Or, étant celui qui refuse d’être touché, réclamer le désir de le toucher lui est un peu égoïste - aussi, mieux vaut-il ne pas t’imposer.





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AGENT
Gabriel Ardan
Crédits : 18
Gabriel Ardan

Mer 12 Sep - 21:27


LA RENCONTRE DES EAUX

musique - Sans se l'avouer, Ardan se fiche bien que la secte renaisse de ses cendres, pourvue qu'elle abandonne Harry une bonne fois pour toute, qu'elle renonce à son corps et à son âme. De la même manière qu'il n'aurait que faire de les voir mourir en faux martyrs - du moment qu'il sait la vérité, cela lui convient parfaitement. Il n'est pas un homme de justice, ni un homme de morale - auquel cas il n'en serait pas là aujourd'hui.
Néanmoins, il préfère taire son dédain au profit de la suite de l'histoire de Harry, son souffle se mêlant à la nicotine, l'enjambant par la même occasion. Est-ce que je peux te toucher ?

Gabriel se fige l'espace de quelques secondes, le regard rivés sur les cuisses du jeune homme. Et s'il aimerait les désirer, il n'y parvient pas. Il déglutit, hésitant. Je ne suis pas insensible. Ce n'est pas une réponse, mais il ne parvient ni à dire oui, ni à dire non. Je ne veux pas que tu t'aventures sur le mauvais terrain de jeu, au vu de ce qui t'est arrivé. Il finit par hausser les épaules. Bien que je sache me contenir. Tout ça pour ne rien dire, bravo. Il soupire. Fais ce que tu veux. Finit-il par conclure, abandonnant toute responsabilité. Presque, ce que tu veux. Il sourit, mais c'est si compliqué.

Il tend ses bras à la recherche d'un oreiller à caler son sa nuque encore douloureuse à cause de l'accident - se rappelant de cet épisode, presque oublié vu la suite des évènements. Pendant ce temps, Gabriel tente de choisir ses mots concernant sa précieuse commission.

Wolfgang est mon seul ami. Il n'y aura jamais d'autre mot pour le définir, bien qu'il est difficile de se l'avouer au vu du caractère du personnage en question. Je l'ai rencontré en arrivant à Cosmopolis, à l'aéroport. C'est lui qui m'a pistonné au MIB et qui m'a tout appris sur cette ville. Sur le respect, la force. La classe, aussi. Son rire trahit sa nervosité face à de tels aveux - comment expliquer qu'il n'a pas toujours été ainsi ? C'est mon modèle. Il incarne, depuis toujours, tout ce qu'il a rêvé d'être. À mes yeux, il n'y a pas d'homme plus puissant et influant que lui. C'est peut-être même la personne la plus intelligente que j'aie jamais rencontrée. La plus terrifiante, aussi. Il se frotte le visage. Je dois sonner tellement enfantin en parlant de lui, il ricane, je le respecte énormément. Certaines personnes pensaient que nous étions frères alors que je n'ai fait que devenir sa pâle copie.

Pourtant, cette idée ne lui a jamais torturé l'esprit. Je crois qu'il a conscience de mes penchants, mais il m'a toujours laissé libre. Son sens de la justice est unique, pour sûr. Je me rends compte que vingt-quatre ans ont passé et qu'il demeure un mystère malgré tout... Tandis qu'il sait déjà tout de moi. Il m'a vu dans mes pires moments. À l'époque où quelqu'un me bousculait par mégarde dans la rue et que je hurlais je vais te buter, enculé. Dire de tels mots, lui semble aujourd'hui improbable. Pas pour si peu. Je me battais pour un rien. Je parlais mal. Je détestais tout le monde. Ce dernier point a-t-il vraiment changé ? Il en doute.

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STAGIAIRE
Harry Marlow
Crédits : 62
Harry Marlow

Jeu 13 Sep - 2:33



music

Fais ce que tu veux. Presque, ce que tu veux. Il ne t’en faut pas plus pour illuminer ton visage d’une satisfaction trop enfantine pour être sérieuse. Or, si tu t’apprêtais à fondre en curiosité, tu te retiens au premier mot de son histoire.

C’est un peu trop intéressant pour que tu t’égares sur son physique, pourtant lui-même très ou trop intéressant. Dilemme… Non ! Nul besoin de dilemme ! Une chose après l’autre, oui. Voilà. Stop les divagations.

Tu n’as jamais rencontré Wolfgang mais, c’est tout comme. Il te le dépeint avec tant d’engouement et tant de détails que, et c’est très infantile, tu finis par en être jaloux. Infantile - c’est le terme. Dans ton esprit, Gabriel Ardan n’a que toi, n’aura que toi, vit pour toi, ne vivra que pour toi.

Oh oui, c’est égocentrique. Oh oui, c’est immature. Oh oui, c’est idiot.
Tu t’en fiches, t’as le droit de penser ainsi, t’es un adolescent !

Heureusement qu’il termine par une touche d’humour, sans quoi tu te serais mis à bouder et cela aurait été gênant. L’imaginer comme une petite racaille déclenche en toi un épatant fou-rire. « Ouesh, moi c’est Gab, t’veux quoi ? Vas-y là, m’touche même pas sale boloss ! J’suis un dur moi ! J’ai une méga teub ! » Grosse voix, grands gestes et un soupçon de vulgarité - tu t’éclates à imiter le personnage qu’il a été - nuance, que tu estimes qu’il a été.

C’est ridicule, grotesque même - mais merde, c’est tellement bon de rire !

« Tu n’es la pâle copie de rien du tout ! Je le connais pas ce type, et Dieu m’en garde, je n’souhaite pas le connaître. Tu m’excuseras, c’est la jalousie qui parle. » Tu pouffes, toujours aussi hilare de ta première blague.

« Tu n’as besoin d’aucun modèle, ni de resembler à qui que ce soit. Tu n’es pas parfait, ah noooon ! » Tu ne citeras pas son absence de talent en cuisine, ses hobbies douteux et sa névrose de l’organisation… « Mais tu es tellement, tellement, teeeeelllement beau ! » Et ce n’est pas à son apparence - soit-dit en passant magnifique - à laquelle tu fais allusion.

« Je ne dis pas ça parce que je t’aime… » C’est bizarre de le dire avec tant d’insouciance. Toute ta confession est bizarre. Tu es bizarre !  « Je le dis parce que je ressens les gens et que toi, t’es la plus belle personne que j’ai pu ressentir. » Déclaration que tu clotures par un magistral croisement de bras, doublé d’un levé de menton fier.

Au moins ta jalousie s’en est allée.
Ah.
Ah…
Ah non.

« Fuck Wolfgang ! Moi aussi je suis intelligent ! Moi aussi je suis terrifiant ! » - non, ta grimace d’un singe constipé ne l’est pas, mais ce n’est pas grave, on t’aime quand même - « Moi aussi je peux t’apprendre des trucs ! » Oui, effectivement - à en croire la malice de tes traits et le large sourire qui les étire, tu vas lui apprendre des trucs.

« Comme… » - tu te redresses, droit et charmeur, appuyant ta position sur son bassin. Être à califourchon sur quelqu’un ne t’aura jamais été aussi plaisant. « Soupirer de plaisir sous les caresses intimes d’un garçon de dix-huit ans ? »

Insolence et lubricité accouplées, du grand Harry.

Lentement, tes mains dévorent son torse, y dessinant d’invisibles cercles avant de poursuivre leur exploration jusqu’à l’horizon de son ventre. Tu aimes son ventre, tu en aimes les lignes précises et le relief incurvé.

« Demande-moi d’arrêter… Ou apprends correctement ta leçon. » - joueur, diablement et foutrement joueur… Ton sourire, même rongé par vos souffles entremêlés, même rongé par le noeud de vos langues, n’a de cesse de croître.

« Répète après moi… Harry, je n’ai que toi, je n’aurais que toi, je vis pour toi, je ne vivrais que pour toi. »

Harry, tu es égoïste, tu sais qu’il ne peut pas te toucher, que tu ne veux pas qu’il le fasse.
Tricheur.
Cruel tricheur.






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AGENT
Gabriel Ardan
Crédits : 18
Gabriel Ardan

Jeu 13 Sep - 19:28


LA RENCONTRE DES EAUX

musique - Être la plus belle personne aux yeux d'un adolescent abusé, désabusé, volé et violé. N'est-ce pas incertain ?

Dans cet élan de jalousie, Gabriel est ramené à la réalité de leur relation, à la vérité de leur amour. Ces baisers et son toucher lui arracher des souffles lascifs, pourtant déterminés à ne pas lui donner raison, quand bien même son sourire s'étire sous ses ordres maladroits. Mais très vite, son expression devient vitreuse, envieuse.


C'est en le surplombant qu'il se fait arraché de son monde fantasmagorique. Le regard absent quelques secondes, son nez retombe dans le creux de son cou. Vous ressemblez à Cordell. Tous les flashs dangereux lui reviennent à l'esprit lorsque le plus effrayant de tous apparaît : il est là, la gueule béante, sa salive dégoulinante, prête à l'engloutir.
Les engloutir.

Gabriel a un sursaut.
Il regarde ses mains. Il n'y a rien.
Juste eux.

Pardon. Murmure-t-il, bougeant à peine ses lèvres.

Un soupire s'échappe et il ose le regarder à nouveau. Suis-je... Ses mots se coincent dans sa gorge. Suis-je réellement comme lui ?

featuring harry
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*
STAGIAIRE
Harry Marlow
Crédits : 62
Harry Marlow

Jeu 13 Sep - 20:04



music

Un instant, tu crois perdre le contrôle de la situation, le souffle court et les yeux écarquillés. Il est là, planté dans ton cou, couvant ton corps de son ombre. Est-ce vraiment surprenant ? N’es-tu pas celui qui le provoques avec un plaisir diabolique dès que l’occasion se présente ?

Honte, tu as honte. Il te faut cesser ce genre de jeux.

Lorsqu’il s’abandonne, cloué par le regret et la peur - tu ne peux que t’en vouloir davantage. Ce sont tes mots que sa voix formule. À l’égal de lames de rasoirs, ils tranchent votre chaleur et c’est les poings serrés que tu te redresses.

Adossé contre le mur, encerclant son visage de tes paumes - tu demeures quelques secondes silencieux, ton vert dans son bleu. « Tu n’es pas Cordell. Tu n’es pas comme lui ! Si… Si je t’ai dis ça, l’autre fois, c’est parce que je voulais te faire mal. J’étais en colère. Je suis désolé. Je suis terriblement désolé… »

Un sourire penaud naît à l’orée de ta bouche, avant que tu ne rabattes les draps du lit au-dessus de vous - créant une cabane de fortune. Sous la lumière plus douce que le coton filtre, vos corps te semblent presque scintillants.

C’est étrange.

Vous êtes nus, entremêlés, et de ta vie tu n’as été aussi serein qu’à présent - aussi en paix. Nulle gêne, nul embarras.

« Je suis idiot, je ne devrais pas t’aguicher de la sorte… C’est juste que, tu sais, c’est nouveau pour moi. Je veux dire… J’ai très, très, trèèèès envie de toi. » - tu glousses, te retournant pour mieux enfouir ta tête sous les coussins.

« J’me sens pas vraiment prêt, je crois… Je ne sais pas… Or comme j’ai toujours envie, je deviens frustré et… Je te frustre en retour, parce que je ne veux pas être seul. C’est idiot, je suis idiot, je te l’ai dis ! » - tu soupires. « J'ai aussi l'impression que, je suis... Sale ? Que... Que tu le serais, toi aussi, si tu me touchais. »

Réapparaissant à la surface - quoique ta joue gauche est toujours mangée par l’oreiller, tu pars en conquête de mèches de ses cheveux du bout des doigts. Il est si beau, si doux et si tendre… Jamais, jamais il ne sera comme Cordell. « C’était comment… Ta première fois ? »

Ce moment d’accalmie est le bienvenue ; moment qui t’offre le loisir de réveiller ta curiosité et tes songes. Il n’empêche que tu ne te prives pas de l’embrasser - rapidement, longuement, intensément, fébrilement…

Tes baisers se font au gré de ta facétie - s’ils sont tous différents, ils portent cependant tous une même faim. La faim de l’aimer follement et d’en vouloir à sa vie, parce que tu ne peux pas physiquement la fondre dans la tienne.

Non Harry, les êtres-humains ne sont pas des métaux, tu ne peux pas les mélanger, ni les souder. Ce serait drôlement bizarre.






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AGENT
Gabriel Ardan
Crédits : 18
Gabriel Ardan

Jeu 13 Sep - 21:56


LA RENCONTRE DES EAUX

musique - Je me fiche bien de ton passé Harry. Tu n'es pas sale. Je ne le serai pas non plus. Affirme-t-il avec une détermination sans faille.

De toute l'horreur qu'il a provoqué, Gabriel s'est toujours juré de ne point violer et de ne point abusé des femmes et des enfants, de quelconque façon. Des principes auxquels il n'a jamais, jamais failli et quiconque s'y autorise, goûtera sa colère. C'est peut-être la simple raison pour laquelle il a fini par s'introduire chez Cordell il y a quelques semaines. Ou peut-être était-ce déjà par amour - il est encore incertain de quand ça a commencé, s'il avait fallu qu'Helen le dise de vive voix pour le comprendre ou si c'était là, juste enfoui.

Tomber amoureux d'un adolescent, n'est-ce pas une ironie immonde pour un homme aux goûts raffinés et au mode de vie plus que macabre ?

Et je ne t'en veux pas pour ne pas te sentir prêt. Je ne suis pas un monstre assoiffé de sexe.Il rit contre l'oreiller. Sa joue le lance. J'ai des désirs, il est  vrai. Mais c'est tout. Je te l'ai dis, je ne te ferai jamais aucun tord.

Sur cette promesse redondante, il effleure sa pommette du bout des doigts. Ma première fois était.. disons, courte, mais intense. J'imagine. En toute honnêteté, il ne s'en souvient pas vraiment. Cette histoire remonte à bien longtemps. Je crois que j'avais rencontré ma première copine en boîte. Ça n'a duré que deux mois, je crois. J'étais jeune. Dit-il dans un soupir presque triste. La vérité, c'est que ce passé ne lui manque aucunement - à cette époque, sa vie n'avait aucun sens, ni aucun espoir. Aujourd'hui, tout est plus difficile, certes, mais tout est ordonné. Comme il le souhaite.

Sans vraiment patienter pour une nouvelle crise de jalousie enfantine, Gabriel saisit le téléphone fixe sur sa table de chevet et compose le numéro du bureau. Son ton formel reprend tout à coup, de même que son regard militaire.

Agent Blue à l'appareil... Oui, oui. Je sais. J'ai eu un accident de voiture ce matin, Marlow est avec moi... Il lui pince la hanche. Non, rien de cassé, mais on va aller vérifier tout ça à l'hôpital demain. Dans le doute, ajoutez nous cette semaine en congé. Il se surprend à sourire. Il n'avait pas pris de congé depuis des années. Très bien. Merci. Oh, et j'allais oublier... Ardan se tourne un peu plus vers le jeune garçon. À notre retour, préparez le contrat de Harry Marlow pour passer chez les jeunes recrues. Oui. Oui. Exact. Il est prêt. Bien. Au revoir. Il raccroche.

Puis, dans un rire malicieux, il ajoute : Voilà, une semaine de vacances. C'est... cadeau. Gabriel hausse les épaules avant de soulever un peu le drap pour le voir un peu mieux, à la lumière.

Tu n'as pas à retourner au foyer... Si tu ne le souhaites pas.

Ose-t-il à peine formuler son désir.

featuring harry
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STAGIAIRE
Harry Marlow
Crédits : 62
Harry Marlow

Jeu 13 Sep - 23:07



music

Tu n’en reviens pas… Pas de sa première fois, non - de celle-ci bizarrement, tu n’es pas très étonnée. Une boîte de nuit ? Une nana au hasard ? Ok. Cela sied à ton idée d’un jeune Gabriel jouant les racailles. Ce dont tu ne reviens pas, c’est qu’il vous offre une semaine de vacances sur un plateau.

Hilare de joie, tu ne prêtes pas immédiatement attention à sa demande déguisée. Oh non, tu préfères te relever et sauter sur le lit comme un gamin… Sachant que tu es nu, ce n’est absolument pas, certainement pas, totalement pas : gênant.

En fait si.

« Oh est-ce qu’on peut aller camper ? S’il te plaît ! DIS OUI ! DIS OUUUI ! J’adore camper ! Je te l’ai déjà dis ? Oh Gabriel, dis oui, ce serait trop bien ! Toi, moi, la nature et un feu de camp avec des guimauves et des histoires qui font peur ! »

Comme si les histoires de vos vies n’étaient pas déjà suffisamment effrayantes… Mh.
Comme si ton épaule et tes jambes ne te hurlaient pas de leur foutre un peu la paix… MH.

Harry ou le mystère de l’énergie magique…

« J’aimerais retourner au restaurant français, comme ça quand j’arriverais et que le serveur me demandera ce que je souhaite commander, je pourrais lui dire : je laisse mon époux choisir. » - tu pouffes. « Imagine la tête qu’il ferait ! »

Un tantinet plus calme, tu recouvres la chaleur de sa proximité et la protection des draps. Les traits déformés par un large et franc sourire, tu colles ton nez sur le sien. « Si un jour on a un enfant - » ok, tout vas bien, tu es un adolescent de dix-huit ans causons paternité homosexuelle sans le savoir - « Je veux qu’on l’appelle Croque. En référence à notre premier tête à tête ! C’est mignon, non ? Croque Ardan. » Tu n’as aucune idée de ce que signifie « croque » et si tu savais, bordel, tu serais déjà plié en deux.



Passons outre les élucubrations farfelues qui traversent tes pensées pour mieux te ramener à la réalité.

« Ah et… » - tu glisses tes bras autour de son dos, tes cheveux venant lui dévorer le menton. « Je veux vivre ici, oui. Je veux rester avec toi ! Je veux que tous les soirs, on dorme ensemble. Je veux que le matin en me réveillant, tu m’amènes le petit-déjeuner au lit. Je veux que tu achètes un piano, pour que je puisse t’en jouer le soir, après le repas. Je veux mon propre dressing ! Je veux ma brosse à dent à côté de la tienne ! »

La liste de tes « je veux » est encore longue…

Le quart d’heure suivant, épuisé par tes effusions enjouées et les évènements, tu t’endors. Lové contre lui, de cette manière qui t’est unique : en koala. Ce serait presque oublier, qu’il y’a quelques heures à peine, vous étiez à feu et à sang.

La nuit est douce pour ceux qui aiment.







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